À la page 251 des Demeures de l'esprit – France du Nord-Est, je tombe sur ce début de paragraphe :
« J'ai bien peur qu'il n'y ait pas grand-chose à dire de la maison natale de Claude Gellée, dit le Lorrain, à Chamagne, village du département des Vosges mais situé tout à fait dans la plaine, à l'ouest de la chaîne éponyme – c'est terrible, on n'ose plus employer cet adjectif, depuis qu'il signifie tout et n'importe quoi (un peu comme surréaliste) ; mais, en l'occurrence, c'est bien éponyme que je veux dire. »
Rien de plus irritant, en effet que ces mots dévoyés, le plus souvent – et c'est le cas ici – par les ânes apprêtés qui encombrent les salles de rédaction. Il y a bien deux ans maintenant que mes doigts restent en suspens au-dessus du clavier chaque fois que ce pauvre éponyme devrait être choisi, et même requiert de l'être. Ne tenant pas à passer pour un perroquet médiatique, je m'abstiens généralement de l'utiliser et m'efforce de tourner autrement ma phrase – mais c'est irritant de devoir ainsi descendre du trottoir pour laisser aller les brutes.
Il y a quelques années – j'en ai peut-être déjà parlé, mais répéter n'est pas mauvais –, j'ai dû bannir de la même façon la locution sauf à, qui, après avoir tout à fait disparu du langage, au moins de celui que l'on parle, a brusquement opéré un retour, mais totalement défiguré par le mâchouillage des mandibules journalistiques – au point que son sens est devenu à peu près le contraire de ce qu'il avait toujours été. En français classique, la phrase : Je ferai ma promenade quotidienne sauf à être trempé devrait signifier, a très longtemps signifié : Je ferai ma promenade quotidienne dussé-je être trempé.(puisque “sauf à” est synonyme de “quitte à”). Or, désormais, tout le monde comprendra : Je ferai ma promenade quotidienne à moins que je doive être trempé. Partant, on est bien obligé de laisser tomber cette malheureuse locution, pourtant d'une élégante sobriété, sous peine d'être compris de travers ou de passer pour un plouc, au moins à ses propres yeux. Et il en va désormais de même, en effet, pour éponyme.
Il reste que Renaud Camus et moi devrions peut-être nous montrer un peu moins soucieux de l'opinion d'autrui, pour tout dire un peu moins snobs. Assurés d'employer le mot dans son acception correcte, pourquoi tendre l'oreille aux remarques ironiques et l'œil aux sourires en coin ? Il faudrait savoir passer outre. Comme dirait l'autre : quand on sait que l'on ne doit pas couper la salade avec son couteau, on peut couper la salade avec son couteau. Et il ne faudrait pas renoncer à éponyme, sauf à se faire moquer de soi.
« J'ai bien peur qu'il n'y ait pas grand-chose à dire de la maison natale de Claude Gellée, dit le Lorrain, à Chamagne, village du département des Vosges mais situé tout à fait dans la plaine, à l'ouest de la chaîne éponyme – c'est terrible, on n'ose plus employer cet adjectif, depuis qu'il signifie tout et n'importe quoi (un peu comme surréaliste) ; mais, en l'occurrence, c'est bien éponyme que je veux dire. »
Rien de plus irritant, en effet que ces mots dévoyés, le plus souvent – et c'est le cas ici – par les ânes apprêtés qui encombrent les salles de rédaction. Il y a bien deux ans maintenant que mes doigts restent en suspens au-dessus du clavier chaque fois que ce pauvre éponyme devrait être choisi, et même requiert de l'être. Ne tenant pas à passer pour un perroquet médiatique, je m'abstiens généralement de l'utiliser et m'efforce de tourner autrement ma phrase – mais c'est irritant de devoir ainsi descendre du trottoir pour laisser aller les brutes.
