Ce blog dort à moitié, mais le journal de décembre est tout de même à l'heure…
lundi 30 janvier 2012
dimanche 29 janvier 2012
Beau comme le quantique
En 1947, Kurt Gödel, le grand mathématicien d'origine autrichienne, déjà mondialement connu pour ses théorèmes d'incomplétude, dut passer le traditionnel examen en vue de sa naturalisation américaine. Ses deux témoins étant Oskar Morgenstern et surtout Albert Einstein, l'épreuve s'annonçait comme une simple formalité. Néanmoins, assez bilieux de nature, Gödel voulut s'y préparer le plus sérieusement et minutieusement possible. À cette fin, il se plongea dans l'étude de la constitution américaine. Ce fut pour y découvrir une faille logique qui permettait, en toute légalité, de faire basculer la démocratie vers un régime tout à fait dictatorial. Mis au courant de sa découverte, Morgenstern et Einstein supplièrent Gödel de n'en surtout pas faire état devant le juge…
Un hasard malheureux voulut que le magistrat en question commençât par interroger le postulant sur le régime politique de son pays d'origine. Gödel répondit qu'après avoir été une démocratie, il s'était transformé en une dictature. « Ce n'est pas ici qu'une telle chose pourrait arriver ! », s'exclame alors le juge. Et, bien entendu, Gödel lui répond aussitôt que si, c'est très possible, et qu'il se propose de le lui démontrer séance tenante.
Le juge, qui connaissait par ailleurs Albert Einstein – et peut-être sur un signe discret de celui-ci –, préféra sagement remettre la démonstration à une date ultérieure et coupa court à l'entretien en accordant la nationalité américaine à Kurt Gödel.
samedi 28 janvier 2012
vendredi 27 janvier 2012
jeudi 26 janvier 2012
mercredi 25 janvier 2012
On rouvre, mais c'est juste pour dire qu'on ferme…
À peine fermé déjà rouvert, mais c'est juste pour expliquer que c'est fermé. En raison de la manière un tantinet aberrante qu'a Blogger de s'exprimer en français, un certain nombre de lecteurs ont cru que, pour pouvoir entrer ici, il fallait désormais appartenir à une élite dont ils auraient été exclus par décision taulière. Il n'en est rien. Ce blog est bel et bien fermé, et il l'est à tout le monde (sauf à moi, mais je ne gâtoche pas encore au point de passer mes journées à me relire). Voilà déjà quelques jours que je ressens le besoin d'une vraie cure de désintoxication, me rendant bien compte que je ne pourrais supporter sans dommages psychiques pas forcément réversibles les océans de connerie militante induits par la proximité de je ne sais quelle élection à prétentions nationales. Et il m'a paru que le meilleur moyen de me garder des blogs des autres était encore de fermer le mien. Fermeture définitive ? Temporaire longue ? Temporaire courte ? Ne le sais. Il en va ici comme de toute tentative d'affranchissement d'une drogue nocive : on ne maîtrise pas tous les paramètres, et une grande humblesse reste donc de rigueur. Il y a un moment, l'Irremplaçable suggérait qu'en cas de rechute je pourrais toujours limiter la casse on supprimant ma blogroll – ça, c'est déjà fait – et en fermant les commentaires. L'idée n'est pas mauvaise en soi, même si on risque de penser que je copie sur Georges. Enfin, on verra bien. Pour l'heure, place au silence, voire au blogautisme.
