Connaissez-vous ce follicule qui, dans un bel élan d'originalité, a pris le nom de son jour de parution ? C'est nouveau, ça vient de sortir, comme on dit. Le principe de cette gazette est simple : on fouille le net, on glane des articles à droite et à gauche (probablement plus à gauche qu'à droite, je suppose, vu l'enthousiasme que la naissance de l'hebdomadaire a suscité chez mes amis left blogueurs), sur les blogs des uns et des autres, on met ce patchwork en page et on vous le vend 1,50 €. C'est la version blogo-marchande de « I went to the market, mon p'tit panier sous mon bras ».
En bas et à gauche de la une du numéro de demain figure un petit texte que j'ai écrit samedi dernier ici même. Je suppose que je devrais me montrer flatté de cet insigne honneur, or il n'en est rien. Je suis au contraire assez estomaqué de l'aplomb de ces gens - dont certains sont des journalistes professionnels -, qui n'hésitent pas à s'approprier vos écrits sans vous demander votre autorisation pour ce faire, et qui, naturellement, les reproduisent sans qu'il soit question de vous verser le moindre centime de droits d'auteur.
On peut penser qu'ils tablent sur la vanité des blogueur, qu'ils utilisent comme un confortable matelas leurs boursouflures d'ego ; ils ont certainement raison, ce semble être un bon calcul. Sauf que, depuis trente ans, je n'ai jamais été habitué à écrire gratuitement dans les journaux quels qu'ils soient. Je viens donc d'envoyer à la "rédaction" de Vendredi le mail suivant :
Monsieur,
j'apprends et constate que votre journal paraissant demain proposera en "une" un petit article extrait de mon blog. Je ne me souviens pas que quiconque, de votre rédaction, ait à aucun moment sollicité mon autorisation pour cette publication.
D'autre part, étant journaliste professionnel depuis trente ans, je n'ai jamais été habitué à écrire dans les journaux gratuitement, et encore moins à mon corps défendant. Je tiens par conséquent à vous faire part de mon profond désaccord quant à vos "méthodes" de travail, et j'espère fermement qu'une telle chose ne se reproduira plus à l'avenir, en tout cas pas dans ces conditions.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations simples.
Didier Goux
Encore ont-ils la chance que je n'aie pas l'âme procédurière d'un nombre grandissant de mes contemporains. Je trouve néanmoins ces méthodes assez cavalières, pour dire le moins.
En bas et à gauche de la une du numéro de demain figure un petit texte que j'ai écrit samedi dernier ici même. Je suppose que je devrais me montrer flatté de cet insigne honneur, or il n'en est rien. Je suis au contraire assez estomaqué de l'aplomb de ces gens - dont certains sont des journalistes professionnels -, qui n'hésitent pas à s'approprier vos écrits sans vous demander votre autorisation pour ce faire, et qui, naturellement, les reproduisent sans qu'il soit question de vous verser le moindre centime de droits d'auteur.
On peut penser qu'ils tablent sur la vanité des blogueur, qu'ils utilisent comme un confortable matelas leurs boursouflures d'ego ; ils ont certainement raison, ce semble être un bon calcul. Sauf que, depuis trente ans, je n'ai jamais été habitué à écrire gratuitement dans les journaux quels qu'ils soient. Je viens donc d'envoyer à la "rédaction" de Vendredi le mail suivant :
Monsieur,
j'apprends et constate que votre journal paraissant demain proposera en "une" un petit article extrait de mon blog. Je ne me souviens pas que quiconque, de votre rédaction, ait à aucun moment sollicité mon autorisation pour cette publication.
D'autre part, étant journaliste professionnel depuis trente ans, je n'ai jamais été habitué à écrire dans les journaux gratuitement, et encore moins à mon corps défendant. Je tiens par conséquent à vous faire part de mon profond désaccord quant à vos "méthodes" de travail, et j'espère fermement qu'une telle chose ne se reproduira plus à l'avenir, en tout cas pas dans ces conditions.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations simples.
Didier Goux
Encore ont-ils la chance que je n'aie pas l'âme procédurière d'un nombre grandissant de mes contemporains. Je trouve néanmoins ces méthodes assez cavalières, pour dire le moins.
Collez donc une de ces images là sur votre blog, si vous ne voulez pas vous faire piquer vos textes sans être prévenu. Enfin, moi je dis ça...
RépondreSupprimerOn leur fait un procès, si, si. Ça paiera une nouvelle voiture !
RépondreSupprimerNefisa : je ne suis pas d'accord ! ce n'est pas à moi de protéger mes écrits, qui le sont naturellement, de par la loi de propriété littéraire : c'était à eux de venir me demander l'autorisation.
RépondreSupprimerCatherine : rêve pas, ça paierait tout juste le porte-clé...
Vous êtes naïf ou c'est moi qui suis née à la mauvaise époque ? Depuis quand on fait confiance aux gens ?
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec vous, Didier Goux! Ce sont des pratiques inacceptables.