Il y a quelques années – j'en ai peut-être déjà parlé, mais répéter n'est pas mauvais –, j'ai dû bannir de la même façon la locution sauf à, qui, après avoir tout à fait disparu du langage, au moins de celui que l'on parle, a brusquement opéré un retour, mais totalement défiguré par le mâchouillage des mandibules journalistiques – au point que son sens est devenu à peu près le contraire de ce qu'il avait toujours été. En français classique, la phrase : Je ferai ma promenade quotidienne sauf à être trempé devrait signifier, a très longtemps signifié : Je ferai ma promenade quotidienne dussé-je être trempé.(puisque “sauf à” est synonyme de “quitte à”). Or, désormais, tout le monde comprendra : Je ferai ma promenade quotidienne à moins que je doive être trempé. Partant, on est bien obligé de laisser tomber cette malheureuse locution, pourtant d'une élégante sobriété, sous peine d'être compris de travers ou de passer pour un plouc, au moins à ses propres yeux. Et il en va désormais de même, en effet, pour éponyme.
Il reste que Renaud Camus et moi devrions peut-être nous montrer un peu moins soucieux de l'opinion d'autrui, pour tout dire un peu moins snobs. Assurés d'employer le mot dans son acception correcte, pourquoi tendre l'oreille aux remarques ironiques et l'œil aux sourires en coin ? Il faudrait savoir passer outre. Comme dirait l'autre : quand on sait que l'on ne doit pas couper la salade avec son couteau, on peut couper la salade avec son couteau. Et il ne faudrait pas renoncer à éponyme, sauf à se faire moquer de soi.
De plus en plus souvent, en effet, on évite certaines tournures pour de mauvaises raisons. C'est désolant mais c'est ainsi.
RépondreSupprimerInversement, de plus en plus souvent également, j'emploie des tournures à-la-mords-moi-le-nœud pour être certain (façon de parler) d'être compris, tout en sachant que je suis en train de dire l'inverse de ce que je voudrais dire. C'est une ascèse !
(Avez-vous remarqué — ça me semble récent — le remplacement de "grand, grande" par "gros, grosse" ?)
Ah, non, pas encore ! (Mais, évidement, maintenant que vous me l'avez dit...) Vous auriez un ou deux exemples ?
RépondreSupprimerIl suffit qu'on me demande ce genre de choses pour que les exemples me fuient. Ça me reviendra.
RépondreSupprimerUne autre tournure qui me fait grimper aux rideaux, et que j'attribue (sans doute injustement, même s'il l'a beaucoup pratiquée) à Arnaud Parlotte (ex "le midi" sur FC), c'est le fait de ne plus jamais dire mardi dernier, mardi prochain, la semaine dernière, la semaine prochaine, mais "ce mardi", "cette semaine", etc. Pour ne rien dire de "ce jour" à la place d'aujourd'hui. Ça m'exaspère à un point ! (C'est là que Suzon va rétorquer : "Bah ! Ç'a toujours été comme ça. Ça n'a aucune importance.")
À mon sens, cela tient au fait que, de plus en plus, si vous dites : vendredi prochain, les gens vont comprendre : vendredi de la semaine prochaine, et non : le premier vendredi qui se présentera à nous dans la succession des jours. Une imprécision en entraîne une autre, censée rafistoler l'édifice, et c'est comme ça qu'on se retrouve à ne plus se comprendre du tout.
RépondreSupprimer« vendredi prochain, les gens vont comprendre : vendredi de la semaine prochaine »
RépondreSupprimerJ'ai remarqué ce glissement là aussi, oui. Mais pourquoi ?
« Il y a une grosse ambition, dans ce film, on va dire. »
« Il a une grosse facilité à enchaîner les tubes, Eddy Mitchell ! »
etc.
Eh bien, vous voyez, cela ne m'avait pas encore frappé. Mais évidemment, à présent, je vais voir des "gros" et des "grosses" partout : je ne vous dis pas merci...
RépondreSupprimerPour le reste, je pense que "prochain" signifie désormais "relatif à la semaine prochaine" et rien d'autre.
C'est bientôt le carême, rassurez-vous. (je me demande combien de fois il faudrait écrire ce mot "carême") dans un blog, pour que celui-ci ait des ennuis avec la police de la pensée : onze fois, cent-onze fois ?
RépondreSupprimerEntre tête de nègre et face de carême, on vit dangereusement.
Dans le même ordre d'idées, l'ex journaliste et désormais chroniqueur de France Inter, Frédéric Pommier, a écrit un livre "Mots en toc et formules en tic" dans lequel il énumère et analyse tous les mots ou expressions du jargon médiatique dont l'usage actuel a détourné le sens.
