Il m'arrive très peu souvent d'envier l'Irremplaçable. Ce qui est parfaitement normal, on en conviendra : je suis l'homme, elle n'est que la femme. Néanmoins, depuis deux ou trois semaines, oui.
Catherine lit Balzac. Je veux dire : elle a commencé à lire Balzac. Et je trépigne. Je lui envie ces 28 volumes devant elle, que j'ai moi-même parcourus deux fois déjà - elle découvre ; elle en est tout émerveillée. Je ne peux plus, moi, en être abasourdi de la même manière, il m'est juste possible de redécouvrir, approfondir - ce que je ne me priverai pas de faire demain, après-demain, l'année prochaine, un de ces jours.
On peut parfaitement se retirer sur l'île déserte avec juste Balzac. La Comédie humaine et moi-même (plus un gros congélateur, car je me vois mal chasser ma bouffe pendant 40 ans, à la pointe de flèches bricolées, faut pas déconner non plus).
Balzac n'est guère en question, en réalité. Ce qui existe est que je viens de parler de lui durant une bonne heure (et quand je dis une bonne...), en sifflant quelques verres de whisky ordinaire. La question est la suivante : peut-on parler de Balzac à jeun ? L'aurais-je fait ? Ai-je des choses intelligentes à en dire ? Lui-même supporterait-il qu'un écrivain en bâtiment ouvre sa gueule le concernant ? Pour faire bref : Didier Goux peut-il prendre pour prétexte l'un des plus grands génies que ce pays (ou ce "coin du monde", si l'on veut parler de l'Europe) ait engendrés , à seule fin de meubler avec son épouse une conversation de pendant-boire ?
Est-ce que, pour parler net et définitif, Didier Goux ne devrait pas se résoudre, une bonne fois, à fermer sa gueule ? Et, dans un silence nonchalant, laisser Catherine dévider pour elle-même les 28 volumes de la Comédie qu'il lui reste à parcourir ?
On peut parfaitement se retirer sur l'île déserte avec juste Balzac. La Comédie humaine et moi-même (plus un gros congélateur, car je me vois mal chasser ma bouffe pendant 40 ans, à la pointe de flèches bricolées, faut pas déconner non plus).
Balzac n'est guère en question, en réalité. Ce qui existe est que je viens de parler de lui durant une bonne heure (et quand je dis une bonne...), en sifflant quelques verres de whisky ordinaire. La question est la suivante : peut-on parler de Balzac à jeun ? L'aurais-je fait ? Ai-je des choses intelligentes à en dire ? Lui-même supporterait-il qu'un écrivain en bâtiment ouvre sa gueule le concernant ? Pour faire bref : Didier Goux peut-il prendre pour prétexte l'un des plus grands génies que ce pays (ou ce "coin du monde", si l'on veut parler de l'Europe) ait engendrés , à seule fin de meubler avec son épouse une conversation de pendant-boire ?
Est-ce que, pour parler net et définitif, Didier Goux ne devrait pas se résoudre, une bonne fois, à fermer sa gueule ? Et, dans un silence nonchalant, laisser Catherine dévider pour elle-même les 28 volumes de la Comédie qu'il lui reste à parcourir ?
Je dis ici ce que j'aurais dû glisser dans le billet même : mes jeunes et bons amis, laissez tomber immédiatement vos lectures annexes, et attelez-vous à Balzac IMMÉDIATEMENT !
RépondreSupprimerIl ne m'en reste plus que 26 ! (Soupir)
RépondreSupprimerEt tu oublies que je sais poser des collets... mais pour ça il faudrait que tu m'emmènes sur ton île déserte...
Moi, j'ai aut' chose à dire et c'est une citation: "elle n'est que la femme"!
RépondreSupprimerAu pilori, le Didier!
Après Balzac, vous pouvez laisser Catherine se farcir Proust....et là le silence est acquis pour un bout de temps, si c'est ce que vous souhaitez!
RépondreSupprimerOrage, je laisse Didier parler... Et voyons, vous savez bien que ce n'est "que" la femme qui mène (c'est français, ça ? )
RépondreSupprimerOrage : je la laisse répondre... J'ai également de l'avance sur Proust, et, du coup, je l'envie aussi pour ça.
RépondreSupprimerCatherine : non, non : il t'en reste 28 !
RépondreSupprimereuh, petit problème... Je viens de commander les oeuvres complètes de Mauriac (et celles de Colette dont j'ai découvert les nouvelles ébouriffantes de légèreté).
RépondreSupprimerEt n'ayant lu ni Proust ni Dostoïeski, j'ai une ou deux bonnes années de silence devant moi.
Didier, harfand !
RépondreSupprimerZut, je voulais dire harfang.
RépondreSupprimerOh mais CHUT quoi, y a la de Fontenay à la télé.
RépondreSupprimerDidier, surtout ne fermez pas votre grande gueule, je vous en supplie...
RépondreSupprimerCatherine : bonne lecture (Balzac j'adore !).
Didier,
RépondreSupprimerZ'aviez pas arrêté de boire ? Il a bon dos, Balzac.
