Je me suis, hier soir, et même assez avant dans la nuit, confronté à une expérience extrême et pour moi inédite : écouter Jean-Luc Mélenchon. Je me suis donc branché sur TV5 Monde, qui retransmettait les paroles et des actes de France 2, sorte de Piste aux étoiles nouvelle manière, animée par le toujours si brillant et combatif David Pujadas. J'ai jeté l'éponge au milieu du numéro exécuté en duo par l'invité principal et Mme Saint-Cricq – parce qu'il ne faut point abuser de ce genre de friandises fourrées à la graisse de cheval.
Il est fascinant de constater à quel point Jean-Luc Mélenchon parvient à ne rien dire. Jamais. Pas une phrase qui ait le moindre sens. Pas la plus petite velléité d'un discours tant soit peu cohérent, derrière lequel on pourrait tenter de deviner l'ébauche d'une vision politique, ou à tout le moins d'un but à peu près cohérent. À la place, l'histrion se livre à une sorte de stand up assis, aussi satisfait de soi-même qu'un Marchais de haute époque, se contentant d'ironiser à contre-temps sur les questions balbutiées par le passe-plat de service public, sans bien entendu y répondre jamais, ni même faire mine de consentir à le faire. Pourquoi se gênerait-il, du reste ? On ne l'invite pas sur ce genre de plateaux pour savoir si, par hasard, il penserait quelque chose sur tel ou tel sujet, mais précisément pour cet eructuat nec parlatur qui ne doit rien aux cordes vocales, encore moins au cerveau, mais se tient tout entier dans l'arrière-gorge.
C'est un spectacle surprenant durant les vingt premières minutes, mais dont on se lasse plus tôt qu'on ne l'aurait cru : les charmes de l'expectoration à grumeaux continus s'éventent assez vite. On se fatigue surtout d'attendre le moment où l'un ou l'autre des clowns blancs qui se relaient face à cet Auguste tapera du poing sur la table en lui signifiant qu'il serait peut-être temps de répondre aux questions qu'on lui pose, plutôt que de pirouetter sur lui-même en prenant à témoin un public à la fois hébété et hilare, de toute façon captif. Mais, bien évidemment, cela ne se produit jamais ; et la non-parole borborygmale peut continuer de s'écouler.
A suivi le "duel" Mélenchon - Attali: Après les flatteries d'usage durant vingt bonnes minutes, Attali s'est levé en glissant un inattendu "vous allez transformer le pays en Corée du nord". Mélenchon en est resté bouche bée: bel exploit de la part d'Attali.
RépondreSupprimerPas eu le courage d'attendre Attali…
SupprimerA mon avis sa réponse fait écho à la sortie de Mélenchon, lorsqu'il avait qualifié des êtres aux qualités inestimables, de "12 salopards de la finance".
SupprimerAttali, ça n'a pas du lui plaire!
C'est ça la locorée mélanchoniènne
SupprimerDuga
Faut vraiment n'avoir que ça à foutre.
RépondreSupprimerAux environs de minuit, je suis rarement très occupé…
SupprimerN'empêche, les interventions de Mélenchon peuvent être une mine d'or pour un critique de théâtre.
RépondreSupprimerBon, c'est un peu trop souvent sur le mode du monologue, mais il y a quelques figures qui ne sont pas inintéressantes.
Pour moi, ce type est un mystère. Comment peut-il avec autant de vacuité embobiner autant de monde ?
RépondreSupprimerVous allez encore chagriner CSP (à moins que ça soit GDC, les gauchistes sont comme les Nègres, on a du mal à les distinguer).
RépondreSupprimerC'est mal de votre part.
Mouais... J'ai regardé aussi, et ce, jusqu'à l'arrivée du Vent du Nord, j'ai nommé Benoist Apparu, qui fait bien plus (enfin encore moins donc) en terme de vacuité, comme tous les blaireaux de droite d'ailleurs. Sinon, Mélenchon a dit des choses intéressantes, parfois, notamment sur la retraite. Il est d'ailleurs - je le note, connaissant très bien le sujet - l'un des seuls à ne pas dire absolument n'importe quoi sur le sujet. J'entends parler de "vacuité" de la part de gens qui ont voté pour Sarkozy - plus que de la vacuité, du "losisme" assumé, quasi-philosophique. Du déclamatoire fait politique. Quand je vous lis, j'ai envie de chanter l'Internationale. Cela dit, je trouve assez réjouissant que l'on ne dispose que d'un seul argument à opposer à Mélenchon : ce que vous dites, Monsieur, n'est pas crédible. Quand on voit le résultat des politiques très crédibles qu'on a menées ces dernières années. M'est avis que tous ces journalistes, hommes politiques de l'UMP et du PS, analystes à la mord-moi-le-zgegue feraient mieux de se la fermer : pour au moins une décennie.