RépondreSupprimerUne fois par semaine, dans l'émission de Pascale Clark "Comme on nous parle", il tire un exemple de son livre, pour nous en faire la démonstration. L'adjectif "improbable" en est l'exemple type.
Duga
Je préfère encore tous les vices de langage qu'un quart d'heure d'émission avec une Pascale Clark.
RépondreSupprimerBonjour Didier,
RépondreSupprimerj'ai le même problème avec éponyme, si ce n'est que l'envie de l'utiliser me vient plutôt rarement. En revanche, à chaque fois que je place un "après que" dans une conversation, ce qui peut arriver, je bute sur la conjugaison du verbe suivant, tiraillé que je suis entre l'indicatif correct qui choquera et le subjonctif attendu mais fautif qui passera sans problème.
Dans Krakmo, Camus écrit "nous fûmes" pour "nous sommes allés".
RépondreSupprimerC'est une tournure employée par les parleurs de patois par chez moi, je fus au supermarché où j'ai acheté....". Les instituteurs corrigeaient les enfants qui le disaient par " on a été"!
Je n'ai pas remarqué cela dans les tomes précédents du Journal. Je n'y ai peut-être pas prêté attention.
Ah, oui, Duga, improbable !
Et le Très partout partout, qui fait râler Jacqueline de Romilly.
Entendu sur F.Cul: très superfétatoire
Pour moi, c'est "sans que", qui s'écrit sans être suivi d'une négation. Ainsi, j'ai dû me bagarrer avec une "correctrice" qui s'entêtait à réécrire "sans qu'il ne soit" sur mon "sans qu'il soit".
RépondreSupprimer(J'ai fini par gagner.)
A Georges : dans le genre exaspérant des "ce ..." que vous citez à juste titre, vous avez oublié l'horrible "ce midi"...
Oh là là, oui, le "ce midi", comment ai-je pu l'oublier celui-là, qui est sans doute le pire !
RépondreSupprimerAi-je raison de penser que cet Arnaud Parlotte a fait beaucoup, "à son niveau", pour dispenser au monde (et par les ondes) les beautés de ce langage si neuf, si inventif, si créatif ?
L'erreur avec éponyme c'est que ça vous a un petit air très chic, alors va-z-y que je l'emploie sans trop savoir si c'est pile ou poil.
RépondreSupprimer"De plus en plus souvent, en effet, on évite certaines tournures pour de mauvaises raisons."
RépondreSupprimerParfaitement.
Essayez donc de parler des remèdes de bonne fame à des ptits cons de 3ème! Ils vont aussitôt récriminer intempestivement auprès de leur professeur de Français qui leur explique doctement que l'abruti de prof qui écrit "bonne fame" est un âne. Alors que...
Donc le collègue, je le bénis.
S'il me lit, qu'il soit recouvert de vomi.
Pardon Suzanne (si vous me lisez, ce qui n'est pas sûr. Pourquoi vous plus que les autres?)
un grand consommateur de chocolat est devenu un gros consommateur de belge.
RépondreSupprimerMoi, ce qui m'agace et m'énerve, c'est ce fameux dèj'né ou ptit dèj'né. Je ne supporte pas, je vous jure.
RépondreSupprimerSi jamais je l'ai entendu dans la journée, ça me file des insomnies (une insomnie?)
Ce mot vient de jeûne, non? Pas de j'n.
Sur ce, bonne soirée.
RépondreSupprimerHummm ! Très chers machin et chouette ça fleure bon le PI des meilleurs jours par ici. Une sorte de PI hors-sol est donc possible !
RépondreSupprimerGeorges : a-t-on droit aux têtes de nègre pendant le carême ? (Mettre le carême en gras, il faut oser tout de même...) C'est toute la question ? Et son corollaire : au pluriel, écrit-on têtes de nègre ou bien plutôt têtes de nègres ? On serait moins emmerdé avec têtes de couleur, finalement.
RépondreSupprimerDuga, je serais assez d'accord avec Georges : Pascale Clark, c'est du brutal.
Tcheni : le problème d'après que se résout tout simplement en le remplaçant par après avoir plus un infinitif. Je sais : c'est très lâche.
Suzanne, je ne comprends pas : on a été est encore pire, non ?
