Je découvre seulement maintenant un journal bi-mensuel qui existe pourtant depuis 1946 et s'appelle L'homme nouveau – publication catholique qui, après un premier feuilletage, me semble d'excellente tenue et point trop progressiste. Le dernier numéro paru, daté d'aujourd'hui même, consacre son dossier principal à Jean Duns Scot, théologien de l'Immaculée Conception mort en 1308, ce qui devrait inciter chacun de vous à se ruer vers le kiosque le plus proche pour en faire l'emplette – je plaisante. Une autre partie est consacrée à la trop fameuse pièce “iconoclaste” intitulée Sur le concept du visage du fils de Dieu (entre nous soit dit, si la pièce est toute écrite dans le même style pataud que ce titre, ça doit valoir son pesant de colombins). Dans cette page figure un encadré, Lâchez-nous la phobie !, que je vous recopie séance tenante :
« Christianophobie par ici, cathophobie par-là, le champ lexical des médias cathos tourne en boucle. Encore une fois, nous nous mettons à la remorque culturelle et sémantique du monde. Dans une reconfiguration médiocre et branchée du terme de xénophobie, l'absurde concept d'homophobie fit son apparition. Nous nous sommes alors tous gaussés de cette façon de torturer la langue pour servir l'idéologie ambiante. Quelque temps après, c'est l'islam qui allait chercher, dans la sémantique homosexuelle, son droit à gémir et à se faire plaindre, comme communauté discriminée, en inventant l'islamophobie. Pas certain d'ailleurs que le prophète ait beaucoup aimé cet emprunt sémantique à la communauté gay. Et voilà que gogo catho veut lui aussi son droit à gémir et à se faire plaindre, et nous invente la cathophobie ou la christianophobie. Alors soyons clairs entre nous, ce bricolage conceptuel sonne complètement faux pour dire le rapport de Jésus au monde, de l'Église au monde, donc du chrétien au monde. Nous ne sommes pas une communauté en mal de reconnaissance qui se “victimise” pour exister. Le Christ ne se plaint pas d'être une victime, il choisit de l'être, et se donne librement par amour. Peut-on imaginer sainte Blandine dénoncer dans l'arène la cathophobie lyonnaise ! Aucun des martyrs n'a revendiqué le droit d'être aimé du monde, seulement celui d'aimer Jésus. Il ne s'agit pas ici de justifier les attaques contre le Christ ou l'Église, ou de justifier l'inaction des chrétiens mous ; il s'agit juste de se défaire d'une sémantique ridicule, menteuse, réductrice et manipulatrice, qui ne peut signifier ni l'Histoire du salut ni l'incommensurable amour de Dieu pour nous. »
Ça fait tout de même du bien, par les temps, d'entendre des gens qui refusent les pleurnicheries convenues et hypocrites, non ? Enfin, moi, ça m'en a fait. Et ce court billet d'humeur m'a remis en mémoire le “commandement” qui est le mien depuis déjà un petit bail : Refusez en toute circonstance d'utiliser les mots de l'ennemi.
Et je retourne à Jean Duns Scot.
Et pan sur le bec de Civitas !
RépondreSupprimeret quan est-ce que vous vous en retournez me coller dans votre blogroll ? hein ? Franchement. seriez-vous cortophobe ?
RépondreSupprimerMerci de nous faire partager ce billet d'humeur. J'aime beaucoup l'idée de Blandine qui dénoncerait la christianophobie" des Romains, c'est excellent! Car rien n'est plus horripilant, en effet, que d'entendre parler de "cathophobie".
RépondreSupprimerEn fait, les mots en -phobe visent à étouffer la pluralité des opinions: on ne parle pas avec un phobique car il s’agit d’un malade. Au mieux, à défaut de le raisonner, on le soigne ou on l’isole. Ses arguments sont donc réduits à néant. Cela rappelle l’époque où le stalinisme avait recours à la psychiatrie pour museler toute opposition: les ennemis du peuple étaient forcément des malades mentaux qu’il fallait interner.
