Que dire de ce livre prodigieux, maintenant qu'il est achevé ? Les mots débordent mais refusent pour le moment de s'ordonner. Peut-être parce que l'existence qu'ils sont chargés de décrire, de déployer, ne fut jamais rien d'autre qu'un chaos de mouvement et de violence. Je ne renie nullement ce que j'ai écrit ici après avoir lu les deux cents premières pages de Sans patrie ni frontières. Mais tout est plus complexe et plus noir. Tout est peut-être toujours plus complexe et plus noir...
Le livre bascule quelque part entre ses pages quatre et cinq cents, au moment où, janvier 1933, Hitler accède au pouvoir, miraculeusement aidé en cela par la décision prise à Moscou, et appliquée scrupuleusement partout ailleurs, et en Allemagne tragiquement, de continuer à tenir la social-démocratie comme l'ennemi principal – quitte, pour l'abattre, à sacrifier à des alliances ponctuelles avec les nazis. À ce moment, la vie de Jan Valtin, qui pouvait jusque-là évoquer celle d'une sorte d'Indiana Jones révolutionnaire, voire de Tintin rouge, cette vie plonge en enfer : arrêté dès novembre 33 par la Gestapo, il sera torturé durant trois mois, sans rien lâcher ou presque de ce qu'il sait d'important. Puis emprisonné pendant trois ans. Les militants communistes enfermés, torturés et exécutés autour de lui savent qu'ils paient le prix fort de cette stratégie criminelle que j'ai dite. Ils ont aussi la terrible amertume d'apprendre – car ils sont très bien informés, même dans les camps de concentration – que le Komintern prône désormais la stratégie dite “des fronts populaires”, c'est-à-dire d'alliance avec les partis socio-démocrates... et que Moscou a froidement abandonné le parti communiste allemand à son implacable sort. Quoi de plus “normal”, puisque, déjà, les émissaires de Ribentropp et de Molotov ont pris langue, en vue du future Pacte germano-soviétique ?
La foi de Valtin n'est cependant pas ébranlée. Pas encore. Au fond de sa prison – il a été condamné à treize ans –, il reçoit une mission du Komintern : se mettre au service de la Gestapo pour devenir agent double. Mission acceptée. Il faudra des mois de patience, d'intelligence, de ruse et de maîtrise de soi à Jan Valtin pour convaincre les chefs de la Gestapo de la réalité de sa “conversion”. Lorsqu'il est finalement libéré (par le subterfuge d'une fausse évasion) de sa prison – mais avec au cou une laisse fort courte... –, sa mission consiste à rejoindre ses amis du Komintern de Copenhague, l'un des plus actifs, afin de renseigner la Gestapo sur leurs agissements. On ne manque évidemment pas de l'avertir que, durant ce temps, sa femme et leur jeune fils seront dans l'impossibilité de quitter l'Allemagne...
C'est ce qui va provoquer chez Valtin le sursaut d'une révolte qui couvait depuis déjà quelque temps. D'abord, rejoignant ses camarades, il constate très vite que l'esprit a changé : l'heure n'est plus aux discussions, à l'entraide, à la révolte, mais à l'obéissance tremblante, au refus des responsabilités, à la peur, à la délation du camarade par le camarade. Et puis, lorsque Valtin demande qu'un petit commando soit mis sur pied pour exfiltrer d'Allemagne sa femme (elle-même membre du Parti) et son fils, ses “camarades” de plus de quinze ans, lui expliquent froidement que le Komintern n'a pas à se préoccuper de ses “problèmes d'ordre privé”.
Le mouvement de révolte de Jan Valtin entraîne immédiatement sa seule conséquence possible : il est mis au secret dans une campagne proche de Copenhague, en attendant que les instances de la Guépéou moscovite ne statuent sur son sort. Le verdict tombe après quelques semaines de cet emprisonnement : Valtin doit rejoindre Moscou. C'est-à-dire le goulag ou le peloton d'exécution. En mettant le feu à la vieille ferme où il est retenu, Valtin parvient à s'échapper le jour même de son transfert.