Sophie K : le “ne” explétif me choque moins. Je le trouve inutile, mais sans plus. Je le disais encore ce midi à... Oh ! pardon...
Emma : c'est ça ! On sent que pour les folliculaires, c'est une sorte d'homonyme en tenue de soirée.
Carine : eh bien, grâce à vous je vais pouvoir me couvrir de ridicule, en avouant que j'ignorais totalement l'origine de l'expression... qui me semble fort pertinente, maintenant que vous le dites.
Sinon, vous n'avez jamais déj'né avec Mitt'rand ?
Causette : on a les mauvaises influences qu'on peut, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerA propos d'éponyme, je dois avouer qu'il y a longtemps que la chose me
RépondreSupprimerturlupine :
http://ruinescirculaires.free.fr/index.php?q=%E9ponyme
Ça fait si longtemps que ça, pour éponyme ? J'aurais vraiment juré que l'affaire remontait à trois ans maximum. C'est vraiment triste, vieillir...
RépondreSupprimerDidier, je vous remercie d'avoir compris sans que je vous l'essplique.
RépondreSupprimerCarine : ah, tout de même ! Ignorant je suis, mais pas totalement con...
RépondreSupprimerJ'avoue que je ne déteste pas du tout les élisions avec Mitt'rand. Ça me rappelle la radio de ma jeunesse et je ne trouve pas ça inélégant.
RépondreSupprimerCarine, c'est sérieux, cette histoire de bonne fame ? Vous nous faites fameusement marcher, non ?
Mme Clark n'était pas le sujet principal de mon post qui portait sur le livre de Mr Pommier relatif au détournement de vocabulaire auquel, il me semble, vous consacrez votre message.
RépondreSupprimerQue Mr Georges trouve systématiquement un biais pour critiquer ce que je dis relève d'une routine plutôt marginale. Pavlov, sors de ce corps.
Duga
À propos de remèdes :
RépondreSupprimerCeci.
Ou cela.
L'affaire paraît douteuse, donc...
Mon pauv'Duga, r'mets-nous un p'tit coup d'Clarke, pour voir la tronche qu'elle a, d'jà, et pose ton bonnet su'l'jonc, ya pas d'gland pris avec toi sur c't'affaire !
RépondreSupprimerDuga : j'avais bien compris, et j'ai même noté le nom de l'auteur de ce livre.
RépondreSupprimerIl n'empêche : Pascale Clark, tout de même...
Un peu comme si on disait : Oh là là, t'as vu l'émission où Ruquier y parle de Brague ? C'était trop cool, moi, j'ai trouvé, j'vais aller voir à la médiat' si y zont du Brague pour enchaîner avec le Coelho.
RépondreSupprimerGeorges:
RépondreSupprimer"Carine, c'est sérieux, cette histoire de bonne fame"
Oui, tout à fait.
"Vous nous faites fameusement marcher, non ?"
Moi? non, pas du tout.
Bien sûr, vous trouverez que les deux orthographes sont admises.
Question de simplification et d'appauvrissement de la langue.
Demandez à des herboristes.
Bin voilà:
RépondreSupprimer"Pour ce qui est de son orthographe, c’est bien « bonne femme » qui est à employer, n’en déplaise à certains : l’académie a depuis longtemps tranché là dessus (3), et ne s’embarrasse pas de ce genre de questions, l’usage d’un mot passant avant son étymologie. "
L'académie appauvrit la langue et se réfère à l'usage. La banlieue va réformer l'ortograf, patientons.
Ah oui, évidemment, avec ce genre de justifications, on ne peut que vous donner raison.
RépondreSupprimerL'académie, c'est pas du sauciflard, au moins, qu'elle a tranché ?
RépondreSupprimerDidier: oui, c'est pire, mais rencontrez-vous souvent des "je fus à Paris lundi.."?
RépondreSupprimerPar curiosité, j'ai lancé dans Google
"je fus à Paris', "nous fûmes à Paris.
Rien.
Carine: je ne suis pas professeur de français. Je ne suis pas professeur du tout. (Je n'ai pas que des défauts, bon sang!)
Eh oui, on devrait continuer à écrire remède de bonne fame (de bonne renommée, même racine que l'adjectif fameux). Mais l'Académie a tranché.