RépondreSupprimerNefisa : ce n'est nullement une question de confiance, voyons ! il s'agit de pratiques réglées normalement par des conventions, puis des lois si les conventions ne sont pas respectées. Or, là, manifestement, on s'en bat l'oeil, des conventions.
RépondreSupprimerLe coucou : merci, je me demandais si j'étais le seul à trouver ces pratiques, disons... "cavalières".
il semblerait que vous ayez gagné 50 euros. Et de plus j'ai changé de lunettes les commentaires sont lisibles… curieux !
RépondreSupprimerC'est trop facile!
RépondreSupprimerMoi aussi je pique, je copie-colle mais c'est pour mon plaisir, il ne me viendrait pas à l'esprit de le vendre comme si c'était à moi!
Sus aux exploiteurs éhontés!
Si c'est le cas, ils peuvent se les garder : je ne suis pas encore réduit à la mendicité. Et ça ne change rien au fait qu'avant de publier, on demande à l'auteur.
RépondreSupprimerDidier, on ne sent pas le cul des filles, sauf si c'est elles qui demandent, alors à ce moment-là, tu vois avec elles.
RépondreSupprimer(extrait du film Didier.)
Plus sérieusement, la licence creative commons dont parle Néfisa n'est pas une marque de confiance, il suffit de copier/coller ou de faire une capture d'écran ou de relever la source de la page, pour les plus sombres d'entre les copistes.
Comme vous dites, en théorie, le seul fait d'écrire quelque chose fait que ça vous appartient.
Mais encore une fois, vu le vide juridique qui entraîne Internet jusqu'à sa perte, tout le monde en profite.
Et à part ça, purée ce Bourgogne qui s'est trouvé entre le buffet et la table ce soir, je suis contente de l'avoir croisé sur ma route.
Le numéro de demain circule déjà sur le net.... C'est ça la magie du 5ème pouvoir !
RépondreSupprimerVoici le mail d'excuses que j'ai adressé ce soir, penaud, à Didier Goux.
"Je suis étonné et désolé que vous n'ayez pas été prévenu. Il s'agit d'une erreur de notre part. Nous avons pour règle de contacter tous les auteurs avant publication et de leur proposer le paiement d'un droit de reproduction. Je vous prie donc d'accepter nos excuses. Nous vous contacterons par mail dès demain matin pour réparer cette erreur.
Concernant le prix (modeste) de notre hebdomadaire, il est largement justifié dans la mesure où il permet de rémunérer la fabrication de ce journal sans publicité (ou presque) et surtout le travail des journalistes qui éditent, mettent en page, expliquent et cherchent pendant des heures des articles sur le net pour les lecteurs. Ainsi que ceux qui contactent les auteurs.
Merci de nous lire.
Bien à vous,
Jacques Rosselin
Fondateur de Vendredi"
Catherine: vous aviez raison, comme souvent ! vous aurez de quoi vous acheter une voiture, mais une voiture MODESTE.
RépondreSupprimerSuzanne
Didier,
RépondreSupprimerVous n'êtes pas le seul à trouver ces procédures cavallières, mais, pour ce qui concerne mon blog, je m'en fous... Sauf que... ces andouilles peuvent nuire.
Ah, les enculés ! Ils n'ont même pas reproduit le commentaire proprement génial que je vous avais rédigé sous acide aminé de sainte-maure...
RépondreSupprimerJe ne suis pas surpris ET je trouve ça révoltant. De toute façon j'ai acheté le premier numéro, et ça ne m'a pas convaincu. Ils enfoncent le clou.
RépondreSupprimerDidier, ce qui est nouveau et que VOUS venez de sortir, ce sont les "salutations simples"!
RépondreSupprimerHors sujet: le chef de la Hautoto a encore frappé: lisez le dernier paragraphe du billet d'E. Lévy intitulé "Le préfet était en noir" sur le site causeur.
RépondreSupprimerSuis assez d'accord avec Catherine, moi (enfin, sauf que je m'en fous de la nouvelle voiture !) : zavez besoin d'un avocat ??? !
RépondreSupprimerEn tous cas sujet intéressant à fouiller que ce vendredi, ou les limbes du journalisme ...
Mais c'est une consécration, une édition pour les blogueurs recopiés et cités. Beaucoup feraient n'importe quoi pour qu'on parle d'eux.
RépondreSupprimerSi le fondateur de Vendredi a pour règle de proposer une rétribution d'un droit de reproduction, alors, Nicolas a été rétribué ? (Il a trouvé un mécène pour purger son ardoise dans un des 36 821 bars qui escalent sa sa longue route entre La Comète et Le Vincennes, et garde pour lui seul les bons tuyaux ?)
Heu... L'anonyme, tu peux pas éviter de médire sur mon compte sans te présenter ?
RépondreSupprimerNicolas : voilà, voilà... Et comment ça, je médis ? Où ça ? Je minore le nombre de bars ? Je vous traite de buveur d'orangeade ?
RépondreSupprimerSuzanne
Pas du tout ! C'est juste sur la rétribution ! Je ne touche rien.
