samedi 18 octobre 2008

Ted Mac Yver et Jim Buckley

Je ne sais pas comment s'écrivent les noms de ces deux connards, qui doivent avoir à peu près 70 ou 80 ans, à l'heure où je vous cause. Cela s'appelait Les Hommes volants. C'était un feuilleton sur la chaîne unique de télévision. Dans les années 1964 ou, à la rigueur, 1965 (mais pas au-delà : de cela, je suis certain). Un épisode par jour, un quart d'heure ou vingt minutes, je crois, je ne sais plus à quel moment de la journée, probablement en fin d'après-midi - il faudrait demander à ma mère, mais elle n'est pas là.

On regardait ça, mon frère, Philippe (4 ou 5 ans), et moi (8 ou 9), avec passion. Ensuite, on jouait aux hommes volants, dans le salon-salle à manger du bloc 2 de la cité Glockengumpen, à Lahr, Allemagne (pour de plus amples renseignements, voir ici). Nul besoin d'accessoires : sous la table de la salle à manger se trouvait un tapis, qui figurait l'avion ; au-delà s'étendait le parquet, qui était le ciel.

On hésitait toujours beaucoup, avant de se lancer dans le vide : même jeunes, on n'était pas des fondus. On communiquait d'abord avec le pilote, comme dans le feuilleton en noir-et-blanc dont l'image tremblotait, s'allongeait, s'étrécissait brusquement, pâlissait ou se grisait, tout ce que vous voudrez. Juste avant de sauter, la peur au ventre : "Deux degrés ouest !", exigeait l'un de nous de l'invisible pilote. " Trois degrés sud !", répliquait l'autre, ne voulant pas être en reste.

Enfin, certains que l'avion présentait la meilleur inclinaison possible, la peur au ventre, nous sautions. Sur le parquet. Bras et jambes écartés et levés, ainsi qu'en l'azur. Combien de temps mettions-nous à rejoindre la terre ? Je ne sais plus. On perdait le sens de la durée, probablement , en raison de l'ivresse des altitudes. À peine au sol, l'avion-tapis était là, qui nous attendait, prêt pour un nouveau tour. Repliions-nous nos parachutes ? Probable que non : nous ne manquions pas, à cet âge, de petit personnel pour nous en fournir d'autres, impeccablement empaquetés sur eux-mêmes. Et nous repartions à la conquête des airs raréfiés, avec un courage tranquille que je n'ai jamais plus ressenti depuis. Philippe et moi, alors, étions de la graine de héros. La vie s'est chargée du reste, tranquillement pas vite...

Ensuite, surtout le jeudi, il y avait Zorro - c'était bien aussi.

13 commentaires:

  1. Ha, quelle époque ! De mon temps, déjà, Zorro c'était le dimanche, vers 17 heures, avant le bain. Je ne suis vraiment qu'un gamin, près de vous. Zorro le jeudi ! Incroyable !

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  2. Remarque, mainteneat que j'y pense, le bain, c'était peut-être le jeudi ?

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  3. À l'époque reculée dont je parle, le mercredi était le jeudi. donc, Zorro le jeudi, à l'heure où on revenait des Louveteaux : logique, non ?

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  4. Du mien, de temps, c'était Mc Gyver et Jeff Buckley et non pas.

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  5. Ah Zorro existait déjà de votre temps ?

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  6. Didier en homme volant alors qu'il ne peut même pas monter sur une échelle... MDR.

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  7. De mon temps, le jeudi ma grand-mère emmenait mon frère et moi chez un couple qui n'avait pas d'enfants et nous regardions tous ensemble : « Rintintin » avec Steeve Mac Queen. Oui...
    Et l'atterrissage se passait comment ? Jamais d'entorse de cheville ? J'admire le calme olympien de vos parents.
    Cet été ma fille a éffectué un stage de parachutisme chez les militaires (sauts à basse altitude : 400 mètres, donc on arrive beaucoup plus vite au sol, comme elle nous a très obligeamment expliqué), j'étais toute crispée en regardant le petit film : le trou béant (porte du Transval) dans le vide, et la voix du gradé qui les poussait : un, deux, trois,... à moins d'une seconde entre chaque, j'ai cru que j'allais m'évanouir.

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  8. Emma, vous mélangez tout : Steve Mac Queen, c'était dans Au nom de la loi !

    Pour votre fille, ne vous plaignez pas, ç'aurait pu être pire : qu'elle vous ramène toute un escadron de parachutistes à la maison, par exemple...

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  9. Zorro est toujours diffusé mais le dimanche sur la 3 vers 20h20. Et en plus en couleur (colorisé).
    Ça fonctionne toujours aussi bien sur les enfants, je peux vous l'assurer.
    ( "Au nom de la loi" aussi a été colorisé, histoire de donner un nouveau souffle à une vieille série, en attirant un nouveau public.)

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  10. Didier : que de souvenirs! Je confirme, Zorro passait bien le jeudi, j'attendais ça avec impatience.
    Emma : l'avion s'appelle un Transall et Steeve Mac Queen Joss Randall.

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  11. Pluton : j'ai fait mon premier vrai voyage en avion dans un transall de l'armée de l'air : Orléans - Bou-Sfer (Algérie, près d'Oran), en 1969, juin.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.