Je crains d'être nettement moins enthousiaste que vous,Cher Didier. En effet, tout cela a déjà été dit, et avec bien plus de talent, trouvé-je, par Philippe Muray. Ce billet est méritoire, mais sent un peu le réchauffé (je dis cela sans vouloir le moins du monde être blessant).
Pascal : bien sûr, d'accord avec vous quant à Muray. Mais certaines choses qui, de toute évidence, n'ont pas encore pénétré les cerveaux, pourraient méritées d'être redites, non ? La mort de Muray ne doit pas arrêter sa réflexion, ni refermer les pistes qu'il a ouvertes.
Comme à peu près tout ce que vous nous proposez en lecture, chaque phrase est soit vide, soit fausse.
Je pense d'ailleurs que vous le savez.
Quand je dis chaque phrase, j'exagère peut-être, il y en a une sur laquelle je n'ai pas d'avis, c'est celle sur "les modernes mithridatisés", parce que je ne connais pas le sens de "mithridatisé", qu'on est vendredi après midi, que j'ai eu une semaine assez pénible, qu'il fait un temps superbe et que je ne vais pas me fatiguer maintenant à ouvrir un dictionnaire, fût-il webisé.
Je suis tout à fait d'accord avec vous sur ce point-là, Didier. Cela me fait penser, toutes proportions gardées, à ce que disait Deleuze au sujet de la "filiation" (je ne suis pas sûr que c'était là son expression, mais c'est ce que ça voulait dire)entre Spinoza et Nietzsche, Nietzsche qui reprend la thématique spinozienne, ses "Questions" (philosophie pour Deleuze : création de Concepts suite à une Question dans un champ d'Immanence) qui s'inscrivent dans le sillon tracé par Spinoza, « qui lance une flèche dans le Temps, et qui sera récupérée puis à nouveau lancée. » C'est très beau, c'est dans son Abécédaire (vous l'avez visionné ?)
Didier : Je parlais pour ça : « La mort de Muray ne doit pas arrêter sa réflexion, ni refermer les pistes qu'il a ouvertes.»
Bon, sinon, malgré toute l'admiration que j'ai pour Muray, je ne crois pas un mot de cette « post-Histoire ». Cela fait au moins vingt ans qu'on nous bassine avec ça, et l'Histoire, allons donc dire aux palestiniens, israéliens, tibétains, chinois, et même chez nous, et même à nous, bordel, qu'on a dépassé, en-deça ou au delà on s'en branle, l'Histoire. La barbarie fait partie de l'Histoire, il n'y a pas de civilisation sans barbarie, et l'Histoire sera terminée au moment même où le dernier homme crèvera. Cela mériterait plus de précisions, mais je suis un peu fatigué, après toutes ces émotions, moi...
Pascal : la "fin de l'histoire" est toujours ce qui m'a paru le moins convaincant, chez Muray. Je n'arrive même pas trop bien à comprendre ce qu'il entend par là...
Je vous le fais vite: Muray est chrétien, comme moi. Il voit le début de l'Histoire par la naissance de la dualité humaine (d'où naissent les évènements, les guerres, la vie, tout quoi), lorsque Dieu divise les hommes à Babel. L'Histoire est donc très proche du réel, selon lui. L'Histoire n'existe pas avec homo sapiens, elle existe avec l'humanité. L'humanité n'existe pas sans la dualité, et sans l'extraction à l'animalité. Aujourd'hui cette dualité n'existe plus. Les rares épisodes qui pourraient approcher l'Histoire ou le réel, tels les fanatiques (qui sont condamnés eux aussi), les catastrophes, etc, ne pourront pas entraver la marche du progressisme vers une société sans aucun heurt, sans aucune dualité. L'homme la nie, veut la voir se refermer. Il nie jusqu'au mal en lui, vous le constaterez comme moi. C'est en gros la thèse de Muray. Ceci dit, rien ne s'arrête. Une conception de l'humanité disparaît. Et il est très tentant d'objecter à Muray que la dualité est toujours là (voire même invicible) quand bien même les modernes mettent toute leur roublardise à l'ouvrage pour la faire disparaitre. C'est grossier mais c'est à peu près ça. On peut comprendre que Muray, en fin de vie, ait passé les étapes un peu vite, de homo festivus à festivus festivus, et a extrapolé ses concepts à outrance. Je le rejoins sur le fait que presque rien ne peut changer le monde tel qu'il va à sa perte (sauf un miracle). Nous verrons. Mais si on attend pour s'en marrer, autant se tirer une balle tout de suite.
