Un peuple qui abdique sa langue est un peuple en état d'agonie : nous en sommes là. Nous avons renoncé notre langue ; nous la renonçons chaque jour davantage, sans même le voir, sans plus que cela l'entendre. Nous génuflexons devant une sorte de jargon international, qui ne signifie plus rien pour personne : c'est l'avenir radieux du futur, tel que l'appellent de leurs voeux nos mémés citoyennes et nos fiotes progressistes, que j'évoquais hier : elles gagnerons, soyons-en assurés.
Il n'empêche : à quel moment – et pourquoi ? – avons-nous décidé de renoncer à notre propre langue ? Certes, il paraît difficile de revenir au siècle triomphant de Louis XIV, lorsque ce roi appelait Bouquinquan le duc de Buckingham ; ou lorsque, à partir du bowling green anglais, on formait notre merveilleux boulingrin.
Néanmoins... Qui nous a obligé à adopter l'horrible Taïwan à la place du si doux et harmonieux Formose ? À remplacer le classique Ceylan par l'imprononçable Sri-Lanka ? Je ne parle même pas de ces journaux imbéciles (Le Monde notamment) qui ont eu à coeur – dès qu'on leur en a intimé l'ordre –d'appeler Pékin Beijing. Quel fonctionnaire imbécile, et de quel pays, a un jour décidé que Pékin devait disparaître de notre langue ? Et, du même élan, que le tortionnaire Mao Tsé-toung se nommerait désormais Mao Zedong ? Et pourquoi nous sommes-nous prosternés devant ces diktats ?
Dans son Royaume de Sobrarbe (journal 2005), Renaud Camus déplore que l'on ait supprimé les accents aigus sur les "e" de Leopardi, Oregon, Nevada, etc. Il a entièrement raison – excusez-moi de vous le dire : cette appropriation par la langue signifiait une intimité – et c'est elle que, peut-être, nous rejetons. Est-ce que, demain, nous irons passer notre week-end à London plutôt qu'à Londres ? Irons-nous faire un tour de gondole pré-coïtal à Venezia au lieu d'à Venise ? Il semblerait que oui, hélas. Or, si la ville demeure, il se trouve que, pour un palais et une oreille français, Venezia ne sera jamais exactement Venise : il y manquera Chateaubriand, Proust, Monet, Barrès, Morand – il y manquera la France.
Les Espagnols ont pour coutume (ils l'avaient dans ma jeunesse, je ne sais ce qu'il en est aujourd'hui) d'hispaniser les prénoms des étrangers qui les intéressaient. Dans les années quatre-vingt, on trouvait dans les librairies de Madrid, Barcelone, Salamanque, etc. des livres de Carlos Marx, Juan Pablo Sartre, Emilio Zola, et ainsi de suite. J'aime les Espagnols au moins pour cela. Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour que j'avoue préférer Constantinople à Istanbul (orthographié Stamboule jusqu'au mitan du siècle terminé : voir les romans de Simenon). Pourquoi cédons-nous chaque jour un terrain que personne, finalement, ne nous dispute ? Pourquoi, tout récemment, dans nos journaux de merde, Tananarive a-t-il brusquement muté en ce grotesque Antananarivo ?
Seul motif de réjouissance – parce qu'il en faut bien un : le répugnant Leningrad est redevenu le magnifique Saint-Pétersbourg. Hélas, nous n'y sommes pour rien.
Il n'empêche : à quel moment – et pourquoi ? – avons-nous décidé de renoncer à notre propre langue ? Certes, il paraît difficile de revenir au siècle triomphant de Louis XIV, lorsque ce roi appelait Bouquinquan le duc de Buckingham ; ou lorsque, à partir du bowling green anglais, on formait notre merveilleux boulingrin.
Néanmoins... Qui nous a obligé à adopter l'horrible Taïwan à la place du si doux et harmonieux Formose ? À remplacer le classique Ceylan par l'imprononçable Sri-Lanka ? Je ne parle même pas de ces journaux imbéciles (Le Monde notamment) qui ont eu à coeur – dès qu'on leur en a intimé l'ordre –d'appeler Pékin Beijing. Quel fonctionnaire imbécile, et de quel pays, a un jour décidé que Pékin devait disparaître de notre langue ? Et, du même élan, que le tortionnaire Mao Tsé-toung se nommerait désormais Mao Zedong ? Et pourquoi nous sommes-nous prosternés devant ces diktats ?