Après des mois d'errance et de traque – ni la Guépéou ni la Gestapo ne le laissent en repos –, mais aidé par ses anciens camarades qui ignorent encore quel “traître” il est, il parviendra aux États-Unis et finira par obtenir la nationalité américaine. Les bolcheviques s'étant arrangés pour faire savoir que Valtin avait été leur agent double au sein de la Gestapo, sa femme mourra dans une prison nazie dès la fin de 1938. Son fils sera intégré aux Jeunesses hitlériennes, probablement sous un autre nom que le sien, et Valtin n'entendra plus jamais parler de lui.
Jan Valtin est mort d'une pneumonie en 1951. Il avait 45 ans, et quatre ou cinq vies derrière lui.
(Je pense revenir sur ce livre, d'une manière plus “réflexive”, lorsque l'émotion produite par sa lecture se sera un peu dissipée.)
Le livre bascule quelque part entre ses pages quatre et cinq cents, au moment où, janvier 1933, Hitler accède au pouvoir, miraculeusement aidé en cela par la décision prise à Moscou, et appliquée scrupuleusement partout ailleurs, et en Allemagne tragiquement, de continuer à tenir la social-démocratie comme l'ennemi principal – quitte, pour l'abattre, à sacrifier à des alliances ponctuelles avec les nazis. À ce moment, la vie de Jan Valtin, qui pouvait jusque-là évoquer celle d'une sorte d'Indiana Jones révolutionnaire, voire de Tintin rouge, cette vie plonge en enfer : arrêté dès novembre 33 par la Gestapo, il sera torturé durant trois mois, sans rien lâcher ou presque de ce qu'il sait d'important. Puis emprisonné pendant trois ans. Les militants communistes enfermés, torturés et exécutés autour de lui savent qu'ils paient le prix fort de cette stratégie criminelle que j'ai dite. Ils ont aussi la terrible amertume d'apprendre – car ils sont très bien informés, même dans les camps de concentration – que le Komintern prône désormais la stratégie dite “des fronts populaires”, c'est-à-dire d'alliance avec les partis socio-démocrates... et que Moscou a froidement abandonné le parti communiste allemand à son implacable sort. Quoi de plus “normal”, puisque, déjà, les émissaires de Ribentropp et de Molotov ont pris langue, en vue du future Pacte germano-soviétique ?
La foi de Valtin n'est cependant pas ébranlée. Pas encore. Au fond de sa prison – il a été condamné à treize ans –, il reçoit une mission du Komintern : se mettre au service de la Gestapo pour devenir agent double. Mission acceptée. Il faudra des mois de patience, d'intelligence, de ruse et de maîtrise de soi à Jan Valtin pour convaincre les chefs de la Gestapo de la réalité de sa “conversion”. Lorsqu'il est finalement libéré (par le subterfuge d'une fausse évasion) de sa prison – mais avec au cou une laisse fort courte... –, sa mission consiste à rejoindre ses amis du Komintern de Copenhague, l'un des plus actifs, afin de renseigner la Gestapo sur leurs agissements. On ne manque évidemment pas de l'avertir que, durant ce temps, sa femme et leur jeune fils seront dans l'impossibilité de quitter l'Allemagne...
C'est ce qui va provoquer chez Valtin le sursaut d'une révolte qui couvait depuis déjà quelque temps. D'abord, rejoignant ses camarades, il constate très vite que l'esprit a changé : l'heure n'est plus aux discussions, à l'entraide, à la révolte, mais à l'obéissance tremblante, au refus des responsabilités, à la peur, à la délation du camarade par le camarade. Et puis, lorsque Valtin demande qu'un petit commando soit mis sur pied pour exfiltrer d'Allemagne sa femme (elle-même membre du Parti) et son fils, ses “camarades” de plus de quinze ans, lui expliquent froidement que le Komintern n'a pas à se préoccuper de ses “problèmes d'ordre privé”.
