Je ne peux qu'abonder au sujet de Philip K. Dick, qui est à la SF ce que Georges Floyd est à la pornographie.
Néanmoins, les lectures du Cycle de Tschaï (Jack Vance) et du Cycle de Majipoor (Robert Silverberg) me font hésiter à qualifier la SF de sous-littérature. Je ne puis que vous les conseiller. L'évasion peut également se produire avec ce genre d'ouvrages.
On notera au passage que la SF "classique" perd logiquement de sa saveur puisqu'elle devient réalité avec le temps. Et qu'il n'y a rien de plus ennuyeux que la réalité du quotidien.
Et quand le futur prometteur n'est pas arrivé, c'est encore pire : nous ne bénéficions pas de voitures volantes car tout le fric dédié à la recherche est parti dans le "social". Rage et grincements de dents.
La SF n'est pas littérature facile.
Mais il en va de même de l'humour. On rigolait devant l'absurdité des sketchs des Inconnus dans les 80's. Puis l'absurdité nous a rattrapé. Et on ne rit plus.
Y'a des trucs qui vieillissent mal. C'est certain.
Je ne suis pas d'accord avec M. C. Alpestris. Ça n'a jamais été une quelconque "absurdité" qui rendait drôle les sketches des inconnus, mais le fait qu'ils touchaient juste, et leur drôlerie n'a pas pris une ride.
Les Inconnus n'ont jamais été vraiment drôles... (du moins, ils ne me faisaient pas rire). Mais je me demande si on n'est pas hors sujet : on va se faire engueuler par EA.
Sketch des Inconnus dit de "L'Enseignement", visible ici :
https://www.youtube.com/watch?v=GEwLnxOmW7M
Dès 3:50, Mlle Labutte, enseignante de musique, demande à la classe où se situe la note ré sur la portée dessinée au tableau noir. Un élève projette un poignard qui se fiche sur la note en question. Mlle Labutte s'exclame alors : "Bien, Christophe ! Bien !"
En 1980, cette scène déclenchait un effet comique.
En 2020, époque où poignarder un professeur est une action routinière, l'effet comique disparaît.
Néanmoins, il est grandement remplacé par un autre effet comique qui est celui produit par le prénom de l'élève : Christophe.
Si nous rions encore, ce n'est plus pour les mêmes raisons.
Alors, reprenons, comme vous dites. Ce qui est drôle dans le sketch ce n’est pas le poignard lancé sur le tableau (lequel, soit dit en passant, n’est pas fait pour poignarder), et encore moins une absurdité quelconque d’une chose qui serait inconcevable dans la vraie vie, donc « absurde » et drôle dans le sketch à cause de ça. Le poignard lancé sur le tableau n’est que le symbole caricatural d’un chahut dont on comprend au contraire qu’il est la routine. Ce qui est drôle c’est la réaction de l’institutrice : aucune frayeur, ce qui nous fait comprendre qu’elle est accoutumée aux pires avanies, puis une remarque engageante, encourageante, souriante et focalisée sur le point positif (c’est effectivement la note ré qu’a frappé le poignard) qui révèle qu’elle est dans un déni total, cultivant par instinct de survie un irénisme délirant, refusant de voir que son monde est en train de s’écrouler sans reste, que son métier n’a plus de sens et continuant d’avancer comme une somnambule au milieu des ruines fumantes. C’était très bien observé dans les années 80, très drôle, et ça le reste pour les mêmes raisons. Les poignards faits pour poignarder d’Abdul ou de Mohammed contemporains ultraviolents auxquels vous faites allusion ne pouvaient pas être le sujet de ce sketch (encore qu’ils puissent être vus comme un sorte de point ultime de la déliquescence dont il fait le portrait), et en ce sens ne lui ajoutent ni ne lui enlèvent aucune drôlerie.
Démonstration impeccable ! En tant qu'arbitre, je déclare Brunet vainqueur par K.O. technique (alors que je ne sais même pas ce que peut bien être un K.O. technique).
Après une rapide 1 ère lecture en diagonale, juste pour ne pas oublier:
1- Sarkofrance:cette histoire du débat avec De Villiers ( ou de Villiers? Jamais sû) me conforte dans la thése, que je suis le seul à soutenir et que je ne vais pas redévelopper ici, d'une forte composante psychiatrique, au-delà de ses idées ;
2- Vous voulez dire" la choléra "? ( Aucun autre contre-exemple à votre thèse ne me vient à l'esprit pour l'instant )
3-Philip K.Dick : lisez " Le mmaître du haut chàteau" et on en reparle
4- Parmi la majorité de gens qui ne portent plus de masques, je suis certain que figurent ceux qui ont déjà déposé une 60 aine de plaintes en Justice contre les ministres pour pénurie de masques au début de la crise, record mondial .