Pour moi, la fin de l'histoire chez Muray, c'est plutôt l'aboutissement de l'histoire au sens marxiste et progressiste du terme. Mais là où ces couillons de progressistes voient une apothéose (« On n-a ga-gné, on n-a ga-gné ! »), nous voyons, nous les féroces Nazis et les Gaulois farouches, une comédie, une fête fêtant la fête de la fête, un avachissement de la raison et tout ce que vous voudrez dans le genre catastromagnifique.
Donc, le concept de fin de l'histoire chez Muray se réfère au sens de l'histoire marxiste (toujours vers plus de progrès).
Je n'irais pas jusqu'à suivre la proposition de Yanka c'est à dire une version de l'horizon indépassable du marxisme par Sartre (qui était totalement myope, ceci explique cela ?), version donc un peu réactualisée. Je me limiterai à une version réac tout court : La fin de l'Histoire serait le début des petites histoire. Des tempêtes dans un verre d'eau, des controverses du siècles différentes à chaque 20heures, des révolutions technologiques à chaque version d'ipod, des batailles décisives tous les 1er mai, des génocides à chaque départ vacances, des discriminations massives pour un quarteron minotaire d'une communauté ridicule......des histoires, des histoires, l'horreur
Pélicastre, Yanka : en ce qui me concerne, je remets la discussion à demain. Pour ce soir : dodo ! Il n'empêche que la "fin e l'histoire" de Muray ne me convainc pas.
Déprimant, le commentaire de Franssoit. Avoir le temps d'allumer l'ordinateur, de surfer, et d'écrire une réponse" ce texte est mauvais, je ne comprends pas les mots et j'ai la flemme d'essayer de les comprendre (le TLF est pourtant à portée de clic, sans parler de Google), mais à priori le texte est vide et creux.
Muray n'a jamais professé la "fin de l'Histoire" mondiale. Il n'a jamais dit que l'Histoire était finie.
Sa "fin de l'Histoire" est un concept teinté d'ironie. Ce que Muray dénonce, c'est cette impression toute occidentale, qui n'existe nulle part ailleurs sur le globe, d'être sorti de l'histoire. De ne plus y participer. De naviguer au-dessus. De n'avoir plus à se penser comme civilisation en mouvement. C'est ce sentiment d'universalisme béat, abstrait, déraciné, touristique, "sympa", etc, que dénonce Muray.
Écoutez son album, écoutez "berceuse pour une touriste" (c'est sur son myspace...).
Ce que Muray moque (entre autres, je ne saurais le résumer bien sûr), c'est cet homme occidental qui, parce qu'il a la télé, internet, qu'il vote, qu'il fait la fête et qu'il boit du champagne, se plaît à imaginer un monde pacifié, plastifié, à l'image du sien. Et qui fait tout pour maintenir vivace cette illusion idéologique : "ouvrez les frontières, nous sommes tous frères, Fra-Ter-Ni-Té, cercles du silence, on ne doit pas stigmatiser, pas d'amalgames, nous sommes tous des enfants d'immigrés, non au fascisme (lequel ?)", etc.
Quand à la fin de son "Chers djihadistes", Muray écrit "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts", c'est Festivus qui parle. C'est Festivus qui croit qu'il vaincra parce qu'étant sorti de l'histoire, ayant abandonné tous ses repères culturels, tout son épaisseur de temps, bref, tout son être, il est incapable de comprendre ce qui anime les djihadistes. Incapable de comprendre que le reste de la planète ne se pense pas "sorti de l'histoire". Incapable de concevoir que le reste du monde n'a pas abandonné la course à la suprématie. Ne rechigne pas à l'idée d'écraser ses adversaires. Ne rechigne pas à l'idée de s'imposer. À l'idée de gagner.
L'homme occidental n'a pas envie de se sacrifier pour son canapé. Il n'a plus rien à protéger. Il est prêt à s'ouvrir à tout, pourvu, à renoncer à tout ce qui faisait l'être de ses aïeux, la spécificité de son histoire, tant qu'on ne remet pas en question sa petite tranquillité d'esprit.
C'est ça, à mon avis, la sortie de l'histoire murayenne.
Je garde votre "pourvu" en réserve, cher Hank, pour le cas où un autre commentateur viendrait à en manquer...
Pour le reste, je comprends bien ce que vous dites... mais persiste à ne pas trouver si clair que cela ce concept de fin de l'histoire. Je dois être un peu bouché...