RépondreSupprimerJe signale que si on veut la suivre, il faudra aussi écrire : au temps en emporte le vent.
Barbara.
Aujourd'hui, on peut couper la salade avec son couteau, même si cela "ne se fait pas", d'autant plus librement que la raison de cet interdit a disparu : tous les couteaux de table sont en inox, hélas. Autrefois, ils étaient en acier et le contact du vinaigre les noircissait. Ce n'est plus qu'un petit signe de distinction inutile.
RépondreSupprimerCouché, Coucou !
RépondreSupprimerGeorges, ta gueule, connard.
RépondreSupprimerce qui m'énerve vraiment c'est le commentaire " du jamais vu depuis.."
RépondreSupprimerNom de Dieu, jusqu'où peut donc aller la corrosion... On en apprend tous les jours sur ce blog !
RépondreSupprimerPluton corrodé, aï mes coucougnettes !
Je ferai ma promenade quotidienne sauf à être trempé devrait signifier, a très longtemps signifié : Je ferai ma promenade quotidienne dussé-je être trempé.(puisque “sauf à” est synonyme de “quitte à”). Or, désormais, tout le monde comprendra : Je ferai ma promenade quotidienne à moins que je doive être trempé.
RépondreSupprimerEh oui.
Pauvre de moi qui l'accepte essentiellement dans votre deuxième proposition...
Eponyme en revanche n'est pas si souvent dévoyé il me semble.
La plupart des fleuves et des rivières de France sont "éponymes", commençons par là pour retrouver la source.
C'est assez pénible à la fin cette posture d'assiégés!
RépondreSupprimerNous comprenons mal? Nous lisons mal?
Rectifions sans détours, dans la joie et la bonne humeur!
Vivons!
Eponyme n'est pas si souvent dévoyé, dites-vous, Fredi, ?
RépondreSupprimerJe crois que l'erreur est trop facile justement : et le résultat, c'est des gants de dentelle sur des mains aux ongles noirs.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerC'est exactement le genre de discussion qu'il conviendrait d'avoir...un soir de fin du monde par exemple...
RépondreSupprimer(Y parait que Georges sert des daïquiris sur le parking du Rotary Club...)
L'autre soir, y avait Cécile Duflot j'sais plus où et elle employait le mot "juste" absolument tout le temps. Tout le temps. C'était juste énervant.
"Moi, ce qui m'agace et m'énerve, c'est ce fameux dèj'né ou ptit dèj'né. Je ne supporte pas, je vous jure."
RépondreSupprimerMon p'tit déj'né, c'est une clope et un café et c'est mauvais pour la santé. Tout le monde se demande pourquoi plus personne ne soupe...
Tiens, d'ailleurs, je vais aller m'en griller une et contempler l'horizon en méditant sur tout ça. Si je vois des Anges dans le ciel et des épées de feu, je remonte derechef vous prévenir de faire les bagages.
RépondreSupprimerLe Coucou : un petit signe de distinction n'est jamaisinutile. Ou alors il l'est toujours, et son inutilité devient l'essence même de sa distinction.
RépondreSupprimerFredi Maque : vous avez raison, raison dans le sens de l'histoire et de l'évolution de la langue : "sauf à" est désormais synonyme de "sauf si". Regrettable car appauvrissant, mais enfin, c'est ainsi.
Dorham : vous n'étiez pas censé avoir arrêté la cigarette ?
J'ai arrêté d'arrêter cet été.
RépondreSupprimerAutre adjectif dévoyé, surtout dans les médias : "inouï", très souvent employé à la place de "jamais vu".
RépondreSupprimerSans compter le très célèbre "magasin bien achalandé" employé en lieu et place de "bien approvisionné".
Duga
Duga, couché, Duga ! Non mais c'est inouï, ça ! Si tout le monde se met à la lexicologie sauvage, je me mets à la pêche au gros.
RépondreSupprimerComment ça, la pêche au gros ? Mais je ne tiens pas du tout à me faire harponner, moi !
RépondreSupprimerAh Mr Georges, que n'avez vous mieux à faire. Je croyais que vous aviez en chantier plusieurs ouvrages et travaux intellectuels.
RépondreSupprimerUn essai à documenter sur : "Comment séduire les gens cultivés en étant bête et vulgaire ?"
