Le petit livre que j'ai sous les yeux, et dont j'ai commencé la lecture il y a un peu plus d'une heure, s'intitule Islam et judéo-christianisme ; il est dû à la plume de Jacques Ellul, dont il constitue en quelque sorte le testament spirituel, ainsi que le souligne dans sa préface Alain Besançon, puisque le texte principal en fut retrouvé dans ses papiers après sa mort, survenue en 1994.
Cet essai d'une cinquantaine de pages a donné son titre à ce billet. Et voici les dernières lignes de son introduction, seule partie déjà lue – Ellul vient d'y parler de l'attirance, proche de la fascination, qu'exerce de nos jours l'islam sur les intellectuels occidentaux, et plus spécifiquement sur les chrétiens :
« (...) Donc, islam, christianisme, religion pour religion. Sans doute ces chrétiens ne sont pas prêts à renier Jésus-Christ, loin de moi ce soupçon ! Mais hormis cela (et il y a eu déjà tant d'autres interprétations de la spécificité du christianisme), ne peut-on trouver un terrain d'entente ? De dialogue au moins ? On a commencé par là, et il faut bien dire que ce fut assez réussi. Il suffit d'estomper certaines particularités, et de ne pas regarder en face le jugement (qui n'a pas changé) des musulmans sur les chrétiens et les juifs. Puis, voici peu d'années on a entrepris (du côté chrétien) de chercher les éléments d'une parenté. Et ce fut finalement assez facile. D'abord, indiscutable, ce sont des religions monothéistes. Ensuite, ce sont des religions du “Livre” : un livre saint de chaque côté, quelle aubaine, quelle base commune ! Enfin, on s'est rappelé que les Arabes descendent d'Ismaël, et par conséquent que nous sommes tous descendants d'Abraham.
« Si j'ai décidé la rédaction de ce petit opuscule, c'est à cause du succès de ces trois arguments, qui attestent la parenté de l'islam et du christianisme. Je vais examiner ces trois principes, et j'espère montrer que c'est du vent, que ces mots ne recouvrent rien. »
Voilà le point où je me suis arrêté, le devoir m'appelant. Mais, déjà, une inquiétude terrible me point : l'auteur de ce mini brûlot ne serait-il pas méchamment islamophobe – donc raciste, ça va de soi –, pour prétendre ainsi semer je ne sais quelle zizanie entre nos frères mahométans et nous ? Je vous tiens au courant, lecture achevée.
Cet essai d'une cinquantaine de pages a donné son titre à ce billet. Et voici les dernières lignes de son introduction, seule partie déjà lue – Ellul vient d'y parler de l'attirance, proche de la fascination, qu'exerce de nos jours l'islam sur les intellectuels occidentaux, et plus spécifiquement sur les chrétiens :
« (...) Donc, islam, christianisme, religion pour religion. Sans doute ces chrétiens ne sont pas prêts à renier Jésus-Christ, loin de moi ce soupçon ! Mais hormis cela (et il y a eu déjà tant d'autres interprétations de la spécificité du christianisme), ne peut-on trouver un terrain d'entente ? De dialogue au moins ? On a commencé par là, et il faut bien dire que ce fut assez réussi. Il suffit d'estomper certaines particularités, et de ne pas regarder en face le jugement (qui n'a pas changé) des musulmans sur les chrétiens et les juifs. Puis, voici peu d'années on a entrepris (du côté chrétien) de chercher les éléments d'une parenté. Et ce fut finalement assez facile. D'abord, indiscutable, ce sont des religions monothéistes. Ensuite, ce sont des religions du “Livre” : un livre saint de chaque côté, quelle aubaine, quelle base commune ! Enfin, on s'est rappelé que les Arabes descendent d'Ismaël, et par conséquent que nous sommes tous descendants d'Abraham.
« Si j'ai décidé la rédaction de ce petit opuscule, c'est à cause du succès de ces trois arguments, qui attestent la parenté de l'islam et du christianisme. Je vais examiner ces trois principes, et j'espère montrer que c'est du vent, que ces mots ne recouvrent rien. »
Voilà le point où je me suis arrêté, le devoir m'appelant. Mais, déjà, une inquiétude terrible me point : l'auteur de ce mini brûlot ne serait-il pas méchamment islamophobe – donc raciste, ça va de soi –, pour prétendre ainsi semer je ne sais quelle zizanie entre nos frères mahométans et nous ? Je vous tiens au courant, lecture achevée.
Je doute que ce billet atteigne les 102 commentaires, allez une bise de bisounours à vous 2 (+ les chiens)
RépondreSupprimerIl m'a l'air quelque peu suspect en effet votre Ellul... Blague à part, j'avais un professeur d'anglais qui était son traducteur, un excellent professeur d'ailleurs.
