Pour ceux qui me penseraient définitivement basculé dans la démence chaude, je le répète : Mme Abécassis est une femme miraculeuse, en ce sens qu'elle rend possible la production de miracles, et notamment celui, hier soir, de faire paraître Mazarine Pingeot intelligente et profonde. C'était dans l'émission de France 5 modestement intitulée Les Grandes Questions et présentée par l'insupportable et vulgaire Franz-Olivier Giesbert. Ces deux dames sont, si j'ai compris, les chroniqueuses régulières du vieux bouffon exténué. Il était, quand je suis arrivé, question de Sade ; l'invité était bien entendu Michel Onfray. De sa voix traînante d'adolescente mal réglée, Éliette a tenté de persuader à Onfray que si Sade avait passé une grande partie de sa vie en prison, c'est parce que ses écrits étaient trop dérangeants pour son époque, qu'il était le premier à parler de sexe en allant aussi loin et qu'il avait fait scandale en prônant la libération de la femme. La mine assez accablée, Onfray a tout juste pris la peine de lui répondre que les écrits de Sade n'avaient dérangé absolument personne, personne ne les ayant lus, et que si Sade avait passé des années en prison, c'est plutôt parce qu'il était lui-même un délinquant sexuel et un criminel. Éliette a voulu réenfourcher son canasson fourbu, mais Onfray, très visiblement, a cessé de l'écouter, et moi aussi.
Et c'est alors que le miracle s'est produit : quand le clown grisonnant a coupé le micro d'Éliette pour donner la parole à Mazarine, Michel Onfray et moi-même avons eu l'impression d'entendre soudain, par simple comparaison, des paroles intelligentes.
Je n'ai jamais lu la moindre ligne de Mme Abécassis ; je pense que je vais continuer à surseoir.
Elle a tenté de persuadé à Onfray. J'espère que vous allez mettre la phrase sur les modernoeuds . Elle le mérite .
RépondreSupprimerSinon vous avez raiso n
Ma chère Olympe (et Pochtron ci-dessous), "persuader à " est une tournure certes vieillie mais tout à fait correcte, et même assez littéraire ; bref, parfaite pour un vieux snob de mon acabit.
SupprimerMaître,
Supprimersauf votre respect, passons sur l'existence d'une tournure "persuader à" dont je veux bien reconnaître l'existence puisque vous nous l'indiquez.
Mais il me semble qu'un infinitif serait plus justifié à la place du participe passé...
k.
Ah oui, en effet, j'avions point vu ! Du reste, c'est peut-être bien ce que les autres commentateurs cherchaient à me signaler, maintenant que j'y songe…
SupprimerBon, je vais corriger, coudes au corps et rouge au front.
"Éliette a tenté de persuadé à Onfray ..."
RépondreSupprimerMaître, que vous arrive-t-il ???
Je ne connais pas mais c'est dommage, elle avait l'air d'être physiquement très intelligente.
RépondreSupprimerMais sa voix est débandante au possible.
SupprimerPas mal celle-là, "physiquement intelligente". Elle fait partie du club des filles-aux-belles-dents.
SupprimerBonjour Monsieur Goux
RépondreSupprimerEst-ce vous ou un stagiaire sous-payé qui a "rewrité" ce texte ? Je me permets de vous poser cette question car le "Éliette a tenté de persuadé à Onfray" est indigne de vous, mais serait tout à fait du niveau moyen de "l'Edulcoration Nationale" actuelle.
Je n'ai lu qu'un roman d'Eliette Abécassis : "La répudiée". C'était lourd comme un pudding mal cuit, dégoulinant de morale pompeuse à toutes les pages.
Sur la fille de l'ancien "souverain" (et sur sa prose) je ne peux rien dire, je n'en ai pas lu une seule ligne, ni ne l'ai écoutée en interview. Mais j'avais lu des critiques incendiaires sur son premier livre : même les critiques littéraires de gauche (Libé, les inrocks, etc), pourtant prompts à cirer les pompes de l'héritière, avaient descendu en flamme le bouquin
Pour la première partie de votre commentaire, voyez ma réponse à Dame Olympe. Pour le reste, c'est bien ce que je pensais en l'écoutant parler. Quant à la bâtarde du roi, ce qu'elle a publié de meilleur est son pastiche, Dernier roman, écrit sous le nom de Margarine Peugeot par je ne sais plus qui.
SupprimerJ'étais sure que vous ne pouviez avoir fauté!
RépondreSupprimerQuant aux livres d'Eliette Abécassis, ils sont imbuvables…
Quant à Giesbert, je le trouve comme vous, effectivement insupportable et vulgaire .
