Il y a exactement huit jours, je vous parlais d'elle. Je l'ai revue tout à l'heure, moi fumant et elle aussi. Déjà, pinçante déception, elle n'avait plus son petit devantier en dentelles. Elle porte aujourd'hui des vêtements anodins, pâlement contemporains, sur lesquels les mots n'accrochent pas. Mais enfin, tout de même, son visage conservait encore un peu de cette grâce surannée que j'ai dite. Et la légère divergence de ses yeux noirs lui donne toujours l'air de regarder le monde en évitant de le voir trop net, de contourner l'époque en la frôlant. De cela, j'étais finalement tout prêt à me contenter : après tout, notre grand amour aphone et unilatéral ne devait pas excéder le temps de ma cigarette – une sorte de combustion rapide, régulière et simultanée.
C'est alors qu'elle a extrait son téléphone portable de la poche arrière de son jean – et qu'elle s'est mise à parler...
C'est alors qu'elle a extrait son téléphone portable de la poche arrière de son jean – et qu'elle s'est mise à parler...
C'est alors qu'elle a extrait son téléphone portable de la poche arrière de son jean – et qu'elle s'est mise à parler...
RépondreSupprimerEt là j'imagine que ce fut un flot de paroles pâlement contemporain...
C'est là l'sort de la Marine
RépondreSupprimerEt de toutes nos p'tites chéries
On accoste, vite un bec
Pour nous baiser l'corps avec
Aïe, aïe, aïe...
RépondreSupprimerMais ces chères têtes blondes sont victimes de leur époque, de l'E.N, de la téloche.
RépondreSupprimerC'est Mozart qu'on assassine un peu plus tous les jours.
Fredi Maque : pas que, hélas. il avait aussi les intonations, les inflexions. Et la voix elle-même...
RépondreSupprimerVous nous faites passer un peu rapidement la dame de son statut de déesse au rang d'une pouffe.
RépondreSupprimerEt, dit-elle dans son si charmant dialecte : "Putaingheu, je le crois pas, le grand moustachu y m'a pas calculée...". Version sudiste évidemment... ( On peut rajouter "cong" à la fin, c'est selon ).
RépondreSupprimerEt hop!
RépondreSupprimerUn lien:
ici
Nicolas : oh, elle ne mérite ni cet excès d'honneur ni cette indignité !
RépondreSupprimerPluton : ce n'était pas à ce point, tout de même. La damoiselle était plutôt "moderne" que "terroir"...
Atmosphère ! Atmosphère !
RépondreSupprimer...
« C'est alors qu'elle a extrait son téléphone portable de la poche arrière de son jean – et qu'elle s'est mise à parler...
RépondreSupprimer"Et là j'imagine que ce fut un flot de paroles pâlement contemporain..." »
Fredi, inénarrable Fredi…
Aïe, aïe, aïe...
RépondreSupprimerFredi, inénarrable Fredi…
Je sais...
Accordez moi que c'était fait pour citer M. Goux dans le texte.
La suiiiiiite!
RépondreSupprimerAïe aïe aïe...
RépondreSupprimerC'est alors qu'il a extrait son billet de blog de sa poche revolver – et qu'il s'est mis à écrire...
Hélas, dans un "style" pâlement contemporain (évidemment)...
Et puis, vieux cochon, quel âge a-t-elle votre doña Sabine?
RépondreSupprimerCe ne serait pas une sorte de Nastassia Kinski de "Paris-Texas ?"
RépondreSupprimerEmma : il y a de ça, un peu...
RépondreSupprimerCe qui est surprenant (surprenant pour moi), c'est qu'elle ne correspond pas du tout au "profil" des filles (ou femmes) qui peuvent encore attirer mon regard. Mais disons que, quand je la vois, je me dis que SI j'aimais ce genre de fille, eh bien celle-là devrait normalement me plaire beaucoup. C'est assez compliqué...
C'est assez compliqué...
RépondreSupprimerEn effet.
Tentons de résumer: si D.Goux était ce prolo qui traîne à Levallois-plage sans espoir de voir un jour Pacy sur Eure, et bien disons que dans ce cas de figure, mais exclusivement hein, le phrasé de la donzelle serait aussi le sien, qu'il serait un autre, et qu' elle pourrait faire l'affaire.
Une bonne affaire manifestement.
Il fait de ces transferts....
D'ailleurs je le connais bien ce prolo. Ce prolo qui dit "je". Il ne sera pas à Pacy sur Eure cet été, mais à St Tropez, un kebab à la main rêvant devant un bijoux à quatre roues, signe exterieur de son esclavage. Le prolo est un peu maso.
RépondreSupprimerIl s'assoit sur le quai, laisse refroidir ses frites déjà molles et, le regard perdu dans les reflets tranchants de la mer, une valse de mots s'invite dans sa tête:"chomage, délocalisations, actionnaires, profits, crise, chomage, productivité, plans sociaux, dette, modernisation" et dans cette danse incohérente une pensée s'impose à lui: "c'est comme ça".
Il en perd une tongue "made in china" qui s'en va ballotante, ballotée, chatouiller les flancs d'un yacht, un truc incroyable long d'un kilomètre avec piste d'atterissage, héliport, deux piscines olympiques, trois restaurants, cinq salons de massages thailandais, deux courts de tennis, un cinéma panoramique, j'en oublie, et pour l'heure totalement vide.
Et pourtant.
Et pourtant il n'est écrit nulle part que ce doit être "comme ça". Mais le monde du prolo a été si conscencieusement, si surement, si méthodiquement atomisé qu'il est devenu un électron (pas libre) cherchant sa place dans toutes les nuances de la défaite qu'on lui propose. Nuance de statuts et d'interets qui achèvent de l'enterrer.
Il faudrait que le prolo réapprenne le bras d'honneur, réapprenne à dire nous.
Et c'est pas pour demain.
J'aimerai bien que vous citiez la source de vos photos : elles sont souvent bien choisies et j'aime bien celle là.
RépondreSupprimerC'est dommage, une voix qui ne va pas avec un physique ...
Audine : c'est vrai que je n'y pense jamais ! Pour celle-ci, j'avais dû taper dans Goux Gueule quelque chose comme "fille blonde de dos" ou "fille blonde sans visage", un truc comme ça...
RépondreSupprimerM. Goux
RépondreSupprimerSi ma description du prolo en goguette à st Tropez ne vous a pas plu vous pouvez me le dire: je ne suis pas susceptible.
Et la beauté intérieure, dans tout ça, hein ?
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