Dans son Royaume de Sobrarbe (journal 2005), Renaud Camus déplore que l'on ait supprimé les accents aigus sur les "e" de Leopardi, Oregon, Nevada, etc. Il a entièrement raison – excusez-moi de vous le dire : cette appropriation par la langue signifiait une intimité – et c'est elle que, peut-être, nous rejetons. Est-ce que, demain, nous irons passer notre week-end à London plutôt qu'à Londres ? Irons-nous faire un tour de gondole pré-coïtal à Venezia au lieu d'à Venise ? Il semblerait que oui, hélas. Or, si la ville demeure, il se trouve que, pour un palais et une oreille français, Venezia ne sera jamais exactement Venise : il y manquera Chateaubriand, Proust, Monet, Barrès, Morand – il y manquera la France.
Les Espagnols ont pour coutume (ils l'avaient dans ma jeunesse, je ne sais ce qu'il en est aujourd'hui) d'hispaniser les prénoms des étrangers qui les intéressaient. Dans les années quatre-vingt, on trouvait dans les librairies de Madrid, Barcelone, Salamanque, etc. des livres de Carlos Marx, Juan Pablo Sartre, Emilio Zola, et ainsi de suite. J'aime les Espagnols au moins pour cela. Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour que j'avoue préférer Constantinople à Istanbul (orthographié Stamboule jusqu'au mitan du siècle terminé : voir les romans de Simenon). Pourquoi cédons-nous chaque jour un terrain que personne, finalement, ne nous dispute ? Pourquoi, tout récemment, dans nos journaux de merde, Tananarive a-t-il brusquement muté en ce grotesque Antananarivo ?
Seul motif de réjouissance – parce qu'il en faut bien un : le répugnant Leningrad est redevenu le magnifique Saint-Pétersbourg. Hélas, nous n'y sommes pour rien.
Bordel de merde, Sang du Christ et sus aux Maures, L'Occident Chrétin n'en finit pas de Décader
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerVous n'avez pas mérité ça : le gros Tonnegrande débarque chez vous en prem's.
Il doit avoir amélioré sa technique de blogage.
Mais pourquoi, sang du Christ, dois-je récupérer tous les pochtrons de la banlieue sud ?
RépondreSupprimer(Bonne fin de soirée à vous deux : je vais me coucher !)
L'autre gros doit déjà être couché, pour ma part, je me remets progressivement de ma manifestation. Ces cons de gauchistes ont organisé le parcours pour qu'on rencontre beaucoup de bistros. Hips.
RépondreSupprimerPS. Ca n'a rien à voir, mais vous écrivez "pochetron" sans "e" au milieu ? Pourtant, je devrais savoir.
« Seul motif de réjouissance – parce qu'il en faut bien un : le répugnant Leningrad est redevenu le magnifique Saint-Petersbourg. »
RépondreSupprimerEt le détestable Karl-Marx-Stadt est redevenu Chemnitz... Et quelques autres ainsi dans l'ancien bloc de l'Est. Nous attendons le retour dans le giron du beau langage de l'historique Koenigsberg (auj. Kaliningrad).
Le phénomène inverse existe chez nous avec les rues rebaptisées. À Clichy la rue des Chasses est devenue la rue Pierre Beregovoy , la place de la République ► la place François Mitterand. Je pense qu'il doit y avoir beaucoup d'autres exemples et pas forcement dans le même sens.
RépondreSupprimerEt Bombay est devenu Mumbai...
RépondreSupprimerParis sera toujours Paris (on espère)
Et Madras: Chennai
RépondreSupprimerOn ne s'y retrouve plus.
« Paris sera toujours Paris »
RépondreSupprimerHm... Parigi en italien, Ach-Pariß en allemand...
Bon, je me casse, je dois aller acheter de l'eau de Köln.
