mercredi 26 décembre 2007

31 décembre 1999

À Sniper


Dans un commentaire au message intitulé Toujours ça de fait, Sniper affirme que rien ne fut pis que le 31 décembre 1999 (dans le genre "réjouissances populacières d'Homo festivus", supposé-je qu'il l'entend (merde ! comment j'écris, moi ?). Eh bien ! pour l'Irremplçable et moi, cela reste au contraire le souvenir d'une merveilleuse (et je pèse mon mot) soirée. Partez pas : j'explique.

Déjà, comme nous vivions alors à l'écart d'un petit village de l'Orne profonde (parfois appelée Ornière), Homo Festivus pouvait toujours s'accrocher pour venir nous déloger de notre tanière. Ensuite, s'il s'y était risqué, il se serait considérablement gelé les roubes, vu que, pour cause de tempête-du-siècle, nous étions sans chauffage depuis la nuit du 25 décembre et venions de passer, à cinq ou six personnes, six jours massés devant la cheminée du salon, emmitouflés dans des couvertures, des pulls, ce que vous voudrez.

Dans la journée du 31, Élodie et Adeline, les deux filles de l'Irremplaçable, ayant repris le chemin de la capitale (pour aller se frotter à tous les petits Festivus en rut, suppose-t-on), nous nous retrouvâmes seuls tous les deux. Et c'est alors que, Catherine, la nuit déjà tombée, étant partie acheter je ne sais quoi à Mortagne-au-Perche, le miracle se produisit.

Deux archanges vêtus d'une combinaison EDF (une pour chaque, tout de même) vinrent d'aventure frapper à mon huis afin de s'enquérir si nous étions dûment pourvus en électricité. Du bout de mon index violacé, je désignai muettement les douze bougies réparties dans la pièce. Les deux archanges (étaient-ils psychostases ? Voire psychopompes ? Oncques ne l'appris...) m'assurèrent qu'ils allaient remédier à cet état de choses, ce dont je les remerciai sans en croire un mot.

Or, il advint qu'une vingtaine de minutes plus tard, la lumière fit en effet retour dans notre humble chaumière. Mon premier réflexe fut d'aller remettre le chauffe-eau en marche, d'allumer TOUTES les lampes de la maison, de brancher le radiateur électrique d'appoint de la salle de bains, avant de prendre une douche - ce que ni l'un ni l'autre n'avions fait depuis trois jours (trois jours seulement car, à mi-calvaire, j'avais invité tout mon petit monde dans le meilleur hôtel de Mortagne, afin que nous puissions nous défaire de moult crasse accumulée).

Et, lorsque l'Irremplaçable revint au logis, le coeur gros de la sombre froidure qui allait de nouveau planter ses griffes dans sa tendre chair innocente, elle découvrit la maison illuminée et son homme revêtu de ses plus beaux habits du dimanche (sans doute, aussi, un premier verre à la main, mais je ne me souviens pas).

Croyez-le ou non (vraiment, faites comme vous le sentez : je m'en contre-pignole), nous passâmes l'une des plus inoubliables soirées de notre déjà longue existence, pourtant fertile en intenses bonheurs.

Chabada-bada, chabada-bada...

15 commentaires:

  1. Quel tendre tableau dans ce monde plein de bruit et de fureur!

    RépondreSupprimer
  2. Bon d'accord il peut y avoir des exceptions.
    Mais la fin de votre billet laisse-t-elle entendre que vous avez en plus regardé un film de Claude Lelouch à la télé et trouvé ça génial ?

    RépondreSupprimer
  3. Un bonheur n'arrive jamais seul, les membres de l'Arche de Zoé ont été condamnés à huit ans de travaux forcés !

    Ah ! le festif n'est plus ce qu'il était ...

    RépondreSupprimer
  4. Télé ? Un 31 décembre ? Plutôt crever ! Non, je pense qu'on a dû engloutir force nourritures terrestre, se réchauffer les intérieurs avec quelque alcool frelaté et aller dormir du sommeil du juste, quelque chose comme ça, voyez...