Des cours à rédiger pour garder votre chaire de Proutologie au Collège de France
Le Tome 2 de "La Scatologie sauvera t'elle la blogologie ?" à finaliser
Un article à terminer pour Santé Médecine intitulé "Le retour du Caca Boudin au 3ème age est-il précurseur de la maladie d'Alzheimer ?"
Et n'oubliez pas de préparer votre conférence sur "Peut-on uriner pendant qu'on pleure en écoutant du Bach ?"
Sachez ainsi vous rendre véritablement utile et intéressant plutôt que de polluer un blog en y installant systématiquement un climat délétère. C'est un conseil d'ami bien sûr.
Duga
Coucou Coucou, ça va mieux mon gros distingué ?
RépondreSupprimerMais mon bon ami Duga, je fais c'que j'peux, voyez-vous, tandis que vous, avec le niveau si élevé qui est le vôtre, comment se fait-il que je n'ai encore jamais rien lu de vous qui mérite qu'on s'y arrête douze secondes ? Quels mystères, tout de même, dans la bloge !
RépondreSupprimerTrès cher ami Georges
RépondreSupprimerJe n'ai fait carrière que dans l'industrie, comme électricien. Et le seul Conservatoire que j'ai connu, c'est celui des Arts et Métiers, par correspondance. Mais je n'avais pas le niveau pour m'élever un peu et aller jusqu'au bout. J'ai gardé mes devoirs d'électrotechnique, si ça peut vous intéresser plus de 12 secondes.
J'ai connu un prof qui me mettait 2 sur 20 au bout de 10 secondes. Record à battre.
Duga
Cher et vieil ami Georges
RépondreSupprimerJ'ai commis quelques commentaires dans les chapitres "Ça, un trou noir ? Mon œil !" et "Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ?"
Cela traitait de l'origine de l'univers et tout ça.
De par leur simple longueur, il fallait plus de 12 secondes pour les lire.
A moins que vous les ayez abandonnés au bout d'1 seconde de par leur manque d'intérêt évident, compte tenu de votre immense savoir scientifique, curieusement, je n'ai eu le droit à aucune intervention de votre part.
Mais je suppose que vous accordez plus de temps à toutes les interventions de 2 à 3 mots qui font l'essentiel des conversations ici.
Sûr qu'elles vous prennent plus de 12 secondes pour les lire et les comprendre. C'est tellement dense.
Duga
Le Trou noir ? Quelle bonne idée ! Rendez-vous sur place, mon Duduche !
RépondreSupprimerDuga : il n'y a qu'un dépollueur de blog, ici. Et c'est moi.
RépondreSupprimerGeorges:
RépondreSupprimer(C'est là que Suzon va rétorquer : "Bah ! Ç'a toujours été comme ça. Ça n'a aucune importance.")
Bah, je n'ai pas dit, je n'aurais pas dit: "ça n'a aucune importance". Onvadir que si vous réclamez du café au café, que le garçon vous dit "un café ?" et que vous insistez "du café", vous causez bien comme à l'avant dernier siècle. Le garçon vous prend pour un distrait, un étranger ou un toqué.
Déplorez, pleurez tant que vous voulez les conventions et bonnes manières qui faisaient l'homme du monde d'on ne sait plus trop quand... C'est de l'ordre du détail. ça n'a pas AUCUNE importance, si c'est important pour vous et pour quelques uns, mais que voulez vous y faire ? Vous finirez par parler tout seul, et par ne même plus vous comprendre vous-même. C'est un détail.
Quand on interroge à la radio ou à la télévision des jeunes nés en France, ayant été à l'école française, et qu'on a l'impression qu'un journaliste leur pose des questions dans une langue étrangère alors qu'elle est simple et commune, quand on voit le mal qu'ils ont à dire deux trois phrases cohérentes, et ne les disent pas, c'est autrement plus préoccupant.
Sinon, j'aime beaucoup quand vous m'appelez Suzon, voire la Suzon. J'ai l'impression de recevoir des tonneaux de mépris de classe qu'un Léandre* verse sur une bonniche de campagne.
Suzette et Suzon
J'adore Suzette,
Mais j'aime Suzon,
Suzette en toilette,
Suzon sans façon !