Ce snobisme xénophile a ceci de ridicule qu'il est impossible à respecter à la lettre : prononcer « Roma » en roulant le « R », passe encore, mais qui peut sérieusement prétendre qu'il arrive à prononcer correctement les noms de capitale des pays extra-occidentaux ? Exemple : ce n'est pas « Beilledjinegue », qu'il faudrait dire, mais « Bey-Tsing »...
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec vous, Monsieur Goux, sur le caractère inepte, tout au moins en ce qui concerne les noms géographiques, de certaines initiatives qui aboutissent ni plus ni moins à « défranciser » des noms de villes, alors même que ces derniers remontent souvent à des temps très lointains. J'en ai du reste parlé ici même, je veux dire chez vous, en fin de commentaires, à propos de l'emploi, parfois, de Barcelona au lieu de Barcelone. Cette volonté de faire authentique a d'ailleurs parfois des conséquences paradoxales. Ainsi, lorsque l'on écrivait Vilnious (jusqu'à il y a, me semble-t-il, une vingtaine d'années), les journalistes de la radio-télé prononçaient peu ou prou ce nom de la même manière que le font les Lituaniens, alors que, désormais qu'on l'écrit à la lituanienne (mais ne devrait-on pas dire également à l'anglo-saxonne ?), beaucoup d'entre eux prononcent Vilniüs, comme dans sinus.
RépondreSupprimerCependant, outre le fait que l'ampleur d'un tel phénomène est malgré tout limitée, il y a, sur le même sujet, bien plus grave à mes yeux que le fait de donner à ces noms une orthographe identique ou simplement plus conforme à celle de la langue dont ils émanent le plus souvent. Ce qui est franchement scandaleux, bien que cela ne choque visiblement pas grand-monde, est le fait qui consiste à nous imposer une nouvelle version de certains noms une fois les avoir fait passer par le filtre de la langue anglaise. Ainsi, par exemple, très peu de journaux (mais Le Monde, si, me semble-t-il) écrivent encore Djakarta, préférant Jakarta, alors même que, contrairement à l'anglais, il faut un D au français pour obtenir le son dj-.
Pour conclure (provisoirement) là-dessus pour ce matin, je trouve que, après votre défense de l'accent aigu, vous manquez un peu de cohérence en en privant à la fois Léningrad et Saint-Pétersbourg. J'ajoute à ce propos que j'ai pour ma part toujours préféré à ces deux appellations le nom, éphémère, de Pétrograd – la ville de Pierre (le Grand) – que le pouvoir tsariste substitua, lors de l'entrée en guerre de la Russie contre les empires centraux, en 1914, à celui, par trop germanique, de Saint-Pétersbourg (Sankt Petersburg étant de fait un nom tout ce qu'il y a de plus allemand), avant que les bolchéviks, à la mort de leur dieu barbichu, en 1924, ne remplaçassent le susdit Pétrograd par Léningrad, lequel perdura jusqu'au référendum de 1991.
Mais ce sont les journalistes qui disent ça! Vous avez déjà entendu un Français moyen parler de Beijing, Mao Zedong etc...?
RépondreSupprimerJ'ai toujours préféré les appellations d'origine, trouvé de bon ton de nommer New-York ainsi plutôt que "Nueva Iorque". Si la patrie est en danger, je ferai un effort.
RépondreSupprimerDidier, vous récupérez aussi les pochetrons de l'extrême sud !
RépondreSupprimerPluton le phocéen.
Même si cela me coûte le maximum, je continuerai pour ma part à prononcer "Nouille-Ork", tant pis.
RépondreSupprimerMais les Américains prononcent bel et bien nouillork et nioullork, c'est une curiosité locale.
RépondreSupprimerMon salut le plus confraternel à Didier Goux en ses aises.
et non nioullork fallait-il lire. Sorry.
RépondreSupprimerEt Berlusconi: Berluscon.
RépondreSupprimerVous allez faire de la peine a ma soeur avec laquelle j'eus pendant le dejeuner Pascal chez maman, une conversation au sujet du nombre croissant d'anglicismes dans notre langue. Elle se revendique citoyenne du monde et trouve que l'utilisation de mots etrangers et notamment anglais qui est la langue du futur, participe au metissage des cultures et a la communication entre les peuples et que il y aura moins la guerre et que le monde sera plus cool et sympa.