Le mouvement de révolte de Jan Valtin entraîne immédiatement sa seule conséquence possible : il est mis au secret dans une campagne proche de Copenhague, en attendant que les instances de la Guépéou moscovite ne statuent sur son sort. Le verdict tombe après quelques semaines de cet emprisonnement : Valtin doit rejoindre Moscou. C'est-à-dire le goulag ou le peloton d'exécution. En mettant le feu à la vieille ferme où il est retenu, Valtin parvient à s'échapper le jour même de son transfert.
Après des mois d'errance et de traque – ni la Guépéou ni la Gestapo ne le laissent en repos –, mais aidé par ses anciens camarades qui ignorent encore quel “traître” il est, il parviendra aux États-Unis et finira par obtenir la nationalité américaine. Les bolcheviques s'étant arrangés pour faire savoir que Valtin avait été leur agent double au sein de la Gestapo, sa femme mourra dans une prison nazie dès la fin de 1938. Son fils sera intégré aux Jeunesses hitlériennes, probablement sous un autre nom que le sien, et Valtin n'entendra plus jamais parler de lui.
Jan Valtin est mort d'une pneumonie en 1951. Il avait 45 ans, et quatre ou cinq vies derrière lui.
(Je pense revenir sur ce livre, d'une manière plus “réflexive”, lorsque l'émotion produite par sa lecture se sera un peu dissipée.)
Bobiyé. (je ne trouve même pas une connerie à raconter, c'est vous dire).
RépondreSupprimerMoi non plus : je suis vraiment sous le choc de cette lecture, que je ne peux que conseiller à tout le monde.
RépondreSupprimerEh bien, je ne donne pas cher de votre peau, quand les Rouges arriveront au pouvoir...
RépondreSupprimer(C'est pour pallier la panne de conneries de Nicolas)
j'en ai entendu pas mal de mon grand père sur ces saloperies....mais cette vie gachée, pourrie par ces machines-robot, c'est effroyable!!!! et ils veulent nous faire croire aux lendemains qui chantent!!!!
RépondreSupprimerDes lendemains qui chantent ? ou ? quand ?
RépondreSupprimertres beau billet !
le livre a l'air tentant et je fais confiance à vos goûts littéraires. En revanche l'emploi du futur pour un action passée m'a toujours déconcerté et je le trouve particulièrement moche.
RépondreSupprimer"sa femme mourra dans une prison nazie dès la fin de 1938"
Sa femme meurt dans une prison nazie dès la fin 1938.
ou
Sa femme est morte dans une prison nazie dès la fin 1938.
Suzanne : moi non plus !
RépondreSupprimerBoutfil : oui, il y a un côté très "Robocop" chez ces activistes endoctrinés.
Cherea : ici, le futur se justifie – me semble-t-il – dans la mesure où les événements relatés sont pratiquement “hors champ” par rapport au livre lui-même.
Corto : ben... demain, toujours demain...
Oui, ce pavé se digère en deux temps ! Et on prend effectivement une bonne claque lors de sa lecture...
RépondreSupprimerC'est la suite de la Symphonie en rouge et brun?
RépondreSupprimerLe passage que je préfère c'est celui de Stalingrad. Un sacré couac.
Impressionnant. Cela démontre que la vie est bien plus "romanesque" et imaginative que le plus imaginatif des romanciers.
RépondreSupprimerJe pense que l'utilité de ce genre de livre est entre autres de nous aider à cerner le degré de saloperie intrinsèque des socialistes en générale et de la percevoir quand on a en face de soi un socialiste ordinaire, qui n'a pas et n'aura sans doute jamais de sang sur les mains faute d'occasions.
Ca permet de ne pas tomber dans la paresse intellectuelle consistant à se dire que "l'intention est bonne au départ".
Non, lm'intention de départ, c'est la haine, et c'est pour ça qu'elle se déploit si facilement et qu'elle transpire si fort chez ces gens-là.