(Si jamais mes raisons de déserter venaient à me sembler insuffisantes, je me garde celle-ci en réserve…)
(Si jamais mes raisons de déserter venaient à me sembler insuffisantes, je me garde celle-ci en réserve…)
lundi 23 janvier 2012
État des blogs durant la première moitié du XVIIe siècle
« La lecture des mazarinades, ces opuscules, libelles, placards orduriers, complaintes irrévérencieuses, dont la folle explosion marque cette période – on en a dénombré plus de 5 000 –, ajoute à la confusion. Christian Jouhaud l'a fort bien montré, ce ne sont pas des textes d'opinion, mais de propagande, des textes “d'action” remplissant une fonction tactique, collant à l'actualité convulsive, s'insérant dans la mise en scène à la fois baroque et festive du combat politique. La loi du genre est l'imprécation, l'invective ou la calomnie. Dans certains de ces textes, la haine de Mazarin – et accessoirement celle de la reine, à laquelle s'accrochent les fantasmes les plus débridés – s'enfle jusqu'au délire. Mais cette violence n'est que défoulement : il devient « inutile de tuer Mazarin puisqu'on l'assassine journellement sur le papier ». Si ces brûlots éphémères offrent peu d'intérêt pour l'histoire des idées politiques, du moins témoignent-ils de l'extraordinaire libération de la parole et de l'écrit en ce bref moment. Chaque faction eut ses officines d'imprimerie, ses colporteurs, ses écrivains à gages ou “engagés” (Scarron, Cyrano, Chapelain, Sarazin). »
Jean-Christian Petitfils, Louis XIV, Librairie Perrin, p. 48.
J'avais d'abord pensé me fendre d'un petit commentaire, à la suite de cet extrait ; et puis à quoi bon ? Chacun aura compris seul de qui et de quoi il s'agit. On ne fait pas tomber Mazarin en vociférant sur le Pont Neuf.
mercredi 18 janvier 2012
Le deuil de Périclès et la tristesse d'Anaxagore
Hier soir, au cours de mon zapping-dodo…
Oui, alors, commençons par préciser certaines choses. Un zapping-dodo, ce n'est pas n'importe quoi. Bien sûr, le premier crétin aura compris qu'il s'agit, télécommande en main, de passer d'une chaîne à l'autre avant d'éteindre le téléviseur et d'aller se coucher. Mais ce n'est pas pour autant un simple balayage pré-dormition – il y a des règles. Notamment, le zapping-dodiste est requis de s'arrêter sur certaines chaînes, qui devront être prises au hasard parmi celles qu'il ne regarde jamais, qui sont a priori le plus éloigné possible de son petit univers mental habituel ; et il devra y rester plusieurs minutes – au minimum cinq – sans chercher à s'en évader. Un bon zapping-dodiste est ainsi capable, entre minuit et demie et une une heure, d'écouter sans l'interrompre un clampin lui délivrer le bulletin météorologique du lendemain pour le nord de l'Amérique latine, ou de compatir longuement aux difficultés pratiques que rencontre dans sa vie quotidienne un jeune Texan de 285 kilos. Cela posé, revenons à notre sujet.
Hier soir, au cours de mon zapping-dodo, je suis tombé sur une émission – j'ai oublié de noter le nom de la chaîne diffuseuse – consacré à l'historienne Mona Ozouf. On y parlait de sa jeunesse, de son métier de professeur, des livres qu'elle a pu écrire, seule ou avec son mari ou avec François Furet et d'autres – des choses comme cela. C'était intéressant.
Et, soudain, parce que son nom venait d'être prononcé, mais tout à fait en passant – Par Pierre Nora je crois bien –, j'ai senti fondre sur moi une profonde tristesse de la mort de Jacqueline de Romilly. Cela n'avait rien à voir avec un deuil personnel, bien entendu ; c'était tout de même quelque chose qui ressemblait à du chagrin, et intense ; le sentiment inopiné mais très dense d'une perte irréparable, de l'évanouissement dans le néant d'un esprit magnifiquement structuré et d'une richesse difficilement comparable. J'avais beau me dire qu'il restait ses nombreux livres sur la Grèce, que je n'en avais lu que deux ou trois, que je pouvais y puiser encore, rien n'y faisait. Parce que ce n'était pas tant des connaissances de Mme de Romilly que je portais le poids, à ce moment-là, mais plutôt de la manière unique, charnelle, dont elles étaient contenues et agencées entre elles, vivifiées dans ce cerveau-là, qui avait cessé d'être. Pendant plusieurs minutes cette mort m'a réellement scandalisé, et je ne ressentais rien d'absurde à cela. Même après que je fus me réfugier sur la chaîne météo, j'ai continué un assez long moment de porter ce deuil qui n'en était pas un. Et les vents de sept à huit beauforts qui soufflaient à cette heure de la soirée au large de Terre-Neuve ont eu beaucoup de mal à disperser les voiles de crêpe dont j'avais involontairement recouvert l'Athènes de Périclès et d'Anaxagore.
