vendredi 18 juin 2010

Soudain, joyeux, il dit : Camus ! – C'était Chaillou

Cependant Camus était présent également, hier soir, boulevard du Montparnasse où Joseph Vébret nous conviait à une Escale littéraire, pour la sortie de son nouveau livre, Causeries littéraires – et le moyen d'éviter la répétition de l'adjectif, dans ce cas précis ? Livre trop rapidement feuilleté dans un coin de la librairie, mais que je ne saurais trop recommander à votre boulimie.

Carlos et moi-même arrivâmes vers sept heures vingt, Camus fit son entrée (seul : il arrive que les professeurs travaillent...) une dizaine de minutes ensuite. Le temps de le saluer et de lui présenter Carlos, nous fûmes rejoint par le monsieur à cheveux blancs qui vous contemple en ce moment, de son œil à la fois très doux et légèrement inquisiteur. C'est ainsi que je fus présenté à Michel Chaillou et que j'eus l'occasion de lui dire quel enchantement avait été pour moi la lecture de son Sentiment géographique. À ce moment, après m'avoir remercié de mon compliment, il pointe l'index en direction de Renaud Camus et, sur le ton de l'évidence : « C'est à cause de lui que vous m'avez lu ! » Je fus bien obligé d'admettre que c'était exact, Camus ayant écrit plus d'une fois, à mon souvenir, qu'il tenait Le Sentiment géographique pour l'un des plus beaux livres de la littérature française de ces cinquante dernières années.

Ensuite, la conversation s'établissant entre les deux écrivains, je me fis aussi petit qu'il m'est permis, et totalement silencieux, afin de n'en pas perdre la moindre miette. Cela dura peu mais suffisamment pour constater que Chaillou tutoie Camus – pas l'inverse, bien entendu – et qu'ils se connaissent depuis très longtemps, puisqu'il fut question de la rue du Bac. Là-dessus, nous fûmes rejoints par Vebret, que l'on sentait un peu sous pression, ce qui se conçoit, et la conversation sauta sur d'autres rails.

Le moment fut fort agréable, il m'en reste ce matin des désirs de lectures – les Causeries de Vebret – et de relecture – Le Sentiment géographique ou peut-être Domestique chez Montaigne, autre livre superbe de Chaillou.

Avant de vous laissez reprendre une activité normale, je ne résiste pas au plaisir de vous citer un troisième titre de Michel Chaillou, qui fait mes délices depuis que je l'ai découvert:

La Preuve par le chien

8 commentaires:

  1. bin ya plus qu'à se faire toute petite aussi davant ces grands esprits.

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  2. Carine a dit...
    bin ya plus qu'à se faire toute petite aussi davant ces grands esprits.

    C'est ce que nous faisons depuis 11h21 très précisement.
    L'humilité n'est pas la moindre de nos vertus.

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  3. Bonjour Didier.

    Chaillou dispose aussi d'un site (en lien chez moi) sur lequel on peut lire son Blog-notes, brillant entre tous.

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  4. Carine & Fredi : oh, se faire petit n'est sans doute pas nécessaire ! Lisons avec attention, ce sera déjà bien.

    Christophe : oui, j'ai découvert ça hier, en voulant faire un lien sur lui, justement.

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  5. @ Didier : dès que vous parlez de littérature, j'adore, ce matin un des invités de Finky a dit qu'il n'y a rien pour lui, au dessus d'un bon écrivain ... !

    @ Christophe : j'ai souffert quand j'ai vu dans vos liens : Frédéric Martel.

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  6. Et bien moi j'ai lu "Le Sentiment géographique" avant les livres de Renaud Camus (et j'aurais bien aimé rencontré Michel Chaillou)

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  7. Emma : merci bien !

    Philippe[s] : d'un autre côté, rencontrer les gens dans ces circonstances est assez frustrant, car il y a peu de place pour une vraie conversation.

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  8. Vebret, Camus, Goux... Pitain, c'est l'gratin de Saint-Germain-les-Aminches. D'vait y avoir du monde au balcon à Soissons... et certainement du saucisson, vu que le Camus semblait prêt à en bouffer une rondelle sous l'Ark de Triomf. Mais à part ça, Lucas ?

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.