mardi 23 décembre 2008

Tu ramèneras ta science

« Quand j'entends le mot "culture", je sors mon revolver. » Tout le monde évidemment connaît cette phrase. Dans son journal, François Mauriac l'attribue au maréchal Goering : il a tort ; la plupart des gens pensent que son auteur est Joseph Goebbels : ils ont tort aussi ; les mieux renseignés — dont je fais partie — sont certains qu'elle émane de Baldur von Schirach (on ne rit pas...), le fondateur des jeunesses hitlériennes : ils ont tort comme les autres.

En réalité, cette phrase émane d'un personnage, participant à la pièce Schlageter (1933) de Hans Johst, dramaturge nazi n'ayant laissé que peu de traces dans l'histoire du théâtre mondial. Ce bon Schirach n'a donc fait que reprendre à son compte une réplique destinée, sans lui, à retourner à la poussière dont elle n'aurait jamais dû sortir, et dont la traduction la plus fidèle serait quelque chose comme : « Quand quelqu'un prononce devant moi le mot "culture", j'ai envie de sortir mon revolver. »

Hans Johst aurait-il été un précurseur du monde moderne ? Je ne sais. Néanmoins, répétez-vous sa célèbre phrase, en remplaçant (par exemple) culture par identité, ou race, et le mot revolver par code pénal, et revenez m'en parler, si vous n'avez rien de mieux à faire.

19 commentaires:

  1. Je pensais pourtant être bien renseigné, comme quoi...
    Joyeux Noël à vous deux. Demain foie gras , gambas etc...Conseil d'ami, ne tombez pas très très malade à Marseille.... ;-)))

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  2. Pluton : d'abord, je ne vais JAMAIS à Marseille (j'ai ma fierté). Ensuite, je ne tombe JAMAIS malade. Un jour, je tomberai mort et je sens que ça fera rire tout le monde (enfin, j'espère...).

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  3. Je passe sur cette remarque désobligeante sur Marseille ;) pour te conseiller une oeuvre qui m'est revenue à l'esprit à la lecture de ton billet : Les penchants criminels de l'Europe démocratique, par Jean-Claude Milner.

    Bonne soirée !

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  4. Milner inconnu de moi (hors le nom, tout de même) : je vais y aller...

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  5. Ce qui m'a toujours intrigué, dans cette citation, est le fait qu'on y parle de revolver et non de Mauser.

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  6. Chieuvrou : "revolver" est un genre d'arme (avec barillet), alors que "Mauser" est une marque. (A mon avis...)

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  7. Rire non mais boire un bon coup à votre santé pour sûr ! Mais c'est pas demain la veille... foi de clinicien !!

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  8. Je pense, cher Monsieur Goux, que votre avis est en la circonstance fort bien inspiré. Cependant, y avait-il seulement, dans les années 30, des revolvers dans l'armée allemande ou dans les joyeuses bandes d'exaltés portant chemise brune ? Tout le problème est là. Je ne suis pas un spécialiste en la matière, mais je trouve que ce revolver-là a quand même un côté un peu John Wayne — comme on ne disait pas à l'époque — un rien étrange.

    Mais peut-être faut-il simplement voir là un écho des romans de Karl May, ou, plus vraisemblablement, la déjà perceptible influence de l'Amérique dans la vieille Europe avant et après la première guerre mondiale (Nick Carter, Chicago, und so weiter...).

    Ou peut-être, après tout, que la police ou la pègre allemandes étaient équipées de revolvers.

    En résumé, je n'ai aucun avis là-dessus et me demande encore comment j'ai pu lancer un sujet pareil.

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  9. Didier,

    "je ne vais JAMAIS à Marseille (j'ai ma fierté)."

    On est deux, j'en ai même fait un principe de vie...

    Pour le reste, on peut prendre 3000citations et remplacer les propositions par ce que bon nous semble.

    Comparer le bien pensant au nazi, c'est quand même relativement à coté de la plaque. C'est comparer le schpountz à Néron.

    Vous auriez pu dire que l'homme aime les systèmes qui l'exonère de penser, ç'aurait été suffisant à mon avis. Car ce que le nazi souhaite, c'est la mort de la pensée, c'est du nihilisme pur. Ce que souhaite le bien pensant, c'est seulement un confort. La différence est infime mais quand on voit le résultat entre les moyens utilisés et les capacités de destruction des uns et des autres, on s'aperçoit qu'il y a là la place pour un abime...

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  10. En revanche, si j'entends encore quelqu'un prononcer les mots "carpe diem", je sors mon bazooka...

    Je sais, ça n'a aucun rapport, mais j'en peux plus de cette guimauverie idiote que l'on ressasse depuis trop longtemps.

    (faites comme si je n'étais pas là)

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  11. Dorham : vous avez très probablement raison, bien sûr. Mais il faut tenir compte que, dans le cas du nazisme, on connais tous les tenants, aboutissants et surtout ses ravages. Tandis que dans le cas du monde tel qu'il se dessine, à moins d'être prophète...

    Et, sans déconner, on vous dit souvent "carpe diem", à vous ? Je suis jaloux : moi, on ne me le dit jamais !

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  12. Catherine,

    bazaaaam !

    ---

    Didier,

    Je vous offre tous les carpe diem entendus cette année...de bon coeur !

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  13. Remarquez, pour les expressions qui donnent envie de sortir le bazooka, je suis particulièrement servi, dans mon milieu de folliculaires. "Revoir sa copie", le chanteur qui sort son nouvel "opus", "éponyme" employé à tort et à travers, "retoquer", etc.

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  14. "Faire long feu" aussi. Les journalistes aiment bien, les lecteurs moins.

    D'autant que l'expression est idiote. Il lui manque la négation qui lui donnerait plus de force.

    et tous ces mots en -té : adaptivité, capabilité, faisabilité...
    après, je me sens profondément débilité...

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  15. "si j'entends encore quelqu'un prononcer les mots "carpe diem", je sors mon bazooka..."

    Oui, oui, oui !

    (d'accord aussi également avec le reste du commentaire de Dorham d'ailleurs)

    Joyeuses fêtes !

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  16. Ce n'est pas pour ramener ma fraise, mais il serait peut-être plus approprié, histoire de rester dans la tonalité du billet, de parler de PANZERSCHRECK ! (veuillez, je vous prie, excuser les majuscules, mais ce mot ne se dit pas, il se hurle).

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  17. Dorham : oui et re-oui ! D'autant que "faire long feu" signifie "manquer son coup". Donc, deux fois sur trois, les journalistes l'emploient à rebours de ce qu'ils croient dire.

    Albertine : ah, vous aussi ? Décidément, tout le monde a droit à Carpe diem sauf moi, c'est agaçant !

    Chieuvrou : ce que j'aime chez vous (entre autres), c'est que vous allez au fond des sujets abordés...

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  18. Et quant à la culture des armes et autres munitions, que convient-il de sortir si l'on m'en parle ? Un livre ? Mais quelle idée…
    :-)))

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.