Azamael : non, je ne suis pas le copain de Didier. Je suis juste un lecteur régulier et intéressé, même si à peu près jamais d'accord avec ce qu'il nous propose en lien. Je suppose que cela doit vous dépasser.
Concernant la compréhension du texte, je serai bien intrigué d'avoir la votre du paragraphe : "Puisque la seule chose qui assurait la survie de l’humanité, voire faisait l’Histoire, était la peur de retomber dans l’animalité d’où nos ancêtres s’étaient extraits avec des décennies de culture et de terreur"
A quoi s'applique ce "Puisque" ? Pour moi, mais je suis si bête, n'est-ce pas, puisque s'utilise de la forme "a puisque b". Je ne vois pas le "a". Supposons qu'il s'agisse de la dernière phrase du paragraphe précédent ?
Pour moi, mais je suis si bête, n'est-ce pas "a puisque b" signifie à peu près "b implique a hors b est vrai donc a est vrai". En l'occurence le b ici est donné brut de fonderie, n'est justifié par rien du tout ?
Autre chose : "Ce n’est pas le cas, puisque nous pensons qu’il n’y a plus lieu de s’inquiéter de l’état du monde (comme il serait absurde de s’enquérir de la santé d’un proche disparu). Pourtant, nous aurions raison." En gros (mais ...) "je pense ceci mais j'ai tord". C'est quoi, ça, une contradiction, une plaisanterie, etc ?
Dernière remarque concernant le tout début : "Pour les bien-sentants, nous autres “réacs” serions en permanence inspirés par la crainte." Moi qui sens assez bon naturellement, et qui suis aussi à bien des égards "réactionnaire", j'aurais bien aimé un petit indice me permettant de me positionner. J'ai quand même bien l'impression que l'auteur nous présente là deux machins où il met ce qu'il veut, quand il le veut et que nous, les gens n'avons rien à voir avec tout ça.
Je me souviens d'un lien que nous avait gracieusement offert Didier il y a quelques mois, d'un monsieur bardé de références, ancien ambassadeur, cravate bien propre et tout. J'avais signalé à Didier que les deux premières phrases du "monsieur" étaient un tissu d'aneries. Didier avait parfaitement reconnu la chose, et avait continué, oui, mais c'est quand même intéressant...
J'ai décidé que passer son temps à démonter phrase à phrase les articles était en fait peu intéressant. Mon message était un petit bonjour à Didier. Mais très heureux de faire votre connaissance.
Suzanne, ma crotte : je n'allume pas mon ordinateur pour lire des blogs, d'une part parce que je travaille avec toute la sainte journée, et d'autre part il est interdit dans mon entreprise de brûler le matériel. Je ne vois pas non plus le rapport avec le surf ? Je maintiens donc qu'on était vendredi après midi, que je mes suis "tapé" un petit tour de mes blogs préférés avant de tout clore, que j'ai réellement eu une semaine de boulot très éprouvante, que j'habite réellement dans une région où lorsqu'il fait beau, on a toujours le risque que ce soit la dernière fois de l'année.
Pour conclure, je remercie les protagonistes pour le lien sur le dictionnaire et l'immense pas en avant que j'ai fait en apprenant le sens de mithridatisé et l'histoire de ce brave Mithridate.
Je crains d'être nettement moins enthousiaste que vous,Cher Didier.
RépondreSupprimerEn effet, tout cela a déjà été dit, et avec bien plus de talent, trouvé-je, par Philippe Muray. Ce billet est méritoire, mais sent un peu le réchauffé (je dis cela sans vouloir le moins du monde être blessant).
Pascal : bien sûr, d'accord avec vous quant à Muray. Mais certaines choses qui, de toute évidence, n'ont pas encore pénétré les cerveaux, pourraient méritées d'être redites, non ? La mort de Muray ne doit pas arrêter sa réflexion, ni refermer les pistes qu'il a ouvertes.
RépondreSupprimerComme à peu près tout ce que vous nous proposez en lecture, chaque phrase est soit vide, soit fausse.
RépondreSupprimerJe pense d'ailleurs que vous le savez.
Quand je dis chaque phrase, j'exagère peut-être, il y en a une sur laquelle je n'ai pas d'avis, c'est celle sur "les modernes mithridatisés", parce que je ne connais pas le sens de "mithridatisé", qu'on est vendredi après midi, que j'ai eu une semaine assez pénible, qu'il fait un temps superbe et que je ne vais pas me fatiguer maintenant à ouvrir un dictionnaire, fût-il webisé.
