Rien ne suscite plus de clameurs indignées, chez nous, que le spectacle de ces immenses fortunes frauduleusement amassées. Patrons surpayés et copieusement récompensés en cas d'échec patent, trousseurs de couplets multi-millionnaires et hurlant au loup pour trois téléchargements gratuits, hommes politiques touchant des commissions juteuses sur des marchés publics, banquiers croulant sous l'argent mais pleurnichant les aides de l'État, capitaines d'industrie se livrant au recel d'abus de biens sociaux, etc. À chaque nouvelle découverte de ce type, nous – les gagne-petit, les empêtrés de la fin de mois – crions notre colère et notre dégoût.
Colère et dégoût qui ne sont pourtant que des trompe-l'oeil ; produisant des clameurs de théâtre. En réalité, un milliardaire malhonnête, voire totalement mafieux, nous est une bénédiction, dans la mesure où sa malhonnêteté même est l'explication toute trouvée, et rassurante, à l'écart prodigieux entre sa fortune et notre gêne. Le riche escroc nous conforte dans notre certitude que l'argent, à compter d'une certaine somme, ne peut avoir été amassé que par grivèlerie, voire pis. En somme, il nous délivre a contrario un certificat de pureté, un blanc-seing de moralité sur lequel nous n'avons plus que la peine d'inscrire notre nom.
Le véritable scandale, l'homme à qui on ne pardonne jamais, et que l'on pendra si l'occasion se présente, c'est le milliardaire scrupuleusement honnête et à la moralité sans faille. Celui-là nous humilie doublement. Une première fois par sa fortune, qui écrase la nôtre – et même toutes les nôtres réunies ; une seconde par la capacité qu'il nous ôte de pouvoir nous draper dans une rigueur et une pureté dont il nous est impossible de le dépouiller : non seulement le pauvre demeure pauvre, mais il se retrouve nu.
Colère et dégoût qui ne sont pourtant que des trompe-l'oeil ; produisant des clameurs de théâtre. En réalité, un milliardaire malhonnête, voire totalement mafieux, nous est une bénédiction, dans la mesure où sa malhonnêteté même est l'explication toute trouvée, et rassurante, à l'écart prodigieux entre sa fortune et notre gêne. Le riche escroc nous conforte dans notre certitude que l'argent, à compter d'une certaine somme, ne peut avoir été amassé que par grivèlerie, voire pis. En somme, il nous délivre a contrario un certificat de pureté, un blanc-seing de moralité sur lequel nous n'avons plus que la peine d'inscrire notre nom.
Le véritable scandale, l'homme à qui on ne pardonne jamais, et que l'on pendra si l'occasion se présente, c'est le milliardaire scrupuleusement honnête et à la moralité sans faille. Celui-là nous humilie doublement. Une première fois par sa fortune, qui écrase la nôtre – et même toutes les nôtres réunies ; une seconde par la capacité qu'il nous ôte de pouvoir nous draper dans une rigueur et une pureté dont il nous est impossible de le dépouiller : non seulement le pauvre demeure pauvre, mais il se retrouve nu.
Moui. Cas purement théorique. Un exemple, peut-être, de Saint-Pété-de-Tunes ?
RépondreSupprimerDésolé mais je ne peux qu'approuver le troll ci-dessus.
RépondreSupprimerAh, parce que vous avez compris ce que M. Anonyme avait voulu dire, vous ? Chanceux !
RépondreSupprimer“Cas purement théorique” ? Oui, merci, j'avais remarqué, hein ! Je l'ai même fait exprès, figurez-vous. Parce que c'est interdit, la théorie ? La généralisation ? La tentative (même ratée...) de dégager des lois à partir des phénomènes observés ?
Première nouvelle...
En fait, Monsieur anonyme, votre “saint Pété-de-thunes” (j'ai rétabli l'orthographe, ne m'en veuillez pas...) qui se veut, j'imagine, ironique et goguenard, est la preuve que mon billet ne dit pas forcément que des conneries. Merci pour cela, donc.
