Sans déconner, on se demande. Voilà des gens que personne n'a envie de retrouver sur son paillasson (or, ils y sont plus ou moins). En revanche, on comprend bien l'intérêt que l'on peut prendre à leur existence.
Précisons : il ne s'agit pas des Arabes pauvres, de ceux que tout le monde peut croiser au coin de sa rue, et qui ne servent évidemment à rien. Un peu comme les écologistes, les filles-mères, les frelons-qui-piquent-fort, les filles qui sucent seulement si elles sont amoureuses, le tabasco-qui-pique-pas, et beaucoup d'autres choses encore.
On parle, ce soir, des Arabes pétés de thunes, les seuls qui ont un semblant d'intérêt. Pourquoi s'arrêtent-ils au mitan du chemin ? Nous sommes nombreux à les avoir applaudis quand ils ont fait grimper le prix du baril de cette saloperie huileuse, qui est la seule à leur portée : le pétrole. On remarquera que le pétrole s'accorde magnifiquement avec le désert, qui lui-même se marie superbement avec le burnou, lequel s'accorde magnifiquement avec une religion de conducteurs de chameaux - lesquels n'y peuvent rien. Mais là n'est pas la question.
Voilà au moins deux semaines que l'Irremplaçable et moi nous rendons à Levallois en automobile. Et voilà deux semaines que nous faisons ce trajet dans une fluidité presque inquiétante : on se croirait en août, c'est vous dire. J'ai fini, à force de ne pas conduire, ayant du temps pour réfléchir, par suggérer que, peut-être, nous roulions merveilleusement parce que, le prix de l'essence ayant vertigineusement augmenté, on avait enfin réussi à se débarrasser de tous ces salauds de pauvres qui embouteillent exprès NOS routes.
Du coup, la voiture avançant ronronneusement sur l'autoroute, nous priâmes, l'Irremplaçable et moi, pour que les gros cons enturbannés, stupidement barbus et très frustrés sexuellement continuent à ne rien comprendre de la marche du monde et continuent à pousser le curseur vers le haut.
Quand le litre d'essence sera à trois euros (ou plus : il n'est pas interdit de rêver !), les gens qui méritent de circuler en voiture pourront enfin remercier nos amis constructeurs de mosquées, les bouchons ne seront plus qu'on mauvais souvenir, de cette époque merdique où mes salauds de pauvres de parents roulaient en 4 CV, alors qu'ils gagnaient à peine de quoi nourrir leur ridicule progéniture.
On roulera, nous autres, on roulera.
[Papa ? Ta voiture ? Quelles vacances ? Arrête tes conneries ! Rentre chez toi ! Non, non, pas dans ton pays : dans ta maison, vieux con ! Hein ? Maman ? Qu'est-ce qu'elle raconte ? René ? Son père ? Ce vieux machin mort ? Qu'est-ce qu'on en a à foutre ? Essaie de la faire taire, elle emmerde tout le monde, maman, là ! Maman, ta gueule ! Quoi, René ? Ça n'existe pas, René, fais-toi une raison, merde ! Il a existé, il a existé : faut voir... aucune preuve... Tu as le disque ? Le DVD ? Ben alors ? René, pfff ! Pourquoi pas Juan, pendant que tu y es ! Oui, oui, c'est un prénom étranger. Enfin, pas si étranger que ça. C'est un prénom, quoi. Celui d'un type qui...
Enfin, un prénom. Un truc étranger, tu vois. Un mec qui est arrivé par ici, qui n'en avait pas du tout envie, mais alors pas du tout, si je peux en juger. Il aurait bien pu être italien, ou polonais, ou fils de mes couilles. Il était espagnol - c'est curieux, non ? Maman, tu l'as connu ! Non, évidemment : tu l'as juste vu, une fois - on rentrait d'Espagne précisément -, dans la grande maison de Sologne, tout aussi disparue que Juan...
Précisons : il ne s'agit pas des Arabes pauvres, de ceux que tout le monde peut croiser au coin de sa rue, et qui ne servent évidemment à rien. Un peu comme les écologistes, les filles-mères, les frelons-qui-piquent-fort, les filles qui sucent seulement si elles sont amoureuses, le tabasco-qui-pique-pas, et beaucoup d'autres choses encore.
On parle, ce soir, des Arabes pétés de thunes, les seuls qui ont un semblant d'intérêt. Pourquoi s'arrêtent-ils au mitan du chemin ? Nous sommes nombreux à les avoir applaudis quand ils ont fait grimper le prix du baril de cette saloperie huileuse, qui est la seule à leur portée : le pétrole. On remarquera que le pétrole s'accorde magnifiquement avec le désert, qui lui-même se marie superbement avec le burnou, lequel s'accorde magnifiquement avec une religion de conducteurs de chameaux - lesquels n'y peuvent rien. Mais là n'est pas la question.