RépondreSupprimerLa question est la suivante:
Comment continuer a entretenir des relations aimables et plaisantes avec ma soeur au cours des dejeuners de famille?
Merci de votre contribution et excusez-moi pour l'absence des accents.
oui, c'est vrai en plus. Le niou british devient nou: brand nou car
RépondreSupprimerEt Moscou, c'est du poulet? mais non j'me Mockba.
RépondreSupprimerNicolas : comme le mot n'existe pas, on doit pouvoir l'écrire à peu près comme on veut...
RépondreSupprimerYgor : mais oui, rendez-nous Koenigsberg, bordel !
Sniper : c'est un autre sujet, mais je suis d'accord avec vous. D'une manière générale (mais le phénomène est déjà ancien), on débaptise les rues (dont les anciens noms étaient souvent très beaux : rue de la halle aux grains, de la Poterne-Saint-Hilaire, etc.) pour les affubler de noms de personnages que tout le monde aura oubliés dans cinquante ou cent ans. C'est grotesque.
Marine : oui, je crois que les exemples sont hélas fort nombreux.
Criticus : exactement ! je voulais faire la même remarque dans le billet, et puis j'ai oublié...
Chieuvrou : l'exemple de Vilnius est éclairant, en effet. C'est un peu du même ordre que Stamboule – Istanbul.
Pour les accents, je bats ma coulpe (ou je Bamako, puisqu'on en est aux noms de villes...) !
Orage : bien sûr que ce sont les journalistes ! Mais ça n'excuse rien, au contraire...
Mtislav : c'est parfaitement votre droit, bien entendu. Mais je ne vous accorde pas celui de coller un trait d'union à New York...
Marcel Meyer : très flatté de vous lire ici ! Vous avez raison, pour Nouyork. J'avais été frappé, dans la série Seinfeld d'entendre appeler Nouman le personnage de Newman.
RépondreSupprimerBrindamour : on devrait tous être des fils uniques...
Fidel Castor : on dirait du Molière : "Vous vous moquez ! – Je ne me Mockba..."
(Misanthrope, acte I)
"D'une manière générale (mais le phénomène est déjà ancien), on débaptise les rues (dont les anciens noms étaient souvent très beaux : rue de la halle aux grains, de la Poterne-Saint-Hilaire, etc.)"
RépondreSupprimerVoir la superbe chanson de Brassens sur le sujet.
"J'avais été frappé, dans la série Seinfeld d'entendre appeler Nouman le personnage de Newman."
RépondreSupprimerNormal en Anglo américain.
Didier, beau sujet à n'évoquer cependant qu'entre Français desséchés sur le radeau de la Méduse où nous dérivons depuis des lustres.
RépondreSupprimerPour tout vous dire, c'est ce genre de truc qui dégoutent pas mal d'étrangers d'apprendre le français (ou de le parler, même s'ils le savent mieux que d'aucuns)
Cela étant, tout bon little singer with a cross of wood, vous dira que Vienne est aussi près de Valence que l'Autriche est loin de l'Espagne.
Comprenne qui pourra...
Et les Wienersängerknaben? leur interdit-on de chanter gratuitement aussi?
RépondreSupprimerCe que je ne comprends pas moi, puisqu'on en est à de l'onomastique un peu ridicule, c'est pourquoi Renaud Camus ne s'appelle pas Renault Camus?
RépondreSupprimerRidicule ? Pourquoi ridicule ? Expliquez-vous, mon cher !
RépondreSupprimerMoi, ce que je comprends, c'est qu'il s'appelle bien Renaud et pas Albert.
RépondreSupprimerDidier, plutôt que ridicule j'aurais dû dire dérisoire...il y a chez moi, dans le pays où je vis une langue minoritaire, qui existe depuis toujours, qui a autant de mérite, de dignité, d'histoire, de style que la langue française et je ne peux même pas l'utiliser pour payer mes P.V, alors que Venise s'appelle Venezia en français ou Mao Toung, Mao Dong,je m'en tape un peu. Je suis ô combien d'accord pour défendre la langue française, mais peut-être peut-on penser, et Renaud Camus, le premier, qu'il est peut-être vain de vouloir en défendre une si l'on n'est pas capable ou si l'on n'éprouve pas le besoin de les défendre toutes.