Harfang ? Harfang ?
RépondreSupprimerYibus : les romans de Mauriac me séduisent nettement moins que ses oeuvres autobiographiques ou "journalistiques". Mais bon...
Pluton : Balzac, c'est la pierre de faîte.
Nicolas : arrêter de boire implique une rechute de temps en temps. Sinon, on oublie pourquoi on a arrêté, à la longue.
Faites gaffe Dider, Catherine va se taper "Le curé de Tours". (succulent curé d'ailleurs)
RépondreSupprimerSans parler du Cousin Pons, du colonel Chabert et de l'illustre Gaudissart...
RépondreSupprimerL'harfang des neiges est une grosse chouette ! Je disais donc, chouette X 2. Ahlala faut tout lui expliquer !
RépondreSupprimerQuand elle en sera aux Chouans, faudra la sortir de là.
RépondreSupprimerAttention, quand vous aurez lu toute la Comédie humaine (ce qui est déjà admirable), vous n'aurez pas encore lu tout Balzac : il vous manquera encore les savoureux contes drolatiques.
RépondreSupprimerAh non hein, lire les Chouans c'est mal, elle va finir avec Alphonse, Oooh Alphonse...
RépondreSupprimerQu'elle s'arrête au Père Goriot.
(Ou qu'elle saute les deux opus des scènes de la vies militaire. ) J'ai dit.
J'avoue avoir un peu calé sur les Contes drolatiques : deux ou trois, ça va, mais ensuite...
RépondreSupprimerQuant aux Scènes de la vie militaires, ce n'est pas non plus ce que j'ai préféré.
la vraie question est "peut-on sérieusement parler à jeun?"
RépondreSupprimerje ne crois pas
Nous n'avons décidément pas les mêmes goûts en littérature, Didier... Les contes drolatiques n'ont certes la valeur des "Illusions perdues", mon Balzac préféré (mais je n'en ai pas lu tant que ça), néanmoins il y a là une verve rabelaisienne qui me réjouit vraiment. Et Rabelais pour moi est le maître absolu, la source de notre langue. Balzac ne serait pas devenu ce qu'il est s'il n'avait d'abord puisé là...
RépondreSupprimerHoplite : d'accord avec vous : à jeun, je suis plus lugubre qu'un bonnet de nuit et harassé rien qu'à l'idée de devoir communiquer avec mes semblables...
RépondreSupprimerDamiezn : on est au moins d'accord sur les Illusions perdues ! Pour les Contes, je ne nie pas leur importance dans la formation de Balzac, je dis simplement qu'ils me lassent assez vite. Leur côté "faux Moyen Âge", je suppose...
haha "l'envers de l'histoire contemporaine..." non il vaut mieux commencer par "la muse du département "..
RépondreSupprimerexcuses, plates pour l'absence de majuscules..
Geargies
Catherine, vous allez voir ce que vous allez voir...
RépondreSupprimerEssayez le début d'Eugénie Grandet à voix haute, les premières pages, juste comme ça, à cinq heures quand le lumière baisse et qu'on a oublié de fermer la porte au chat ou au chien, qu'il fait un peu froid dans la maison, et bien gris dehors...
Sinon, Le Lys dans la Vallée. Sourire garanti à la fin. Un des plus beaux râteaux de la littérature. Pour les heures courtes, La Grande Bretèche. Une nouvelle policière noir profond.
Suzanne
Geargies : Ah oui, la Muse du département, excellent moment de lecture ! Et quelle cruauté dans ce titre, non ? Mais Catherine, sur mon conseil, lit la Comédie dans l'ordre. Donc, il faut le temps...
RépondreSupprimerSuzanne : je partage votre enthousiasme concernant Eugénie et l'arrivée à Saumur, en début de roman. Pour Le Lys dans la vallée, je suis moins convaincu. Il faudrait sans doute relire...
Suzanne, vous dites ça parce que vous ne m'avez jamais entendu lire à voix haute... une catastrophe !
RépondreSupprimerOh hé, lire tout Balzac, on est pas aux pièces, hein. Prescripteur-exploiteur, j'avions pas fini mes innombrables amis dans tous les souterrains.
RépondreSupprimerSuzanne : je confirme ce que dit Catherine : c'est une torture !
RépondreSupprimerBalmeyer : ne tardez pas trop tout de même... Je vous schtroumpferai une petite sélection, si vous voulez, à notre prochaine rencontre.
oui, mais... foutu manque de temps. Tout lire d'un coup, cela doit être quelque chose de spécial... préparez-donc !
RépondreSupprimerJe vais vous prévoir une dizaine de titres. S'il y a un peu plus, je vous le mets quand même ? Ça se garde, de toute façon...
RépondreSupprimerBen oui, ça se garde. Balmeyer, vous les lirez quand vous serez à la retraite.
RépondreSupprimerBalmeyer, une fugue, une escapade, une gourmandise ? On peut aller là pour écouter le début de La Grande Bretèche, très bonne nouvelle de Balzac.
RépondreSupprimerSuzanne