À M. Balmeyer et à son adorable araignée...
« La semaine dernière, j'ai été invité à un véritable critérium culinaire en quatre épreuves comportant chacune six ou sept défis, entendez quatre services de six à sept plats illustrant les fastes de la cuisine française du XVIIIe siècle, depuis Louis XIV jusqu'à Grimod de La Reynière. Dix heures à table ! Nous étions une quinzaine d'amis, douze bons garçons et deux femmes bien entraînées, et personne n'a jeté la serviette avant la fin des quatre rounds. Je regrette de n'avoir pu tester votre endurance devant ce défilé de veloutés de pigeons, de galantines de volaille, d'omelettes aux oursins façon Louis XV, de brochets piqués, de cochons de lait, de terrines chaudes de lièvre, de suprêmes de perdreaux glacés, de pigeons joyeux, de canards sauvages, d'écrevisses, de lièvres en musette, de gâteaux de Savoie, et j'en passe. Tout cela était idoinement arrosé par les meilleurs flacons de Champagne, de Bourgogne, de Bordeaux et de Hongrie et animé par des conversations de table aussi doctes que les dialogues épulaires d'Érasme, car les convives étaient lettrés. »
(Gérard Oberlé, La Vie est ainsi fête.)
Bave !
RépondreSupprimerOh comme c'est gentil ça ! Deux baisers sur vos joues mal rasées !
RépondreSupprimerN'y aurait-il pas là une référence au père Gourier, riche propriétaire de la fin du XVIIIe siècle passé à la postérité sous le surnom d'Assassin à la fourchette ?
RépondreSupprimer« Jean-Paul Aron, dans le passionnant "Mangeur du XIXe siècle", a rappelé les terribles et inimaginables proportions que pouvaient prendre de tels défis, ici entre amateurs de bonne chair (sic) : "Au restaurant Bonvalet, un client, le père Gourier, dit l'assassin à la fourchette, prenait un invité à l'année et s'amusait à le tuer par la bonne nourriture." Les deux premiers moururent respectivement d'un "coup de sang après boire" et d'une "indigestion de foie gras", après avoir tenu, l'un six mois et l'autre deux ans. Mais le troisième vint à bout du père Gourier qui, "après trois ans de ce duel", tomba "la face dans son assiette" alors qu'il venait de se servir "une quatorzième tranche de bel aloyau. [...]. Celui qui avait frappé par la fourchette périssait par la fourchette". »
Ces lignes sont extraites du mémoire de fin d'études d'un certain Julien Transy, étudiant à l'IEP de Lyon en 1999-2000 – Parler et faire parler du vin : les "Almanachs des Amis de Guignol", 1922-1939 –, curieusement la seule mention du père Gourier que j'ai trouvée, en français, sur le ouèbe ; on en apprend plus, toutefois, sur cet étonnant personnage en consultant, en anglais, les pages dont voici les liens :
http://freespace.virgin.net/christopher.arkell/london.miscellany/m35/diable.htm
http://www.trivia-library.com/a/death-by-gluttony-the-murderer-who-dined-men-to-death-part-1.htm
http://www.trivia-library.com/a/death-by-gluttony-the-murderer-who-dined-men-to-death-part-2.htm
... pages dont je ne serais d'ailleurs pas autrement surpris qu'elles aient puisé elles aussi leurs informations dans le fameux Mangeur du XIXe siècle de Jean-Paul Aron. En tout cas, on y apprend notamment que l'Assassin à la fourchette avait non pas deux mais bien plutôt sept ou huit morts à son actif lorsqu'il eut le malheur de choisir pour victime un assistant du bourreau, nommé Ameline, doté tout autant que lui d'un solide appétit. Or, sans doute informé des funestes intentions de son hôte, Ameline, au cours des trois ans que dura leur duel dans les meilleurs restaurants parisiens, prétextait périodiquement des obligations professionnelles pour s'absenter deux ou trois jours, durant lesquels il se purgeait secrètement à l'aide d'huile de ricin et de différents laxatifs. Il put ainsi venir à bout des plats les plus consistants que commandait Gourier, lesquels furent donc fatals à ce dernier.
