Je ne voudrais pas faire mon Renaud Camus, mais enfin j'ai tout de même eu un léger sursaut en recevant, il y a une couple d'heures, le mail suivant :
Bonjour Didier,
Je suis journaliste pour France 2 et je prépare un reportage sur les grands-parents qui prévoient de garder leurs petits-enfants pendant les vacances de Pâques.
Je suis tombée sur un article de votre site internet : http://didiergouxbis.blogspot.fr/2012/04/les-grands-parents-chicoufs-cest-nous.html
Apparemment vous êtes concerné ? :)
A votre dispo pour en parler par téléphone !
Mes coordonnées : 06 ** ** ** **.
A très vite !
Leslie
Voilà donc comment s'expriment désormais les jeunes gens (car j'imagine assez mal une Leslie française et sexagénaire) qui font carrière dans la presse, ou au moins y prétendent. Je n'ai rien contre cette Leslie-de-France 2, mais je trouve un peu fort de café (ou Fort-de-France si elle est lyonnaise…) que, sous prétexte de n'avoir pas de nom de famille, elle décide d'emblée de me priver du mien : je suppose qu'il s'agissait, dans l'esprit de cette personne, de créer un climat super cool entre elle et moi – c'est manqué.
Mais, évidemment, la suite est encore plus savoureuse, puisque notre intrépide reporter a décidé, ayant besoin de mon éventuel témoignage, que c'était un honneur qu'elle me faisait et que, donc, c'était bien le moins que je l'appelasse et non l'inverse ; elle se contenterait, elle, de rester à ma dispo, ce qui est déjà, j'en conviens, fort aimable de sa part. Mais dispo pas trop longtemps tout de même (J'ai autre chose à faire, moi, merde, fait chier, quoi !), comme semble le souligner la sommation finale “à très vite”, assortie de son point d'exclamation, qui en augmente encore l'urgence.
J'espère malgré tout que la charmante Leslie sait ce que patience veut dire, si vraiment elle attend mon appel – lol.