mardi 17 janvier 2012
Connaissez-vous Tibor Déry ? Moi non plus…
D'abord, il ne s'appelle pas réellement Tibor Déry, mais Déry Tibor, puisqu'il est hongrois. C'est un écrivain. Mort. Il y a déjà plusieurs mois, poussé par l'enthousiasme de Dame Crevette, j'avais acheté de lui un court roman intitulé Niki. Depuis, ce mince volume attendait sur ma desserte livresque mon bon vouloir, lequel ne se manifestait guère, je ne sais pourquoi.
J'ai lu Niki cet après-midi, en deux heures. Une histoire simple et tragique, d'un fox-terrier femelle recueilli par un couple quinquagénaire dont le fils unique est mort sur le front russe. L'animal surgit un soir, chez eux, en 1948, et meurt prématurément en 1955. Entre ces deux dates, et en 140 petites pages, on aura vu le stalinisme s'étendre, le monde devenir opaque et absurde, rendu aussi inintelligible aux humains qu'il l'est d'ordinaire aux chiens. On ne sait pas exactement de quoi finit par mourir Niki, on ne saura pas davantage pourquoi l'ingénieur Ancsa, son maître, est arrêté, on ignorera également pourquoi il est finalement libéré, le même jour où l'animal s'en va crever sous l'armoire. Peut-être parce que sa “mission” est terminée, qui consistait à donner sans calcul son amour et son appétit de vie à Mme Ancsa, demeurée seule après l'arrestation et la disparition de son mari, et dont tout le monde se détourne prudemment, à l'exception de Jegyes-Molnar, géant placide, aussi peu bavard qu'un chien et qui a la particularité de savoir faire bouger ses oreilles…
Tibor Déry avait lui-même une chienne qui s'appelait Niki. Il apprendra sa mort en 1958, alors qu'il se trouvait en prison depuis les événements de 1956.
samedi 14 janvier 2012
Le vieux réac aggrave son cas et met en danger son triple A
La réception du Grand Condé à Versailles, par Gérôme. |
Le numéro daté de janvier-février de la Nouvelle Revue d'Histoire propose un dossier intitulé “Les intellectuels et la gauche dans la collaboration” : on sent tout de suite les remugles nauséabonds et sulfurisés à donf dont mes nazis naseaux palpitent déjà. Le drame de cette revue – mais elle n'est pas la seule à provoquer ce type de dommages collatéraux – est qu'elle donne furieusement envie, à chaque livraison nouvelle, de commander quelques-uns des livres qui y sont évoqués. Parfois je m'astreins à résister, à seule fin de préserver la paix financière de mon ménage et de conserver mon AAA aux yeux toujours soupçonneux de l'Irremplaçable – mais pas cette fois-ci (ni la fois précédente, du reste). Trois commandes, donc :
– Maurras. La Destinée et l'œuvre, de Pierre Boutang
– Histoire de la Collaboration, de Dominique Venner
– Condé, le héros fourvoyé, de Simone Bertière
Le dernier de ces trois livres n'est là, le lecteur sagace l'aura déjà deviné, que pour tenter piteusement de faire croire que mes préoccupations historiques ne seraient pas exclusivement gestapistes – ce qui bien entendu ne trompera personne. Bref, tout cela va encore me coûter un bras (tendu à l'oblique, comme il se doit) – et encore ai-je résisté à la biographie de Christine de Pizan, qui ne demandait elle aussi qu'à être achetée. D'ailleurs, maintenant que j'y pense sérieusement…
vendredi 13 janvier 2012
Foi et philosophies : guide pour un discernement chrétien (titre repoussoir…)
André Léonard est archevêque de Malines-Bruxelles, ce qui est loin d'être le cas de tout le monde. Comme il est aussi théologien et agrégé de philosophie, il écrit des livres, lesquels gagneraient à être lus. Je recommande notamment celui qui s'occupe d'apologétique et a pour titre Les Raisons de croire ; la dernière partie, notamment, qui traite pour l'essentiel du péché originel, est absolument éblouissante : si vous ne voyez pas le rapport entre la chute d'Adam hors du paradis et le big bang des astrophysiciens, c'est une lecture pour vous.
