vendredi 4 avril 2008

Quelques flocons de tristesse dans ce monde de répugnante gaieté...

Au mois d'août en fauchant les blés
On crevait de soif dans la plaine
Le corps en feu je suis allé
Boire à plat ventre à la fontaine
L'eau froide m'a glacé les sangs
Et je meurs par ce temps d'automne
Où l'on danse devant la tonne
Durant les beaux soirs finissants

J'entends les violons
Marie
Va, petiote que j'aimais bien
Moi, je n'ai plus besoin de rien
Va-t-en danser à la frairie
J'entends les violons
Marie

Veux-tu bien me sécher ces pleurs
Les pleurs enlaidissent les belles
Mets ton joli bonnet à fleurs
Et ton devantier en dentelles
Rejoins les jeunesses du bourg
Au bourg où l'amour les enivre
Car si je meurs il te faut vivre
Et l'on ne vit pas sans amour

Entre dans la ronde gaiement
Choisis un beau gars dans la ronde
Et offre-lui ton coeur aimant
Qui resterait seul en ce monde
Oui, j'étais jaloux cet été
Quand un autre t'avait suivi
Mais on ne comprend bien la vie
Que sur le point de la quitter

Après ça tu te marieras
Et quand la moisson sera haute
Avec ton homme aux rudes bras
Moissonnant un jour côte à côte
Vous viendrez peut-être à parler
Émus de pitié grave et sobre
De Jean qui mourut en octobre
D'un mal pris en fauchant les blés

J'entends les violons
Marie
Va, petiote que j'aimais bien
Moi, je n'ai plus besoin de rien
Va-t-en danser à la frairie
J'entends les violons
Marie

Gaston Couté


(Le texte que j'ai trouvé sur internet est fautif, je l'ai donc rectifié d'après ma seule mémoire. Pour le coup, la ponctuation doit être fantaisiste, et pas forcément la ponctuation seule...)

14 commentaires:

  1. Et la prononciation, non ?
    J'ai un recueil de Gaston Couté, c'est une écriture plus "patois" plus rustique.
    J'ai du mal à expliquer, je ne suis pas poète, bon sang.

    RépondreSupprimer
  2. Un cht'i ga's consanguin, pédophile et presq'chomeur !


    iPidiblue retour de Champs-sur-Marne (oui, j'ai triché, je sais c'est pas bien).

    RépondreSupprimer
  3. Oh, ça, c'est une très jolie chanson interprétée par Monique Morelli. On peut l'entendre sur un CD :"chansons poétiques et réalistes", et il y a dessus,du même Gaston Couté "Le jour de lessive" (maman ton mauvais gars arrive...)

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  4. Suzanne, cette chanson, "le jour de lessive" m'émeut chaque fois aux larmes.

    RépondreSupprimer
  5. Catherine: moi aussi.
    C'est la première fois que quelqu'un m'en parle. J'avais l'impression d'aimer ces chansons là en cachette. Enfin, que d'autres les avaient peut-être aimées jadis, mais que c'étaient des vieux trucs populos enregistrés on ne sait trop pourquoi.

    Suzannz

    RépondreSupprimer
  6. Suzanne, nous aussi avons et aimons Monique Morelli et Gaston Couté, et nous ne sommes pas si vieux ! Et nous avons bien d'autres "vieilleries". Je suis ravie de vous "rencontrer" ici.

    RépondreSupprimer
  7. Meung-sur-Loire et Beaugency, en effet !

    Mère Castor : Couté a en effet écrit des textes plus ou moins patoisants, mais d'autres (comme celui-ci) en français châtié.

    Suzanne : avant Morelli, Piaf l'a chantée également.

    RépondreSupprimer
  8. Les deux sont bien, grâce à vous je relis "La chanson d'un gas qu'a mal tourné".

    RépondreSupprimer
  9. anonyme = Mère Castor pas réveillée

    RépondreSupprimer
  10. C'est un pays !

    iPidiblue du Loiret

    RépondreSupprimer
  11. Le texte de cette chanson est vraiment très beau; il m'évoque la mort de mon arrière arrière grand père paternel, à peu près dans les mêmes conditions. Cela sonne très juste.

    RépondreSupprimer
  12. Catherine: merci pour ces paroles de bienvenue.

    Didier: merci pour la précision (chanson interprétée par Piaf). je l'ignorais parce que... Je n'aime les chansons de Piaf que chantées par d'autres.

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  13. Je viens quant à moi d'écouter Les Cailloux, chantée par Hélène Maurice, et je n'aime pas du tout (même si je me dois d'ajouter que je ne déteste nullement cette chanteuse). Je préfère en fait nettement, dans une nouvelle mise en musique, l'interprétation de Michel Desproges, que j'ai entendue il y a quelques mois dans une émission consacrée à Claude Duneton. Beaucoup plus sobre et, paradoxalement, bien plus pathétique (à la limite du pleurnichard, jugeraient sans doute cetains esprits forts), cette version est même parvenue à me tirer une grosse larme.

    Cela se passait certes un dimanche, en fin d'après-midi, à un moment, autrement dit, où mes libations rituelles des heures précédentes m'avaient exposé à des accès de sensiblerie ridicule. Il n'empêche, pardon à Maître Jacquelin, mais je continue à trouver dans cette interprétation une émotion que n'a pas, à mon sens, celle de la sympathique chanteuse québécoise.

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.