Premier jour de l'année avec apéro ET repas sur la terrasse ! Peut-être le dernier, aussi : avec le réchauffement climatique des pères fouettards, on n'est jamais sûr de rien. Tandis que nous sirotons, j'avise le fils cadet des voisins d'en face (l'aîné a quitté le nid depuis lulure), faisant le tour de la maison, absorbé dans un paquet de copies écolières (il y est encore à l'heure où nous mettons sous presse). Je signale l'affaire à l'Irremplaçable, qui me dit qu'il doit réviser son bac. En effet, d'un strict point de vue temporel, la chose est possible : quand nous sommes arrivés ici, en 2002, le frère aîné venait de planter le sien, de bac. Donc, sept ans plus tard, il n'est pas inimaginable que ce soit le tour du cadet. Sauf que je n'ai jamais vu personne réviser cette ânerie dès le 24 mai.
« Peut-être a-t-il un bac blanc cette semaine... », dis-je alors.
Et, aussitôt, le cynisme abject de cette expression aux relents nauséabonds me saute à la face. J'en frissonne. Me retourne machinalement, pour vérifier que l'obergruppenführer Schweitzer, n'est pas en train de noter mon numéro de matricule dans mon dos.
Un bac blanc ! Peut-on imaginer plus ignoble ? Manière plus répugnante de signifier à tous nos amis multicartes que nous les rejetons sans examen (ce qui est le cas de le dire) ? Je m'ouvre à l'Irremplaçable de ce malaise qui m'étreint, de cette bouffée de fascisme occlusive. Pour tenter de m'apaiser, elle suggère le remplacement de l'expression monstrueuse par “Bac vierge”.
Je crois défaillir, je manque vomir ma gorgée d'orge fermenté. Malheureuse et innocente fille ! Vierge ! Je vois déjà les hordes de femmes z'engagées (sans parlert des LBGT à zigounettes amovibles et à nichons gonflables) me tomber sur les gonades – et à juste titre : qui suis-je pour exalter ainsi ce reliquat de l'ordre bourgeois, pour promouvoir ce piteux symbole de l'oppression patriarcale : la virginité ?
Une sueur aigre sourdant à nos tempes, et le geste buveur mal assuré, nous avons fini par nous apaiser en tombant d'accord sur l'expression suivante : bac-qui-sert-à-rien. Sauf que, une minute plus tard, l'angoisse nous a repris : ce que nous venions de redéfinir, c'était le bac-tout-court, le vrai, le seul, celui qui t'ouvre tout grand les portes du deal à grande échelle et de l'ANPE. Fuck, la vie moderne !
Carburant : – moi : Goudale
– Catherine = whisky
Environnement sonore : Merles, tourterelles.
« Peut-être a-t-il un bac blanc cette semaine... », dis-je alors.
Et, aussitôt, le cynisme abject de cette expression aux relents nauséabonds me saute à la face. J'en frissonne. Me retourne machinalement, pour vérifier que l'obergruppenführer Schweitzer, n'est pas en train de noter mon numéro de matricule dans mon dos.
Un bac blanc ! Peut-on imaginer plus ignoble ? Manière plus répugnante de signifier à tous nos amis multicartes que nous les rejetons sans examen (ce qui est le cas de le dire) ? Je m'ouvre à l'Irremplaçable de ce malaise qui m'étreint, de cette bouffée de fascisme occlusive. Pour tenter de m'apaiser, elle suggère le remplacement de l'expression monstrueuse par “Bac vierge”.
Je crois défaillir, je manque vomir ma gorgée d'orge fermenté. Malheureuse et innocente fille ! Vierge ! Je vois déjà les hordes de femmes z'engagées (sans parlert des LBGT à zigounettes amovibles et à nichons gonflables) me tomber sur les gonades – et à juste titre : qui suis-je pour exalter ainsi ce reliquat de l'ordre bourgeois, pour promouvoir ce piteux symbole de l'oppression patriarcale : la virginité ?