On enchaînera – à moins qu'on ne choisisse de le lire avant – avec un autre livre de ce monseigneur-là, Foi et philosophies, explicitement sous-titré Guide pour un discernement chrétien. L'auteur s'y propose de dégager les grands thèmes de la philosophie moderne et contemporaine, et d'examiner leur incidence sur la manière dont la foi se comprend elle-même. La confrontation entre la réflexion philosophique et la foi chrétienne consiste alors, essentiellement, à montrer quel genre de théologie est induit par un style déterminé de pensée philosophique. Voici un extrait de ce dernier ouvrage :
« La version contemporaine de la gnose la plus largement répandue aujourd'hui est l'idéologie, c'est-à-dire une doctrine dont la visée est sociale ou politique, mais s'adosse à une large vision du monde présentée comme étant garantie par la science et méritant, en raison de son infaillibilité quasi magique, une adhésion absolue de nature presque religieuse. C'est ainsi que beaucoup de doctrines qui nous promettent de “changer la vie” s'appuient sur des idéologies tapageuses qui sont autant de pseudo-sciences : l'idéologie communiste, l'idéologie psychanalytique (le freudisme vulgaire), l'idéologie structuraliste, etc. Le gnosticisme chrétien contemporain consistera donc à abandonner le magistère authentique de l'Église comme critère de la vérité chrétienne pour chercher le lieu d'interprétation de celle-ci dans l'une ou l'autre de ces idéologies. C'est le cas de tous les chrétiens qui pratiquent ce que M.-J. Le Guillou appelle “l'hétéro-interprétation” de la foi chrétienne, c'est-à-dire qui interprètent la Révélation non plus selon la règle ecclésiale de la foi chrétienne elle-même, mais selon les exigences d'une mentalité culturelle étrangère au christianisme orthodoxe : c'est ainsi, par exemple, qu'ils interpréteront l'Évangile “à la lumière” d'un marxisme, d'un nietzschéanisme ou d'un freudisme de poche. Au lieu de baptiser ou de transsubstantier à l'intérieur de la foi chrétienne la part de vérité que contiennent ces idéologies ou même, dans le meilleur des cas, ces philosophies, ils dissolvent plutôt la vérité de l'Église, dans un système intellectuel imperméable au mystère du Père se révélant en Jésus-Christ. Le nom de Jésus “venu dans la chair” (1 Jn 4,2) n'est plus alors qu'un prétexte à une vision du monde qui se passerait tout aussi bien de lui. Le conflit entre la foi chrétienne et la culture humaine est de la sorte résolu, mais c'est par la résorption du christianisme authentique dans un système éthique, psychologique, philosophique ou politique où, sans être répudié explicitement, il est cependant aliéné. »
André Léonard, Foi et philosophies, éditions Lessius, p. 20.