Voilà au moins deux semaines que l'Irremplaçable et moi nous rendons à Levallois en automobile. Et voilà deux semaines que nous faisons ce trajet dans une fluidité presque inquiétante : on se croirait en août, c'est vous dire. J'ai fini, à force de ne pas conduire, ayant du temps pour réfléchir, par suggérer que, peut-être, nous roulions merveilleusement parce que, le prix de l'essence ayant vertigineusement augmenté, on avait enfin réussi à se débarrasser de tous ces salauds de pauvres qui embouteillent exprès NOS routes.
Du coup, la voiture avançant ronronneusement sur l'autoroute, nous priâmes, l'Irremplaçable et moi, pour que les gros cons enturbannés, stupidement barbus et très frustrés sexuellement continuent à ne rien comprendre de la marche du monde et continuent à pousser le curseur vers le haut.
Quand le litre d'essence sera à trois euros (ou plus : il n'est pas interdit de rêver !), les gens qui méritent de circuler en voiture pourront enfin remercier nos amis constructeurs de mosquées, les bouchons ne seront plus qu'on mauvais souvenir, de cette époque merdique où mes salauds de pauvres de parents roulaient en 4 CV, alors qu'ils gagnaient à peine de quoi nourrir leur ridicule progéniture.
On roulera, nous autres, on roulera.
[Papa ? Ta voiture ? Quelles vacances ? Arrête tes conneries ! Rentre chez toi ! Non, non, pas dans ton pays : dans ta maison, vieux con ! Hein ? Maman ? Qu'est-ce qu'elle raconte ? René ? Son père ? Ce vieux machin mort ? Qu'est-ce qu'on en a à foutre ? Essaie de la faire taire, elle emmerde tout le monde, maman, là ! Maman, ta gueule ! Quoi, René ? Ça n'existe pas, René, fais-toi une raison, merde ! Il a existé, il a existé : faut voir... aucune preuve... Tu as le disque ? Le DVD ? Ben alors ? René, pfff ! Pourquoi pas Juan, pendant que tu y es ! Oui, oui, c'est un prénom étranger. Enfin, pas si étranger que ça. C'est un prénom, quoi. Celui d'un type qui...
Enfin, un prénom. Un truc étranger, tu vois. Un mec qui est arrivé par ici, qui n'en avait pas du tout envie, mais alors pas du tout, si je peux en juger. Il aurait bien pu être italien, ou polonais, ou fils de mes couilles. Il était espagnol - c'est curieux, non ? Maman, tu l'as connu ! Non, évidemment : tu l'as juste vu, une fois - on rentrait d'Espagne précisément -, dans la grande maison de Sologne, tout aussi disparue que Juan...
Et Maman Goux : « Mais de quoi parles-tu, mon fils imbécile et aveugle ? »
Je ne sais pas, Maman, je ne sais pas. Ni tout à fait de moi, ne tout à fait de toi, ni tout à fait de Juan. Je ne suis pas écrivain pour cette raison précise : je ne peux parler ni de moi, ni de toi, ni de Juan.
La nuit s'apesantit, du moins me le fait-elle croire. Juan se mêle d'être vivant, à un point qui me devient presque pénible. Il faudrait que je te raconte, maintenant (sinon je ne le ferai jamais), à quoi ressemblaient toutes ces soirées d'Ingré. Vous étiez jaloux, papa et toi, vous l'étiez, et j'en tirais, c'est imbécile, une véritable et première fierté.
Il y avait ensuite les retours - frigorifiants. La traversée de la Sologne, à des heures qui n'appartenaient plus tout à fait à l'existence réelle de mon âge, mais qui, justement, devenaient précieuses en ce qu'elles me projetaient, par cristaux de glace ou nappes de brouillard, vers... Vers rien, on ne se leurre pas. Devant le phare unique de la mobylette rouge, le virage tellement attendu des Brémailles, l'entrée dans La Ferté, la sortie, le passage à niveaux, les derniers mètres, et puis...
Et puis, Maman, ce qui est déjà mort, lors que vous êtes encore vivants (ne dis rien à Papa, il n'est pas assez fort), la maison plongée dans une nuit ancienne, le chien au sous-sol, le silence des sapins, la cuisine, les chats qui s'éveillent à peine...