"Le choléra ": suis-je bête ! Il y a tous les rhumatismes, les infarctus, les diabètes 1 et 2, toutes les maladies qui portent le nom d'un médecin ( le Parkinson, l'Alzheimer, etc.),des parasitoses ( le paludisme, le kala-azar,etc.) EA
Petite remarque non-désobligeante (évidemment) "Czesław Milosz (obligé d'aller copier/coller son prénom chez Ternette, à celui-là, sinon je ne m'en serais jamais tiré)". Ben même avec votre amie Ternette, puisqu'il faudrait écrire Miłosz (cette lettre se lit "w", on la trouve aussi dans Wojtyła). Comme quoi, faut pas se fier à Ternette. Il est d'ailleurs aisé de s'en assurer en recherchant une orthographe déficiente : il y a souvent plus de résultats qu'avec l'orthographe correcte (tiens, pourquoi "orthographe correcte" puisque "orthographe" comprend déjà la racine "orthos" ?).
Ah ben vous parlez de moi deux fois, la première en bien pour dire que j'étais le dernier à dire des conneries.
La deuxième (je cite l'extrait pour qu'on se repère : " Même des esprits aussi pondérés (en apparence…) que Nicolas, semblent insidieusement glisser vers une forme bizarre de paranoïa, laquelle s'assortit d'un genre de colère ressentie face aux gens qui ont l'outrecuidance de ne pas paranoïer en chœur. À ce titre, son dernier billet est exemplaire. Et un poil attristant pour qui se flatte de l'aimer bien."). Arrêtez de vous flatter de bien m'aimer, tout le monde devrait faire pareil.
Cela étant, et on en a déjà discuté, je pense que vous avez mal lu... Je ne fais que dire que ça ne coûte pas grand chose de mettre un masque et que je trouve assez inconséquents même imbéciles qui ne le mettent que quand c'est obligatoire ou, surtout, qu'il n'y a pas de contrôle. C'est comme si un type arrêtait de conduire après avoir bu uniquement parce qu'il a peur des gendarmes, pas parce qu'il pourrait tuer des gens.
« C'est comme si un type arrêtait de conduire après avoir bu uniquement parce qu'il a peur des gendarmes, pas parce qu'il pourrait tuer des gens. »
C'est exactement la raison pour laquelle les gens arrêtent (plus ou moins…) de conduire bourrés : quand ils ne risquaient "que" de tuer des gens, et accessoirement eux-mêmes, ils s'en foutaient royalement.
Merci pour toutes ces lectures judéo-polono-austro-hongroises !
Une question. Le 11, vous écrivez : "Où sont les Bainville, les Gaborit, les Cochin ? Sans même parler des Taine, des Renan, des Tocqueville et des Fustel de Coulanges… " Ne connaissant pas Gaborit, j'ai consulté dame Ternette et miss Wiki : pas trouvé de Gaborit historien. Mais vous vouliez sans doute évoquer Emile Gabory (1872-1954), chartiste et historien de la Vendée ?
Celui-là même ! Ses différents livres sur les guerres de Vendée sont remarquables. Et réunis en un seul volume de la collection "Bouquins", que l'on trouve d'occasion assez facilement.
@ Didier Goux ( peut-être hors sujet, peut-être pas) : On m'a offert un bouquin " Comment parler des livres qu'on n'a pas lus". Je me suis dit que votre blog pourrait occuper très bien cette fonction, et qu'il y a là un créneau pour vous ( en supprimant tout ce qui concerne les poules ) : qu' en pensez-vous ?
Je ne peux qu'abonder au sujet de Philip K. Dick, qui est à la SF ce que Georges Floyd est à la pornographie.
RépondreSupprimerNéanmoins, les lectures du Cycle de Tschaï (Jack Vance) et du Cycle de Majipoor (Robert Silverberg) me font hésiter à qualifier la SF de sous-littérature. Je ne puis que vous les conseiller. L'évasion peut également se produire avec ce genre d'ouvrages.
Voilà, j'aurai essayé.
Mais bien sûr que "l'évasion" se produit ! Et elle n'est nullement à négliger. Du reste, j'ai lu pas mal d'auteurs de SF, dans ma jeunesse.
