Je suis finalement parvenu au sommet de cette méchante Montagne magique, mais Dieu que les dernières dizaines de mètres furent laborieuses ! Il n'a pas pitié du pauvre monde, ce monsieur Mann… Comme le hasard et la Poste font parfois bien les choses, j'avais à peine tourné l'ultime page, et délacé mes chaussures à crampons, qu'arrivaient les livres de juillet, les plus précoces d'entre eux, en tout cas. On trouva dans le paquet :
– Un apostolat, d'Albert t'Serstevens, cet écrivain belgo-français, dont le nom étrange siffle tel un aspic, et qui m'est encore, à cette heure, tout à fait inconnu (à part son nom, justement, croisé deux ou trois fois, je ne saurais dire où).
– Le Désert des Tartares, de Dino Buzzati, qui m'avait fort impressionné lorsque je l'avais découvert, vers 18 ou 19 ans. L'impression sera-t-elle aussi forte cette fois-ci ? On vous dira.
– Mr Vertigo, de Paul Auster : nous l'avons déjà évoqué dans un précédent billet, je n'y reviens pas ; pas pour l'instant.
– René Leys, de Victor Segalen. A priori, je ne suis guère attiré par ce qu'on appelle les “écrivains voyageurs”, peut-être parce que n'étant moi-même ni l'un ni l'autre. Mais enfin, comme c'est en hommage à Segalen et à son roman qu'un jour Pierre Rickmans est devenu Simon Leys, et que c'est lui, ensuite, qui a éveillé mon intérêt pour la Chine, il était logique que je finisse par boucler cette boucle.
– Enfin, celui par lequel, tout à l'heure, j'ai attaqué cette mini-pile en en lisant les sept ou huit premières pages : La Folie Baudelaire, de Roberto Calasso, parce qu'il faut toujours revenir à Baudelaire, surtout quand il est, comme ce semble être le cas ici, en excellente compagnie.
Ces heures de lecture à venir m'ont coûté moins de 40 € : la littérature est un plaisir de salaud de pauvre. Mais de salaud de pauvre d'élite.
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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.