Dans son billet du jour, l'excellent Jacques Étienne s'interroge sur les possibilités d'une sécession, d'un partage du territoire national entre les diverses et irréconciliables factions politiques qui s'y étripent à l'année longue. Je trouve son idée pleine de sagesse mais curieusement timorée. Il écrit :
« Je suggérerais que la Réaquie se voit attribuer le quart
Nord-Ouest de la France (ne serait-ce
que parce que je n’ai pas envie de déménager et que la chaleur m’ennuie), que
la Centrie en occupe logiquement un centre qui séparerait la Socialdémocratie
de la Gauchie afin d’éviter que leurs peuples ne s’entrétripent trop
fréquemment (la Gauchie compensant sa faiblesse numérique notoire par la
violence rabique de ses haines). Bien entendu, cette partition territoriale impliquerait
d’importants déplacements de populations. Mais que ne ferait-on pas pour jouir
de la paix civile ? »
Un quart nord-ouest, c'est tout ? Et on abandonnerait l'Alsace à je ne sais quelle clique de soc' dem' incapables ? Pas question, il faut voir plus grand, respirer plus large. Je lui ai répondu ceci :
« Je proposerais plutôt de couper la France en trois, façon post-Charlemagne, mais en version horizontale.
– La Réaquie occuperait un gros tiers nord de la France (en prenant soin d'englober Chartres…).
– La Gauchie (et les allogènes) seraient expédiés dans un gros tiers sud.
– Entre les deux, on créerait une sorte de Lotharingie centriste, qui irait d'Orléans (non compris) aux premiers contreforts du Massif Central.
Et, pour le fun, on rétablirait des ausweis pour passer d'une zone à l'autre.
Au bout de quinze ou vingt ans, les gauchistes "assistés" des immigrés auraient totalement ruiné leur pays. Ils imploreraient l'aide de l'opulente Réaquie, et nous serions alors à même de leur dicter nos draconiennes conditions. »
– La Réaquie occuperait un gros tiers nord de la France (en prenant soin d'englober Chartres…).
– La Gauchie (et les allogènes) seraient expédiés dans un gros tiers sud.
– Entre les deux, on créerait une sorte de Lotharingie centriste, qui irait d'Orléans (non compris) aux premiers contreforts du Massif Central.
Et, pour le fun, on rétablirait des ausweis pour passer d'une zone à l'autre.
Au bout de quinze ou vingt ans, les gauchistes "assistés" des immigrés auraient totalement ruiné leur pays. Ils imploreraient l'aide de l'opulente Réaquie, et nous serions alors à même de leur dicter nos draconiennes conditions. »
J'ai oublié de préciser que nous pourrions laisser à ces aimables mais incolores centristes Lyon comme capitale, ainsi que la Charente-Maritime pour qu'ils puissent manger du poisson frais. Aux progressistes de toutes obédiences, ainsi qu'à leurs amis divers, on laisserait tous les territoires situés au sud de cette ligne. M. Étienne m'a répondu par une objection :
« Je souscris à votre proposition
territoriale quoique j’émette quelques réticences au sujet de votre
dernier paragraphe : D'abord il est très probable qu'après avoir réglé
leurs comptes de manière démocratique, peu d'habitants restent en
Gauchie; ensuite, même sous des conditions drastiques, je pense qu'il
faudrait leur refuser tout accès en Réaquie car, à l'instar de bien de
nouveaux arrivants en France qui supplient qu'on les accueille, je
crains qu'une fois acceptés ils ne se conduisent très mal et
recommencent à semer le trouble. »
Ce qui m'a automatiquement amené à préciser ma propre position sur cette grave question :
« Ah mais, il s'agirait moins de
les laisser venir en Réaquie que d'opérer une mise sous tutelle de leur
territoire dévasté ! On les mettrait à la culture des oliviers et des
orangers, on les dresserait à bien accueillir les riches touristes
capitalistes, etc., et on recueillerait les dividendes de leur travail.
Pour les empêcher de nous ré-envahir, on maintiendrait la fiction d'un
État indépendant. »
À l'heure où je vous cause, nous en sommes là – toutes les suggestions sont évidemment les bienvenues.