(Et maintenant je les attends, les 130 commentaires, je les attends…)
jeudi 12 janvier 2012
Moi aussi je peux parler du quotient familial, si on insiste
C'est curieux cette impression que l'on a, lisant les blogs de gauche, et surtout depuis deux ou trois jours, en raison de cette affaire hautement excitante pour l'esprit et à forte teneur spirituelle, je veux parler du quotient familial : celle que, pour eux, tout l'argent qui circule dans ce pays va directement dans le gigantesque pot de l'État, à qui il appartient de droit, et que, ensuite, seulement ensuite, celui-ci décide dans sa grande bonté qui aura droit d'en avoir un peu, beaucoup, un peu plus que le voisin, un peu moins, etc. C'est très divertissant à observer, comme pathologie.
Sinon, il y a un argument que je n'ai encore lu nulle part, qui milite pourtant de manière incontestable, me semble-t-il, pour le maintien de ce fameux quotient – et c'est précisément celui que les camarades étatistes et redistributeurs utilisent en faveur de sa suppression : les mesures préconisées par François Hollande vont désavantager les familles aisées ayant de nombreux enfants et profiter aux familles pauvres ayant également de nombreux enfants.
Or, qui obtient généralement une progéniture intelligente, bien élevée, lavée sous les bras, réussissant dans ses études, menant des carrières qui seraient lucratives pour elle si on abrogeait le socialisme, et donc susceptible de payer vos sacro-saintes retraites ? Les riches. Et qui infeste la société de petits drogués braillards, stupides, violents, RMIstes par vocation, détrousseurs de vieilles dames par nature, dès le départ aigris par l'état de semi-clodo qui sera de toute façon le leur ? Les pauvres. Lesquels, parfois, ne parlent même pas la langue et sont d'un blanc douteux, je le note au passage.
Donc, non seulement il ne saurait être question de toucher au quotient familial tel qu'il est, mais il conviendrait au contraire d'accentuer encore le favoritisme qu'il engendre. Et, dans ce même élan de réalisme que je préconise, on pourrait commencer à songer à la suppression pure et simple des allocations familiales, ce qui agirait très certainement comme une sorte d'hystérectomie mentale sur ces empafées de smicardes qui se font faire à la chaîne des enfants en louchant – un œil sur la lézarde du plafond, l'autre sur le compteur de la pompe à phynances.
dimanche 8 janvier 2012
L'air d'un poussin cherchant son omelette
D'abord on se dit : « Tiens, ça serait peut-être bien de faire un nouveau billet… »
Et aussitôt on se répond : « Pour quoi dire ? Et à qui ? »
Alors on écoute le silence pendant un moment assez long, puis on fait une nouvelle tentative : « Bon, on pourrait au moins gratter un peu de journal, non ? »
La réponse arrive tout aussi vite, mais sur un ton légèrement impatient : « Pourquoi ? T'as quelque chose à raconter ? Tu te sens en veine de brillance ? »
On s'avoue que non, en effet, par particulièrement. D'un autre côté, poussé par cet automatisme qu'ont en commun les presque vieillards et les débiles mentaux, puisque on est venu jusqu'à cet écran et ce clavier, on suggère timidement que, peut-être, tout de même…
La voix qu'on ose à peine qualifier d'intérieure se fait sarcasmeuse ; elle crache, comme un brin de tabac qu'on expulse de l'entre-dents : « Eh bien, vas-y, alors ! dégoupille ! »
On tire sur le petit anneau de la grenade, mais c'est l'index qui se détache de la main – et rien ne se passe, en tout cas de l'ordre de l'explosion.
« J'ai l'impression que l'opus major est remis à une date ultérieure ! », rocaille la voix qui, à présent, s'échappe obliquement par les naseaux tels deux jets de fumée tiède.
On sait bien ce qu'elle grille d'envie de dire, on attend le retour de flamme. Mais elle est trop sûre de son coup pour donner dans le panneau aussi vite : ce ne sont pas les cartouches qui lui manquent, elle nous tient à la gorge.
