L'absorption massive d'eau minérale, mon excellent Bergouze, a des effets néfastes sur le psychisme des blogueurs - en tout cas sur le mien. Le fait t'a peut-être échappé, mais il se trouve que je publie beaucoup moins de "vrais" billets, sur ce blog, depuis près de deux mois que je suis passé dans le camp des quasi abstinents. Oh ! bien sûr, j'entretiens l'illusion, à coups de citations d'auteurs estampillés, de photos de pouffes cinématographiques et autres palinodies euphoristiques. Mais de messages, point, ou peu.
Quand on y pense, l'alcool a des effets contradictoires amusants : d'un côté il te détruit scientifiquement les neurones à pleines brassées, de l'autre il lui tient à coeur de stimuler ceux qu'il veut bien te laisser à disposition. L'eau minérale, c'est autre chose : il lui importe tellement de te bichonner les connexions qu'elle préfère jouer la sécurité en enfermant l'ensemble du réseau au congélateur.
Risque : zéro. Créativité ? Même chose.
Bien entendu, il ne s'agit pas de se remettre à l'arsouille simplement pour la brève éruption scripturaire qui parfois s'ensuit : abreuver le tenancier à seule fin de nourrir la taule, franchement...
Alors ? Eh bien ! on mime. On gesticule, on pousse de brefs rugissements, pour faire croire qu'on est encore là. On va faire un peu le méchant chez de petites jeunes filles qu'on n'a jamais lues vraiment et qu'on ne lira pas davantage demain. On s'ébroue dans leurs bonbonnières, on lâche trois insanités mécaniques, on pisse dans les pots de fleurs, on s'essuie la queue dans les rideaux et on repart, sous leur oeil atone, parfois vaguement apitoyé.
Revient alors la tentation de tirer un trait sur tout ça. Seulement, comme on s'y est déjà essayé naguère, avec le piteux résultat que chacun sait, on hésite à s'offrir ce ridicule une seconde fois. Et on renâcle devant l'obstacle.
C'est que, vois-tu, inflexible silencieux, il n'est pas donné à n'importe qui de disparaître ; l'absence est une vertu élective qui choisit avec soin et parcimonie ceux qu'elle entend distinguer.
Quand on y pense, l'alcool a des effets contradictoires amusants : d'un côté il te détruit scientifiquement les neurones à pleines brassées, de l'autre il lui tient à coeur de stimuler ceux qu'il veut bien te laisser à disposition. L'eau minérale, c'est autre chose : il lui importe tellement de te bichonner les connexions qu'elle préfère jouer la sécurité en enfermant l'ensemble du réseau au congélateur.
Risque : zéro. Créativité ? Même chose.
Bien entendu, il ne s'agit pas de se remettre à l'arsouille simplement pour la brève éruption scripturaire qui parfois s'ensuit : abreuver le tenancier à seule fin de nourrir la taule, franchement...
Alors ? Eh bien ! on mime. On gesticule, on pousse de brefs rugissements, pour faire croire qu'on est encore là. On va faire un peu le méchant chez de petites jeunes filles qu'on n'a jamais lues vraiment et qu'on ne lira pas davantage demain. On s'ébroue dans leurs bonbonnières, on lâche trois insanités mécaniques, on pisse dans les pots de fleurs, on s'essuie la queue dans les rideaux et on repart, sous leur oeil atone, parfois vaguement apitoyé.
Revient alors la tentation de tirer un trait sur tout ça. Seulement, comme on s'y est déjà essayé naguère, avec le piteux résultat que chacun sait, on hésite à s'offrir ce ridicule une seconde fois. Et on renâcle devant l'obstacle.
C'est que, vois-tu, inflexible silencieux, il n'est pas donné à n'importe qui de disparaître ; l'absence est une vertu élective qui choisit avec soin et parcimonie ceux qu'elle entend distinguer.
C'est rare qu'un mec s'essuie la queue après avoir pissé, et c'est très bien, ça signe le délicat.
RépondreSupprimerNe refaites pas ça, please, vous êtes une super came pour les neurones, dénuée de tout effet secondaire négatif.
Merci, Dom : venant de vous, ça me touche...
RépondreSupprimer(Ah ? Vous voyez bien que je suis en plein ramollissement cérébral, là !)
C'est vrai que l'on vous a connu plus prolixe... Mais vous signez un beau billet, l'amitié vous inspire ce qui est plutôt signe de bonne santé... ;)
RépondreSupprimerDites donc y a TBM qui a pas bu que de l'eau lourde en ce dimanche qui vous cherche depuis un moment sur votre nombre de mots-minutes au compteur, j'avoue qu'écrire vingt pages par jour ne me paraît pas vraiment extraordinaire mais pour lui ça semble un bon moyen de vous faire une querelle d'allemand !
RépondreSupprimerC'est ce que je lui ai répondu (à TBM). C'est d'autant moins extraordinaire que j'ai eu, par le passé, des pointe à presque 70 feuillets/jour, alors...
RépondreSupprimerFitzgerald, Bukowski, Kerouac, Duras, London, Hemingway, Poe, Ionesco, Ellroy, Blondin, Joyce ... et encore ces quelques noms me sont-ils venus en quelques instants ... il y en a d'autres ... et je ne m'en suis tenue qu'aux écrivains et qu'aux alcooliques, parce qu'il y a aussi les usagers de produits moins licites ...
RépondreSupprimerReste à savoir dans quel camp vous voulez vous situer ... tout en sachant que, non, je n'ai pas totalement perdu le peu d'esprit que j'avais (quoique ...) : je ne compare pas encore les Brigades Mondaines à Jack Kerouac ...
Mais la création est la création, non ? Et vous pouvez certainement produire autre chose vous-même ... gratter ses plaies en les entretenant à coup de gnole, c'est le lot de bien des écrivains, peintres, sculpteurs, cinéastes ...