Une sueur aigre sourdant à nos tempes, et le geste buveur mal assuré, nous avons fini par nous apaiser en tombant d'accord sur l'expression suivante : bac-qui-sert-à-rien. Sauf que, une minute plus tard, l'angoisse nous a repris : ce que nous venions de redéfinir, c'était le bac-tout-court, le vrai, le seul, celui qui t'ouvre tout grand les portes du deal à grande échelle et de l'ANPE. Fuck, la vie moderne !
Carburant : – moi : Goudale
– Catherine = whisky
Environnement sonore : Merles, tourterelles.
Premier jour de l'année ? Ouarf Ouarf ! Là, cher Didier, je me marre ! Nous, ça fait plus d'une semaine que l'on dîne dehors, dans notre noble cour Rabastinoise dallée de belles tomettes Tarnaises !
RépondreSupprimerEt puis, la Goudale, elle est très bonne, certes, mais cette bière de Lidl (faites bien gaffe, celles qui sont vendues par 6, Perlembachen ou un truc like this, pas les autres), cette bière de Lidl, donc, hein ?
Ah, merde de zut, j'avais oublié ! Mais j'cré ben que j'n'avions point de Lidl par chez nous...
RépondreSupprimerLe bac !
RépondreSupprimerIl ne fait qu'ouvrir quelques portes. C'est le droit de passage.
Ca fait belle lurette qu'il n'est plus grand chose.
Mais voilà pour pouvoir aller s'asseoir sur les bancs de l'université ou ailleurs, il faut avoir ce bout de papier.
Quant aux révisions, j'en connais que les révisions angoissent... donc les révisions iront se faire voir.
Après enquête, le Lidl le plus proche de chez vous se trouve à Evreux, boulevard du 14 juillet.
RépondreSupprimerSinon, vous en avez un à Levallois, 55 rue Raspail.
Il en existe un également à Villefranche sur Saône, et à Louhans.
RépondreSupprimerC'est un peu éloigné pour la bière ...
Ca nous poursuit à travers les décennies, ces angoisses bachoteuses. Moi, j'effeuillais les pâquerettes en me disant "je l'aurai, je l'aurai pas, je passerai les oraux, je l'aurai, je l'aurai pas...et je recommençais quand ça se terminait mal. Jusqu'à ce que ça se termine favorablement. Un peu comme un vote de la loi Hadopi quoi...Ils n'ont rien inventé
RépondreSupprimerChiche que vous repassiez cette ânerie ?
RépondreSupprimerAllez-y donc, faire de la SVT, des sciences expérimentales, des sciences économiques, des probabilités et des nombres complexes en maths et l'étude de la narratologie dans le Chevalier de la Charrette de Chrétien de Troyes...
Et allez savoir, votre voisin révisait peut-être son B2i ou son niveau A3 en langue...
C'est plus ce que c'était mon bon monsieur, même si ça sert toujours à rien...
Oui Didier, transformez-vous un peu en révisionniste qu'on se marre.
RépondreSupprimerFranchement, je suis indigne de snober ce blog (et cette terrasse). Vous êtes chez vous au mois de juillet?
RépondreSupprimerÉlise : on ne bouge pas en juillet. La porte restera ouverte et le vin sera au frais...
RépondreSupprimerUn bac blanc, vous gardez toujours votre bon sens pour la contrepeterie
RépondreSupprimerAh oui, tiens, je n'avais pas fait gaffe...
RépondreSupprimerUn bac blanc, ça fait fraternité blanche ?
RépondreSupprimerOui mais un bac noir... désespoir. Black monday.
Un bac pour du beurre, alors ?
(ah, non, s'écrient les beurs d'une seule voix, ça suffit comme ça, votre racisme même pas rampant). Restons dans les couleurs. Bac jaune? le jaune évoque l'ennemi du travailleur gréviste, et puis, cocu qui s'en dédit. Bac rose ? Vous aurez la Halde et têtu sur les bras. Bac bleu ? La maréchaussée planquera ses troupes et ses radars au portail de votre château. Bac vert, Bac rouge ? N'y pensons même pas.
Un bac gris ? Pas mal. On peut le décrocher même si l'on est un peu pompette.
Un faux bac, un bac vide, un bac à sable.
RépondreSupprimerCher Didier, premier WE de juillet par exemple?
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