Franssoit : je trouve au contraire de vous ce texte d'une grande justesse.
RépondreSupprimerPour Mithridate, j'ai la flemme d'expliquer.
Je suis tout à fait d'accord avec vous sur ce point-là, Didier.
RépondreSupprimerCela me fait penser, toutes proportions gardées, à ce que disait Deleuze au sujet de la "filiation" (je ne suis pas sûr que c'était là son expression, mais c'est ce que ça voulait dire)entre Spinoza et Nietzsche, Nietzsche qui reprend la thématique spinozienne, ses "Questions" (philosophie pour Deleuze : création de Concepts suite à une Question dans un champ d'Immanence) qui s'inscrivent dans le sillon tracé par Spinoza, « qui lance une flèche dans le Temps, et qui sera récupérée puis à nouveau lancée. »
C'est très beau, c'est dans son Abécédaire (vous l'avez visionné ?)
http://www.cnrtl.fr/definition/mithridatis%C3%A9s
RépondreSupprimerComtesse ! Comtesse ! venez vite ! Y a le Pascalou qu'a fumé des trucs pas nets !
RépondreSupprimerLe lien de PRR.
RépondreSupprimerDG : c'est votre copain, Franssoit ?
RépondreSupprimerPeut-être, n'ayant pas compris le sens de mithridatiser, n'a-t-il pas compris le reste, non plus ?
Encore un winner qui a trouvé le "sens de l'histoire". Quel con.
RépondreSupprimerDidier : Je parlais pour ça : « La mort de Muray ne doit pas arrêter sa réflexion, ni refermer les pistes qu'il a ouvertes.»
RépondreSupprimerBon, sinon, malgré toute l'admiration que j'ai pour Muray, je ne crois pas un mot de cette « post-Histoire ». Cela fait au moins vingt ans qu'on nous bassine avec ça, et l'Histoire, allons donc dire aux palestiniens, israéliens, tibétains, chinois, et même chez nous, et même à nous, bordel, qu'on a dépassé, en-deça ou au delà on s'en branle, l'Histoire. La barbarie fait partie de l'Histoire, il n'y a pas de civilisation sans barbarie, et l'Histoire sera terminée au moment même où le dernier homme crèvera.
Cela mériterait plus de précisions, mais je suis un peu fatigué, après toutes ces émotions, moi...
Pascal : la "fin de l'histoire" est toujours ce qui m'a paru le moins convaincant, chez Muray. Je n'arrive même pas trop bien à comprendre ce qu'il entend par là...
RépondreSupprimerEh bien nous sommes deux, Cher Didier !
RépondreSupprimerMerci pour ce lien Didier !
RépondreSupprimerDidier : n'ayez crainte, le Pascalou finit toujours par se calmer, entre deux crises...
RépondreSupprimerD'abord merci.
RépondreSupprimerJe vous le fais vite: Muray est chrétien, comme moi. Il voit le début de l'Histoire par la naissance de la dualité humaine (d'où naissent les évènements, les guerres, la vie, tout quoi), lorsque Dieu divise les hommes à Babel. L'Histoire est donc très proche du réel, selon lui. L'Histoire n'existe pas avec homo sapiens, elle existe avec l'humanité. L'humanité n'existe pas sans la dualité, et sans l'extraction à l'animalité.
Aujourd'hui cette dualité n'existe plus. Les rares épisodes qui pourraient approcher l'Histoire ou le réel, tels les fanatiques (qui sont condamnés eux aussi), les catastrophes, etc, ne pourront pas entraver la marche du progressisme vers une société sans aucun heurt, sans aucune dualité. L'homme la nie, veut la voir se refermer. Il nie jusqu'au mal en lui, vous le constaterez comme moi.
C'est en gros la thèse de Muray. Ceci dit, rien ne s'arrête. Une conception de l'humanité disparaît. Et il est très tentant d'objecter à Muray que la dualité est toujours là (voire même invicible) quand bien même les modernes mettent toute leur roublardise à l'ouvrage pour la faire disparaitre.
C'est grossier mais c'est à peu près ça.
On peut comprendre que Muray, en fin de vie, ait passé les étapes un peu vite, de homo festivus à festivus festivus, et a extrapolé ses concepts à outrance.
Je le rejoins sur le fait que presque rien ne peut changer le monde tel qu'il va à sa perte (sauf un miracle).
Nous verrons. Mais si on attend pour s'en marrer, autant se tirer une balle tout de suite.