Ca permet de comprendre et de mettre en perspective les rictus de haine ou ce gout pour les attaques ad hominen, la négation de l'humanité de l'autre que l'on peut constater chez la plupart d'entre eux.
Il faut avoir ce livre à l'esprit pour comprendre pourquoi Mélenchon utilise les mots qu'il utilise, et pourquoi il fait l'effet d'un alcoolique ivre cherchant une femme à tondre. Il faut l'avoir à l'esprit pour comprendre ce qui motive la plupart des blogueurs de gauche et leur obsession du point goldwing, c'est à dire leur envie de procès de Moscou.
Ce n'est pas le point Goldwing mais la loi de Godwin.
RépondreSupprimerQuand à votre façon de voir la motivation des blogueurs de gauche, c'est à se pisser dessus.
Pour Mélanchon, c'est quand même bien vu!:)
RépondreSupprimerLaurent l'Anonyme
En même temps, parlez de point Godwin lorsque le sujet est précisément le totalitarisme (nazisme et communisme), c'est méconnaitre (encore une fois) le sens des mots.
RépondreSupprimerEt bien pissez vous dessus, mon ami.
RépondreSupprimerLes "arguments" à base de pisse, de rots, et de pets, ça aussi, c'est recurrent chez les gauches... Il sommeille toujours chez un conventinnel ivre de rage ou un Khrouchtchev parlant de caca à la tribune de l'ONU en tapant sa chaussure sur son pupitre qui ne demande qu'à se réveiller... Chassez le naturel...
Je ne suis pas votre ami. C'est vous qui êtes là, à éructer contre les blogueurs socialistes tout en balançant une telle bile que vous prendriez un malin plaisir à dénoncer.
RépondreSupprimerAmusant...
@le Rouge
RépondreSupprimerJe ne connais pas le sens des mots... Et vous êtes en mesure de me l'enseigner^^
Relisez vous calmement, et vous comprendrez peut-être que votre réaction démondre combien vous n'avez pas compris un traite mot de cette conversation.
Mais vous ne m'étonnez guère: les gardiens de vache diplômés utilisent souvent cette expression, "le sens des mots"... Ce qui n'est pas étonnant.
Comme ils ont un très mauvais rapport avec les mots, ils ont pour eu un sens littéral, immuable et définitif, incapable qu'ils sont de distinguer le mot et l'Etre du mot, l'esprit et la lettre. Non, les mots n'on jamais UN sens, mais peuvent au contraire en changer radicalement selon les circonstances.... A contrario, un sens peut être exprimé avec des mots radicalement différents.
Mais bon, je ne suis pas là pour vous apprendre le b.a.-ba.
Vous devriez vous contenter de lire en silence et d'apprendre, plutôt que de commenter.
@Nicolas
RépondreSupprimerVous êtes un brave garçon.
Moi j'ai assez donné ces deux ou trois jours mais tout de même, je suis indigné, je partage la réaction de Nicolas.
RépondreSupprimerOn peut se friter, de là à vomir...
Vous aussi, Henri, vous êtes un bon garçon.
RépondreSupprimer@Didier
RépondreSupprimerJ'exclus que vous soyez "émoustillable" comme une jeune fille donc finalement, j'en déduis, de ces billets, qu'il vous reste un gros Kapital d'indignation non feinte, face à l'Histoire donc face à l'Homme.
@XP
Mélenchon, oui, mais il est bon ce cochon ! Il parle aux gens !
@Pierre Robes-Roule
RépondreSupprimerMouais.... je ne sais pas, il faudrait voir aux élections. Pour l'instant, il n'a pas prouvé grand-chose... N'oublions pas qu'il est associé au parti communiste. Combien de voix sur son nom, pour l'instant? Pas grand chose.
Pour l'instant, il est surtout le poulain des médias... On a l'impression qu'il emmène son sac de couchage sur les plateaux de TV.