SupprimerOn notera au passage que la SF "classique" perd logiquement de sa saveur puisqu'elle devient réalité avec le temps. Et qu'il n'y a rien de plus ennuyeux que la réalité du quotidien.
SupprimerEt quand le futur prometteur n'est pas arrivé, c'est encore pire : nous ne bénéficions pas de voitures volantes car tout le fric dédié à la recherche est parti dans le "social". Rage et grincements de dents.
La SF n'est pas littérature facile.
Mais il en va de même de l'humour. On rigolait devant l'absurdité des sketchs des Inconnus dans les 80's. Puis l'absurdité nous a rattrapé. Et on ne rit plus.
Y'a des trucs qui vieillissent mal. C'est certain.
« Y'a des trucs qui vieillissent mal. C'est certain. »
SupprimerÀ commencer par nous autres, je le crains…
Je ne suis pas d'accord avec M. C. Alpestris. Ça n'a jamais été une quelconque "absurdité" qui rendait drôle les sketches des inconnus, mais le fait qu'ils touchaient juste, et leur drôlerie n'a pas pris une ride.
SupprimerPour avoir revus pas mal de ces sketches sur Youtube assez récemment, je me trouve entièrement d'accord avec M. Brunet.
SupprimerLes Inconnus n'ont jamais été vraiment drôles... (du moins, ils ne me faisaient pas rire). Mais je me demande si on n'est pas hors sujet : on va se faire engueuler par EA.
SupprimerBon. Reprenons.
SupprimerSketch des Inconnus dit de "L'Enseignement", visible ici :
https://www.youtube.com/watch?v=GEwLnxOmW7M
Dès 3:50, Mlle Labutte, enseignante de musique, demande à la classe où se situe la note ré sur la portée dessinée au tableau noir. Un élève projette un poignard qui se fiche sur la note en question. Mlle Labutte s'exclame alors : "Bien, Christophe ! Bien !"
En 1980, cette scène déclenchait un effet comique.
En 2020, époque où poignarder un professeur est une action routinière, l'effet comique disparaît.
Néanmoins, il est grandement remplacé par un autre effet comique qui est celui produit par le prénom de l'élève : Christophe.
Si nous rions encore, ce n'est plus pour les mêmes raisons.
Bien, Cretinus ! Bien !
SupprimerAlors, reprenons, comme vous dites.
SupprimerCe qui est drôle dans le sketch ce n’est pas le poignard lancé sur le tableau (lequel, soit dit en passant, n’est pas fait pour poignarder), et encore moins une absurdité quelconque d’une chose qui serait inconcevable dans la vraie vie, donc « absurde » et drôle dans le sketch à cause de ça. Le poignard lancé sur le tableau n’est que le symbole caricatural d’un chahut dont on comprend au contraire qu’il est la routine. Ce qui est drôle c’est la réaction de l’institutrice : aucune frayeur, ce qui nous fait comprendre qu’elle est accoutumée aux pires avanies, puis une remarque engageante, encourageante, souriante et focalisée sur le point positif (c’est effectivement la note ré qu’a frappé le poignard) qui révèle qu’elle est dans un déni total, cultivant par instinct de survie un irénisme délirant, refusant de voir que son monde est en train de s’écrouler sans reste, que son métier n’a plus de sens et continuant d’avancer comme une somnambule au milieu des ruines fumantes. C’était très bien observé dans les années 80, très drôle, et ça le reste pour les mêmes raisons. Les poignards faits pour poignarder d’Abdul ou de Mohammed contemporains ultraviolents auxquels vous faites allusion ne pouvaient pas être le sujet de ce sketch (encore qu’ils puissent être vus comme un sorte de point ultime de la déliquescence dont il fait le portrait), et en ce sens ne lui ajoutent ni ne lui enlèvent aucune drôlerie.
Démonstration impeccable ! En tant qu'arbitre, je déclare Brunet vainqueur par K.O. technique (alors que je ne sais même pas ce que peut bien être un K.O. technique).
SupprimerJe m'incline.
SupprimerJe me demande toutefois si je le suis seul à être passé de la franche rigolade au rire jaune devant un sketch des Inconnus.