RépondreSupprimerJ'étais déjà parti, au moment des retraites. Et si vous voulez chanter l'Internationale, je vous en prie allez-y : ça ne fera de tort à personne.
SupprimerDorham :
SupprimerPour quelqu'un qui connaît très bien le sujet et qui parle de quelqu'un qui, à l'en croire, ne dit pas n'importe quoi sur le sujet, vous êtes remarquablement discret sur le sujet. Des retraites.
C'est dommage, on a raté l'occasion d'apprendre quelque chose sur le sujet. On aurait même pu avoir la Solution du Problème -- qui semble échapper à tout le monde, en tous cas chez les étatistes.
C'est toujours comme ça, avec les Degauche. Ce sont des puits de science, mais ils sont d'une timidité de rosière.
Il arrive au moins à faire son show tout seul à la différence des deux clowns Copé et Fillon, les inusables Chevallier et Laspalès bis.
RépondreSupprimerJ'ai eu une toute autre vision que vous de cette émission.
RépondreSupprimerIl est vrai que je l'ai regardée plus longtemps que vous.
Mais il m'a paru, au contraire, que ses interlocuteurs lui posaient une question après l'autre, sans lui laisser le loisir de répondre à aucune.
La partie la plus intéressante était celle où il faisait face à Attali, pardon, à monsieur Attali.
Mélenchon et Attali ont annoncé à la France entière que la dette ne serait jamais remboursée, tout simplement parce que c'est impossible.
L'idée de Mélenchon c'est d'obliger le BCE à fonctionner comme une vraie banque centrale et non d'être au service d'un super euro et donc de l'Allemagne.
Attali était d'accord sauf qu'il pensait que ce serait impossible à obtenir en dehors de l'UE.
Et c'est là qu'il lui a lancé sa phrase sur la Corée du Nord, alors qu'il avait déjà quitté la table.
C'est actuellement le seul homme politique qui ose dire ce qu'il ferait s'il était au pouvoir.
Oser dire ce qu'on fera une fois au pouvoir, quand on sait bien qu'on ne sera jamais au pouvoir, voilà qui me semble d'un courage assez mesuré.
SupprimerOui enfin, s'il a marqué un ou deux points, la plupart du temps Mélenchon a braillé comme un naufragé.
RépondreSupprimerTechnique très au point de Mélenchon, qui n'est pas bête et connaît parfaitement l'irréalisme de son programme, de se lancer dans d'interminables digressions parfois drôles lorsqu'il sent que l'interlocuteur (surtout Attali) va aborder son point faible; et, pendant ce temps, le chrono tourne, puis le débat est fini.
RépondreSupprimerÉtrange de faire un billet sur une émission puis de dire dans les commentaires que l'on a pas vu les passages les plus intéressants (manque de courage, blabla) et aussi de vouloir se justifier ("je n'avais que ça à faire à minuit") comme si c'était honteux de regarder une émission politique avec un "gauchiste".
RépondreSupprimerRegardez-vous en face et ne cachez pas votre fascination / répulsion en prétextant que Mélenchon n'aborde jamais le fond parce qu'alors on pourrait vous faire le même reproche. Et allez-voir le programme du Front de Gauche sur le net si jamais vous arrivez à surmonter votre dégout.
Cordialement
Ecouter Mélenchon cela devient très vite ennuyeux. Pour ma part je me suis arrangé pour ne suivre que la conversation entre Attali et Mélenchon. J'ai le droit, monsieur Le passager ?
RépondreSupprimerMélenchon, c'est un reblochon au lait pasteurisé d'où son comportement colérique.
RépondreSupprimer"n'aborde jamais le fond parce qu'alors on pourrait vous faire le même reproche"
RépondreSupprimerAh! Ah! Mais bien sûr, Didier Goux est le représentant d'un parti politique...