RépondreSupprimerDans mes souvenirs estudiantins, les textes de Jacques Ellul étaient plutôt du genre solides et incontournables... même les courts!!! Geargies.
RépondreSupprimerJacques Ellul..
RépondreSupprimerC'est nul comme pseudo.
Après cher Didier il vous faudra lire "Un libéral nommé Jésus" (un tout tout petit livre aussi^^) de Charles Gave où l'on retrouve du Ellul "tout craché" dans le premier chapitre intitulé : "Tout commence par un coup de foudre".
RépondreSupprimer"Il n’y a pas de recettes pour être un bon chrétien, il n’y a qu’un ordre : Viens et suis-moi.
La religion chrétienne n’est en rien un ensemble de lois et de préceptes à suivre.
Ce n’est pas la Torah, encore moins le Coran.
C’est l’histoire d’une personne qui est venu sur terre et qui regarde chaque individu comme nul ne l'a fait avant lui et ne l'a fait depuis.
L’extraordinaire de cette histoire ? Deux mille ans après, ce regard n’a pas baissé d’intensité."
Ici, l'ouvrage de Gave : http://www.librairal.org/wiki/Charles_Gave:Un_lib%C3%A9ral_nomm%C3%A9_J%C3%A9sus
C'est dommage on ne pourra pas interroger notre maître à penser Hassan II.
RépondreSupprimer1.Je ne vois pas comment on pourrait contester une parenté entre les 3 religions, cette parenté est une évidence.
RépondreSupprimer2.L'affirmation d'une parenté ne préjuge en rien de la qualité de la relation.
Les juifs sont parents des chrétiens, et cela n'a pas empêché des siècles d'anti-judaïsme justifié par la religion chrétienne.
Les orthodoxes sont parents des catholiques, les protestants également...et pourtant. On se hait parfois plus dans sa propre famille.
3.Pour s'en tenir aux faits. Dans l'ensemble, les chrétiens se massacrent entre eux (première et deuxième guerre mondiale), et les musulmans également (les attentats des terroristes islamistes) font toujours plus de morts musulmans et de loin.
Bref, vous avez beau appeler à la rescousse un intellectuel, je ne vois toujours pas le commencement d'une réflexion personnelle.
Ellul vient d'y parler de l'attirance, proche de la fascination, qu'exerce de nos jours l'islam sur les intellectuels occidentaux, et plus spécifiquement sur les chrétiens
RépondreSupprimerDepuis la révolution la chrétienté chante mezzo soprano.
Ceux qui aspirent à la foi se tournent vers les barytons.
Odon Vallet, par exemple, est un mezzo soprano quand il relativise les attentats d'Egypte et affirme tranquillement que les musulmans en Europe font aussi face à une forme d'intégrisme chrétien ou laïque.
RépondreSupprimerCombien de mosquées en Europe ?
Combien d'églises en Arabie ?
Les chrétiens ne chantent plus: ils sont devenus aphones.
Et nous tous avec.
Trouver un terrain d'entente ???
RépondreSupprimerAh mais que non, alors !
Totalement impossible. parce que pour trouver un minimum de pouce carré de terrain d'entente encore faudrait-il qu'il y ait possibilité d'accointances
L'Islam ? Vous faut-il élludlé la question ? Whouarf, je sors !
RépondreSupprimer@tzatza
RépondreSupprimer1.Je ne vois pas comment on pourrait contester une parenté entre les 3 religions, cette parenté est une évidence.
Ah, bon ? Effectivement ce sont des religions. Et si judaïsme et christianisme ont un (bout de) livre en commun, l'islam ne fait que prétendre être apparenté aux autres... Pour mieux raconter des sornettes. Jésus, comme Marie, ont en arabe des noms différents dans le coran et dans les évangiles... Pour le coran, la trinité c'est "Dieu, Jésus, Marie"... Pas très proche du christianisme que l'on connait, non ?
3.Pour s'en tenir aux faits. Dans l'ensemble, les chrétiens se massacrent entre eux (première et deuxième guerre mondiale), et les musulmans également (les attentats des terroristes islamistes) font toujours plus de morts musulmans et de loin.
Sauf que la première guerre mondiale, tout comme la seconde, mets au prise des "chrétiens" (plus ou moins, hein, les nazis et le christianisme c'est comme... heu, les musulmans et l'andouille de vire), pour des raisons totalement déconnectées du christianisme... Alors que quand les musulmans se tapent dessus joyeusement (ce qu'il font de façon continue depuis qu'ils existent, quand ils ne tapent pas sur les chiens d'infidèles, et même en même temps) c'est pratiquement toujours au nom de l'islam.