Après une rapide 1 ère lecture en diagonale, juste pour ne pas oublier:
RépondreSupprimer1- Sarkofrance:cette histoire du débat avec De Villiers ( ou de Villiers? Jamais sû) me conforte dans la thése, que je suis le seul à soutenir et que je ne vais pas redévelopper ici, d'une forte composante psychiatrique, au-delà de ses idées ;
2- Vous voulez dire" la choléra "? ( Aucun autre contre-exemple à votre thèse ne me vient à l'esprit pour l'instant )
3-Philip K.Dick : lisez " Le mmaître du haut chàteau" et on en reparle
4- Parmi la majorité de gens qui ne portent plus de masques, je suis certain que figurent ceux qui ont déjà déposé une 60 aine de plaintes en Justice contre les ministres pour pénurie de masques au début de la crise, record mondial .
EA
"Le choléra ": suis-je bête ! Il y a tous les rhumatismes, les infarctus, les diabètes 1 et 2, toutes les maladies qui portent le nom d'un médecin ( le Parkinson, l'Alzheimer, etc.),des parasitoses ( le paludisme, le kala-azar,etc.)
SupprimerEA
Petite remarque non-désobligeante (évidemment) "Czesław Milosz (obligé d'aller copier/coller son prénom chez Ternette, à celui-là, sinon je ne m'en serais jamais tiré)".
RépondreSupprimerBen même avec votre amie Ternette, puisqu'il faudrait écrire Miłosz (cette lettre se lit "w", on la trouve aussi dans Wojtyła).
Comme quoi, faut pas se fier à Ternette. Il est d'ailleurs aisé de s'en assurer en recherchant une orthographe déficiente : il y a souvent plus de résultats qu'avec l'orthographe correcte (tiens, pourquoi "orthographe correcte" puisque "orthographe" comprend déjà la racine "orthos" ?).
k.
Si on ne peut même plus se fier à Ternette, je renonce aux écrivains polonais !
SupprimerAh ben vous parlez de moi deux fois, la première en bien pour dire que j'étais le dernier à dire des conneries.
RépondreSupprimerLa deuxième (je cite l'extrait pour qu'on se repère : " Même des esprits aussi pondérés (en apparence…) que Nicolas, semblent insidieusement glisser vers une forme bizarre de paranoïa, laquelle s'assortit d'un genre de colère ressentie face aux gens qui ont l'outrecuidance de ne pas paranoïer en chœur. À ce titre, son dernier billet est exemplaire. Et un poil attristant pour qui se flatte de l'aimer bien."). Arrêtez de vous flatter de bien m'aimer, tout le monde devrait faire pareil.
Cela étant, et on en a déjà discuté, je pense que vous avez mal lu... Je ne fais que dire que ça ne coûte pas grand chose de mettre un masque et que je trouve assez inconséquents même imbéciles qui ne le mettent que quand c'est obligatoire ou, surtout, qu'il n'y a pas de contrôle. C'est comme si un type arrêtait de conduire après avoir bu uniquement parce qu'il a peur des gendarmes, pas parce qu'il pourrait tuer des gens.
« C'est comme si un type arrêtait de conduire après avoir bu uniquement parce qu'il a peur des gendarmes, pas parce qu'il pourrait tuer des gens. »
SupprimerC'est exactement la raison pour laquelle les gens arrêtent (plus ou moins…) de conduire bourrés : quand ils ne risquaient "que" de tuer des gens, et accessoirement eux-mêmes, ils s'en foutaient royalement.
Merci pour toutes ces lectures judéo-polono-austro-hongroises !
RépondreSupprimerUne question. Le 11, vous écrivez : "Où sont les Bainville, les Gaborit, les Cochin ? Sans même parler des Taine, des Renan, des Tocqueville et des Fustel de Coulanges… " Ne connaissant pas Gaborit, j'ai consulté dame Ternette et miss Wiki : pas trouvé de Gaborit historien. Mais vous vouliez sans doute évoquer Emile Gabory (1872-1954), chartiste et historien de la Vendée ?
Celui-là même ! Ses différents livres sur les guerres de Vendée sont remarquables. Et réunis en un seul volume de la collection "Bouquins", que l'on trouve d'occasion assez facilement.
SupprimerTentative de sortie de l' Anonymat
RépondreSupprimer@ Didier Goux ( peut-être hors sujet, peut-être pas) :
RépondreSupprimerOn m'a offert un bouquin " Comment parler des livres qu'on n'a pas lus". Je me suis dit que votre blog pourrait occuper très bien cette fonction, et qu'il y a là un créneau pour vous ( en supprimant tout ce qui concerne les poules ) : qu' en pensez-vous ?
J'en pense surtout que ce livre (que j'ai eu la bêtise de lire) est fort mauvais et qu'il ne mérite que de partir direct à la poubelle.
SupprimerDonc, pour ce qui est de l'imiter…