RépondreSupprimerUne remarque en passant : dans mes jeunes années Bruxelles se prononçait [Bruksel].
RépondreSupprimerUn beau jour, une Belge, très en colère, m'a dit que c'était ridicule de prononcer le "x" de cette façon et qu'il fallait donc dire [Brussel]. J'avoue n'avoir tenu aucun compte de sa remarque. Je note malgré tout que c'est la prononciation belge qui est maintenant utilisée partout.
Des informations à ce sujet ?
Mais, Henri, je ne vous empêche nullement de défendre le catalan, moi ! (Lequel catalan se porte du reste fort bien, de l'autre côté de la frontière...) Et je comprendrais fort bien que vous le fissiez. Mais pourquoi irais-je, moi, défendre une langue qui m'est totalement étrangère ? Et, pratiquement, comment m'y prendrais-je ?
RépondreSupprimerGeneviève : je crois que vous vous trompez. Dans la "bonne société" française, Bruxelles s'est toujours prononcé Brussel (tout comme Auxerre Ausserre. C'est seulement dans les trente ou quarante dernières années que le parler "populaire", ou "petit-bourgeois" a pris le dessus et imposé sa prononciation défectueuse.
RépondreSupprimerC'est à la même période que les Ghislaine ne se sont plus appelées Guilaine mais Jisslaine...
Dick Annegarn (Hollandais) chante Brucselle et moi (Belgeois) je dis Brusselle. Le nom vient de Bruocsella et donc le « x » prononcé « ks » peut se justifier.
RépondreSupprimerDans le domaine de l'onomastique, il y a beaucoup de controverses. Alors forcément, d'une langue à l'autre... Je ne suis pas choqué de voir sur un site allemand l'annonce d'un match Standard Lüttich - Bayern Muenchen (ou Eintracht Braunschweig), mais pour ma part, ce sera Standard de Liège - Bayern Munich (ou Eintracht Brunswick). Là où il est parfois nécessaire de respecter le nom d'origine, c'est sur les panneaux routiers. En Belgique, côté flamand, c'est une plaie. Un Français venant de Flandre veut se rendre à Visé, Mons, Waremme, Liège, Tubize ou Namur ? Il ne trouvera, même à cent mètres de la frontière linguistique, que Wezet, Bergen, Borgworm, Luik, Tubeke ou Namen.
Vous l'avez bien dit, Didier, le catalan se porte bien de l'autre côté de la frontière, c'est peut-être une leçon pour la France (là aussi il faudra être prompt à se scandaliser) que son patrimoine de langues minoritaires soit mieux défendu à l'étranger que chez elle (quant à le défendre, vous, oui bien sûr que vous pouvez le faire, vous défendez bien une défense nationale (je suppose) et on ne vous demande pas de piloter un porte-avions.
RépondreSupprimerYgor : en fait, tout peut se justifier ; et Camus l'admet volontiers lui-même.
RépondreSupprimerHenri : cela pose d'autres problèmes, néanmoins. Par exemple, ma belle-fille (qui vit à Matarò, en Catalogne) : sa fille (six ans) doit apprendre le catalan à l'école (en plus de l'espagnol, si elle veut vivre dans ce pays, et du français que l'on parle chez elle) : à quoi cela lui servira-t-il, si elle quitte demain la Catalogne ?
@yanka:
RépondreSupprimeret quand on est à Bruges, pour trouver la direction de Lille, c'est pas gagné!
Rijsel, à prononcer « rail seul ». ;)
RépondreSupprimer« ... et quand on est à Bruges, pour trouver la direction de Lille, c'est pas gagné! »
RépondreSupprimerSurtout que Lille est aussi une petite ville dans la province d'Anvers (AnverSS)...
À propos, on prononce Waremme « Ouaremme » et non « Varemme ». C'est l'usage francophone en Belgique.