En outre, il vaut mieux se revendiquer de la pensée d'un autre, surtout si elle est solide, que de développer une "réflexion personnelle" chancelante, et qui n'est le plus souvent "personnelle" qu'à hauteur de ce que l'on a tiré de l'air du temps.
Franz
Arff, j'aurais du me relire, c'est truffé de "photes d'auretograffe", mon commentaire... Désolé !
RépondreSupprimerFranz
On retrouve ce questionnement sur l'islam dans plusieurs ouvrages de J. Ellul. Dans "La subversion du christianisme" (1984) un long chapitre est consacré à 'L'influence de l'islam' sur le christianisme, influence que J. Ellul perçoit sur le plan politique, social et théologique. Ellul écrit en introduction à ce chapitre : "On a rarement souligné l'influence de l'Islam sur le christianisme, c'est-à-dire sur la déformation et la subversion que subit la révélation de Dieu en Jésus-Christ".
RépondreSupprimerQuelques années plus tard, en 1987, dans son "Ce que je crois", Ellul met en cause l'expression déjà banalisée des "trois monothéismes", soulignant 1) qu'il existe d'autres monothéismes et 2) que le christianisme, - absolument monothéiste - , est "trinitaire avant tout". Et Ellul conclut en affirmant que "le Dieu de l'islam n'a aucun point commun avec le Dieu de Jésus-Christ".
Ellul poursuit l'étude des points mentionnés ci-dessus dans l'ouvrage que vous êtes en train de lire de manière encore plus incisive.
Il est intéressant de voir que les thèmes des "trois monothéismes", des "religions du Livre", etc. ont été repris et approfondis par Rémi Brague dans son excellent ouvrage : "Du Dieu des Chrétiens, Et d'un ou deux autres".
Alors, "islamophobe" J. Ellul ? Non, tout simplement lucide et théologiquement bien documenté !
Geneviève
Oui, Ellul était un penseur précis, lucide, modéré mais extrêmement ferme. Je l'ai toujours trouvé d'une justesse incontournable.
RépondreSupprimerFidel : j'espère bien que non !
RépondreSupprimerPh. Lemoine : Très suspect. Heureusement pour lui qu'il est mort, sinon…
Geargies : je suis trop “neuf” dans cette lecture pour me permettre d'en juger. Mais il me semble que vous avez raison.
La Crevette : c'est noté ! Ainsi que Bat Ye'Or et un historien dont je viens de découvrir l'existence : Xavier Martin.
Tzatza : pour les réflexions personnelles, je comptais un peu sur vous…
Fredi Maque : Odon Vallet est un gentil petit collabo, de ce point de vue.
Corto : d'autant que l'entente me semble devoir être toujours à sens unique.
PRR : revenez, y a des raviolis !
Franz : merci d'avoir remis les choses d'aplomb à ma place : avec Tzatza je fatigue un peu…
Geneviève : la seule chose qui m'a gêné (je viens de le terminer) dans ce texte d'Ellul, c'est qu'il s'agit d'un brouillon, d'un premier jet. Et que, donc, l'écriture en est pour le moins "rugueuse". Mais enfin, on peut réussir à en faire abstraction.
Je viens de commencer l'introduction de son Ce que je crois.
Sophie K : c'est ce qu'il semble être en effet, après cette première lecture bien rapide.
Didier : effectivement, il y a un aspect un peu "brouillon" dans cet ouvrage, mais c'est aussi ce qui à mon sens en fait l'intérêt. On y a accès à un premier jet, non "retravaillé", qui permet d'avoir un accès plus "direct" à la pensée de l'auteur.
RépondreSupprimerPar son aspect "brut de décoffrage", ce petit livre m'a fait penser à celui d'un autre auteur, parfois très proche théologiquement - (bien que l'un fut protestant et l'autre catholique) - de J. Ellul : André Frossard. Le dernier livre de Frossard, édité à titre posthume en 1995, "L'Evangile inachevé" (tout un programme !), est un recensement de ses réflexions et propos enregistrés par Noël Bompois, - non "filtrés" par une relecture attentive comme le précise sa fille en avant-propos.
A. Frossard disait alors : "Toute "religion" retourne au paganisme, se sépare, se sclérose, s'idolâtre elle-même, sert moins Dieu qu'elle ne se sert de Dieu, tend au fanatisme, ou à la politique, ou au deux".
Il s'agissait là dans la pensée de Frossard d'une critique d'une certaine forme du christianisme "subverti" (dans la droite ligne de J. Ellul). A aucun moment il n'est fait mention de la religion musulmane. Mais je trouve que ce point de vue colle parfaitement à l'islam (isme ???), tel qu'il nous apparaît le plus souvent aujourd'hui.
Geneviève
Didier : Odon Vallet est un vrai "collabo" bisounours : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, "gai, gai, marions-nous" !
RépondreSupprimerGeneviève