Avec un assez bel ensemble, et comme attendu, les blogueurs les plus asilaires de la
gauche acnéique ont grimpé dès ce matin dans leur petit marronnier
du 11 novembre, afin d'y glorifier les “mutins” de 1917, d'y fustiger
bellement les “viandards” étoilés de l'état-major, traités aussi, fort
traditionnellement, de “planqués” (on suppose que, dans l'esprit
éternellement adolescent de ces gentils pitres, une guerre peut très bien se
gagner en envoyant tous les généraux dans les tranchées et en ne
laissant plus dans les postes de commandement que des cantinières et des estafettes).
Il va de soi qu'eux-mêmes se voient sans l'ombre d'un doute du côté des mutins, puisqu'ils sont assurés d'être tombés dans la marmite de rébellion quand ils étaient nourrissons ; si bien qu'aujourd'hui encore, même la mèche qui leur subsiste est rebelle. Qui, quel ange pédagogue trouvera en lui la patience de leur expliquer que les mutineries dont ils se gargarisent, se font des inhalations et des tisanes énergisantes, n'ont jamais été qu'un point de détail dans l'histoire de la Première Guerre mondiale ?
Et puis, après tout, laissons-les faire et dire : tant qu'ils s'occupent de rejouer les tranchées, voire les retranchés, et de beugler sur leurs claviers la Chanson de Craonne,
ils ne sont pas en train d'envoyer des bouteilles d'acide et des
cocktails Molotov à la face des forces de l'ordre.
Des liens, bordel !
RépondreSupprimerPas eu le temps…
SupprimerSe retrancher, il semblerait que cela soit déjà devenu leur seconde nature !
RépondreSupprimerEt de retranché à assiégé, il n'y a qu'un pas !
SupprimerCe billet est tout simplement parfait
RépondreSupprimerCe qui va me conduire à n'en plus faire de nouveaux, afin que celui-ci reste en tête du blog…
SupprimerPas fait de billet aujourd'hui tiens, j'aurais pu en faire un avec la droidroite en casque à pointe mais il faisait trop beau dehors.
RépondreSupprimerAh pardon, le casque à pointe c'était l'Allemagne du grand reich impérial, rien à voir avec les nazilloneries qui suivirent. Et pour les déficients qui l'auraient oublié, la première guerre mondiale était nettement plus désirée par les Français qui n'avaient pas digéré la défaite de 1870, que par les allemands qui étaient à l'époque la première puissance industrielle du monde, qui avait une marine de guerre comme marchande capable de disputer la maîtrise des mers à l'Angleterre. Il semble que l'on ait oublié à quel point la jeunesse était formatée dans les écoles de la république où on instillait dans les jeunes esprits le désir de reconquérir par les armes l'Alsace et la Lorraine perdues.
SupprimerEn effet. Il est utile de le rappeler.
SupprimerÀ ce propos, on relira avec profit Le Joujou patriotisme de Rémy de Gourmont.
Supprimerkoltchak oublie un peu vite que les allemands aussi désiraient la guerre consciemment ou inconsciemment Les allemands étaient entourés de nations rivales potentiellement hostiles (les anglais et les américains, les français, les russes), tandis que les empires et les régimes autoritaires étaient en train de disparaitre au profit des nations et des démocraties Les empires austro-hongrois et ottomans étaient en train de mourir déchirés par le réveil des peuples et le désir de liberté de ceux-ci Il est ridicule de tout mettre sur le dos du désir de revanche des républicains français, l'amiral, si pertinent par ailleurs, c'est a mon avis laissé guidé par son idéologie anti-républicaine et pro-impériale lors qu'il a réhabilité des allemands qui ne méritent pas tant d'égards Pour moi les allemands sont les japonais ou les chinois de l'europe, un peuple qui est souvent enclin a échanger sa liberté au profit de la cohésion sociale et de la fusion des masses et des esprits Les allemands n'ont accepté la démocratie que très récemment et encore après une écrasante défaite Incroyable la germanophilie de certains réacs ou natios
SupprimerVous oubliez une chose, Guillaume II ne désirait pas la guerre. C'était un Kaiser qui avait beaucoup de points communs avec Louis XVI en ce qu'il était passionné par les sciences, la technologie, et qu'il n'aimait pas la guerre, a contrario d'une partie de l'état-major. Après l'attentat de Sarajevo, il donne des consignes claires, si guerre il doit y avoir elle doit être limitée à l'Autriche contre la Serbie. Sur ce, il part rejoindre son yacht pour une croisière le long des côtes de la Norvège, non sans avoir expressément interdit tout préparatif militaire. Le reste appartient à l'histoire. Le 19 juillet 1914, le président de la République (Poincaré) et le président du Conseil français (Viviani) sont en visite officielle en Russie pour conclure une alliance contre l'Allemagne, destinée à compléter l'entente cordiale conclue avec les Anglais. Les chancelleries se rapprochent selon les alliances, jouent une partie de poker et l'ultimatum austro-hongrois à la Serbie obligera les joueurs à abaisser leurs cartes. La guerre débute alors que le Kaiser est encore sur son yacht où il sera averti de ce qui vient de se passer, il ne pourra pas empêcher l'entrée de l'Allemagne dans la guerre, sauf à renier sa signature sur des traités d'alliance.
