Et voilà que je me laisse de nouveau entraîner à polémiquer sur le blog collectif “Ruminances”, au moins avec les deux femmes qui en font partie, Clomani et La Pecnaude, et qui sont, à l'exception du pseudonommé Babelouest, largement plus sectaires que leurs compagnons de chaîne. Tout est parti d'un billet dans lequel Clomani relatait une journée idyllique passée par elle en Afrique du Sud, au milieu de noirs pauvres et fraternels, tous unis dans la communion multiculturelle bon enfant, par le truchement d'une bande de joueurs de tam-tam, touchant du doigt l'avenir radieux de l'humanité, etc. Tout cela devant être opposé à quelques journées précédentes passées, dans cette même Afrique du Sud, entourée de méchants blancs pisse-vinaigre et ne pensant qu'à l'argent. Bref : du pur Céleste, comme je me suis laissé allé à le faire ironiquement remarquer en commentaire. Là-dessus, je suis illico redevenu le monstre nazi que je n'ai probablement jamais cessé d'être, et les deux gardiennes du temple moral me sont tombées dessus. Car, bien entendu, La Pecnaude n'a pas manqué de voler au secours de sa petite camarade.
Elle est étonnante, du reste, cette Pecnaude. Je sais qu'elle lit mon blog de temps à autre et, lorsqu'il lui arrive de se risquer à un commentaire, celui-ci est tout sucre et tout miel, très “Prudence-petits-pas”. Mais, dans le même temps, si elle trouve un prétexte pour m'exploser la tête à coups de batte de base-ball sur “Ruminances”, elle ne s'en prive jamais. Bref...
Voici donc le dernier commentaire posté par Clomani,
sur le billet en question, et où il est en principe question de moi :
moi je fréquente des noirs et je pense que, du coup, ça vous agace… vous êtes en négatif ce qu’il m’arrive d’être en positif, sauf que vous c’est cinéma “noir” permanent. Sans métissage, vous seriez, nous serions complètement et profondément débiles. Et je ne larmoye pas du tout sur l’Afrique… je trouve que les habitants des pays de ce continent que j’ai visités devraient nous servir d’exemple… le confort, la modernité, les progrès ont fait dee nous des exploiteurs et des pseudo savants qui ne jugent qu’à travers leurs propres références. Si vous alliez faire un petit tour chez ceux qui vous font si peur que vous n’en voulez pas dans le pays (dont je vous rappelle les métissages passés dans les ex colonies… avant, nous n’étions que marchands d’esclaves, on les “entreposait” on ne fricottait pas avec, contrairement aux Portugais, plus tard. Quant aux métissages d’avant, Rémi a fort bien répondu. Côté Mexicain, les civilisations qui avaient dominé en écrasant ont sombré mais il n’empêcheque les échanges entre les différents peuples n’ont jamais cessé. En Extrême-Orient aussi, ça y allait, au niveau déplacements et métissages… Géographiquement parlant, il y a peu de gens qui sont restés effrayés longtemps par “l’autre”… l’attirance sexuelle a fonctionné… le mâle dominant a laissé des traces partout où il est passé et le mâle voyageait beaucoup. Physiologiquement, les mélanges auront permis à la race humaine de ne pas sombrer dans la dégénérescence… Et pour en revenir sur vos affirmations “seuls les bazanés sont des voyous”… je vous invite à jeter un coup d’oeil sur les membres du gouvernement qui sont au pouvoir actuellement en France et tous les décideurs de ces grandes entreprises françaises : tous blancs mais vraiment gangsters de chez les gangsters… Evidemment, ils ne brûlent pas de voitures, mais ils poussent les travailleurs au suicide, au chomage, et les élus s’empressent de les reléguer aux pourtours des villes, pour ne pas “faire sale”… vous devriez venir vivre en Suisse, M’sieur Goux, le matin, les camions ramassent les pauvres sur les trottoirs de la vieille ville et de la Genève chique pour aller les jeter tels des détritus dans le “pourtour”… Mais, du côté de l’ONU et de la Croix Rouge, les étrangers foisonnent, pétés de thunes alors là où y’a de l’argent, l’étranger ne gène pas… la racaille, elle est avant tout chez les pauvres. Pourtant, certains étrangers très riches se comportent très mal avec des citoyens, français et frontaliers… Il y a même l’Emir du Qatar qui vit non loin… il n’a jamais payé ses impôts locaux… pourtant ses propriétés sont immenses. On lui a fait une route goudronnée (demandée par Chirac)… Il y a une dizaine dd’années, ses salariés, Français et Haut-Savoyards se sont aperçus qu’ils n’étaient pas déclarés à la Sécurité Sociale, et qu’ils n’étaient jamais augmentés.. Bon, là je suis d’accord avec vous, M’sieur Goux, ces etrangers qui viennent piquer le pain des Français sont de fort mauvais exemples pour les Français qui les “su bissent”. physiologiquement parlant, le métissage a permis justement de renouveler les races génétiquement…