On ne dira jamais assez qu'il faut se méfier des bourreaux.
Bonjour Chieuvrou,
RépondreSupprimerHeureux de vous lire à nouveau, toujours aux heures aberrantes...
menu orgiaque ?
RépondreSupprimerL'assassin à la fourchette : merveilleux !
RépondreSupprimerPour le menu, je ne sais si on peut le qualifier d'orgiaque, mais il a dû être un peu long à digérer...
Merci pour cet "envoi", Didier !
RépondreSupprimerC'est pas pour chipoter, mais douze bons garçons et deux femmes bien entrainées, ça fait pas quinze.
RépondreSupprimerOn a des lettres, certes, mais les chiffres... Et puis dix heures à table, mazette !
A cette époque où l'on n'était pas bousculé par les mauvaises habtidues - télévision pendant les repas par exemple - dix heures à table c'était un juste retour de choses après le dur labeur de l'intellectuel d'avant-garde !
RépondreSupprimeriPidiblue et l'avant-garde du prolétariat
Très chère Madame Castor, une quinzaine ne signifie pas forcément quinze...
RépondreSupprimerMon cher Didier,
RépondreSupprimerVous qui êtes un garçon de bon sens et mesuré, évitez je vous prie de tresser des couronnes à un cinglé qui appelle au feu du ciel, au meurtre collectif et à je ne sais quoi encore !
Quand on est un fonctionnaire de l'Etat français comme cet universitaire, on se doit à une certaine réserve ! Mais visiblement ce docteur es je ne sais quoi a fondu un cable ...
iPidiblue et la terra insanita
Mais enfin, iPidiblue, de qui ou de quoi parlez-vous ?
RépondreSupprimerJe n'ai pas cité son nom mais enfin il s'agit de Guy Millière l'apôtre de la violence qui ne le concerne pas directement puisque lui est un "intellectuel" comme on dit !
RépondreSupprimeriPidiblue fait de la résistance
Mais, enfin, où et quand ai-je cité Millière ? Pas dans ce message-ci, en tout cas !
RépondreSupprimerJe vous suggère la lecture du livre de Jean-François Revel "Un festin en paroles" qui est très très intéressant. Mais peut-être l'avez vous déjà ?
RépondreSupprimerNon ! Mais vous avez lu - et loué -un article dément de lui reproduit sur le site de Renaud Camus, je vous mets seulement en garde contre les mauvaises fréquentations !
RépondreSupprimerLes entraînements de la jeunesse on sait où cela mène ... l'excitation d'être avec une bande de copains, tout ça tout ça !
iPidiblue surgé général (ça vous rappelera le bon vieux temps de Saint-Cyr).
iPidiblue, vous voulez plaisanter ! J'ai juste dit que j'aimais beaucoup le mot "kleptocratie", pour parler de certains pays du tiers-monde ! Comme louange de l'auteur, c'est tout de même assez mince, il me semble...
RépondreSupprimer(Et, à Saint-Cyr, les "surgés" étaient plutôt adjudants que généraux...)
J'ai juste était choqué que l'on puisse penser ne serait-ce qu'un instant que Didier Goux était sur la même ligne que Fanny Séguin alias Cassandre, la vieille bique hystérique qui voudrait refaire la guerre d'Algérie sur le sol de France !
RépondreSupprimerVous admettrez, je pense, que sur le forum de l'In-nocence il y a deux ou trois frappés du cervelet ! L'adepte de la théorie du complot - de tous les complots même contradictoires - du 11 septembre par exemple !
Je ne sais pas si Renaud Camus les a réunis là pour expérimenter la méthode du docteur Goudron et du professeur Plume ?
iPidiblue et les nouvelles méthodes de traitement de la folie douce en groupe.
J'admets, très cher, j'admets. Cela dit, je trouve que ces deux ou trois "frapadingues" sont nettement compensés par tous les autres.
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