J'ai presque terminé la lecture de Soumission : heureusement
pour moi, ce n'est nullement LE chef-d'œuvre… Disons que le roman se
situe dans l'honnête moyenne de la production houellebecquienne :
inférieur à Extension du domaine de la lutte et aux Particules
élémentaires, mais nettement supérieur à La Possibilité d'une île ;
disons du niveau de Plateforme ou de La Carte et le Territoire. Le
personnage principal – et à peu près unique – est une copie conforme de
tous les “héros” des livres précédents, atteint des mêmes symptômes
(solitude, aboulie…) et souffrant des mêmes manques affectifs et
sexuels. La différence est évidemment la “toile de fond”
science-fictionnelle, c'est-à-dire l'élection d'un musulman comme
président de la République ; mais ce n'est, justement, guère plus qu'une
toile de fond – en tout cas à une centaine de pages de la fin –, et je
trouve qu'entre elle et le héros, la carburation ne se fait pas
toujours très bien. Néanmoins, l'idée d'une alliance de la gauche avec
le nouveau parti musulman que Houellebecq imagine, pour barrer la route
de l'Élysée au Front national, semble assez crédible, si l'on en juge
par les faiblesses coupables, et même assez dégoûtantes, de la gauche
actuelle envers “nos” musulmans.
J'ai tout de même
souri lorsque François, le personnage en question, émet l'hypothèse que
certains discours de Marine Le Pen pourraient avoir été (en 2022, donc)
écrits par Renaud Camus sous la surveillance de Florian Philippot. Du
reste, j'ai souri plus d'une fois car, dans celui-ci comme dans les
précédents, Houellebecq déploie le même humour ravageur.
Il n'empêche qu'aller organiser un massacre à Charlie-Hebdo le jour de la sortie de son livre, dans le seul but de lui assurer un plus grand retentissement, était sans doute exagéré.
Il n'empêche qu'aller organiser un massacre à Charlie-Hebdo le jour de la sortie de son livre, dans le seul but de lui assurer un plus grand retentissement, était sans doute exagéré.
Quand on contemple la photographie de Houellebecq que vous avez choisie, on se dit que la "misère sexuelle" doit être inscrite dans ses gènes. Quand on se souvient du score du vote musulman à l'élection présidentielle de 2012, en faveur de Hollande, on se dit que l'alliance de la gauche et des musulmans est déjà faite. Et pour ce qui est d'organiser un massacre à Charlie-Hebdo le jour de la sortie du livre de Houellebecq, il faudrait pouvoir se dire que les islamistes savent lire.
RépondreSupprimerIl est un messager temporel. Il revient du futur et nous transcrit avec humour ce qu'il a vu.
SupprimerIl est celui qui a b(v)u.
Pas lu et ne lirais pas, mais je laisse ceci à votre méditation, Master Goux :
RépondreSupprimerBen Abbes = Bar Abbas = le fils du Père.
Etonnant, non ?
Et ben abar, qui est-il?
SupprimerAttention, la petite blague à la fin peut valoir coup de règle.
"Il n'empêche qu'aller organiser un massacre à Charlie-Hebdo le jour de la sortie de son livre, dans le seul but de lui assurer un plus grand retentissement, était sans doute exagéré."
RépondreSupprimerHahahahahaha
Si cette photo représente le Français identitaire de demain que l'on semble vouloir protéger sur ce site, alors oui, vivement le grand remplacement!
RépondreSupprimerRobin
Voilà un bel aveu.
SupprimerMais surtout, Robin : “Pas d'amalgame !”
SupprimerNon, pas d'amalgame: du plomb !
Supprimerje confirme, malgré le fait que je n en sois qu à la cinquantième page, l'humour est ravageur et la plume alerte. ce qui peut paraître paradoxal si l on regarde la photo ci-dessus.
RépondreSupprimerJe l'ai fini il y a une heure : j'ai trouvé la fin décevante. En résumé, je confirme ce que j'écrivais dans le billet, mais en révisant un peu à la baisse : un Houellebecq de cuvée très moyenne…
SupprimerOui, le livre se laisse lire, mais ce n'est pas du très grand Houellebecq, comme s'il hésitait à exploiter vraiment le côté "politique-fiction", en allant au fond des choses, comme Raspail dans "Le Camp des saints". Il louvoie beaucoup, laisse ouvertes de nombreuses hypothèses (qui commet les massacres : les islamistes ou les identitaires ? mystère...). On a l'impression que la piste mystique l'intéresse davantage (la Vierge noire de Rocamadour, magnifique passage), et la brillante exégèse de Huysmans, qu'il donne vraiment envie de (re) lire.
SupprimerIl reste aussi l’humour à froid, le sens de la scène et du dialogue (sa description du milieu universitaires est criante de vérité), un regard au scalpel sur l'époque (et quelques scènes de cul presque aussi chaudes que celles des "Brigade mondaine"). Beaucoup de qualités, mais on a du mal à percevoir l'unité de l'ensemble, et la fin est vraiment bâclée, avec l'utilisation du conditionnel qui laisse encore le champ ouvert, comme pour protéger ses arrières (l'auteur sait très bien qu'il manie de la nitroglycérine, et il veut à tout prix éviter l'explosion). Cela dit, un Houellebecq moyen vole tout de même largement au-dessus de toute la production littéraire du moment...
« et quelques scènes de cul presque aussi chaudes que celles des "Brigade mondaine") »
SupprimerEh ben voilà ! Pourquoi ne le disiez-vous pas tout de suite ! Je fonce l'acheter.
Soumission est très décevant, côté cul…
SupprimerOui, vous avez eu chaud, hein !
RépondreSupprimerJe ne sais pas si je vais le lire tout de suite. J'ai encore le dernier livre de Michel de Jaeghere et quelques autres petites choses qui attendent.
RépondreSupprimerVous ne comprenez rien au marketing moderne, voila tout.
RépondreSupprimerC.Monge
Faudrait vraiment qu'ils aient activé la machine à prpaganda pour qu'en 2022 les français votent la traîtrise absolue. Mais qui néanmoins pourrait se présenter.. Ça ose tout, à ce qui paraît!
RépondreSupprimerTiens ! je vous la pique, celle-là !
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