Il serait bien que j'arrête. D'abord parce que je fais chier tout le monde. Ensuite parce que cette maison n'existe plus, je crois que tu le sais, même si elle est encore debout. Nous mêmes, Maman, nous mêmes, nous sommes à peine plus... à peine plus debout... à peine plus vivants, c'est difficile à dire, forcément. (Ne dis rien à Papa, sois forte.)
Enfin, bon : on verra. ]
La nuit s'apesantit, du moins me le fait-elle croire. Juan se mêle d'être vivant, à un point qui me devient presque pénible. Il faudrait que je te raconte, maintenant (sinon je ne le ferai jamais), à quoi ressemblaient toutes ces soirées d'Ingré. Vous étiez jaloux, papa et toi, vous l'étiez, et j'en tirais, c'est imbécile, une véritable et première fierté.
Il y avait ensuite les retours - frigorifiants. La traversée de la Sologne, à des heures qui n'appartenaient plus tout à fait à l'existence réelle de mon âge, mais qui, justement, devenaient précieuses en ce qu'elles me projetaient, par cristaux de glace ou nappes de brouillard, vers... Vers rien, on ne se leurre pas. Devant le phare unique de la mobylette rouge, le virage tellement attendu des Brémailles, l'entrée dans La Ferté, la sortie, le passage à niveaux, les derniers mètres, et puis...
Et puis, Maman, ce qui est déjà mort, lors que vous êtes encore vivants (ne dis rien à Papa, il n'est pas assez fort), la maison plongée dans une nuit ancienne, le chien au sous-sol, le silence des sapins, la cuisine, les chats qui s'éveillent à peine...
Il serait bien que j'arrête. D'abord parce que je fais chier tout le monde. Ensuite parce que cette maison n'existe plus, je crois que tu le sais, même si elle est encore debout. Nous mêmes, Maman, nous mêmes, nous sommes à peine plus... à peine plus debout... à peine plus vivants, c'est difficile à dire, forcément. (Ne dis rien à Papa, sois forte.)
Enfin, bon : on verra. ]
Oui
RépondreSupprimerJ'ai relu deux fois, je ne saisis pas tout.
RépondreSupprimerMais ça vient peut-être de moi, je suis un peu fatiguée !
idem que zoridae.
RépondreSupprimerOui aussi
RépondreSupprimerC'est pourtant un grand classique de la rhétorique de Didier Goux.
RépondreSupprimerLà, deux billets sont additionnés, histoire que l'on continue à dire "oh Didier Goux, comme vous êtes provocateur" [et touchant donc] et ne pas passer à "tiens, une première partie franchement raciste, vous exagérez un tantinet, méchant garçon".
Ouais, ben comme Zoridae, Orage et Homer
RépondreSupprimerje relève une légère inexactitude: les arabes "frustrés sexuellement"?? je ne crois pas non..
RépondreSupprimeroui j'aimais bien la Sologne à 6 heures du matin à 10 ans moi aussi..
(Romorantin, Salbris, Theillay Vierzon, mais aussi Vendôme, Chambord, le brâme.. tout ça..)
Didier,
RépondreSupprimerlà, en revanche, je passe mon tour. Pour les mêmes raisons qu'Audine je crois.
Vous ne conduisez plus alors vous plantez des panneaux de signalisation partout. ça clignote et moi...je n'ai pas de voiture... Non que je sois un "salaud de pauvre" ; je suis avant tout un salaud de piéton qui a retrouvé la quiétude depuis que plus personne ne peut lui faire de queue de poisson...
D'autant plus que...il y a des arabes à Levallois ? Je veux dire, à part sur les bandes vidéo de caméras de surveillance ?
Oui, j'oubliais de dire que les remarques provocato-xénophobes du début manquaient de légèreté. On dirait presque les réflexions de fin de repas de mon oncle à moustache !
RépondreSupprimer(Idem qu'Audine en gros... Ça n'empêche que je ne comprends pas bien la deuxième partie...)
"ayant du temps pour réfléchir"
RépondreSupprimerVous commencez quand ?
Les escaliers de ce blog sont durs aux cafardeux...
RépondreSupprimerSuzanne
S'il n'y avait que les Saoudiens dans cette histoire de pétrole ! Vous pouvez aussi remercier les Chinois et les Indiens, et puis nos formidables compagnies pétrolières, et notre merveilleux Etat Français.
RépondreSupprimerBon, vous avez droit à un semblant d'explication. L'idée du début de ce billet m'est venue dans la voiture, sur le chemin du retour. C'était le simple délire de deux personnes condamnées à passer une heure dans une voiture. Je me suis dit : tiens, pourquoi ne pas en faire un petit billet grossièrement provocateur ? Un petit pied de nez de sale gosse ? Ce que je me suis mis à faire, ainsi que l'on peut en juger.