Pour un sissident socialiste parti fondé un groupuscule sans élus et sans électeurs, ce traitement de faveur est d'ailleurs assez révélateur du lavage de cerveau gauchissant que les médias nous infligent... Et c'est à cet aune qu'il faudra juger ses capacités de séduction réelles.
Il me semble tout à fait justifié d'utiliser le futur "sa femme mourra" car cette mort est évidemment postérieure aux faits qui l'ont causée.
RépondreSupprimerBon, plutôt que de me lancer dans cette empoignade, je préfère, comme je l'ai dit en fin de billet, laisser passer 24 ou 48 heures et revenir sur le fond dans un nouveau billet (si j'y arrive, évidemment...).
RépondreSupprimerMais il ne faut pas que ça empêche les uns et les autres, hein : le bistrot reste ouvert...
je suis hors sujet, mais pas tant que ça:
RépondreSupprimerPendant que nous papotons, une mosquée (2500 places...)vient d'être inaugurée à Argenteuil, avec discours à vomir de Fillon.
Et on organise des cours de Turc à la rentrée dans un collège dans le Jura, pour "lutter contre l'exclusion scolaire"... Pour une fois, les profs n'ont pas l'air d'accord , semblent se rebeller et ont démissionné du CA.
Carine : les profs en question vont rentrer vite fait dans le rang, vous pariez ? dès qu'on leur aura expliqué que leur stigmatisation nauséabonde un chouïa, on n'entendra plus personne. Et ils se mettront au turc, comme leurs lointains ancêtres se sont mis au latin.
RépondreSupprimerDidier, vous avez sans doute raison.
RépondreSupprimerQuant à la mosquée, j'ai vu que Corto et le Pélicastre en ont déjà parlé.
Et moi ? Est-ce que je suis aussi un bon garçon ?
RépondreSupprimerChieuvrou
RépondreSupprimeron les reconnait à leurs avatars gourmands, les SBF !
Waouh ! ce XP quand même ! Cà lui dégouline par les naseaux !
RépondreSupprimer"Waouh ! ce XP quand même ! Cà lui dégouline par les naseaux !"
RépondreSupprimerQuel sens de la réplique! Je suis scotché, là^^
C'est rassurant, d'être pris à partie par des mauvais en tout...
Je suis toujours un peu épaté de voir que ces étoiles mortes que sont le communisme et le nazisme clivent encore.
RépondreSupprimerCe qui me fait sortir de mes gonds personnellement c'est ce genre de nouvelle.
Cette Europe là, celle des grands monopoles qui ne veulent en aucun cas laisser la moindre petite place à ceux qui souhaitent faire autrement (et mieux) me fait gerber.
@Fredimaque
RépondreSupprimerQuel rapport avec le billet?
@XP Et vous n'avez pas encore vu Harald (Dorham)... Nicolas, à côté c'est de la petite bière...
RépondreSupprimerXP a dit...
RépondreSupprimerPour l'instant, il n'a pas prouvé grand-chose... N'oublions pas qu'il est associé au parti communiste.
Il n'est pas associé aux communistes: il a fait une OPA sur ce parti moribond qui a été infoutu de faire sa fameuse rénovation. On lui souhaite le même succès. Depuis Georges Marchais les communistes ne parlent plus à personne. Je les ai vus au côté des clandestins de Cachan quand, à Montparnasse, des ouvriers bousillés par l'amiante défilaient seuls, abandonnés, sans aucun soutien, sans une caméra pour receuillir leur désespoir.
Qu'ils aillent se faire foutre.
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RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerDidier Goux :
RépondreSupprimerIl est indécent de tenter, comme vous le faites, de nous apitoyer sur le sort d'anciens communistes, puisque, comme pour les socialistes, et ainsi que l'a rappelé le plus inspiré de vos commentateurs, leur engagement n'a été mû, au départ, que par la haine. Ils restent donc nécessairement à vie, votre Jan Valtin comme les autres, des êtres fondamentalement méchants.
