« Où voulez-vous en venir, monsieur ? dit le Procureur du Roi.
– À l'adultère ! Ainsi, monsieur, un bouddhiste en fumant sa pipe peut parfaitement dire que la religion des chrétiens est fondée sur l'adultère ; comme nous croyons que Mahomet est un imposteur, que son Coran est une réimpression de la Bible et de l'Évangile, et que Dieu n'a jamais eu la moindre intention de faire, de ce conducteur de chameaux, son prophète. »
Honoré de Balzac, La Muse du département.
Non, mais, alors, là, on croit rêver ; on hallucine ; on estomaque – et on s'interroge : comment peut-on, en notre époque si merveilleusement compréhensive, laisser imprimer des monstruosités pareilles ? Présenter les chrétiens comme des pourceaux adultérins, soit : nous savons bien assez nous-mêmes de quelles interminables exactions nous nous sommes rendus coupables dans les siècles des siècles – cette bonne Céleste m'en entretenait encore hier matin, entre deux mantras, tout en lichant sa gamelle de couscous équitable. Mais oser faire preuve de tant de mépris envers nos frères musulmans, ça dépasse les bornes du tolérable le plus nauséabond !
Qui est-il, cet Honoré, d'abord ? Un noble, hein ? Même pas : un faux noble ! Un gras bourgeois, au visage sanguin d'avoir trop sucé la sève vivrière du peuple opprimé ! Et ça se permet, en plus, d'étaler son mépris pour la culture de ceux qui ont le plus souffert, qui ont trimé sous la trique des petits blancs pour lui fabriquer son obésité malsaine, cette couche de graisse jaunâtre venue d'une époque que l'on aurait pu croire à jamais révolue !
Alors, je pose la question aux puissants qui prétendent nous gouverner (et qui, en réalité, ne font que confisquer ignoblement le pouvoir au peuple souverain qui s'est laissé abuser par leurs fallacieuses promesses), et j'exige une réponse. Princes, m'entendez-vous bien ? j'exige une réponse !
Que fait la Halde ? Elle a paumé ses ciseaux, la Halde ? Elle ne scrute pas Balzac d'assez près, la Halde ? Et Loulou Schweitzer (Schweitzenegger, pour les petits gars de son commando) ? Il roupille, Loulou ? Il ne voit pas les hordes de souchiens malfaisants qui ricanent dans les ténèbres, Schweitzenegger ? Il attend quoi, pour sortir la sulfateuse, le vigilant en chef, le Maréchalde-nous-voilà ? Il a donné congé à ses guetteurs, Loulou (ou-ou-ou-ou ! Loulou sont entrés dans Paris...) ? Pas de ça, Schweitzy, pas de ça ! Nous autres, les tolérants citoyens, il nous faut des guetteurs ! Encore des guetteurs, toujours plus ! Pour préparer la société de demain, celle qui nous fait bédoler d'impatience dans nos baggies tout neufs.
Car c'est terminé, le monde ancien, pépère, celui où tout le monde pouvait se friter gentiment avec son voisin et se payer son amphore à grands rires moqueurs. Le peuple a été réduit en esclavage par une monarchie inique ; il a sué sang et bière par votre démocratie en trompe-l'oeil : c'est game over tout ça, on n'en veut plus !
Il est temps que les sections d'assaut de Loulou prennent le pouvoir et nous donnent enfin la société que l'on attend de ces cohortes du Bien en armes. L'avenir sera notre paradis et nous lui avons même, déjà, trouvé un nom – qui claquera haut et fort dans nos prochaines Loulou-prides : La communauté réduite aux aguets.
– À l'adultère ! Ainsi, monsieur, un bouddhiste en fumant sa pipe peut parfaitement dire que la religion des chrétiens est fondée sur l'adultère ; comme nous croyons que Mahomet est un imposteur, que son Coran est une réimpression de la Bible et de l'Évangile, et que Dieu n'a jamais eu la moindre intention de faire, de ce conducteur de chameaux, son prophète. »
Honoré de Balzac, La Muse du département.
Non, mais, alors, là, on croit rêver ; on hallucine ; on estomaque – et on s'interroge : comment peut-on, en notre époque si merveilleusement compréhensive, laisser imprimer des monstruosités pareilles ? Présenter les chrétiens comme des pourceaux adultérins, soit : nous savons bien assez nous-mêmes de quelles interminables exactions nous nous sommes rendus coupables dans les siècles des siècles – cette bonne Céleste m'en entretenait encore hier matin, entre deux mantras, tout en lichant sa gamelle de couscous équitable. Mais oser faire preuve de tant de mépris envers nos frères musulmans, ça dépasse les bornes du tolérable le plus nauséabond !
Qui est-il, cet Honoré, d'abord ? Un noble, hein ? Même pas : un faux noble ! Un gras bourgeois, au visage sanguin d'avoir trop sucé la sève vivrière du peuple opprimé ! Et ça se permet, en plus, d'étaler son mépris pour la culture de ceux qui ont le plus souffert, qui ont trimé sous la trique des petits blancs pour lui fabriquer son obésité malsaine, cette couche de graisse jaunâtre venue d'une époque que l'on aurait pu croire à jamais révolue !
Alors, je pose la question aux puissants qui prétendent nous gouverner (et qui, en réalité, ne font que confisquer ignoblement le pouvoir au peuple souverain qui s'est laissé abuser par leurs fallacieuses promesses), et j'exige une réponse. Princes, m'entendez-vous bien ? j'exige une réponse !
