Je me demande encore pourquoi, lisant cette phrase – même pas : ce tronçon – dans le septième chapitre du deuxième livre des Mémoires d'outre-tombe, une irrésistible envie de la noter m'a fait jaillir de mon fauteuil, enjamber deux chiens, sortir de la maison, en dévaler les sept marches, me hâter vers la Case, ralentir à son approche pour ne pas dénicher la tourterelle couveuse et remettre cet ordinateur sous tension. Donc, la voici :
Les babouins bretons sont d'une humeur hargneuse ;
Évidemment, on me fera observer à juste titre qu'elle n'a pas grand-chose pour elle, cette proposition ; en dehors de ce qu'elle se transforme volontiers en alexandrin, pour peu qu'on veuille bien lui étirer le babouin.
Mais pourquoi à toute force vouloir mettre à l'honneur, et particulièrement chez le vicomte qui s'y prête avec une complaisance toujours un peu suspecte de fatuité, malgré ses protestations de modestie ou peut-être bien à cause d'elles, pourquoi mettre à l'honneur, disais-je, ces majestueuses périodes tout empesées dans leur drapé Empire, et qui sont à Chateaubriand ce que Rossini est à la pièce de bœuf tranchée épaisse ? Est-ce qu'au contraire il ne conviendrait pas de réhabiliter les phrases de l'ombre, combattantes secrètes de la prosodie, au verbe couleur de muraille et à l'épithète furtive ?
C'est une idée, cela ! Une tâche à ma mesure. Je pourrais parfaitement m'y employer, dans le temps que vont durer mes lectures chateaubriannes (car à peine commencés les Mémoires, il me vient déjà des envies de voyage à Jérusalem et des curiosités de la Vie de Rancé), vous offrir chaque jour une phrase toute anodine, toute modeste ; la proposer, toute rougissante, à votre admiration. Seulement, pour ne pas encombrer celui-ci, il faudrait ouvrir un nouveau blog, encore un : serait-ce raisonnable ? Sans doute non.
L'autre solution consisterait à glisser sans la signaler, dans chaque billet de mon cru, l'une de ces phrases qui, ne se poussant pas du col, ne se laisserait que difficilement reconnaître. On peut faire ça. On va le faire. À compter de demain.
Pour trouver une illustration, j'ai tapé “babouin breton”, ce qui m'a amené ici…
Mais pourquoi à toute force vouloir mettre à l'honneur, et particulièrement chez le vicomte qui s'y prête avec une complaisance toujours un peu suspecte de fatuité, malgré ses protestations de modestie ou peut-être bien à cause d'elles, pourquoi mettre à l'honneur, disais-je, ces majestueuses périodes tout empesées dans leur drapé Empire, et qui sont à Chateaubriand ce que Rossini est à la pièce de bœuf tranchée épaisse ? Est-ce qu'au contraire il ne conviendrait pas de réhabiliter les phrases de l'ombre, combattantes secrètes de la prosodie, au verbe couleur de muraille et à l'épithète furtive ?
C'est une idée, cela ! Une tâche à ma mesure. Je pourrais parfaitement m'y employer, dans le temps que vont durer mes lectures chateaubriannes (car à peine commencés les Mémoires, il me vient déjà des envies de voyage à Jérusalem et des curiosités de la Vie de Rancé), vous offrir chaque jour une phrase toute anodine, toute modeste ; la proposer, toute rougissante, à votre admiration. Seulement, pour ne pas encombrer celui-ci, il faudrait ouvrir un nouveau blog, encore un : serait-ce raisonnable ? Sans doute non.
L'autre solution consisterait à glisser sans la signaler, dans chaque billet de mon cru, l'une de ces phrases qui, ne se poussant pas du col, ne se laisserait que difficilement reconnaître. On peut faire ça. On va le faire. À compter de demain.
Pour trouver une illustration, j'ai tapé “babouin breton”, ce qui m'a amené ici…
Sans conviction, vous alexandriniez également le titre. Poète, va !
RépondreSupprimer"Pour trouver une illustration, j'ai tapé “babouin breton”, ce qui m'a amené ici…"
RépondreSupprimerAh ? J'aurais pourtant cru plutôt ici:
http://www.jegoun.net/
Je rigole hein. Bien sûr …
Tiens ! Carine est toujours aussi conne. Vous n'auriez pas du nouveau à nous proposer, Didier ?
RépondreSupprimerBoutros : trahi par mes convictions, une fois de plus !
RépondreSupprimerCarine :; reconnaissez que vous chez ce qui vous attend…
Pour la peine je ne vous dirai pas ce que j'aime chez Basquiat ! (En vérité, je ne suis plus très sûr : le dynamisme de la composition peut-être. L'expression de certains visages aussi. Bref, ce n'est plus très net…)
Nicolas : comme me disait ma mère quand j'étais enfant que que mon petit frère me cassait les noix : « C'est toi le plus grand, c'est toi qui cèdes ! »
Didier
RépondreSupprimerBin oui, je savais ^^
C'est de la provocation gratuite, pour rire.
Je ne suis pas déçue.
il parait que c'est moi qui n'ai aucun sens de l'humour. Ce qui prouve que ce n'est pas ce qui est dit qui est important, mais bien plutôt QUI le dit.
Mais passons.
Pour Basquiat, je m'interroge vraiment. Je ne vois pas ce que vous pouvez bien y trouver de positif. Je ne dis pas de beau, mais de positif.
C'est pas sympa de ne pas me répondre la dessus.
Vous avez trouvé un prétexte !
C'était de la simple curiosité, j'essayais juste d'ouvrir mon esprit .
Pas grave.
Je poserai la question à Georges.
RépondreSupprimerC'est que je vois mal ce que vous voulez dire par "positif" concernant un tableau.
RépondreSupprimerLes reproductions de Basquiat que j'ai pu voir çà ou là m'ont paru empreinte d'une réelle force et d'une certaine rigueur dans leur composition, avec en plus de belles et joyeuses (pas toujours) explosions de couleurs.
Mais enfin, je suis tout ce qu'on voudra sauf un amateur d'art éclairé…
Merci Didier.
RépondreSupprimerCes qualités, pour appréciables qu'elles soient, font-elles une belle toile ?
A mon avis, qui ne vaut pas grand chose, il ne veut pas faire du beau, mais des toiles qui giflent, qui claquent.
De ce point de vue, il réussit.
Une belle toile est-elle une toile qu'on aime regarder ? Qu'on aimerait avoir chez soi ? Combien donneriez-vous pour un original ?
Moi je n'en veux pas chez moi. Mais comme personne ne m'oblige à en afficher une reproduction, tout va bien.
Ca m'embêterait qu'on l'expose à Versailles, cela dit. Mais je ne crois pas qu'on me demandera mon avis.
Désolée d'avoir exporté cette conversation ici, mais c'est vous qui avez commencé.
RépondreSupprimerBon dimanche.
Tiens Nicolas a toujours un VRAI sens de la repartie!
RépondreSupprimerC'est peut être le prénom qui veut ça...
Carine : vous êtes méchante. vous trouverez une photo de Nicolas dans son dernier billet intitulé : "Le Trou du cul" …
RépondreSupprimer