Ainsi, Panaït Istrati, Ante Ciliga, Boris Souvarine, Victor Serge ou Artur London (qui, lui, du reste, n'a jamais abjuré sa foi dans la religion du marteau et de la faucille), pour ne prendre que les premiers noms qui me viennent à l'esprit, n'ont-ils après tout eu que ce qu'ils méritaient. En effet, n'ayant en réalité jamais été révoltés contre un ordre social et économique il est vrai sans le moindre défaut puisque légué à l'humanité heureuse par la Divine Providence, ils n'agissaient nullement à cause de prétendues injustices auxquelles, aveuglés par de faux prophètes, ils eussent pu croire, mais bel et bien par perversité.
Boutfil :
Je vous rassure, plus personne ne croit aux lendemains qui chantent, et surtout pas les communistes, qui sont bien assez occupés comme ça à tenter de sauver les meubles de leur fonds de commerce.
De toute façon, s'il faut en croire certains scientifiques parmi les plus pessimistes, l'humanité (pas le bulletin de liaison des susdits communistes, l'autre) n'en a plus que pour quelques centaines d'années.
Carine :
Tiens, à propos de votre avatar, je parlais pas plus tard que ce dimanche à l'un des organisateurs de la fête du cochon de Truyes, riant village des bords de l'Indre doté d'un clocher remarquable et d'un maire socialiste – qui, si j'ai bien compris notre jeune ami commentateur, transpire par voie de conséquence la haine inassouvie (et n'a du reste vraisemblablement eu l'idée de cette fête que pour maculer de sang porcin, à défaut de sang humain, ses mains naturellement criminelles).
Didier Goux (bis) :
Je me répète, mais c'est vraiment grisant, ces réponses collectives.
C'est fou comme ce type de sujets peut engendrer les malentendus ! Même Chieuvrou se met à me lire de traviole...
RépondreSupprimerEn ce qui concerne les échanges précédents, je ne m'en suis pas mêlé pour une simple raison : quand j'ai une discussion de bistrot avec quelqu'un, je déteste que le patron du boui-boui vienne y mêler son grain de sel. Donc...
"un socialiste ordinaire, qui n'a pas et n'aura sans doute jamais de sang sur les mains faute d'occasions" (XP)
RépondreSupprimerça, c'est le portrait de Nicolas tant qu'on ne lui a pas servi de bière éventée.
Sinon,je dirais comme Chieuvrou. Mais après dix minutes de conversation avec des nostalgiques d'Action Directe ou des supporters de la Halde, je dirais pire que XP.
Oh, vous savez, Monsieur Goux, que je vous lise de travers n'aurait rien d'exceptionnel, mais, en l'occurrence, c'est évidemment moins vous-même que l'impayable pourfendeur de rictus de haine que je visais.
RépondreSupprimerCela étant, il est certes excessif de dire que vous cherchez à nous apitoyer sur le sort, rien de moins qu'extraordinaire, de ce Jan Valtin dont j'ignorais moi aussi jusqu'au nom, mais, tout en ayant souligné l'absence initiale de tout scrupule chez lui, je crois sentir malgré tout une sympathie bien compréhensible de votre part pour le personnage.
Chieuvrou : le personnage de Valtin est à la fois effrayant et terriblement attachant. Et c'est bien ce qui rend son témoignage passionnant et troublant.
RépondreSupprimerJ'essaierai d'y revenir...
En tout cas, à lire certains... je me dis que la grande Conspiration Communiste a parfaitement réussi... tout ce qui a été mis en place depuis Lénine (depuis St Just et Robespierre ? Depuis La Terreur ?) se poursuit... les décérébrés se fabriquent à la pelle. Le pire, c'est que c'est comme le Canada Dry... ça a l'aspect de personnes libres, saines d'esprit, possédant le sens critique, ayant des arguments... mais ça n'a rien de tout ça... mais alors rien. ça chiale juste dans les jupons... froufrou par ci, froufrou par là... et creux à l'intérieur... selon l'expression consacrée par XP : des Gardiens de Vaches diplômés qui se pensent pertinents et qui n'ont absolument rien à dire depuis le début de cette charmante polémique. C'est du "CAMARADE" puissance 1000 ça... du "CITOYEN" visqueux et sans fond... le trou noir... le Néant... et ça vote en plus. J'en suis mort de rire !