Le nombre de contre-vérités, de fantasmes purs et simples empilés dans ces quelques lignes est absolument atterrant. Cette femme, qui n'est pourtant pas une volaille de l'année, a la même vision de monde que l'on a généralement entre 15 et 17 ans, à la rigueur 20 si l'on n'est pas trop frétillant du neurone. Et elle profère ses mensonges (dont le côté mensonger est très facilement vérifiable) avec une assurance et une simplicité qui font son discours ressortir à la psychiatrie (mais sans enfermement tout de même...). Elle est un parfait exemple, et elle est malheureusement loin d'être seule dans ce cas, de ce que j'appelle la démence idéologique. La réalité est congédiée d'un revers de main, et tout l'espace est occupé par l'affirmation de principes préalables, détachés de tout, pures idées flottant au-dessus des têtes. Sans parler de la traditionnelle haine de soi qui est commune à nombre d'Européens blancs et de gauche, ces gens tellement en manque d'une religion qu'ils passent leur temps, depuis un siècle, à se bricoler des figures christiques de remplacement. Ce fut le prolétaire, puis le révolutionnaire exotique, c'est en ce moment l'Africain immigré – si possible clandestin (Sans papiers, en français post-moderne) : cerise sur la couronne d'épines. Évidemment, ces vieilles bourgeoises nanties (comparativement nanties, s'entend) ne s'intéressent nullement aux clandestins en tant que tels, pas plus que leurs mères et grands-mères ne se souciaient celles-ci des prolos et celles-là du soldadito boliviano. La seule chose qui compte réellement, c'est de se bricoler un petit autel, d'y installer l'icône du jour, afin de pouvoir se livrer à la génuflexion rédemptrice.
Du coup, celui qui refuse de s'agenouiller, et même qui dessine une moustache au charbon sous le nez du nouveau Christ en vogue, celui-là doit être chargé de tous les péchés les plus noirs, les crimes les plus abominables : pour cela, l'estampille “raciste” remplit très bien l'office qu'on lui a assigné. Et c'est ainsi que, dans le commentaire de Mme Clomani, je serais “agacé” parce qu'elle fréquenterait des noirs – ce dont je me fous absolument, on s'en doute. C'est logique (dans sa cervelle à elle...) puisque, deux lignes plus bas, j'apprends que ces mêmes noirs me font “si peur”. Et encore un peu plus loin je découvre avec surprise que j'aurais affirmé : « Seuls les bazanés sont des voyous. » Bien sûr, ça me ressemble tout à fait, ce type de raisonnement qui résonne. Notamment d'écrire basané avec un z, d'ailleurs. De même que, lorsque je passe une soirée à la Comète, je me recroqueville en tremblant à un bout du zinc si d'aventure j'aperçois Tonnégrande à l'autre extrémité : mon côté blackophobe irrépressible, je suppose.
Tout cela est risible, absurde, on barbote dans le non-sens, dans la contre-vérité historique, dans le déni scientifique, mais nos vierges folles n'en ont rien à faire : seule compte la réaffirmation de la foi qu'elles affichent en leur christ innombrable. Elles trépignent devant leur miroir, elles se veulent pures absolument. Et, bien entendu, chacun comprend que ce sont elles qui ont peur de ces étrangers qui les fascinent. Sinon, pourquoi joindraient-elles les mains à chaque fois qu'ils élèvent la voix et montrent les dents ?
On plaisante, on rigole... Mais enfin, remontez dans ce billet et relisez la partie en italique : vous ne rirez plus tant que ça. Nous sommes par nature des esclavagistes, nous n'avons fait à peu près que cela depuis deux mille ans. Ah ! non : nous sommes aussi des pseudo-savants. Je suppose que, dans le cerveau de Mme Clomani, cela signifie que nous avons inventé une pseudo-médecine (à laquelle se soumettent les gentils dirigeants africains au moindre bobo), une pseudo-philosophie, etc., et que nous avons, nous et nous seuls, pseudo-aboli l'esclavage, précisément. Et Jean-Sébastien Bach ou Arnold Schönberg doivent eux-mêmes être de pseudo-musiciens, incapables d'utiliser le Koral et le balafon. Du reste, le SIDA n'est-il pas une pseudo-maladie inventée par les vilains blancs, si l'on se réfère aux plus hautes autorités d'Afrique du Sud ?
J'ai l'air de plaisanter, comme ça, mais ces vieilles dames bien nourries me dépriment profondément, en fait. Je vais reprendre une bière, tiens.