J'ai tout de même utilisé un participe passé où la tournure réclamait un infinitif…
SupprimerJ'aime bien Onfray... Les ennemis de mes ennemis sont mes amis.
RépondreSupprimerLa Pingeot n'a aucun talent, si ce n'est "son nom"... ; Et le talent de l'autre semble être son physique "intelligent".
Moi aussi, j'aime bien Onfray ; je l'aimais déjà quand il était d'extrême gauche, c'est dire…
SupprimerGiesbert ne peut qu'être vulgaire. Il a dirigé le Nouvel Observateur, et a fait partie des intimes de Chirac. Ce sont là des marqueurs objectifs. Quant à dame Abecassis, c'est une cumularde : dinde et bas bleu.
RépondreSupprimerBas bleu ! Putain d'Adèle, hier soir, en rédigeant le billet, j'ai cherché cette expression durant cinq bonnes minutes, pour qualifier mes deux dindes, et elle a obstinément refusé de se présenter à mon esprit et à mes doigts !
SupprimerIl y a une troisième "Femme Savante" : Géraldine Mülhman, encore plus assommante que les deux autres. Les trois ont été rétamées par Zemmour, il y a peu.
RépondreSupprimerQuelle pitié !
Anna R.
Plus assommante, je n'irais pas jusque-là ; mais tout autant, ça, oui !
SupprimerDéjà, "Eliette"...bizarre comme prénom , elle doit être la seule à le porter...
RépondreSupprimerNon seulement elle le porte, mais en plus elle le mérite !
SupprimerLa femme de Karajan aussi se prénommait Éliette, qui était ravissante…
SupprimerAh oui, tiens, c'est vrai.
SupprimerSade criminel ? Je me demande quelles sont les sources d'Onfray. Selon ses biographes, il aurait flagellé la malheureuse Rose Keller et donné de la cantharide à des prostituées marseillaises, provoquant chez elles quelques ennuis gastriques. Onze ans de prison pour cela, c'est bien cher payé ! En fait, Onfray a encore trouvé une tête de turc et face à ce petit procureur hargneux et vindicatif, cette dinde d'Abécassis me serait presque sympathique.
RépondreSupprimerIl faudrait lire son livre, peut-être. Ce que, apparemment, ni vous ni moi n'avons fait.
SupprimerOnfray n'aurait jamais dû être confronté à pareilles dindes graphomanes, la grande Annie Le Brun était seule digne de faire bonne figure devant notre hédoniste autoproclamé, buveur de tisane, commissaire et procureur à ses heures.
RépondreSupprimerPeine perdue et pas d'illusions, les maîtres de la communication sont des misérables.
« Puisque pour Sade le château est une prison et la prison un château », je livre ces quelques lignes tirées des « Lettres à sa femme » parues chez Babel.
« J'ai reçu tous tes envois ; ils sont charmants cette fois, mon cœur, et je te remercie de toute mon âme : bougie superbe, faisan digne de paraître à la table "d'un commandant de tour", fleur d'orange exquise et confitures choisies. Plaisanterie à part, tout est bien beau et bien bon ; fais toujours de même.
Tu as bien fait de faire raser ton fils aîné, et une très grande si tu n'as pas fait raser l'autre. Je ne dois les cheveux que j'ai eus qu'en cette précaution, dès que j'eus eu ma petite vérole. Ne t'alarme pas sur la figure de cet aîné, ça se débrouillera ; je le vois d'ici, il sera mince, délié, leste, bien fait, il aura de l'esprit comme un diable. Avec cela on trouve toujours plus de femmes qu'il n'en faut pour rendre un homme malheureux. Plus de charmes ne font que doubler la dose de l'infortune ; ils ne sont pas à désirer. J'étais bien plus laid que lui après ma petite vérole : demande à Amblet, j'aurais fait peur au diable, et cependant je crois, sans me vanter, que je suis devenu un assez joli b... »
L'auteur de « La sculpture de soi » mérite qu'on le lise, malgré tout, avec lui, on ne perd jamais son temps, à l'inverse d'avec les deux femelles sus citées.
Onfray, buveur de tisane ? Vous êtes sûr de ça ?
SupprimerSans doute de la camomille, alors.
SupprimerNormalement, sa consommation ne se combine pas à la lecture critique de Sade, mais Onfray doit avoir ses coquetteries.
Sur la photo Éliette m'apparaît d'une intelligence supérieure et il me semble inutile de l'écouter ou de lire ses pages de rédaction (sauf, bien sur, si elle m'y invitait) pour en être convaincu et ses détracteurs me semblent bien médiocres à moins qu'ils ne fussent moins télégéniques. Est-il possible de lui transmettre ce témoignage d'admiration pour l’ensemble de son œuvre, avec mon numéro de téléphone ?