Didier : si vos places sont limitées dans la roll, donnez la mienne à Corto, il me fait "trop de la peine" :)
RépondreSupprimerRéponse attendue : "je fais ce que je veux! non mais ! signé DG"
ne boudez pas, je vous taquine...c'est pô méchant
C'est dommage, ça faisait un nouveau mot pour le vocabulaire "résistantatout" de Léon et autres indignés (même si c'est vrai qu'ils ont l'indignité sélective)
RépondreSupprimerBon Ok, je sors…
PS (Post Scriptum Léon, pas Parti Socialiste) : je suis parfaitement en accord avec ce texte…
Cordialement
Pas mal. Je ne savais pas que vous écriviez, en plus, dans la presse catholique. Ils ne savent pas pour les BM au moins ?
RépondreSupprimer.. je trouve cette photo de Jean très bien.. faite lors d'un voyage temporel de l'Irremp, I presume? Geargies.
RépondreSupprimerPar contre, il serait logique de s'insurger contre les lions qui ont fait une phobie sur la chair délicate de Sainte.
RépondreSupprimerC'est un comportement inadmissible et iconoclaste pour des fauves dignes de ce nom...
Peut-être les lions lyonnais avaient ils abusé la veille, du beaujolais nouveau ?
Didier,
RépondreSupprimerSachez que les catholiques ont été nombreux à récuser l'existence d'une prétendue "cathophobie". J'ai lu pas mal de billets de blogueurs cathos qui le récusaient, tous pour des raisons fondées, quoique souvent différentes. Cette position est majoritaire.
Les gars de Civitas et St Pie X ont une approche de la religion catholique qui fait fi de tous les enseignements. Ces gens là n'ont pas de formation et leur ignorance est remarquable. J'ai entendu il y a quelques temps parler l'abbé Beauvais qui officie à St Nicolas du Chardonnet ; on croirait entendre parler un abruti qui n'a retenu des Evangiles que quelques passages.
Il y a une dimension qui n'est pas abordée dans ce texte. Le chrétien oeuvre pour le salut des âmes. Il témoigne de l'Evangile (la bonne nouvelle). Il ne peut donc se penser "contre" le monde, dans quelque sens que ce soit, parce que même ceux qui le persécutent (imaginons que c'est le cas même si on en est loin) doivent pouvoir entendre ce que le Christ a à leur dire. Tous sont appelés. Ce que font donc les gars de Civitas et de St Pie X forme un contresens. Leur crispation tourne autour d'une seule question : leur droit à l'idolâtrie.
Bonjour Monsieur Didier,
RépondreSupprimerJ'ai tout lu, cliqué sur tous les liens sinon plus, un régal,..merci beaucoup.
Ne pas utiliser les mots de l'ennemi dites-vous, comme dirait ce Saint-Thomas je voudrais bien le voir pour le croire, car..., lorsque ce même ennemi utilise les vôtres, que faut-il faire ?
Tout ceci est parfaitement stupide.
RépondreSupprimerLes mots appartiennent à tous. Ils sont notre patrimoine et personne n'en est propriétaire.
Après, c'est à chacun de les employer à sa convenance pour donner un sens à sa phrase.
Je combats suffisamment ceux qui à gauche refusent d'employer des termes sous le prétexte que l'ennemi idéologique les utilise, pour juger de l'inanité d'une telle démarche.
De toutes les manières chacun fait comme il veut et c'est heureux !
Ainsi soit-il.
Je commente trop ici...
Les carottes sont cuites.
RépondreSupprimerVous m'en voyez stupéfaite mon minet.
"La perfection de la stupidité",.. alors celle-ci elle est bonne !
Comme on dit on n'apprend pas aux vieux singes à faire des âneries !
C'est pas ça ? "hihan" ( hihi comme on se marre )