Que fait la Halde ? Elle a paumé ses ciseaux, la Halde ? Elle ne scrute pas Balzac d'assez près, la Halde ? Et Loulou Schweitzer (Schweitzenegger, pour les petits gars de son commando) ? Il roupille, Loulou ? Il ne voit pas les hordes de souchiens malfaisants qui ricanent dans les ténèbres, Schweitzenegger ? Il attend quoi, pour sortir la sulfateuse, le vigilant en chef, le Maréchalde-nous-voilà ? Il a donné congé à ses guetteurs, Loulou (ou-ou-ou-ou ! Loulou sont entrés dans Paris...) ? Pas de ça, Schweitzy, pas de ça ! Nous autres, les tolérants citoyens, il nous faut des guetteurs ! Encore des guetteurs, toujours plus ! Pour préparer la société de demain, celle qui nous fait bédoler d'impatience dans nos baggies tout neufs.
Car c'est terminé, le monde ancien, pépère, celui où tout le monde pouvait se friter gentiment avec son voisin et se payer son amphore à grands rires moqueurs. Le peuple a été réduit en esclavage par une monarchie inique ; il a sué sang et bière par votre démocratie en trompe-l'oeil : c'est game over tout ça, on n'en veut plus !
Il est temps que les sections d'assaut de Loulou prennent le pouvoir et nous donnent enfin la société que l'on attend de ces cohortes du Bien en armes. L'avenir sera notre paradis et nous lui avons même, déjà, trouvé un nom – qui claquera haut et fort dans nos prochaines Loulou-prides : La communauté réduite aux aguets.
Il est très bien ce Balzac.
RépondreSupprimerOui Catherine et ce billet est du meilleur cru !
RépondreSupprimerImaginez-vous seulement, avec votre posture indignée de moraliste privilégié, les souffrances endurées par le petit Honoré dans sa triste enfance, mal-aimé par sa mère, que dis-je mal-aimé, abandonné en nourrice puis en pension. Le pauvre petit malheureux n'a reçu que 3 visites de sa mère jusqu'à l'âge de 8 ans, il a été séparé de ses soeurs adorées et tous trois ont ensuite assisté aux débordements de l'amour maternel envers Henri, le benjamin adultérin. Et que dire de son père qui a tout fait pour briser ses talents d'artiste et a voulu le forcer à s'étioler dans l'étude du droit, tout cela dans le seul but de récupérer la succession spoliée à la Révolution ? Comment le pauvre Honoré n'en aurait-il pas été blessé à vie ? Symboliquement abandonné par sa mère et castré par son père ? Comment ne peut-on comprendre son besoin de revanche et le souci de défendre Isaac face à Ismaël, cet usurpateur qui prétendait au même héritage que le fils légitime ?
RépondreSupprimerNe pouvez-vous imaginer un instant le pauvre sort de cet homme acculé à TRAVAILLER pour vivre ? Ne se révolterait-on pas à moins ?
Chère Madame Goux : Enfin vous laissez parler les yeux de l'amour ! Votre Cher et tendre le mérite, vous savez (enfin, je crois, n'est-ce pas...) !
RépondreSupprimerHonoré II, le retour !
RépondreSupprimer[Et il n'est pas content !].
:-))
Tiens, j'aborde aussi le sujet de la liberté d'expression aujourd'hui, je crois que sur ce point, nos avis ne sont pas si différents !
RépondreSupprimer[Balzac, c'est une espèce de Houellebecq de l'époque ? :-) ].
Balzac, c'était pas un cité craignos à Saint Brieuc ?
RépondreSupprimerCatherine : tu en sais quelque chose, depuis quelques mois, non ?
RépondreSupprimerPluton : au risque de passer pour un fat, je le trouve assez drôle moi-même...
Christine : vous noircissez le tableau, là ! Surtout en ce qui concerne le père d'Honoré. Avez-vous lu la biographie de Stefan Zweig ?
Pascal : on voit bien que vous ne me connaissez pas !
Poireau : malgré tout l'intérêt que je porte à Houellebecq, Balzac était à mille coudées au-dessus...
Nicolas : je ne sais pas, je ne fréquente pas les pue-la-sueur ! Sauf au bistrot, mais là, je ne sens plus rien.
Y a-t-il un arc-en-ciel au programme? Et une ronde d'enfants autour d'un lacher de ballons?
RépondreSupprimerOu la communauté réduite aux caquets!
RépondreSupprimerPascal, on n'aime pas quelqu'un parce qu'il le mérite ! Mon commentaire était un clin d'oeil, une private joke, rien de plus.
RépondreSupprimerCatherine : Oh mais je sais bien tout cela ! Je plaisantais, hein !
RépondreSupprimerDidier : La biographie de Balzac par Zweig m'a prodigieusement ennuyé.
Pascal, je m'en doutais bien !
RépondreSupprimerMoi aussi, ce que je préfère chez Balzac, c'est sa biographie de Stefan Zweig.
RépondreSupprimerC'est parce que Balzac n'a pas encore été islamisé. Il ne doit pas encore exister en version expurgée conforme à l'islam, pas hallal quoi.
RépondreSupprimerFloréal, Balzac hallal ? N'importe quoi... C'est Zola qui a parlé des Hallales, dans le Ventre de Paris...
RépondreSupprimer@ Suzanne
RépondreSupprimerAllalalalhallal aux Halles?
Voilà qui vient assurément encore aggraver son cas :
RépondreSupprimer« Transplantez le Tourangeau, ses qualités se développent et produisent de grandes choses [...] Ainsi le Tourangeau, si remarquable au dehors, chez lui demeure comme l'Indien sur sa natte, comme le Turc sur son divan. »
L'Illustre Gaudissart, 1833.