RépondreSupprimerL'écrivant, une idée m'a traversé l'esprit, concernant tout autre chose. Je me suis d'abord promis de la noter, lorsque le billet serait terminé. Et puis, je me suis dit : pourquoi ne pas la noter directement ici ? Ce que j'ai fait séance tenante. et voilà pourquoi vous venez de lire un billet totalement imbitable...
Bon, moi j'avais compris, mais il m'avait expliqué. J'ai pas de mérite. J'aime bien la 2ème partie, Didier. Bec.
RépondreSupprimerMoi je trouve la fin infiniment émouvante, comme à chaque fois que vous évoquez le passé, les regrets, la famille.
RépondreSupprimer" Je ne suis pas écrivain pour cette raison précise : je ne peux parler ni de moi, ni de toi, ni de Juan."
RépondreSupprimerAh bon ? Et tu fais quoi, là ? Tu joue au foot ?
Catherine, vous êtes trop gentille avec Didier : il en parle, en effet, mais sans connaître l'histoire, on n'y comprend rien.
RépondreSupprimerMême si, comme le dit Pétronille, il y a des moments d'émotion, il a encore du boulot !
Catherine et Pétronille : merci, les filles ! heureusement que vous êtes là pour relever le niveau...
RépondreSupprimerCatherine : non, je pousse un très lourd wagonnet au fond de la mine (en l'occurrence un Dominique Pré*u à récrire...)
Je compatis ! Tu devrais nous mettre une phrase ou deux, qu'on rigole aussi !
RépondreSupprimer"C'est pas pour me vanter, mais j'ai rien compris."
RépondreSupprimerCa fait du bien de voir qu'il y a quelqu'un pour prendre la relève des billets que personne ne comprend.
Par contre, vous ne devriez pas expliquer. C'est comme les smileys, ça gâche un peu.
RépondreSupprimerZoridae : c'est normale qu'on ne comprenne rien : ce sont des notes, rien de plus.
RépondreSupprimerFranssoit : fou qui veut contenter tout le monde et son père...
Didier Goux : ce n'est pas "normale", c'est "normal".
RépondreSupprimer.....
(je sais, je sais...)
On dit "normal" même qu'on s'adresse à une fille (rousse de surcroît) ? J'en apprends tous les jours, moi...
RépondreSupprimerTiens ! J'étais pas abonné aux commentaires ici. Je coche. J'ai rien perdu : je ne comprends rien.
RépondreSupprimerNicolas, c'est normal : c'est parce que j'essaie de faire "blog littéraire" pour niquer Balmeyer et Zoridae au prochain Wikio...
RépondreSupprimerJe leur ai envoyé un mail pour qu'ils créent la catégorie "gros qui picolent" pour qu'on puisse lutter.
RépondreSupprimerRhoo Didier, comme vous nous embarquez dans votre galère !
RépondreSupprimer(j'allais vous défendre, ayant moi même un texte incompréhensible en attente, je trouvais que c'était la bonne fenêtre de tir. J'aurais pu dire "oh, c'est pas pire que Didier Goux, regardez ce qu'il devient depuis qu'il est devenu expert en monolithe, il cause monolithe !)
Vous vous y prenez mal ceci dit, vous savez bien comment on fait, pourtant : du sexe gratuit nu, y'a que ça de vrai.
Ca ne fait pas chier tout le monde puisqu'on a tout lu jusqu'au bout. Du moins je suppose. Et j'aime bien la photo avec les dromadaires. Paisible.
RépondreSupprimerBalmeyer : vous avez raison, je vais me remettre à Scarlett Johansson.
RépondreSupprimerMère Castor : votre courage vous perdra.
En tout cas, dans la cité phocéenne, c'est toujours le même merdier côté circulation, et même si le pétrole continue d'augmenter, because les transports en commun sont nullissimes.
RépondreSupprimerP.S : ah! Scarlet for ever... moi aussi je me verrais bien avec elle dans certaine bibliothèque en Lomagne...
euh.. ben j'avais compris, moi.. mèbon j'ai l'habitude de lire des trucs "imbitables" selon la nouvelle classification, donc
RépondreSupprimer" Deux personnes CONDAMNEES à passer une heure dans une voiture", dixit Didier.
RépondreSupprimerCe n'est pas ainsi que l'on parle quand on a une Irremplaçable à côté! Honte à vous, Didier!
Si j'étais Catherine, il en faudrait beaucoup pour que je pardonne!