Parvenu au terme de sa cinquième et dernière saison, je puis le proclamer officiellement : Le Bureau des légendes
est une excellente série française. Et Dieu sait que je n'aurais jamais
pensé pouvoir un jour lier ensemble ces deux adjectifs-là. Si l'on veut
absolument chipoter, on pourra ajouter que les saisons quatre et cinq sont
plutôt moins réussies que les trois premières, malgré l'arrivée de ce
remarquable comédien qu'est Matthieu Amalric (photo). Mais enfin, on reste à niveau plus qu'honorable.
Il y a pourtant un
point noir ; un gros, un énorme point noir. Je veux parler du presque
incessant martèlement électronique que, par un abus de langage
incompréhensible, on continue d'appeler “musique”. Cela relève,
notamment dans les deux dernières saisons, de la torture auditive, de
l'abrutissement mental. Les individus produisant les sons d'une morne et
insigne laideur que l'on inflige au malheureux téléspectateur, s'il n'a
pas la chance d'être en situation de non-entendance, devraient relever
du tribunal pénal de La Haye, voire d'un insondable et perpétuel
Guantanamo.
L'auteur de cette immonde tympanisation contrainte est
un certain Robin Coudert, dit Rob (car ces gens-là n'ont honte de rien
et signent leurs vils méfaits en se rengorgeant). Je me prononcerais
volontiers, dans le cas de ce triste et bruyant sire, pour une pendaison
par les gonades jusqu'à l'arrachement terminal.
En attendant
l'exécution de ce juste châtiment, je vais toujours maudire sa
descendance jusqu'à la septième génération. Car il est juste et bon que
les crimes des pères retombent sur la tête de leurs rejetons.
Tout
cela étant dit – et ça m'a fait un bien fou ! –, ne manquez pas la
série si jamais elle repasse à portée de vos yeux. Série qui relève presque du miracle, dans la mesure où les femmes n'y sont pas plus féministes ni gouines que ma voisine et ma boulangère, que les personnages masculins ne sont pas pédés non plus ; en tout cas, s'ils le sont, ils ne viennent pas à l'avant-scène nous concasser les burettes avec leur amusante particularité sexuelle, préférant se concentrer sur leur boulot – qui n'est pas facile tous les jours, croyez m'en – que de venir chouiner parce qu'on les discrimine.
Dans le même esprit, et maintenant que j'y pense, on ne croise qu'une seule “racisée”, qui a en outre le mauvais goût de ne jamais se plaindre de l'être, racisée : elle doit être de droite, je ne vois pas autre chose. Du reste, personne, dans l'équipe de ce bureau des légendes, ne semble s'être avisé qu'elle était noire (en plus d'être grosse) : personne pour la stigmatiser, c'en est presque inquiétant.
Quant aux mahométans que l'on croise çà et là, et l'on en croise beaucoup, on ne peut pas dire que les scénaristes nous dorent trop la pilule à leur sujet. Pour ce qui est de la tolérance, de la paix et de l'amour, ils peuvent aller renfiler burnous et gandouras. Il est vrai que, quand on travaille à la DGSE, on s'intéresse forcément plus aux terroristes qu'aux vendeurs de kebabs, même si l'un n'est pas toujours exclusif de l'autre.
Mon conseil final :
choisissez la version avec sous-titres et mettez le son au minimum.
Sinon, Rob risque de vous niquer les esgourdes.