RépondreSupprimerDidier, merci pour ces précisions. J'étais donc dans l'erreur : au temps pour moi (OU autant pour moi ?).
RépondreSupprimerJe savais pour Auxerre mais je n'avais jamais fait le rapprochement avec Bruxelles... Une chose m'intrigue toutefois : je n'ai jamais entendu quelqu'un dire - en parlant de l'église parisienne - Saint Germain [l'Ausserrois]. A votre avis, ce serait pourtant la bonne prononciation ?
@ Marine : Les Wienersängerknaben sont à la même enseigne et au même régime que les Petits Chanteurs à la Croix de Bois. De même que les Tölzerknaben (Allemands) ou ceux de l'abbaye de Montserrat (Espagnols) ou encore ceux d'Oxford ou de Westminster (Anglais)
RépondreSupprimerLe problème en France, c'est qu'à l'ENA (l'école des préfets, notamment) on ne forme pas des chanteurs, mais des maîtres-chanteurs pour leur apprendre la partition (mais pas musicale, celle-là) et à cet égard, ils connaissent la chanson et la musique !
Geneviève : vous avez raison, et c'est une contradiction que note également Renaud Camus, je ne sais plus où. De même que le nom de la famille de Broglie doit se prononcer quelque chose comme Breuil, tandis que l village normand dont ils portent le nom se prononce, lui Bro-gli...
RépondreSupprimer@ Martin-Lothar:
RépondreSupprimermerci pour ces précisions :)
@Didier Goux:
RépondreSupprimeroui pour de Broglie, ce qui n'empêche pas de prononcer "inbrolio" pour imbroglio.
Mon Dieu mon Dieu... Est-ce SI important de dire Brusselles plutôt que Brukselles, Ger plutôt que Gersss, Guilaine plutôt que Jislaine ? quand on n'a pas été élevé dedans, on s'y perd, on ne sait pas. Et si ce n'était qu'une façon de se reconnaître entre gens de bonne éducation (même pas de bonne éducation, de bonne classe sociale), juste ça, des conventions de gens de la haute ? Thème camusien par excellence, que je trouve, pour ma part, sujet à sourire (le thème, l'obsession de la prononciation grande-bourgeoise, pas l'auteur, hein). Il y a tant d'autres piques, blessures, atteintes, crimes envers la langue que ceux-là, et s'il faut donner à sa façon de parler des corsets de maintien façonnés au début du dernier siècle, on perpétue des traditions et des convenances, mais on fait fi de la politesse.
RépondreSupprimerImbroglio est un mot d'origine italienne et nous n'avons pas à respecter la prononciation italienne pour ce mot bien implanté.
RépondreSupprimerSuzanne, il ne s'agit pas de crimes et certes il y a des atteintes plus importantes à la langue, mais le fait qu'il y ait des meurtres ne signifie pas qu'il ne faille point se préoccuper des voleurs à la tire.
RépondreSupprimerMarine : QUI, en France, prononce imbrolio ? De ce point de vue, je suis d'accord avec Ygor Yanka : le mot est devenu français, nous nous le sommes approprié, et il doit être prononcé à la française.
RépondreSupprimerD'ailleurs (je ne sais pas si Yanka sera d'accord, mais il est bien placé pour en parler), je déteste, chez les Québécois, cette façon qu'ils ont de prononcer les mots/noms anglo-saxons avec un accent américain (eux-mêmes se foutent de notre gueule exactement pour l'inverse, du reste...) : je trouve que cela introduit un "hiatus musical" dans la phrase qui ne me paraît pas souhaitable (pour dire le moins).
Suzanne : vous savez bien, e pense, que Camus lui-même, considère cela, finalement comme très sujet à caution. Néanmoins, je comprends mal l'opposition que vous faites entre les "convenances" et la "politesse"...
Yanka : je commence à en avoir marre d'être presque TOUJOURS d'accord avec vous !
Et ça vaut pour Suzanne aussi, d'ailleurs : barrez-vous et laissez-moi avec mes ennemis !
RépondreSupprimer(Smiley...)
@ Didier Goux : non seulement les Québécois prononcent-ils les noms anglo-saxons à la nord-américaine, mais ils prononcent tous les noms non-francophones de cette façon.
