samedi 8 juin 2024

Comme sur des roulettes

Non parce que, quand même : on ne peut pas passer toutes ses journées uniquement entre Chateaubriand et Proust, même si on est un intellectuel dûment barbelé de références littéraires. Il faut savoir se détendre un peu. Prendre durant une heure ou deux la vie par ses côtés improbables.

Pour cela, rien de mieux que d'aller piocher dans la pile des romans déjà lus de Donald Westlake, spécialement la série des Dortmunder, du nom du personnage principal de cette épopée du cambriolage moderne en une quinzaine de volumes. On peut les lire dans n'importe quel ordre, mais pourquoi ne pas commencer par le premier, loin d'être le moins réjouissant ?

C'est ce que j'ai fait hier. Pierre qui brûle est l'histoire d'une émeraude que se disputent deux pays africains imaginaires, et qui se trouve présentement — vrai coup de chance — au Coliseum de New York. Quoi de plus évident, pour Dortmunder et sa petite bande de branquignols d'anthologie, que de mettre la main dessus ? Évidemment, tout va se mettre à mal marcher, à barrer en implacables sucettes. (Ce disant, je ne casse aucun suspense : tous les “coups” montés par les Dortmunder's Boys échouent systématiquement ; c'est presque leur marque de fabrique.)

Ce matin, ayant fini de brûler ma pierre, j'ai rouvert Comment voler une banque. À ce sujet, une remarque. Pour je ne sais quelle obscure et tortueuse raison, les éditeurs français de romans policiers américains ont longtemps eu à cœur de donner à leurs livres des titres absurdes, si possible n'ayant rien à voir avec l'original, même quand il était aisément traduisible tel quel — les plus acharnés en ce domaine étant la consternante Série noire de Gallimard. 

Tel n'est pas le cas ici. Westlake a appelé son roman Bank Shot. Le titre français, Comment voler une banque, est certes différent, mais il est judicieux. En effet, il ne s'agit nullement, pour Dortmunder et ses pieds nickelés, de simplement dévaliser cette banque de Long Island, mais bel et bien de la voler, après l'avoir équipée nuitamment de roues et d'essieux.

La chose est-elle possible, même seulement concevable ? Allez-y voir

12 commentaires:

  1. Ca fait un bout de temps que j'ai sur ma table de séjour un exemplaire d'un livre de ce gugusse que vous m'avez conseillé...

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    1. Vous devriez d'autant plus le lire que ce Dégâts des eaux est à mon avis le meilleur de la série.

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  2. 3 étoles bof
    par nicolas (Voir ses avis) le 06/10/2021
    La moitié des produits commandés ne sont pas dans l'état annoncé.

    Voilà à quoi mène votre lien ! Non seulement vous encouragez le e-bradage de bouquins mais on s'inflige une critique littéraire douteuse d'un prénommé nicolas. est-ce bien notre nicolas dont il s'agite ? capthaka

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    1. Qu'avez-vous à faire de l'avis des autres quand vous avez la chance d'avoir le mien ?

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    2. Ben quoi. ? Y en a marre des fausses modesties !

      DG

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  3. Gabriel Fouquet8 juin 2024 à 13:39

    Me fiant à vos recommandations j'avais acheté Le Contrat, du même Westlake. J'avais été déçu : intrigue soporifique, personnages creux. Peut-être devrais je lire la série Dortmunder ? Quoi qu'il en soit, je ne vous en veux pas, j'ai découvert au moins une dizaine d'autres livres passionnants grâce à vous.

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    1. Je ne connais pour ma part que les Dortmunder...

      DG

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  4. Une mention particulière pour le traducteur de « Play Back » de Chandler avec ce titre français « Charade pour écroulés » qui me plonge dans des abîmes de perplexité.

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  5. Après "Dégâts des eaux " j'ai lu "Motus et bouche cousue", que j'ose vous recommander (surtout si vous ne saviez pas, comme moi, ce que le Potus signifie)

    Il a une tête sympathique en plus !
    B.

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    1. Je note votre Motus… mais n'ébruitons pas l'affaire !

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.