RépondreSupprimerEn revanche je comprends aisément ce qui est dit sur FOG, même s'il n'y pas de portrait.
A propos de lire, et bien qu'en photo il soit beaucoup moins intelligent même si lui écrit, Millet a ouvert son blog. Qu'on se le dise et qu'on se le lise !
Quant à Éliette, (qu'elle semble intelligente !) son prénom signifie "Dieu est mon salut", par quoi l'on voit que ses parents étaient lucides et prévoyants.
Charles Monge
C'est curieux, cette attirance que vous avez tous pour Dame Eliette. Personnellement, je la vois assez faire partie de ces femmes dont Frédéric Dard dit qu'elles « branlent avec une pince à sucre et sucent avec une paille ».
SupprimerJ'ai eu vraiment peur pour vous en lisant le titre de ce billet. C'est malin.
RépondreSupprimerHé ! hé ! hé !
SupprimerQu'est-ce que vous avez tous à regarder l'émission d'un type que vous jugez "vulgaire", face à des "femelles" que vous jugez "imbuvables" ? Les admirateurs de Sade seraient-ils masochistes ?
RépondreSupprimerQu'est-ce que c'est fatigant, cette scie, Mildred ! Ça ne vous arrive JAMAIS, à vous, de regarder des choses que vous n'aimez pas ?
Supprimer@ Georges
SupprimerMême si cela peut m'arriver, en principe j'évite. Mais de là à en faire une tartine, non !
Navrée de vous avoir fatigué.
« De là à en faire une tartine »… C'est très souvent en observant attentivement la laideur et la bêtise que les textes les plus profonds et les plus intelligents sont écrits, vous n'avez pas remarqué ?
SupprimerMais je ne pensais pas à vous ; ce qui m'a fait réagir est cette posture qu'on voit un peu partout, de nos jours, et qui consiste pour ceux qui la prennent à poser aux pures consciences intellectuelles qui ne sont bien entendu capables de regarder, écouter, lire, que des choses passionnantes, qui élèvent l'esprit et le cœur, et qui n'ont en conséquence rien de mieux à faire que de s'étouffer d'indignation ou d'étonnement quand ils voient que la populace ne fait pas de même.
@ Georges
SupprimerEt si vous vous trompiez ? Et si, loin "de s'étouffer d'indignation ou d'étonnement", ils s'enorgueillissent au contraire de ne pas faire partie de cette "populace" qu'ils méprisent ?
L'orgueil de dominer plus faible que soit est des plus méprisables.
SupprimerAh non, quand-même ! Laissez-nous quelques plaisirs !
SupprimerJ'ai failli ne pas cliquer sur votre billet en voyant son titre apparaître dans mon feedly et mon cœur a raté un battement je dois le dire. Finalement j'ai bien fait d'être courageuse.
RépondreSupprimerPour le reste, un détour de 5 kms pour éviter tout livre d'Abécassis ne me paraît pas de trop. Le seul que j'ai lu a fait flamber une partie de mon lobe frontal.
Le spectacle devait être impressionnant ! (Je parle de votre lobe frontal…)
SupprimerQuant à la bâtarde de Mitterrand, personne ne s'est interrogé sur le fait que, toute jeune agrégée, elle avait été nommée à Avignon? Quand on connaît le milieu universitaire, on sait qu'on ne peut prétendre à ce poste que vers les 50 ans.
RépondreSupprimerQuant à son agrégation, je me permets aussi de la mettre en doute, vu ce qu'elle dégoise en général et qui est indigne d'une agrégée normale. Désagrégée, pluttôt.
Comme je crois bien ne connaître aucun agrégé normal, ce n'est certes pas moi qui vous apporterai la contradiction.
SupprimerSade, le psychopathe qui fait bander les gauchistes, le misogyne qui fait mouiller les féministes. Le gourou qui rameute toutes les groupies de la transgression. Une arnaque totale, un mythe libertaire construit sur ce qu'il y a de pire. La violence, la vraie, n'est pas une posture littéraire, ce n'est pas descendre dans la rue revolver au poing et tirer au hasard. C'est être en face du revolver ou entre les mains d'un personnage de Sade.
RépondreSupprimerJ'ai beau chercher, je ne vois nullement le rapport entre Sade et les gauchistes.
SupprimerUn pedo criminel notoire, qui avait à l'époque pognon sur rue. Aujourd'hui les mecs de sa trempe sont obligés de se cacher. Mais ils sont bien là..