Finalement elle choisit un angle de tir imprévu : « Allez, redresse-toi, vois les choses du bon côté ! Voilà presque quarante-huit heures que tu résistes, tu as fait le plus dur. Crois-en ma vieille expérience : dans six petits mois on en rira ensemble… »
Et l'ordinateur se met en veille, lui aussi, sans que que l'on ait touché à rien.
samedi 7 janvier 2012
Une fois de plus, y a que les assistés sociaux qui s'en sortent la tête haute…
D'après François de-quand-il-était-gros Hollande, quand on gagne plus de quatre mille euros par mois, on est un salaud de nabab qui se shoote à la sueur populaire sans en foutre une rame soi-même.
Désormais, d'après Jean-François Copé, si on recrute des gens à moins de cinq mille euros mensuels, on ne ramasse que des minables, des va-de-la-gueule, des bons-à-nib.
Je sens que retrouver une certaine estime de soi ne va pas être facile.
jeudi 5 janvier 2012
Mon chien Stupide (pardon, Balbec…)
J'ai acheté ce roman de John Fante uniquement pour le plaisir que m'avait donné son titre. Le recevant, je me suis aperçu qu'il ne correspondait en rien à l'original, qui est West of Rome. Mais je persiste à trouver Mon chien Stupide bien meilleur. Et puis, ce gros cador japonais qui continue de dormir dehors lorsqu'il pleut à boire debout me rappelle un peu Balbec. Sans parler du narrateur, un écrivain raté de 55 ans assez porté sur le chablis… En voici un petit extrait, just for fun :
« Dans la cour, j'ai entendu le claquement mat d'un ballon de basket. C'était Jamie qui défoulait sa colère en lançant le ballon dans l'anneau fixé au mur du garage. Il était mon meilleur gosse. Il ne fumait pas de came, ne buvait pas de gnôle, ne couchait pas avec des Noires, il ne voulait pas devenir acteur. Un père pouvait-il demander davantage ? Ce fils avait quelque chose de sain et de rafraîchissant. »
John Fante, Mon chien Stupide, 10/18, p. 38.
Et puis, tiens, comme il serait idiot de ne pas laisser entrer en scène la bestiole éponyme, en voici un second, d'extrait, situé deux pages plus loin, lorsque le père et le fils accompagnent le chien jusqu'à la plage dans l'espoir de l'y perdre. Juste avant ce passage, il vient de se friter avec les deux boxers d'une voisine, et a vainement tenté de sodomiser le mâle :
« Nous nous sommes penchés au-dessus de Stupide qui léchait ses pattes et se nettoyait après la bagarre. Une poignée de fourrure manquait sous son poitrail, mais il n'était pas blessé. Je lui ai asséné une tape admirative sur le ventre.
« Ce gaillard sait se battre, j'ai dit.
– Tu crois qu'il aurait fait le poids contre Rocco ?
– Je n'irais pas jusque-là, j'ai dit. Mais il a mis deux boxers en déroute. Il promet.
– C'est un pédé, Papa.
– César aussi était pédé. Et Michel-Ange.
– Dommage qu'on ne puisse pas le garder.
– Ta mère en ferait une jaunisse. »
Il y a encore bien d'autres passages d'une belle cocasserie, mais je ne vais pas tout vous recopier non plus. Lisez-le.
mercredi 4 janvier 2012
D'après mon expérience récente…
Les jeunes Japonaises sont toutes petites, toutes menues, mais elles mangent comme trois déménageurs européens – surtout au petit-déjeuner. Et, souvent, elles s'appellent Chihiro.
lundi 2 janvier 2012
dimanche 1 janvier 2012
Les réveillons les plus courts sont les meilleurs – mais faudrait pas que ça devienne une habitude
– Menu de réveillon : boudin blanc (mais de Rethel) et pommes boulangères.
– Boisson de réveillon : flotte municipale, délicatement chambrée.
– Durée du réveillon : neuf minutes, sans compter le débarras de la table.
– Suite du réveillon : Fixation oculaire prolongée sur l'écran de télévision.
– Aspect positif du réveillon : Aucune gueule de bois à déplorer cette année.
On va quand même avoir du mal à faire mieux en 2012…
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