RépondreSupprimerPour ceux qui se demandent comment cela se fait... un petit film que j'ai mis en ligne vers chez moi... qui explique la détermination des Services Secrets de l'URSS de nuire à l'Ouest par-delà tout ce qu'on est en mesure d'imaginer...
http://incarnation.blogspirit.com/archive/2010/06/15/conspiration.html
Bien à vous...
Excusez-moi, Nebo, mais vous avez oublié une majuscule à « grande » : Grande Conspiration Communiste, ça a quand même plus de gueule.
RépondreSupprimerPour le reste, plutôt que de vagues allusions dirigées contre on ne sait qui au juste (« à lire certains... » – ah, j'adore ce style), vous feriez mieux, si ce n'est déjà le cas, de tenir des listes d'opposants (il y a une longue tradition pour ça, à droite comme à gauche, et plus particulièrement aux extrêmes) et de désigner vos cibles de manière un peu plus précise.
Car enfin, vous me comprendrez, j'ai le droit de savoir si je puis moi aussi prétendre à la condition si enviable de gardien de vaches décérébré perpétuellement plongé dans les frou-frous.
Cela étant, considérer, comme vous le fîtes en commentaire du billet de samedi dernier, que Mussolini n'a fait que prolonger ses idées socialistes au travers du fascisme, faire du nazisme une doctrine de gauche parce que, voyez-vous, dans national-socialisme, il y a socialisme, et ça, n'est-ce pas, c'en est une preuve qu'elle est solide, et voir, enfin, dans les putschistes Franco et Pinochet des êtres uniquement guidés par la volonté d'épargner à leur pays le cauchemar d'une dictature communiste n'est pas précisément, à mon sens, la marque d'une grande lucidité.
"voir, enfin, dans les putschistes Franco et Pinochet des êtres uniquement guidés par la volonté d'épargner à leur pays le cauchemar d'une dictature communiste n'est pas précisément, à mon sens, la marque d'une grande lucidité."
RépondreSupprimerAh bon?
Et vous vous devriez répondre aux arguments de Nebo et XP au lieu de ne faire que des attaques ad hominem.
RépondreSupprimerPitou
K2R :
RépondreSupprimer« Ah bon ? »
Ah oui.
Faire des sinistres putschistes Franco et Pinochet des êtres uniquement guidés par la volonté d'épargner à leur pays le cauchemar d'une dictature communiste est effectivement plus que simpliste, puisque cela ne dit absolument rien de l'appétit vorace de ces deux-là pour le pouvoir sous toutes ses formes et leur ferme volonté d'imposer un ordre social profondément réactionnaire, fondé sur la suprématie d'une caste et empreint de la bigoterie la plus imbécile. Quant à la réalité de la menace de coup d'État communiste avec les accessions respectives du Frente Popular et de Salvador Allende au pouvoir en Espagne et au Chili, je ne connais sans doute pas assez le contexte historique (contrairement, cela va sans dire, à vous, à XP, à Nebo ,und so weiter), mais je me permets d'en douter.
Pitou :
Si c'est à moi que vous vous adressez, laissez-moi respectueusement vous signaler que vous n'avez rien compris au film. Je n'ai fait strictement aucune attaque ad hominem (lisez donc, je vous prie, ce que ça veut dire dans les pages roses), et ne m'en suis pris qu'à des propos tenus par ces sympathiques personnes. Je n'ai en outre, contrairement à elles, nullement eu recours à l'invective.
Bon, désolé les (le ?) gars, je n'ai pas que ça à foutre, il faut que j'aille gagner ma pitance.