RépondreSupprimerExemple : Berlusconi n'est pas Berlue-sconi ni Berlousconi mais Beuwleuskoni. Au Québec, tout ce qui n'est pas francophone est anglo-saxon.
Didier :
RépondreSupprimerLa politesse, c'est le soin qu'on a de l'autre, l'attention qu'on lui porte en limitant et maîtrisant ses désirs propres. Etre pointilleux sur les convenances, qui ne sont que des manières de se conduire ou de parler adaptées à chaque situation peut conduitre à l'impolitesse de gêner ceux qui sont étrangers à ces convenances. On cite souvent dans les manuels de savoir-vivre comme exemple de politesse le cas de cette duchesse ou princesse qui, voyant un rustre aimable mais ignorant des usages boire le rince-doigts le but également pour ne pas le gêner et qui fut imitée par la tablée soucieuse de plaire à son hôtesse. Le "bon appétit", ou "ça a été, ms'ieurs dames ? "dans les restaurants, souvent cité par Renaud Camus comme exemple de dégringolade de bonnes manières, ce n'est pas de l'impolitesse (puisque l'attention, même commerciale, est là), mais du non-respect d'anciennes convenances de classe. Y répondre en grommelant, ne pas répondre ou répliquer vertement serait, à mon sens, de l'impolitesse.
Voila, je ne prétends pas avoir raison non plus, c'est juste ma façon de voir les choses.
Happy few...
RépondreSupprimer« Yanka : je commence à en avoir marre d'être presque TOUJOURS d'accord avec vous ! »
RépondreSupprimerQue voulez-vous ? les Nazis marchent au pas cadencé...
Sur le Québec, réponse ce lundi, car il y a long à dire.
Dans votre inventaire, malheureusement fort bien vu, vous oubliez l'ignoble "Belarus" avec ou sans accent et au genre indéterminé qui a remplacé, sous la plume des journalistes, le très joli nom de Biélorussie (littéralement "Russie blanche")
RépondreSupprimerJean-Luc Pujo vient lui de sortir un livre et entame une trilogie englobant ce thème et bien d'autres comme la mondialisation, et engage une résistance face à la pensée unique en livrant une critique décapante de celle ci !
RépondreSupprimerCe livre s'appel De la France "les chemins de terre" celui ci est le premier d'une trilogie...
Un auteur qui monte ! allez voir son blog et lisez son bouquin ça vaut le coup
Guillaume, 21 ans étudiant
http://delafrance.blogg.org
Hubert Grosçon vient, lui, de sortir un livre et entame une trilogie englobant ce thème et bien d'autres, comme le remembrement autoritaire, et engage une résistance face à la pensée unique en livrant une critique décapante de celle-ci !
RépondreSupprimerCe livre s'appelle Je tiens à ma cédille ! et est le premier d'une trilogie...
Un auteur qui monte ! Allez voir son blog et lisez son bouquin, ça ne vaut pas forcément le coup, mais ça lui fera toujours plaisir.
A. Chieuvrou, 43 ans, hurluberlu.
Didier
RépondreSupprimernous ne sommes presque jamais d'accord! Voilà qui me rassure.
(Yanka: "Que voulez-vous ? les Nazis marchent au pas cadencé..."
Le respect de la langue française se traduit par l'utilisation de mots français et une construction des phrases propre à la langue française et non pas par la francisation des noms étrangers. Pourquoi un français a-t-il dénommé Beijing du nom de Pékin ? C'est cela qui devrait vous étonner. Vous avez décliné l'exercice London > Londres, Venezia > Venise, etc ; Mais par le mauvais coté de la lorgnette. Laissons les autochtones décider du nom de leurs villes. Si les dirigeants de Formose décident, pour une raison bien compréhensible de sécession avec la chine, d'appeler leur patrie désormais Taiwan, c'est leur choix et pas votre problème. Quand à votre remarque sur Leningrad, elle démontre votre méconnaissance du sujet. Saint Petersbourg est le nom original qui a été rendu à cette cité dès la chute du bolchevisme. Je ne suis décidemment pas votre pensée.
RépondreSupprimer