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Rimons pour Suzette,
Rimons pour Suzon ;
L'une est ma musette,
L'autre est ma chanson,
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
La main de Suzette,
La jambe à Suzon,
Quelle main bien faite !
Quel petit chausson !
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Je rêve à Suzette,
J'embrasse Suzon ;
L'une est bien coquette,
L'autre est bon garçon.
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Tapis pour Suzette,
Jardin pour Suzon ;
Foin de la moquette,
Vive le gazon !
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Au bal va Suzette,
Au bois va Suzon ;
J'épie et je guette
L'ombre et le buisson.
Ah ! Suzon, Suzette
Suzette, Suzon !
Jaloux de Suzette !
Jaloux de Suzon !
La bergeronnette
Fait damner l'oison.
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Si jamais Suzette
Rit comme Suzon,
Au diable je jette
Toute ma raison.
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Si comme Suzette
Souriait Suzon,
Cette humble amourette
Serait mon poison.
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
S'il faut fuir Suzette
Ou quitter Suzon
Et que je n'en mette
Qu'une en ma maison,
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Je laisse Suzette,
Je garde Suzon ;
L'une me rend bête,
L'autre me rend bon.
Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Victor Hugo
(ah, si quelque Suzon pouvait vous rendre bon...)
*Léandre, confondant un peu son caractère avec celui du Capitan, devint une espèce de bellâtre vaniteux et insupportable, qui était souvent la victime de sa propre sottise.
À propos de "nègre", je vous l'ai racontée, celle-là, qui m'est arrivée au conservatoire ?
RépondreSupprimerVous savez qu'il existe un tube absolu dans les classes de piano du commencement, qui est de Debussy et qui s'intitule Le Petit Nègre. Un jour que j'assistais à l'examen de la classe d'une amie et collègue, je l'ai entendue annoncer (et je vous jure que c'est authentique !) : "Le Petit Noir", en parlant du morceau en question, visiblement troublée (on se demande bien pourquoi) au moment de dire ce titre qu'on entend pourtant si souvent dans tous les conservatoires de France : le Petit Nègre.
Et cela remonte à déjà quelques années : aujourd'hui, elle doit dire quelque chose comme La Petite partition de couleur...
RépondreSupprimer"Duga : il n'y a qu'un dépollueur de blog, ici. Et c'est moi."
RépondreSupprimerJe sais, j'ai déjà subi votre sanction et je vous ai déjà dit que je respectais votre statut de propriétaire. Vous pourrez remarquer aussi que je reste dans les limites de la politesse. Que mes propos n'atteignent pas les sommets de l'intellectualité, je vous le concède aisément. On fait ce qu'on peut. Je n'ai pas fait le conservatoire et je n'écris pas de livres.
Mais, si vous permettez, je ne vois pas à quoi avancent les provocations gratuites, grossières et non argumentées de Mr Georges.
Apparemment, je ne suis pas le seul à le penser.
Si Mr Georges pouvait nous oublier, cela "dépolluerait" ipso facto votre blog de nos droits de réponse légitimes et des nombreuses querelles de bas étage qui s'en suivent.
Mais vous êtes chez vous et vous avez tous les droits.
Duga
Duga : mais vous pouvez dire ici ce que vous voulez ou à peu près ! Mais concédez-moi qu'il existe une différence entre exprimer un avis personnel et réclamer que d'autres soient privés de ce même droit.
RépondreSupprimerQuant aux provocations “gratuites” de Georges, pourquoi voudriez-vous à tout prix qu'elles nous avancent à quelque chose ?
En ce qui concerne la phrase qui suit (“ Apparemment je ne suis pas le seul à le penser ”), elle est déjà moins anodine. On perçoit très bien le sous-entendu (J'ai du monde derrière moi, Vox populi parle par ma bouche). Il y a là comme un début de “revendication populaire” qui, vous vous en doutez, ne peut qu'être mal reçu, ou plutôt pas reçu du tout, sur un blog que tout le monde sait scandaleusement élitiste...
Comme on dit, je crois que vous m'avez mal compris ou que je me suis mal exprimé. Je ne suis pas assez naïf pour demander une quelconque censure de Mr Georges. Au mieux, je demande juste qu'il m'oublie. Ce serait tellement plus simple et plus sain. Avec les autres, il fait ce qu'il veut, comme il veut.
