Le diptyque – et voilà un mot que je ne serai jamais capable d'écrire
sans hésitation, au point d'aller chaque fois en vérifier l'orthographe ;
je me demande quel masochisme me pousse à l'utiliser encore –, le
diptyque, donc, formé par Dalva et sa suite, La Route du retour,
est d'une construction complexe, touffue – un écheveau familial voire dynastique –, et pourtant sinueuse et
limpide à l'image de ces rivières que, dans les romans de Jim Harrison, on
ne cesse de descendre, de remonter, de franchir, à la nage ou à gué. Et
je suis une nouvelle fois frappé de ce que, dans ces immenses paysages
qui surgissent comme naturellement d'entre les pages, la plupart des
personnages, à mesure que la vie les martèle et les burine, se mettent à ressembler de plus en plus à des coyotes qui
tenteraient de se transformer en statues, en statues de coyotes, à se
minéraliser pour se fondre encore davantage dans ce creuset naturel qui
tout à la fois les a engendrés et ne cesse de les repousser vers les
autres hommes, ceux qui s'agitent.
De là vient au lecteur des envies
fortes d'expéditions au Nebraska ou au Montana, des projets de bivouac
dans la péninsule nord du Michigan ; équipées qui semblent d'autant plus
désirables que l'on sait bien qu'elles resteront lettre morte.
J' apprends par coeur ce billet pour le sortir à mon prochain " dîner de la gauche caviar sous les lambris dorés des salons parisiens"
RépondreSupprimerMême si,par extraordinaire, il y avait un autre convive ayant lu ce livre, ça devrait passer.
C'est ça que j'aurais dû faire, comme métier : écrivain public pour dîners parisiens.
SupprimerLe problème est que je ne suis jamais invité aux dîners de la gauche caviar sous les lambris dorés des salons parisiens. ( veuillez excuser la répétition, mais j'adore cette expression ).
SupprimerEh bien, apprenez donc à vous contenter des lambris argentés ! Et du centre gauche œufs-de-lump.
SupprimerBien résumé. Surtout la chute ;.)
RépondreSupprimerRésumé est trop dire : voilà bien deux romans qui sont parfaitement impossibles à résumer.
SupprimerPour vous ce sera le Michigan: « Si quaeris peninsulam amoenam circumspice », l'État des Hurons et des gloutons.
RépondreSupprimerCerise sur le gâteau, le taux de croissance de la population est négatif.
Le Michigan est assez tentant en effet. Surtout la Péninsule Nord.
SupprimerLe Montana est également un État très "harrisonnien"…
RépondreSupprimerSi je vous fais une vanne débile sur les larves de diptyque, cela n'accentuera-t-il pas encore vos hésitations ?
RépondreSupprimerAu point d'errance où je suis rendu, je crois ne plus risquer grand-chose…
Supprimer