Mon Dieu, je ne suis bien sûr qu'un humble et discret observateur de toutes vos créatures, mais enfin, tout de même, que vous a pris de façonner celle-là ? Et ce redoublement syllabique, était-il bien nécessaire ? Hippotame n'aurait-il pas suffi pour ce gros pataud boueux à mufle considérable ? Pourquoi tant d'acharnement contre ce disgracié ? Lui en vouliez-vous à ce point ? Que vous avait-il fait, avant notre règne précaire ? Fallait-il vraiment, à ses dépens, faire rire Adam, s'esclaffer Ève ? N'était-ce point suffisant de le faire naître en Afrique, ce continent de lendemain de cuite ? D'en faire un aquatique sans eau ? Un édenté à canines considérables ? Un barrisseur sans trompe ni oreilles ? Un champ de parasites minuscules et obstinés ? Vous amuse-t-il à ce point de le voir s'ébattre si lourdement dans la vase que vous lui avez allouée ? Les criasseries des grands oiseaux chauves, contre lui, ce cuirassé, réveillent-elles chez vous des instincts guerriers d'avant l'univers ? Vous ennuyiez-vous à ce point, dans votre solitude superbe, pour enfanter ce gros-là ? On se perd en conjectures, vraiment, devant cet improbable que d'aucuns ont élu comme emblème pour leur commerce de viandes comestibles ; il faudrait bien communiquer un peu sur le sujet. Je n'ai rien contre les initiatives hasardées, notez-le ; mais enfin, l'hippopotame, tout de même, il fallait oser. Et maintenant, il s'agirait d'assumer. Ou alors, décréter un moratoire sur l'hippo.
Hippotame
RépondreSupprimerJ'applaudis l'haplologie, et je dirais même plus : hip-hip-potame !
Et bien j'espère pour vous qu'aucun hippopotame ne lira votre billet car vous pourriez passer un mauvais quart d'heure !
RépondreSupprimerNous remarquerons que la difficulté de prononcer ce mot bizarre a une incidence sur le fait qu'aucun hippopotame ne soit un personnage de Babar.
RépondreSupprimerSinon, bravo pour le texte, j'en suis presque muet comme un carpe.
hippos : cheval et potamos : fleuve... c'est ainsi que cette svelte créature redouble une syllabe, ce que d'ailleurs vous savez parfaitement, svelte auteur.
RépondreSupprimerMerci de me donner des nouvelles de Tonnéfrande mais il pourrait m'appeler, cet imbécile.
RépondreSupprimerCe Michel Desgranges est insupportable, voilà qu'il nous a enlevé toute la poésie de votre billet
RépondreSupprimery en a du monde dans ton jardin
RépondreSupprimerJe vais jouer mon sentimental pour prendre la défense de l'incriminé. Ce billet me renvoie une bonne trente-cinquaine d'années en arrière. Le Jt de l'époque avait proposé une vidéo montrant un impala se désaltérant au bord de quelque fleuve. Un crocodile (qui n'a pas plus que son congénère à pavoiser avec son nom - je vous laisse trouver le moyen de le découper, Goux, car lui le mérite)qui guettait lui attrapa un membre pour la tirer à lui. Que croyez-vous qu'il advint ? L'hippo vint au secours de sa biche locale, ouvrant une large gueule. Faute de le sauver d'une mort imminente, il se fit doux agneau. C'est très beau, tout de même.
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=LiBINeDR8H0
Sauvetage d'un impala par un hippopotame
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerVotre blog prend l'allure d'un bestiaire
Entre Genevoix et Christian Zuber,
Didier,
Notre Saint-François, notre Bardot...
Comme un écolo dévoué aux animaux.
Hum...
Bon...il est préférable que je retourne en Tunisie.
Elles sont très bien ces chroniques animalières. Mon petit dernière qui a 5 ans me pose souvent des questions sur les animaux et en particulier le "popotame".
RépondreSupprimerCes êtres tout-à-fait naturels me paraissent être un obstacle au progrès.
RépondreSupprimerUne société qui progresse ne peut accepter que des animaux vivent tranquillement, naturellement, sans avoir besoin des hommes.
« Mais regarde donc Béhémoth*, ma créature, tout comme toi ! Il se nourrit d'herbe, comme le boeuf. Vois, sa force réside dans ses reins, sa vigueur dans les muscles de son ventre. Il raidit sa queue comme un cèdre, les nerfs de ses cuisses s'entrelacent. Ses os sont des tubes d'airain, sa carcasse, comme du fer forgé. C'est lui la première des oeuvres de Dieu. Son Auteur le menaça de l'épée, lui interdit la région des montagnes et toutes les bêtes sauvages qui s'y ébattent. Sous les lotus, il est couché, il se cache dans les roseaux des marécages. Le couvert des lotus lui sert d'ombrage et les saules du torrent le protègent. Si le fleuve déborde il ne s'émeut pas ; un Jourdain lui jaillirait jusqu'à la gueule sans qu'il bronche. Qui donc le saisira par les yeux, lui percera le nez avec des pieux ? » (Job 40, 15-24)
RépondreSupprimer* Béhémoth = l'hippopotame.
Ce qui m'étonne c'est que votre hippopotame a l'air d'être complètement asexué.
RépondreSupprimerCela dénote chez vous une pudeur à laquelle vous ne nous aviez pas habitués.
Notez que les abris de jardin construits par Jacques Etienne, avec leurs 700 vis Bricorama, sont hippopotame-proof.
RépondreSupprimerC'est quoi ce blog de merde avec deux jours sans billet ? Déjà que le taulier vient troller chez moi uniquement pour dire qu'il est d'accord avec moi quand j'en pue chier les commentateurs...
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