Chieuvrou : lisez le livre de Mme Carrère d'Encausse :
RépondreSupprimer"Lénine", ou la vie de qu'elqu'un qui a pris le pouvoir dans la même disposition d'esprit que Franco ou Pinochet (enfin : telle que vous l'avez décrite).
Mais, Emma, d'où tenez-vous que j'ai une quelconque admiration, ou même une simple indulgence pour Lénine ? C'est tout de même amusant, ça : dès qu'on critique les vieilles badernes fascistes sanguinaires, on se voit aussitôt renvoyer Lénine, Staline, Mao ou Pol Pot dans les dents, comme s'il fallait absolument choisir l'un ou l'autre camp. Or je crois avoir évoqué ici même la naissance, sous le règne de Vladimir Oulianov, du système concentrationnaire soviétique, et me souviens également avoir rendu hommage à plusieurs reprises à la figure, dont on ne sait, cela étant, pas grand'chose, de Fanny Kaplan. De fait, le seul trait de sympathie que m'ait jamais inspiré Lénine vient de ce qu'il s'est totalement investi dans la lutte à mort contre le tsarisme du jour où son frère aîné a été pendu pour complot contre le tsar, quand lui-même n'avait que dix-sept ans (mon côté bêtement romantique, je le reconnais).
RépondreSupprimerQuant au livre d'Hélène Carrère d'Encausse, figurez-vous que je l'ai lu durant mes chères études (je l'ai du reste encore sur mon étagère, dans la collection de poche « Champ » de Flammarion). J'en ai d'ailleurs surtout retenu que, non contents d'avoir marginalisé leurs anciens camarades menchéviques quelques années auparavant, les bolchéviques avaient, par leur coup de force de 1917, avant tout damé le pion aux socialistes-révolutionnaires, bien mieux implantés qu'eux et nettement plus en phase avec les masses russes – mais également plus respectueux des règles démocratiques, ce qui les rendait malheureusement plus vulnérables.
Sinon, en ce qui concerne Hélène Carrère d'Encausse, j'ai entendu dire à plusieurs reprises qu'elle faisait faire les recherches dont elle avait besoin pour ses ouvrages par ses étudiants thésards, sans cependant prendre la peine de les nommer une fois le bouquin achevé. Pratique qui n'est apparemment pas si rare dans les milieux universitaires, mais que certains ont toutefois toujours refusée, comme Pierre Chaunu, qui, pour fieffé réactionnaire qu'il était, ne tirait pas, semble-t-il, la couverture à lui et savait publiquement reconnaître l'aide de ses collaborateurs occasionnels.
Nebo,
RépondreSupprimerce film sur l'ex-agent du K.G.B. avait été mis en ligne sur le forum de l'In-nocence, et m'avait fait une impression accablante, mais aussi un peu comme si une pièce de puzzle raccordait des éléments épars jusque là.
@Chieuvrou Emma vous "renvoie" Staline, Lenine ou Mao, mais elle aurait pu vous renvoyer n'importe qui. Quand on conquiert le pouvoir, c'est en général qu'on est intéressé (avec toutes les intensités possibles que l'on peut donner à ce mot) par le pouvoir. Crtitiquer Franco et Pinochet parce qu'ils sont intéressés par le pouvoir, c'est critiquer un charcutier parce qu'il est intéressé par la saucisse.
RépondreSupprimerQue Franco et Pinochet soient de vieilles badernes fascistes sanguinaires ( cet acharnement sur Pinochet, sans doute à cause de ce nom ridicule et de ses lunettes noires, m'a toujours surpris, les généraux argentins ayant eu la main nettement plus lourde), c'est possible, mais face à une menace communiste, une vieille baderne fasciste sanguinaire, cela risque d'être plus efficace qu'une jeune centriste non-violente (et ne me faites pas le coup de Gandhi qui a eu la chance de tomber sur les anglais). Mais bien entendu, la menace communisme c'est un fantasme aussi, c'est çà ? D'ailleurs , c'est prouvé, l'URSS a disparu.