Elle l'a publié en 2011, soit trois ans après la mort soudaine (une pneumonie et une petite infection dite “nosocomiale” par là-dessus) de Raymond Smith, qui fut son mari durant 47 ans. Car Joyce Carol Oates était Joyce Smith à la ville, et elle explique fort bien, dans son journal publié mais aussi un peu dans ce livre-ci, les différences qui peuvent exister entre ces deux “personnages”.
J'ai réussi à rester en vie raconte, presque à la manière d'un journal de bord, ce que furent pour elle les premières semaines qui ont suivi la mort de Ray, la manière dont elle a dû endosser son nouveau costume, celui de veuve, les difficultés à y entrer et à l'admettre pour sien, les incompréhensions que cette vêture a entraînées, les tentations suicidaires qui ne devinrent jamais tentatives, les nuits sans sommeil et les journées sans courage, mais aussi la poursuite obstinée de la vie extérieure, sociale.
C'est un livre qu'on devrait pouvoir offrir à toute femme venant de perdre son mari, comme une sorte de vade mecum, ou de Guide du Routard de la veuve. Mais ce serait peut-être mal pris…
Vous avez vu ce que je dis des films français, un peu plus haut dans le billet ?
RépondreSupprimerLes veufs sont une espèce très minoritaire. Et les écrivains veufs encore plus.
RépondreSupprimerMonsieur est trop bon ! Mais pour moi, ce sera non merci !
RépondreSupprimerPossible… mais s'il faut d'abord avaler un cent d'huîtres avariées avant de la trouver, votre perle, je préfère vous la laisser.
RépondreSupprimerNon seulement la veuve éplorée a-t-elle réussi à rester en vie (traduction française du titre), mais elle a vite mis en pratique le conseil qu'elle prodigue dans son livre : " Une fois que vous avez écrit une histoire, il faut passer à autre chose et ne pas essayer de s'y attarder trop longtemps ". Effectivement, six mois après le décès de son mari (18/02/2008), elle rencontrait un collègue de Princeton avec qui elle s'est remariée (13/03/2009). Le pauvre homme est à son tour décédé (13/04/2019), Joyce Carol va pouvoir passer à autre chose ...
RépondreSupprimerExact ! Mais, pour le moment, elle paraît décidée à demeurer veuve ad vitam aeternam…
SupprimerVous jugez des gens (et les condamnez), de la nature des épisodes psychiques et affectifs qu'ils traversent, sur dates ?
SupprimerChacun affronte les évènements différemment, selon son histoire et en fonction de beaucoup de petites choses, rien n'est pareil pour personne. Ici, c'est à mettre en rapport je pense avec la phrase : "mais aussi la poursuite obstinée de la vie extérieure, sociale.", simplement.
Elle a dû se rendre compte qu'il ne fallait pas "gaspiller les ressources de la victimisation" !
Supprimer...Mildred, elle témoigne d'un état - celui qu'elle a vécu à titre personnel - à travers ce livre, d'autres femmes peuvent s'y retrouver, et, sans l'avoir lu, il ne me semble pas qu'elle se pose en victime.
SupprimerEtrange manie moderne, de présenter son partenaire comme une quête d’absolu et de le remplacer une fois disparu seulement six mois après. Surtout, les arguments mobilisés pour justifier ces comportements ne manquent pas de légèreté.
SupprimerSi elle avait une floppée d'amants et a su rester en bonnes relations avec eux ( en tout bien tout honneur, âge oblige... bien que je sache encore faire des choses remarquables avec mes oreilles ) ,le veuvage n'est pas une épreuve insurmontable. Beaucoup moins que la mort, en tous cas.
RépondreSupprimerJe ne crois pas que c'était trop son genre (les amants).
SupprimerPeut-être pas tous les jours, mais un de temps en temps... Bien sûr, on n'en parle pas toujours dans les autobiographies.
SupprimerJ'adore : "ayant réchappé [...] à la projection d'un film français contemporain".
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Le jour de la fête des mères je trouve que ça tombe bien, ce conseil avisé de lecture.
Pas fait exprès : j'avais oublié que c'était la Fête des Mères…
Supprimer(Mais je me suis rattrapé dans le courant de la journée !)