RépondreSupprimerJustement, non ! Mais votre billet aurait gagné avec une explication de ce qu'est le pognon mérité, justement et honnêtement gagné... Déjà que Bayrou part en croisade contre les inégalités, on a du mal à suivre !
RépondreSupprimerIl existe aussi la catégorie du pauvre mais malhonnête, (elle n'est pas de moi, et en plus je ne saurais dire de qui... !).
RépondreSupprimerexcellent billet !
RépondreSupprimeroui il en existe de très connus : Bill gates, ça vous dit quelque chose ?
on peut en trouver beaucoup d'autres...
Bill Gates est très certainement un génie de la finance (et de l'informatique) ! Mais sa manière de gagner des sous peut être critiquée, d'ailleurs il est assez soumis à critiques diverses... (concurrence, ...). C'est ce que, je crois, voulait dire Didier dans sa "parodie".
RépondreSupprimerEmma : ah oui, bien sûr ! Il y en a même davantage (en nombre absolu, bien sûr).
RépondreSupprimerLomig : oui, Bill Gates doit être un assez bon exemple de type à qui on ne peut pas reprocher grand-chose de sérieux, en effet. Il y a aussi tous ceux qui deviennent riches à la seule force de leurs divers talents, sans exploiter quiconque, voire, en se dévouant aux autres.
Nicolas : comment ça, une parodie ???
J'ai mis des guillemets...
RépondreSupprimerFabriquer des systèmes d'exploitation de m... pendant des années, rien pour avoir co-signé le DOS, Gates devrait être consigné aux Langues-O.
RépondreSupprimerLe footballeur qui gagne des thunes par millions les gagne sur son seul talent, ce doit être ça un saint pété de thunes. Il tape dans un ballon, tandis que Didier Goux souffle dedans...
RépondreSupprimerRien à voir, mais j'adore cette citation de Coluche.
RépondreSupprimer"Les riches auront l'argent, et les pauvres l'appetit".
Pardonnez-moi d'avoir été hors sujet... quoique !
Didier, il vous faudra peut-être relire Bloy, il me semble que chez lui, à Cochons s/marne, le riche n'est jamais innocent.
RépondreSupprimerQuand je pense que Zemmour aime le foot //soupir.
RépondreSupprimerMais bon, c'est son seul défaut.
Le petit Jordy a, en son temps, gagné beaucoup d'argent, de manière fort honnête. Voilà un bon exemple.
RépondreSupprimerEn France, il est souvent mal vu de gagner beaucoup d'argent.
RépondreSupprimerJe soutiens souvent qu'on peut en gagner beaucoup et garder des principes de moralité, d'honnêteté et de solidarité.
L'argent ne me gêne pas à condition que la personne qui le possède ne s'en gausse pas, et n'éclabousse personne avec.
Maintenant à voir comme se font les fortunes d'aujourd'hui (et d'hier), les milliardaires sont rarement blancs comme neige.
Vous oubliez le principal, Didier Goux! Le principal étant qu'on se vengera au Royaume des Cieux, et que les premiers seront les derniers.
RépondreSupprimerJe vous félicite au passage pour la haute tenue de ce blog, et en particulier pour le libellé " Alcoolémie maximale" qui devrait être enseigné dans toutes les écoles de France.
Mtislav : reprenez-vous... respirez profondément par la bouche...
RépondreSupprimerYanka : bizarrement, les sommes folles gagnées par les footballeurs e semblent gêner personne. Ni à gauche, ni à droite, ni ailleurs. La sainte alliance des petits festifs...
Juliette : je la connaissais, évidement (j'ai découvert Coluche en 1974, lors de son tout premier passage télé, durant une soirée électorale (élection présidentielle ? Législatives qui ont suivi ? Sais plus...) N'oublions pas que les riches peuvent avoir de l'appétit et, même, les "pauvres" de l'argent. Rien n'est jamais aussi simple que sur les blogs de gauche...
Henri : au risque de me brouiller définitivement avec mon ami Juan Asensio, je n'ai jamais réussi à être un grand admirateur de Léon Bloy. Mais je le connais un peu, néanmoins...
Marine : je n'ai manqué AUCUN match de la coupe du monde 1998... Et vive Zemmour !