Qu'est-ce que ça veut dire "le monde va à sa perte"?
RépondreSupprimerPour moi, la fin de l'histoire chez Muray, c'est plutôt l'aboutissement de l'histoire au sens marxiste et progressiste du terme. Mais là où ces couillons de progressistes voient une apothéose (« On n-a ga-gné, on n-a ga-gné ! »), nous voyons, nous les féroces Nazis et les Gaulois farouches, une comédie, une fête fêtant la fête de la fête, un avachissement de la raison et tout ce que vous voudrez dans le genre catastromagnifique.
RépondreSupprimerDonc, le concept de fin de l'histoire chez Muray se réfère au sens de l'histoire marxiste (toujours vers plus de progrès).
Je n'irais pas jusqu'à suivre la proposition de Yanka c'est à dire une version de l'horizon indépassable du marxisme par Sartre (qui était totalement myope, ceci explique cela ?), version donc un peu réactualisée. Je me limiterai à une version réac tout court : La fin de l'Histoire serait le début des petites histoire. Des tempêtes dans un verre d'eau, des controverses du siècles différentes à chaque 20heures, des révolutions technologiques à chaque version d'ipod, des batailles décisives tous les 1er mai, des génocides à chaque départ vacances, des discriminations massives pour un quarteron minotaire d'une communauté ridicule......des histoires, des histoires, l'horreur
RépondreSupprimerPélicastre, Yanka : en ce qui me concerne, je remets la discussion à demain. Pour ce soir : dodo ! Il n'empêche que la "fin e l'histoire" de Muray ne me convainc pas.
RépondreSupprimerComtesse : Gardez-le au chaud !
Muray ne croit pas en la fin de l'histoire, sinon sur le mode sarcastique : un baisser de rideau dans un théâtre de Guignol. Il me semble en tous cas.
RépondreSupprimerYanka : si, je crois qu'il y croit vraiment. Mais, à aucun moment, ses explications ne me semblent convaincantes.
RépondreSupprimerSinon, fort bien pour la définition de mithridatiser, mais noublions pas non plus ce bon vieux Mithridate.
RépondreSupprimerVivement l'explosion ou implosion finale! Ou la sécheresse décisive! L'heure ne sera plus à l'analyse de son nombril. Et ça sera reposant.
RépondreSupprimer"Pourquoi les modernes admirent-ils tant la sexualité animale, l’exhibition (l’impudeur) spécifiquement animale"..." (clin d'oeil, évidemment...)
RépondreSupprimerDéprimant, le commentaire de Franssoit. Avoir le temps d'allumer l'ordinateur, de surfer, et d'écrire une réponse" ce texte est mauvais, je ne comprends pas les mots et j'ai la flemme d'essayer de les comprendre (le TLF est pourtant à portée de clic, sans parler de Google), mais à priori le texte est vide et creux.
RépondreSupprimerMuray n'a jamais professé la "fin de l'Histoire" mondiale. Il n'a jamais dit que l'Histoire était finie.
RépondreSupprimerSa "fin de l'Histoire" est un concept teinté d'ironie. Ce que Muray dénonce, c'est cette impression toute occidentale, qui n'existe nulle part ailleurs sur le globe, d'être sorti de l'histoire. De ne plus y participer. De naviguer au-dessus. De n'avoir plus à se penser comme civilisation en mouvement. C'est ce sentiment d'universalisme béat, abstrait, déraciné, touristique, "sympa", etc, que dénonce Muray.
Écoutez son album, écoutez "berceuse pour une touriste" (c'est sur son myspace...).
Ce que Muray moque (entre autres, je ne saurais le résumer bien sûr), c'est cet homme occidental qui, parce qu'il a la télé, internet, qu'il vote, qu'il fait la fête et qu'il boit du champagne, se plaît à imaginer un monde pacifié, plastifié, à l'image du sien. Et qui fait tout pour maintenir vivace cette illusion idéologique : "ouvrez les frontières, nous sommes tous frères, Fra-Ter-Ni-Té, cercles du silence, on ne doit pas stigmatiser, pas d'amalgames, nous sommes tous des enfants d'immigrés, non au fascisme (lequel ?)", etc.
