Perdre de son appétit en prenant de l'âge, phénomène paraît-il courant, présente un avantage évident pour les gens qui ont tendance à s'échapper par le haut de la norme pondérale communément admise ; il ne se dévoile d'ailleurs que progressivement. Un beau jour, montant sur le pèse-personne – ou le pèse-gens, pour parler comme Hugo Mélenchon – par distraction, et alors que l'on a depuis longtemps cessé de se préoccuper des calories que l'on absorbe, un beau jour, donc, on constate qu'on a fini de s'alourdir ; peut-être même aurait-on lâché en route deux ou trois kilogrammes. Mais oui, c'est certain : on se promenait depuis belle lurette entre 105 et 110, et voici que l'aiguille rouge s'arrête sur 104 ! Enfin : un “bon” 104 tout de même…
D'autres années passent, trois ou quatre, on est de plus en plus vite rassasié ; on s'en réjouirait plutôt. Un beau jour ( pas le même que tout à l'heure : un autre, plus récent), on décide sans l'avoir aucunement prémédité de mettre un peu d'ordre dans son alimentation, d'en supprimer les excès les plus diététiquement provocateurs (du genre : suppression du beurre avec le pâté, pas plus d'une tablette de chocolat fourré par soirée télé, etc.). Là-dessus arrive l'automne, on remise les pantalons d'été pour sortir de leur housse protectrice ceux des saisons fraîches. Et que constate-t-on, mi-incrédule, mi-inquiet du prodige ? Qu'ils ont tous considérablement élargi durant leur séjour à l'ombre. Du bout du gros orteil on approche de soi le pèse-gens, qui n'a pas servi depuis des mois. L'incrédulité fait sans barguigner place à la stupeur : la barre fatidique des 100 kg s'est considérablement déportée vers la droite, l'aiguille rouge est fixée sur 94 kg et refuse d'en bouger, à moins de prendre le chat dans ses bras. Du coup, l'épouse de l'ancien gros s'en alarmerait presque : on ne l'a jamais, en 27 ans, habituée à ce qu'un changement de poids se fasse dans le sens de la décrue. Il est donc bienvenu de lui citer la suite de la chanson déjà utilisée pour le titre de ce billet :
Mais je n'ai pas encore, non, non, non, trois fois non
Ce mal mystérieux dont on cache le nom.
Personnellement, cette légèreté nouvelle fait que je me réjouis, depuis quelque temps, à penser que mes futurs croque-mort risqueront beaucoup moins la luxation et le tour de rein, le jour prochain où ils auront pour tâche de soulever et d'enfourner ma bière.
Qui ne tourne pas le dos au monde actuel se déshonore.
RépondreSupprimerA condition de préciser que ce n'est pas pour ramasser le savon.
J'espère être arrivé dans la queue des commentaires avant Mildred (je n'en rate pas une).
Vous êtes même en pole position.
SupprimerA propos de bière, plaignons ceux qui devront se farcir le cercueil de Nicolas.
RépondreSupprimerM'en fous. J'ai demandé à être transformé en rillettes.
SupprimerMoi aussi, je veux être transformé en rillettes. Et dûment encore !
Supprimervous eussiez dû écrire "la bière de Nicolas"!
SupprimerMaigrichon ! Moi, au moins, j'ai réussi à perdre 15 kg en restant au dessus de 0 tonne 100.
RépondreSupprimerBel effort !
SupprimerLe plus important est de continuer, envers et contre tout, à faire soupirer les anges!
RépondreSupprimerAutre chose à faire : que les anges se démerdent !
SupprimerVous avez donc réellement maigri comme le suggérait un de vos commentaire chez moi !
RépondreSupprimerJe n'écris jamais rien à la… légère.
SupprimerNon, là, je perdrais toute crédibilité.
RépondreSupprimerEn lisant trop rapidement le titre du billet j'ai cru, un instant, que vous aviez bazardé une grande partie de votre bibliothèque.
RépondreSupprimerVous n'avez bazardé que quelques kilos. Tout va bien.
Rillette dûment...rien à la légère...whouah...on voit qu'on est sur un blog littéraire, il ne manque plus que de lourdes louanges...ça vient, on n'est pas aux pièces...
RépondreSupprimerPendant ce temps, Georges va mal, écoute du Boulez pour se remettre et va encore plus mal. On vit vraiment une époque formidable (oui et formica en plus).
RépondreSupprimerVous fanfaronnez parce que vous êtes en période de rémission !
SupprimerRillettes de folliculaires au Chablis premier cru... Une recette du tonnerre en pleine ascension vous dis-je!
RépondreSupprimerVous vous faites un cinéma : maigrir ne signifie pas cancer, et cancer ne signifie pas mort.
RépondreSupprimerMais je ne me fais aucun cinéma, moi !
SupprimerEt aucune "prétentieuse" pour venir nous décrypter la photo ? Décidément tout fout le camp !
RépondreSupprimerSi si... j'arrive juste un peu plus bas.
SupprimerA.BAR
Votre illustration des Harmonies Werckmeister est elle-là pour ouvrir un nouveau champ de réflexion au sujet de l'harmonie pondérale ?
RépondreSupprimerA.BAR
Rassurez-moi, Maître Goux : il me semblait avoir laissé un commentaire hier. N'a-t-il pas été rédigé dans les règles du logiciel ou bien, était-ce son contenu...
RépondreSupprimerRecueilli après cinq minutes de recherches :
RépondreSupprimer"... Le réalisateur hongrois (Béla Tarr) nous livre d’ailleurs une des plus belles séquence d’ouverture qu’il m’ait été donné de voir au cinéma, et celle-ci peut en quelque sorte synthétiser toute l’histoire et la mise en scène du film ; un plan-séquence de dix minutes, une mise en scène des corps incroyables, un discours humaniste et métaphysique plaçant de pauvres ivrognes, des êtres humains acceptés avec tous leurs défauts, au centre d’un univers bienveillant et grandiose..."
Non signé.
Ne me remerciez pas !
Rien n'échappe à Mildred qui fait honneur à son pseudo d'infirmière sadique.
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