    RépondreSupprimer
  5. Vous avez bien de la chance de vous rappeler, grâce à cette touchante anecdote, ce que vous fîtes lors de cette soirée qui marqua le passage dans la dernière année du XXe siècle. Je n'en ai quant à moi quasiment aucun souvenir car, comme la plupart des gens, je devais être pété comme un coing.

    Il est à craindre en tout cas que nous n'ayons pas mis à réalisation, mon frère et moi, le projet que nous avions de descendre avec tout le monde dans la rue, sur le coup de minuit, équipés de nos lunettes du 11 août 1999, pour voir l'éclipse.

    RépondreSupprimer
  6. @ Chieuvrou : c'est bien dommage (pour les lunettes), ç'aurait eu de l'allure !

    RépondreSupprimer
  7. Modeste suggestion à étudier par notre maître vénéré le grand Didier : puisque le Tchad sait très bien quoi en faire pourquoi ne pas envoyer les brigades de choc de nos gauchistes des villes et de nos bobos des champs directement dans ce beau pays d'Afrique ?
    Et nos écolos seraient tellement heureux de songer à reverdir le Sahara dans le cadre de travaux forcés à perpétuité ? On peut faire un lot aussi avec Yann Arthus-Bertrand et Nicolas Hulot ... je ne suis pas chiche !
    Allez ! je rajoute Noël Mamère et Clémentine Autain (sauf si vous en avez l'usage).

    RépondreSupprimer
  8. J'en aurais possiblement l'usage (de la Clémentaine hautaine), mais j'ai cru déceler une très légère réticence, du côté de l'Irremplaçable...

    RépondreSupprimer
  9. Ah ! mais moi aussi depuis que je connais Clémentine je suis devenu psychopompe !

    RépondreSupprimer
  10. C'est vrai que ça vous va mieux qu'à moi, la contrepignolerie.
    Des bizettes

    RépondreSupprimer
  11. Il est marrant le publicitaire Séguéla, il a vécu le coup de foudre du président pour une escort-girl ! Dingue cela !
    Déjà qu'il voyait Mitterrand en homme de gauche, pourtant avec les lunettes d'Afflelou en double paires pour le prix d'une, il ne devrait plus avoir la berlue !

    RépondreSupprimer
  12. Après s'être éteint dans la vraie vie le même jour, Oscar Peterson et Schtokausen ont aussi quittés ce blog, après un bref passage, peut-être une halte avant le paradis ( ou l'enfer).
    Prions pour eux.

    RépondreSupprimer
  13. @ Sniper : j'ai en effet viré deux messages hier soir. Cela fait partie de mes bonnes résolutions de nouvelle année : ne plus aller chercher de phrases grotesques sur certains blogs afin de les jeter ici en pâture aux rieurs.

    Mais je me connais et ne suis pas encore bien assuré de tenir cette promesse... Des rechutes sont toujours à craindre...

    Vous me direz qu'il suffit de ne plus aller lire les blogs en question : mais c'est justement cela qui est difficile !

    RépondreSupprimer
  14. Nous avons un président idéal, je ne comprends pas toutes ces critiques ! Au Vatican, il est chanoine et en Egypte, il est marlou !

    Que demander de plus ? Clémentine en escort-girl ?

    RépondreSupprimer
  15. http://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_%C3%A9rotique_moderne_-_M

    MARLOU. Variété de maquereau, d’homme sans préjugé, qui non-seulement consent à recevoir de l’argent des allés galantes, mais encore en exige d’elles le poing sur la gorge et le pied dans le cul.


    MARMITE. la femelle naturelle du maquereau, à qui elle fournit de quoi manger, boire et rigoler avec ou sans elle.


    MARMOTTE. Le con, qui ne dort jamais. — Allusion au poil d’une idole bien garnie.

    Un soir, ma soeur me dit : Si nous étions dans le même lit, tu pourrais faire entrer ta petite broquette qui est toujours raide dans la bouche de ma petite marmotte que tu aimes tant.

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.