Balmeyer : une fois de plus, vous avez tout compris ! (Ça en devient un peu agaçant...)
Flèche : Que les milliardaires soient rarement blancs comme neige me paraît aller de soit. Mais, compte tenu de l'opinion que j'ai de l'humanité en général, il me semble que les pauvres sont eux-mêmes blancs comme neige.
Et même les noirs sont rarement blancs comme neige (pas pu m'en empêcher, désolé Claude...)
Amiral Potiron : votre venue ici me paie d'années d'efforts et d'abnégation !
RépondreSupprimer(Cela vous gêne, si je m'agenouille, là, devant vous ? Allez, dites non, merde ! ça me ferait plaisir...)
Assez bon article, mais qui gagnerai à être plus fouillé. Disons qu'il ne convaincra que les convaincus. Mais bon, si on allait chez Didier Goux pour voir des thèses universitaires, ça se saurait.
RépondreSupprimerMarine : bon sang, j'ai jamais été autant d'accord avec quelqu'un. Le foot m'e**e*de profondément. Et pourtant, j'aime beaucoup Zemmour.
Vous n'avez plus mal aux genoux ? Bonne nouvelle.
RépondreSupprimerGabriel : il faut s'y faire : je ne suis pas un théoricien. Juste une poignée de poil à gratter...
RépondreSupprimerMère Castor : non, ça va beaucoup mieux !
« ...au risque de me brouiller définitivement avec mon ami Juan Asensio, je n'ai jamais réussi à être un grand admirateur de Léon Bloy. »
RépondreSupprimerJ'ai déjà ridiculisé Bloy (que j'estime cependant pour sa langue impeccable et son venin) dans une longue note sans que Juan ne m'en fasse grief. Si vous voulez vous brouiller avec lui, attaquez Bernanos via Monsieur Ouine. Dans ce cas, contractez une assurance vie, que Madame G., votre veuve, ne se retrouve pas dans le plus complet dénuement. Et aussi, ne comptez pas trop sur ma complicité, mais bien sur mes larmes très sincères.
Ygor : je ne risque pas de me brouiller avec Juan au sujet de Bernanos (enfin, on ne sait jamais...), auteur que je lis et relis depuis mes 18 ans environ.
RépondreSupprimerPour Bloy, je suis d'accord avec vous au sujet de sa langue. disons qu'il me fatigue vite.
« Yanka : bizarrement, les sommes folles gagnées par les footballeurs ne semblent gêner personne. »
RépondreSupprimerMoi bien, dès lors que la somme devient telle que je suis infoutu de voir ce que ça représente. Même chose pour les « rebelles » du rock qui roulent en limousine au lieu de se déplacer en patins comme vous et moi.
Mais reconnaissez que le footballeur, pas franchement réputé pour l'abondance de ses neurones, exploite un talent qui ne vole rien à personne, et ma foi, s'il se trouve des malades pour leur jeter des valises pleines de dollars à la figure, ce n'est pas dans mon portefeuille qu'on puise ces sommes. Ensuite la carrière du footeux est courte, sujette aux blessures : une jambe brisée, adieu ballon, adieu pépètes et blondes customisées à gros lolos ! Quand le footeux quitte un club pour un autre, qu'il ait ou non défendu ses couleurs avec talent, on ne lui donne pas des actions du club et il s'en va tout nu, sans parachute. Au contraire, c'est l'entreprise qu'il quitte qui reçoit des thunes de la part du nouvel acquéreur.
@ Didier Goux:
RépondreSupprimerJe ne plaisante pas, vos visites épisodiques dans notre petit salon de thé ont fait que j'ai mordu à l'hameçon... On vous souhaiterait presque la cuite plus fréquente, histoire que la rubrique citée plus haut, qui vaut son pesant d'or, soit d'avantage alimentée.
Amiral-légume : il est presque certain que... il est presque certain ! Bourré je suis (pas tant que cela)...
RépondreSupprimerEst-il possible de magnifier la gueule de ce CSP ? Enfin... je m'en fous...
Mais non, vous ne vous en foutez pas! Ca ne marche pas la méthode Coué.
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