RépondreSupprimerPeut-être ai-je une idée trop ambitieuse de ce que devrait être un blog. Tant qu'à faire que Georges s'exprime, autant qu'il avance des idées plutôt que des injures. Mais bon…
Quant au contenu de la Vox Populi, je voulais simplement dire qu'il me semble que je ne suis pas le seul à faire l'objet d'un certain ostracisme systématique. Le peuple en tant que tel, je m'en fous. D'ailleurs, je ne suis en aucun cas soutenu ici par qui que ce soit. Alors…
Je ne demanderais pas mieux que ce blog soit élitiste. Cela voudrait dire que je pourrais m'enrichir de chaque texte posté par les autres. Je n'attends que ça. Mais à part votre journal et vos textes, les échanges qui suivent…
Cela dit, comme vous allez sûrement me le faire comprendre, si je ne suis pas content, je peux toujours aller me…faire cuire un gros neuneuf.
Duga
Non, Duga, je vous ferais plutôt observer que je ne suis en aucun cas responsable de ce que Georges estime devoir dire, que je n'ai aucune influence sur lui en ce domaine et ne tiens surtout pas à en avoir. Pas plus que sur vous, d'ailleurs, ni sur aucune des autres personnes qui passent par ici, tous les jours ou occasionnellement.
RépondreSupprimerJe vais le redire une fois de plus : sous réserve que cela ne contribue pas à m'envoyer devant les tribunaux de Modernœud, on peut raconter ce qu'on veut ici. Et même dire que ce blog serait mieux s'il était autre – ce qui n'est sans doute pas faux.
Dont acte.
RépondreSupprimerDuga
« je ne suis en aucun cas responsable de ce que Georges estime devoir dire »
RépondreSupprimerJe vous demande bien pardon : tout est de votre faute. Déjà tout petit (moi), c'était de votre faute, alors vous imaginez aujourd'hui !
J'oublais Suzon, évidemment, mais ne l'accablons pas.
Élitiste, moi ? Que Mr Goux le soit, c'est l'évidence même, d'ailleurs il finira mal, c'est à peu près certain. Mais moi ? Non, vous vous trompez du tout au tout. J'ai passé ma vie à partager, à instruire les masses, à cracher au bassinet de l'art populaire, j'ai payé de ma personne (ô combien, sainte Mère de Dieu !), j'ai joué dans des usines, j'ai fait des conférences sur l'atonalité dans les Monoprix, j'ai distribué gratuitement la partition de Wozzeck sur le marchés de St Ouen, j'ai appris le piano aux prostituées de la rue Blondel, j'ai monté Lulu et Cosi à la Garde républicaine, et j'ai même porté la contrebasse de Mingus, à Châteauvallon, en 1972, quand il avait un lumbago.
RépondreSupprimerBonapartiste, peut-être, mais élitiste, jamais !
j'ai appris le piano aux prostituées de la rue Blondel
RépondreSupprimerVeinard.
Finalement il gagnerait à être VRAIMENT connu ce Georges.
RépondreSupprimerIl possède ces signes distinctifs du mec avec qui, comme on dit dans les milieux où l'on ne joue pas du piano, on ne doit pas s'ennuyer.
j'ai monté Lulu et Cosi à la Garde républicaine,
RépondreSupprimerEh oh oh!!
On se calme!
Fredi, me cherchez pas ou je raconte mon rêve !
RépondreSupprimerGeorges a dit...
RépondreSupprimerFredi, me cherchez pas ou je raconte mon rêve !
Chiche!
Au fait: vous avez quel âge?
Vous n'êtes pas obligé.
Mais quelle vie!
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJe vais bientôt avoir l'âge de mon père.
RépondreSupprimer"et j'ai même porté la contrebasse de Mingus, à Châteauvallon, en 1972, quand il avait un lumbago."
RépondreSupprimerCHUUUT!
Vous allez nous réveiller les jazzeux.
Réveillez des morts-vivants ? Je ne suis pas assez vicieux pour ça.
RépondreSupprimerÊtes-vous bien sûr du sens de l'expression "sauf à" ? Il semble que les rédacteurs de la Déclaration des droits de 1789 l'aient employé dans le sens que vous présumez "moderne" : "(...) tout citoyen peut donc parler; écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi" (art. 11)
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