Quand à la fin de son "Chers djihadistes", Muray écrit "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts", c'est Festivus qui parle. C'est Festivus qui croit qu'il vaincra parce qu'étant sorti de l'histoire, ayant abandonné tous ses repères culturels, tout son épaisseur de temps, bref, tout son être, il est incapable de comprendre ce qui anime les djihadistes. Incapable de comprendre que le reste de la planète ne se pense pas "sorti de l'histoire". Incapable de concevoir que le reste du monde n'a pas abandonné la course à la suprématie. Ne rechigne pas à l'idée d'écraser ses adversaires. Ne rechigne pas à l'idée de s'imposer. À l'idée de gagner.
L'homme occidental n'a pas envie de se sacrifier pour son canapé. Il n'a plus rien à protéger. Il est prêt à s'ouvrir à tout, pourvu, à renoncer à tout ce qui faisait l'être de ses aïeux, la spécificité de son histoire, tant qu'on ne remet pas en question sa petite tranquillité d'esprit.
C'est ça, à mon avis, la sortie de l'histoire murayenne.
(Un petit "pourvu" de trop dans mon commentaire précédent)
RépondreSupprimerJe garde votre "pourvu" en réserve, cher Hank, pour le cas où un autre commentateur viendrait à en manquer...
RépondreSupprimerPour le reste, je comprends bien ce que vous dites... mais persiste à ne pas trouver si clair que cela ce concept de fin de l'histoire. Je dois être un peu bouché...
Azamael : non, je ne suis pas le copain de Didier. Je suis juste un lecteur régulier et intéressé, même si à peu près jamais d'accord avec ce qu'il nous propose en lien. Je suppose que cela doit vous dépasser.
RépondreSupprimerConcernant la compréhension du texte, je serai bien intrigué d'avoir la votre du paragraphe : "Puisque la seule chose qui assurait la survie de l’humanité, voire faisait l’Histoire, était la peur de retomber dans l’animalité d’où nos ancêtres s’étaient extraits avec des décennies de culture et de terreur"
A quoi s'applique ce "Puisque" ? Pour moi, mais je suis si bête, n'est-ce pas, puisque s'utilise de la forme "a puisque b". Je ne vois pas le "a". Supposons qu'il s'agisse de la dernière phrase du paragraphe précédent ?
Pour moi, mais je suis si bête, n'est-ce pas "a puisque b" signifie à peu près "b implique a hors b est vrai donc a est vrai". En l'occurence le b ici est donné brut de fonderie, n'est justifié par rien du tout ?
Autre chose : "Ce n’est pas le cas, puisque nous pensons qu’il n’y a plus lieu de s’inquiéter de l’état du monde (comme il serait absurde de s’enquérir de la santé d’un proche disparu). Pourtant, nous aurions raison." En gros (mais ...) "je pense ceci mais j'ai tord". C'est quoi, ça, une contradiction, une plaisanterie, etc ?
Dernière remarque concernant le tout début : "Pour les bien-sentants, nous autres “réacs” serions en permanence inspirés par la crainte." Moi qui sens assez bon naturellement, et qui suis aussi à bien des égards "réactionnaire", j'aurais bien aimé un petit indice me permettant de me positionner. J'ai quand même bien l'impression que l'auteur nous présente là deux machins où il met ce qu'il veut, quand il le veut et que nous, les gens n'avons rien à voir avec tout ça.
Je me souviens d'un lien que nous avait gracieusement offert Didier il y a quelques mois, d'un monsieur bardé de références, ancien ambassadeur, cravate bien propre et tout. J'avais signalé à Didier que les deux premières phrases du "monsieur" étaient un tissu d'aneries. Didier avait parfaitement reconnu la chose, et avait continué, oui, mais c'est quand même intéressant...
J'ai décidé que passer son temps à démonter phrase à phrase les articles était en fait peu intéressant. Mon message était un petit bonjour à Didier. Mais très heureux de faire votre connaissance.
Suzanne, ma crotte : je n'allume pas mon ordinateur pour lire des blogs, d'une part parce que je travaille avec toute la sainte journée, et d'autre part il est interdit dans mon entreprise de brûler le matériel. Je ne vois pas non plus le rapport avec le surf ?
Je maintiens donc qu'on était vendredi après midi, que je mes suis "tapé" un petit tour de mes blogs préférés avant de tout clore, que j'ai réellement eu une semaine de boulot très éprouvante, que j'habite réellement dans une région où lorsqu'il fait beau, on a toujours le risque que ce soit la dernière fois de l'année.
Pour conclure, je remercie les protagonistes pour le lien sur le dictionnaire et l'immense pas en avant que j'ai fait en apprenant le sens de mithridatisé et l'histoire de ce brave Mithridate.