SupprimerLes empires centraux ne voulaient pas plus la guerre suant aux ennemis des allemands à part les français et leur désire de revanche, les anglais ne sont rentrés en guerre suite à l'invasion de la Belgique pour les russes le jeu des alliances avec la Serbie. Ces pays et les gouvernements étaient comme des somnenbules et aucun ne pensaient que CR conflit allait devenir un suicide européen.
SupprimerBien dit.
RépondreSupprimerMerci.
SupprimerJe vous sens en colère et je la partage.
RépondreSupprimerEn colère ? Non, même pas : ils sont tellement prévisibles…
SupprimerCes blogueurs rêvent d'avoir Alladin pour président.
RépondreSupprimerPourtant il est conseillé de ne pas réveiller un dormeur en pleine crise de somnambulisme.
"Ce rêve bleu, je n'y crois pas, c'est merveilleeeeeuuuuuuuuxxxx".
Oh, pour ce qui est d'Aladin, ils finiront sans doute par l'avoir.
SupprimerFusillés un peu vite, fusillés pour l'exemple, fusillés parce que pas d'chance, fusillés par des officiers qui se sentaient supérieurs à la piétaille, fusillés pour quelque raison que ce soit, c'est révoltant, c'est horrible, c'est scandaleux.
RépondreSupprimerMais les autres? Ceux qui n'ont peut-être pas osé mettre la crosse en l'air, ceux qui n'y ont même pas pensé, ceux qui se sont battus par force, bien obligés quand ceux d'en face leur tiraient dessus, ceux qui se sont battus par patriotisme, ceux qui ne voulaient pas laisser les copains y aller sans eux et ceux qui se sont battus quand même sont l'immense majorité.
Et le "point de détail" ne doit pas le faire oublier.
Ne serait-ce que parce que leurs nom de Dieu de commémorations en prendraient un coup dans l'aile.
Elles ont déjà un coup dans l'aile !
SupprimerSauf vot' respect mon cher Didier, et n'ayant plus une once de scorie de gauchisme en moi, je pense que si nous envoyons l'Etat Major dans son ensemble, nous aurions surement plus de gens sur le terrain que nous n'avons actuellement d'homme de troupe combattante.
RépondreSupprimerN'exagérez pas tout de même !
SupprimerOn sait que les mutins politisés - sous l'influence de la révolution en Russie - étaient ultra minoritaires en 1917 dans la troupe. Les poilus dans leur immense majorité n'étaient pas contre la guerre mais contre la manière de la faire. Ils réclamaient des perm', de la bouffe chaude et un traitement correct. Il y a eu bien plus d'exécutions sommaires sur la ligne de front par des officiers débordés et paniqués dans les premières semaines du conflit que durant l'affaire des fusillés pour l'exemple en 1917.
RépondreSupprimerLe "grand reich impérial", c'est impressionnant, surtout en tant que pléonasme!
RépondreSupprimerOui, c'est vrai, sauf que le terme "reich" désigne seulement le territoire sur lequel un roi ou un empereur règne. On parle donc de Königreich pour désigner un royaume et de Kaiserreich lorsqu'il s'agit d'un empire.
SupprimerJe ne sais pas si je plais aux nasmes, mais j'évite généralement de faire des remarques lorsque je ne suis pas sûr de mon fait.
Bonsoir,
RépondreSupprimerJuste une précision, les fusillés pour l'exemple l'ont été dans leur grande majorité entre 1914 et 1916 en application de textes votés ou édictés avant la guerre et dont l'origine remonte à 1792. En 1917, c'est un poeu différent car ce sont plutôt des mutins (et encore assez peu) qui l'ont été. 100 ans plus tard, s'il me parait juste de réhabiliter les premiers, victimes innocentes de textes imbéciles, je suis beaucoup plus circonspect pour les seconds. Je n'oublie pas leurs souffrances éventuelles mais leurs condamnations n'ont pas été le fruit d'un arbitraire inique comme pour leurs infortunes camarades, Déserter ou se mutiner en temps de guerre est un acte très grave. La sanction peut paraitre dure mais elle se comprend.
Pour mieux comprendre ces tristes épisodes, je recommande chaudement la lecture des ouvrages du Gal Bach dont celui intitulé "Fusillés pour l'exemple". Il y fait le lit de certaines légendes et la qualité de son travail a été unanimement reconnu par la communauté historique.
Bonne soirée
Billet parfait as usual en cette période de confusion absolue des valeurs où, effectivement, il aurait mieux valu se mutiner que combattre. Il serait amusant que les nombreux soldats envoyés guerroyer au delà des mers pour des raisons obscures par le mou président lèvent la crosse pour être raccords avec l'esprit ambiant.
RépondreSupprimerJuste en passant, quand même 40 et quelques généraux tués au combat en 14-18 tandis que le taux de mortalité des officiers subalternes dépassait largement celui des simples soldats.
Thierry