lundi 6 octobre 2008

Pierre A. se fait tirer le portrait

Si, comme la plupart des gens normaux, vous tenez Pierre Assouline pour un cuistre inopérant et un petit flic de la littérature, vous serez ravi d'apprendre qu'il se fait proprement exécuter chez Ygor Yanka. On est cordialement invité, sur le même sujet, à aller également lire le billet de Juan Asensio. On peut aussi se (re)plonger dans l'un ou l'autre des livres de George Steiner.

11 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour le lien vers Igor Yanka qui signe là un très bon billet.

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  2. Bon c'est bien mais que fait le taulier de ce blog ?

    (On a dit qu'on mettait plus...)

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  3. On achève bien les chevaux : pourquoi épargnerait-on les veaux ?

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  4. Merci, Didier, pour nous avoir conviés à respirer un peu de fraîcheur. Je n'ai jamais compris qu'Assouline, cet individu hautement déplaisant, fasse autorité dans Le Monde et autrefois dans Lire.

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  5. Un cuistre inopérant, excellent !!!

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  6. On lit, on lit, mais qu'en pensez-vous - pas de P.A., petit et tout - mais de G. Steiner, cher Didier ?
    Anna R.

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  7. Je dois avouer ne pas très bien comprendre ces attaques récurentes contre Assouline. Du moins c'est le coté récurrent qui m'étonne.
    Assouline est un échotier littéraire avec toutes les limites du genre, il a du moins une qualité qui est celle d'ouvrir sa rubrique à la presse anglo-saxonne (TLS, NRB,NYT). C'est un romancier assez médiocre, ses biographies ne sont pas indignes et qu'il soit prisonnier d'une certaine doxa c'est là une évidence, doxa qui l'entraine à écrire certaines conneries dont celles sur Steiner. Encore que les choses ne soient jamais simple, j'en veux pour preuve l'amitié qui liait Assouline à Combelle ex collaborateur à La Gerbe.
    Bref qui veut-on convaincre ? Les lecteurs d'Assouline ? Il y a peu de chance. Les lecteurs de Muray ? Ils le sont déjà. Les premiers crieront au fascisme, les seconds se seront fait leur petit plaisir. Et tout ce petit monde sera content.
    Quant aux troisièmes, dont je fais partie, ils iront lire ou relire Balzac, Bernard Frank ou la correspondance de Flannery O'Connor.

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  8. Bon, mais la littérature c'est aussi des petitesses (et Dieu sait si Léautaud en était lui aussi capable, qui lui en fait reproche, c'est de la littérature),et nul lecteur digne de ce nom n'est dupe...
    Pas d'écrivains ou de critiques icônisés,on fustige ou on aime comme bon nous semble, ne pas cesser d'adorer ou de haïr est plutôt inquiétant

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  9. Pluton : Ygor Yanka publie peu, mais bon, contrairement au taulier de ce blog qui a choisi l'option inverse.

    Zoridae : il fait relâche...

    Ygor : ne parlez pas d'achever les veaux devant Catherine, malheureux !

    Orage : Mais si, en même temps, on le comprend très bien (voir le commentaire de Pascal, un peu plus bas que le vôtre).

    Ninon : Marci ben...

    Emma : j'ai lu trois ou quatre livres de Steiner, mais ne me sens nullement qualifié pour en parler, encore moins pour en parler intelligemment.

    Pascal : en commentaire chez Ygor Yanka, je dis que l'exercice est probablement inutile mais que ça fait du bien tout de même. C'est du dégommage de marionnette, une sorte de "plaisir forain" si l'on veut : ils ne sont pas forcément à dédaigner.

    Et j'approuve vivement vos relectures !

    Henri : si vous rapprochez Léautaud d'Assouline, vous risquez de nous énerver Ygor Yanka...

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  10. Les commentaires de Pascal et d'Henri sont intéressants à plus d'un titre. Le polémique fait partie de la littérature et rares sont les écrivains qui n'y ont pas cédé. La polémique tient en forme l'écrivain, c'est une manière de gymnastique et d'hygiène. Maintenant, la polémique à jet continu... Moi, quand la polémique me lasse, je prends l'air : je vais respirer chez Montaigne.

    Dans l'affaire Assouline/Steiner, il ne s'agit point de vaine polémique et le but n'est pas de se faire Passou. Qui convaincre ? Personne. Chacun est assez intelligent pour se faire une idée d'après les pièces versées au dossier. Mon objet : défendre la liberté d'expression contre les petits inquisiteurs officiels. Je n'y suis pour rien si Assouline s'est spécialisé dans la dénonciation cornichon. Je ne focalise pas sur lui. Si nous la fermons en face d'un Assouline, je vois mal comment nous l'ouvririons en face de fauves autrement plus redoutables que ce gratte-papier de série B.

    PS - Merci à D. G. pour sa pub et son soutien.

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  11. Yanka,
    A propos d'Assouline, nous sommes sur le fond d'accord encore que je ne pense pas que le personnage mérite tant d'attention. Et entre Assouline et Steiner, je crois franchement qu'il n'est personne pour les mettre au même niveau.
    J'aimerais plutôt revenir sur ceci.

    "La polémique fait partie de la littérature et rares sont les écrivains qui n'y ont pas cédé."

    Il me semble justement que les choses ont bien changé depuis Bloy. le système actuelle, ce que Kundera nomme "la muflerie nihiliste" est un système sans marge dont la capacité d'absortion est sans limite, à la fois mou et dure, médiocre et retors. La où un Bloy, les dissidents de l'ex-URSS se trouvaient à l'extérieur d'un système, en confrontation avec lui,l'opposant d'aujourd'hui s'y trouve inclus. Non que sa parole soit récupérée, récupérer c'est encore aller chercher au-delà des marges, elle est tout simplement mise à égalité avec les autres. Chacun se voit obligé de jouer son petit rôle, à l'approfondir. Où encore mieux est forcé à jouer la lourdeur où il faudrait de la légèreté, le rire où il faudrait le sérieux.
    Comment alors s'en sortir ? Ma réponse peut paraître fort simple. Elle est double :
    - par ce sentiment qui porte le beau nom d'amitié.
    - et pour les plus doués d'entre nous, par ce qu'on appelle littérature qui commence où finit la thèse.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.