samedi 5 octobre 2024

Petit billet franchement librairophobe


 Il n'empêche : si l'on m'avait dit, il y a seulement une quinzaine d'années, qu'un jour j'achèterais la plupart de mes livres à une société allemande par l'intermédiaire d'une entreprise japonaise, et tout ça sans même soulever le cul de mon fauteuil, je crois que j'aurais eu un certain mal à le croire.

D'un autre côté, je suis plutôt content de ne plus rapporter le moindre liard aux “petits libraires” qui, de plus en plus — mais je sais qu'il subsiste d'héroïques exceptions —, se comportent comme de minuscules idéologues à la mords-moi-la-nouille, prétendant décider à la place de leurs malheureux clients de ce qu'ils peuvent lire et de ce qu'ils doivent fuir avec des moues de dégoût, des livres fréquentables et de ceux qui mériteraient le bûcher ou, à défaut, le plus épais et gluant silence : qu'ils crèvent.

Vivent Herr Momox et Rakuten-san, bon sang !

25 commentaires:

  1. Personnellement je prends un malin plaisir à leur commander des ouvrages peu ragoûtants à ces libraires... Rien que pour voir leur tronche...

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    1. Seulement de nom. Je vais aller y faire un tour...

      DG

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  3. Je ne sais pourquoi, mais cet étalage écologico-modernœud de ce libraire — à jamais en faillite — me fait penser au poème d’Arthur (le poète ardennais, pas le roi breton), « Solde » des « Illuminations » : « A vendre ce que les Juifs n’ont pas vendu, etc. ».
    Greta à côté de Hessel, c’est croustillant… (Elle ne regretta jamais ses aisselles puantes…)

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    1. Pour le demi-Ardennais que je suis, il ne peut y avoir qu'un seul Arthur...

      DG

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  4. Pour notre médiathèque, nous passons par une librairie à Pont-Audemer. Nous n'avons pas les mêmes besoins qu'un lecteur aussi pointu que vous. Nous avons galéré pour trouver un partenaire "réactif". Pour l'instant, Herr Momox ne prend pas les mandats administratifs des collectivités.

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    1. Il faut traduire Herr Momox devant le tribunal de Nuremberg !

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    2. Pas sûr qu'il s'agisse, là, d'une solution !

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  5. Je n'ai pas besoin d'une société Allemande pour acheter des livres : j'ai trouvé Mein Kampf dans la bibliothèque familiale.

    Entre nous, ça me fait penser que je devais vous inviter à la maison "à la rentrée" mais l'académie de médecine a tout fait pour éviter cette rencontre au sommet. C'est un signe.

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    1. On finira par y arriver, vous verrez !

      DG

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    2. Une vraie bouillie, ce "Mein Kampf" pour ceux qui ont eu, comme moi, fait le choix - et la malchance - de le lire.

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  6. Votre illustration me fait penser à la vitrine de mon pharmacien pour la rentrée : vitamine C et lotion contre les poux. Pour Hessel, on ne peut plus rien, mais les poux de la petite teigne scandinave, possible. La rebelitude devient hélas un marronnier qui mérite sa table événementielle comme tout le reste. Sinon pour demeurer le cul vissé à votre fauteuil, ça doit être un des avantages/inconvénients de l'âge. Capthaka.

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    1. Même dans mon jeune âge, je n'ai jamais été très agité...

      DG

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  7. Il manque à votre libraire en photo , "Moins la décroissance est une philosophie" Il est de la même époque et dans le même état que Barnier à priori.

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  8. on dirait la librairie de mon village, juste en face de la maison... Mais on est contents de l'avoir, on peut y commander Dickens ou James Joyce (et passer pour des ringards mais on s'en fout)

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    1. Vous êtes ringards parce que vous lisez Dickens et Joyce... ou parce que vous les achetez chez un libraire ? Ou les deux ?

      DG

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  9. l'anonyme c'est la Mère Castor (ça devient difficile de commenter ici, dit-elle en râlant)

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    1. Non, c'est tout simple : quand vous avez fini d'écrire votre commentaire, vous allez à la ligne et, là, vous tapez sur votre clavier : “Mère Castor”.

      Je suis sûr qu'avec un peu d'entraînement vous allez y arriver!

      DG

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  10. Je partage votre point de vue sur les "petits libraires" et je crois que les grands ne valent pas mieux. Toutefois, il existe une sous-espèce que j'aime à retrouver dans leur antre, c'est celle des bouquinistes. Vu la nature de leur stock, il leur est encore impossible pour l'instant de présenter une table aussi horrible que celle de la photo.

    La Dive

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    1. Vous avez sans doute raison... mais nous sommes assez pauvres en bouquinistes, au Plessis-Hébert...

      DG

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    2. Depuis quand je fréquente des pauvres, moi ?

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    3. Depuis que vous êtes pensionnaire de votre hospice d'éclopés...

      DG

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    4. @Nicolas Jegou. Fréquenter les pauvres dans les hôpitaux est tout à fait logique. Jusqu'au milieu du XIX, le mot hopital désignait tout à la fois l'hôpital tel que nous l'entendons aujourd'hui, mais aussi l'hospice pour les vieillards, l'asile pour les indigents ainsi que la prison. Dans l'ancien régime, hôpital était plus un lieu accueil pour isoler les parties dangereuses de la population (les malades, les pauvres, les femmes de mauvaise vie surtout lorsqu'elles étaient trop vérolées, les assassins et autres malades des poumons et du coeur ...) qu'un lieu de soin. Ayant cela en tête, vous allez peut-être regarder votre compagnon de chambrée un peu différemment.

      La Dive

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  11. Depuis que mon bouquiniste a plié boutique, j'aime bien farfouiller dans les boîtes à livres autour de chez moi, j'y fais parfois des découvertes ...

    B.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.