samedi 31 mai 2008

On rentre

« Il faudrait distinguer la littérature d'empêchement et la littérature d'encouragement. Balzac, c'est de la littérature d'empêchement. Angot (et j'ai horriblement honte de faire figurer ce nom-là après celui de Balzac !), c'est de la littérature d'encouragement : c'est-à-dire que n'importe qui, devant un paragraphe d'Angot, se sent immédiatement capable d'être aussi stupide, fou, obsédé, pas drôle, etc. : il suffit de s'asseoir devant son écran et d'imiter les chimpanzés dactylographes de la légende, ce n'est pas plus difficile que cela. Les néo-auteurs, pas le moins du monde intimidés, exercent leur droit à écrire comme s'il s'agissait d'un droit de l'homme. On fait de la littérature sans complexes, de la même façon, ou pour les mêmes raisons, que d'autres font la teuf. »

Philippe Muray, Moderne contre moderne.

15 commentaires:

  1. Bon ! maintenant que nous sommes libérés de la littérature d'empêchement qu'est-ce qu'on fait ? On va sur les blogs des autres et on les somme de se taire ?


    iPidiblue empêcheur de tourner en ronds sur le blog d'autrui (avec ou sans hymen recousu)

    RépondreSupprimer
  2. iPidiblue, heureusement que vous êtes là pour détendre l'atmosphère. C'est du lourd, en ce moment

    iPidigoux pourceau nazi démasqué

    RépondreSupprimer
  3. Franchement électrique l'atmosphère mais votre blog s'est enrichi en liens nécessaires. Merci pour les textes de Philippe Muray. J'arrête là, sinon va bien se trouver un couillon pour dire que j'ai la congratulation facile... ;-)

    P.S : après la déferlante de commentaires, je me sens encore moins d'extrême droite qu'avant, en négatif quoi ! Mais lucide.

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour,

    Je cherche à m'inscrire aux Jeunesses Hitlériennes. On m'a dit que je trouverais ici plein d'amis. Quelqu'un connait l'Obersturmführer Dieter von Guh ? C'est lui qui recrute il parait.

    iPidygor, vraiment très gore

    RépondreSupprimer
  5. Yanka : aucun ami d'extrême droite sur ce blog, à commencer par moi qui déteste les nazillons de mes deux, et surtout aucun antisémite !! Et « bis repetita placent » pas toujours mais je m'en fiche, Renaud camus n'est pas antisémite et mérite d'être lu attentivement. Pfff, c'est dur parfois.

    Didier: bon week-end, moi je garde jusqu'à demain les "voyageurs" en transit...

    RépondreSupprimer
  6. Ygor : je vous ai bêtement répondu sur le mauvais message. Bon, c'était juste pour dire que votre intervention m'avait fait sourire...

    Pluton, oui, faites attention : on risque de vous nommer Grand chambellan de la cour...

    RépondreSupprimer
  7. Le droit à écrire, un droit de l'homme? ça, c'est génial!!! Et combien s'arrogent ce droit de nous faire ch.... avec leurs élucubrations?

    RépondreSupprimer
  8. C'est le moment de refaire un petit saut amical.



    108

    RépondreSupprimer
  9. C'est le prix de la démocratie littéraire.

    RépondreSupprimer
  10. La démocratie ne nous oblige pas à lire, ni à écrire, mais elle nous oblige à entendre n'importe quelle foutue musique, et dès 8 heures à l'ouverture, quand on voudrait seulement prendre tranquillement un café et un croissant dans un bar. Et je ne me souviens pas d'avoir voté pour ça.

    RépondreSupprimer
  11. On se fout que la littérature soit sans complexe ; pourvu qu'elle soit sans complaisance.

    RépondreSupprimer
  12. juste pour dire que anne n'est pas "anne le chat huant", mais un homonyme

    RépondreSupprimer
  13. 108 : vous tombez pile en pleine accalmie, en effet !

    Mifa : d'accord entièrement avec vous concernant la "musique" obligatoire.

    À part ça, je m'y perds un peu dans les Anne, mais bon...

    RépondreSupprimer
  14. « Et de même que l'artiste, en appréhendant le volume et l'espace de cette salle à l'aide de ses bougies et de leur flamme appliquées contre ses feuilles régulières de papier perforé, couvertes d'une écriture hâtive que le feu a réduite au silence, à la disparition, à l'écartèlement , à la béance, en a fait une sorte de machine à produire contre la mort une énergie qu'elle accumule, concentre et convertit en permanence, de même il faudrait que ces autres pages et cet autre volume parviennent à saisir et à tenir ces histoires, ces vies, ces visages, ces corps dont plusieurs aujourd'hui ne sont plus mais qui, par on ne sait quel hasard ou volonté du sort, sous l'instance de la chute, de l'absence, de la chute, de la vaine attente, se sont une fois trouvés noués dans une étroite étendue de temps parmi ces parois de vents, d'oracles et de chimères où se tient en suspens, de biais sous son capot de verre, à quel appareillages encline, en avant de la Carte une barque des ombres. »

    Il s'agit d'un extrait de :
    « L'Inauguration de la salle des Vents »
    de Renaud Camus.

    J'aime beaucoup ce passage de poésie en prose, et l'évocation de ces tableaux.

    RépondreSupprimer
  15. J'ai écrit quelque chose du même genre concernant Montaigne et Angot en introduction de mon premier livre , mais à propos de l'introspection. Désolé pour Muray, jamais je ne plagierai un seul auteur et certainement pas ceux que j'adore comme justement ce dernier et Balzac. Et pourtant lorsque j'ai lu Muray, tristesse et joie, j'ai trouvé temps de pensées communes que celui qui ne m'a jamais lu lorsque je ne connaissais pas ce dernier grand écrivain ne pourrait que penser que j'ai utilisé la photocopieuse.
    Muray, lui, si poli, a raté le dernier acte de la comédie qu'il a si bien décrite, il n'est pas resté jusque la fin mais je suppute qu'il la connaissait déjà.

    Il va y avoir les enfants de Muray, un jour comme il y a eu ceux de Céline, ils seront aussi insupportables, indigestes, insignifiants, à coté de l'essentiel.

    Non, la littérature n'est pas accessible à tous, ils ont tué l'art pour mieux pouvoir en faire et prennent la même voie pour les lettres, mais la contemplation de leur nombril trop gonflé de vide ne peut avoir la même tromperie qu'une oeuvre comptant pour rien ou contemporaine eut comme désastre sur un Dali ou un Degas. Vos livres trouvent-ils une place en rayon entre les pollutions journalistiques des courtisans de Sarkozy ou de Royal qui se ressemblent tant, cher Didier... ?

    Moi, je rame, je rame, je rame et parfois, hélas, j'oublie d'en rire.

    Je viens d'être privé de net pendant trois mois et je suis heureux de vous lire.

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.