Supprimer"Un pedo criminel notoire" : sûrement "notoire", puisque vous l'affirmez, mais pourriez-vous nous dire sur quoi se fonde votre accusation ?
SupprimerJe pensais à ce Sade vu comme figure révolutionnaire, libératrice, en premier lieu par les Surréalistes. L'ancêtre du "Jouissez sans entraves", en quelque sorte. Le monstre laissé dans l'ombre au profit de l'image d'un grand libertin, libertaire, briseur d'interdits, etc.
SupprimerEt l'écrivain, il a le droit d'exister, l'écrivain, coincé entre le " psychopathe, le pédo-criminel notoire, le monstre, le libertin, le libertaire, le briseur d'interdits, etc." ?
SupprimerUn écrivain qui a le droit d'exister ? Ce serait vraiment la porte ouverte au grand n'importe quoi ! Pourquoi pas les musiciens et les peintres, pendant que vous y êtes ? Concentrons-nous sur les psychopathes et les briseurs d'interdits, c'est nettement préférable.
SupprimerLa question de Georges est très pertinente, et elle met bien en évidence le problème que pose la "méthode" Onfray, qui se focalise sur la biographie d'un auteur pour en souligner, avec une minutie de procureur maniaque, les défauts et les "monstruosités", lesquels vont lui servir à invalider son œuvre. Il a déjà fait le coup avec Kant (précurseur selon lui du nazisme, rien de moins !) et Freud (père dénaturé, cocaïnomane, partisan du fascisme) ; voilà qu'il découvre horrifié que Sade a été un homme "méchant", ce qui fait donc de lui ipso facto un écrivain infréquentable...
SupprimerA dire vrai, je ne connais rien de la biographie de Sade. Je m'interroge sur les raisons pour lesquelles l'écrivain (ça m'a échappé!) est admiré. Je viens de relire quelques passages des 120 journées et tout cela paraît si vain. C'est répétitif comme une sculpture mécanique de McCarthy. "...le paillard jure, le foutre coule, le souper sonne". Une course frénétique qui se conclut dans l'horreur totale (les passions meurtrières).
SupprimerCeci dit, j'éprouve la même aversion devant Cannibal holocaust - bon dieu, mais pourquoi tout ce bordel?
"...le paillard jure, le foutre coule, le souper sonne"
SupprimerC'est curieux que vous choisissiez justement cette phrase, dont j'aurais pu me servir, moi, pour vous montrer que Sade est un véritable écrivain. (Mais je ne l'aurais évidemment pas fait, de peur de subir les sarcasmes de Michel Desgranges…).
Cette phrase m'a plu et elle sonne particulièrement bien, je dois bien l'avouer! Mais je reste circonspect devant les autres gros morceaux qui nagent dans le ragoût sadien... (j'épargne les citations).
SupprimerEh ben, y en a qui ne se prennent pas pour des merdes ici.
RépondreSupprimerFaut être attentif car il y a trois risqués majeurs : avoir les chevilles qui enflent tellement qu'on ne peut plus marcher, mourir étouffer par son orgueil couplé de dédain ( l'intelligence unie à la modestie permettent de mieux respirer ) et le troisième, le pire peut être, se transformer en commentateur assidu de base chez corto
T'es socialiste et t'ouvres un blog pile poil avec l'arrivée d'Hollande ?
SupprimerNan mais allo quoi...
Amike
Vous visez qui, exactement, M. Didstat ? Qui s'est vanté de quoi, au juste ?
SupprimerTout le monde et personne, mais quand on touche à la Fille je vois rouge, ou rose plutôt. Ça y est, c'est passé.
SupprimerCela dit, j'ai l'impression qu'Amike m'aime bien mais je peux me tromper.
Ce n'est tout de même pas de notre faute si elle est ridicule et pontifiante…
Supprimer"Michel Onfray et moi-même" Et on se demande après ça si les portes sont suffisamment larges !
RépondreSupprimerOn a été pratiquement voisins durant quatre ans : ça crée des liens, forcément…
SupprimerAh !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
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RépondreSupprimerOn a dit : pas d'anonymes…
SupprimerPardonnez-moi, mais après avoir retrouvé l'émission en question, et en être arrivé au moment où Abécassis vante, entre autres, cette grande entreprise de libération de la femme que constitue "La Philosophie dans le boudoir", j'ai eu besoin de prendre un peu d'air frais en venant commenter ici. Bon, j'y retourne, voyons s'il y a lieu d'alerter le Vatican au sujet du miracle supposé.
RépondreSupprimerOui, c'est LE grand moment de l'émission (enfin, de ce que j'en ai vu).
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