Cette micro-polémique autour du “hijab”(,en patois de Seine-Saint-Denis حِجَاب) mis en vente par un fabricant
d'articles de sport m'amuse beaucoup : elle me fait l'effet d'une sorte de pet furtif,
silencieux et inodore, un minuscule souffle de rien, mais qui permet aux
troupes constituées de rejouer avec un enthousiasme rajeuni leurs
vieilles scènes de prédilection, pourtant usées jusqu'à la trame : les
cohortes de l'ancienne France hurlent à l'invasion
mahométane-qui-a-encore-fait-un-pas-de-plus, pendant que, dans le
théâtre d'en face, les bataillons du monde d'après braillent au fascisme
et à l'islamophobie-qui-rappelle-les-heures-etc. Tout le monde salue, le
rideau tombe, puis se relève, mais personne n'applaudit car les deux
salles sont vides. Les deux directeurs se hâtent de retirer leurs
affiches et se mettent fiévreusement en quête du prochain “scandale” qui
leur permettra de ressortir leurs quatrains fourbus. Même la marchande d'esquimaux n'a pas daigné se déplacer.
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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.