RépondreSupprimer;-)
Et je vois que vous avez étudié tous mes blogs ! Une étude sociologique sur les gros blogueurs politiques qui picolent entre Bicêtre et Loudéac ?
RépondreSupprimer... et je sais que vous prenez la chose à la rigolade, concernant ce journal, mais quid d'autres cités ou nominés ? Je suis allée faire un tour sur le site, et j'y ai vu des noms de blogueurs qui, à ma connaissance, n'ont pas l'air de se plaindre.
RépondreSupprimerJe trouve le procédé de Vendredi pour le moins cavalier*, mais je trouve également vaines les mesures de protection, les sigles avertisseurs assez fats, en fait. La règle (et la loi) c'est : on ne prend rien à autrui sans son consentement. C'est pourquoi je vous demandais si vous aviez eu une offre de rétribution (en gros, si le directeur de Vendredi se fichait de Didier dans sa réponse, ou non).
Vous dites que non, eh bien, j'en conclus que...
Et je n'étudie pas vos blogs, espèce de prétentieux. Je les lis, c'est tout. Et c'est ce que je préfère dedans : vos histoires de bistro.
Suzanne,
RépondreSupprimerLes blogueurs (qui n'ont pas pour métier d'écrire, contrairement à Didier) ne se plaignent pas...
Je n'avais pas vu la réponse de la personne du Canard : la semaine dernière, un de mes billets a été repris : je n'ai pas été prévenu (à part par le coup de fil d'un copain : je ne vais pas dépenser des sous pour lire des trucs que j'ai déjà lus... surtout si je les ai écrits...).
Je ne sais pas trop comment tout ça va s'ajuster, et comment la presse "traditionnelle" va survivre. Pour tout ce qui est petites chroniques, billets d'humeur, tranche de vie, on trouve sur le Net, sur les blogs, dans les forums (fora ?) des textes plus rigolos, plus réactifs, mieux balancés que dans bien des journaux ou magazines. On a l'impression que le Net, c'est un peu la Presse d'en bas, et que l'absence d'intermédiaires confère au texte du blogueur un "plus" dans le domaine de l'autenticité.
RépondreSupprimerBon, une réponse globale. Comme on peut le voir en remontant un peu, M. Rosselin, directeur de Vendredi m'a envoyé, dès hier soir, un mail d'excuses, invoquant une erreur de ses services et m'assurant que l'autorisation de publier aurait bel et bien dû m'être demandée, et qu'il allait m''être adressé un autre mail dans le courant d'aujourd'hui.
RépondreSupprimerComme je n'ai aucune raison de mettre sa bonne foi en doute, l'affaire me semble close. Au moins en ce qui me concerne.
Mais Nicolas dit qu'il n'avait pas été prévenu non plus. Il se moque de toi le directeur du journal. Il t'écrit juste parce que tu as rouspéter et essaie de noyer le poisson avec des excuses. Te laisse pas enfirouaper !
RépondreSupprimerNicolas, Suzanne, l'apparition de Vendredi pose tout de même un problème. Je crois volontiers que ses concepteurs puissent être de bonne foi, et méconnaissent simplement le droit d'auteur, le droit moral… Cela s'arrangera. Mais Nicolas, tu ne devrais pas, de ton côté te désintéresser de ce que l'on fait de tes textes, surtout en étant n°1. Ton attitude a valeur d'exemple malgré toi. D'une certaine façon, les blogs peuvent reproduisent, en plus léger, une situation bien connue dans l'édition, où les auteurs qui veulent voir leur travail respecté et rémunéré à sa juste valeur sont entravés par l'inertie de ceux qui limitent leur ambition à voir leur nom imprimé sur une couverture de bouquin.
RépondreSupprimervoilà qui en dit long sur leur respect de la propriété d'autrui, et sur leurs bonnes manières. Demander la permission, trop difficile ?
RépondreSupprimerpitoyable.
Tiens ! Un libéral qui voudrait interdire.
RépondreSupprimerLe Coucou,
Rassure-toi ! Vendredi me reprends très peu... Je suis un blogueur parfois grossier et mes billets n'auraient rien à faire dans leur truc, trop "contextuels".
Le seul truc qui m'intéresse réellement (outre l'aspect de principe de droit d'auteurs et autres) : s'ils me diffusent, qu'ils en assurent la responsabilité !
La semaine 2, ils ont diffusé un billet de Gaël (je le raconte sur mon blog) où il est écrit que la Comète fait crédit à ses clients. Or le crédit est interdit dans les bistros (et surtout ça ne regarde pas le grand public et en plus ce n'est même pas vrai) : le patron pourrait leur faire un "procès". Gaël ne doit pas être impliquer dans le truc dans la mesure où ce n'est pas lui qui a diffusé à plusieurs dizaines de milliers une information réservée à son blog de quelques centaines de visiteurs, billet avec des liens sur mon blog (sur le journal papier, c'est plus dur) qui montre explicitement que la "Comète" est "MA Comète", le bistro fétiche de mon blog.
Catherine,
RépondreSupprimerJe précise : je n'ai pas souvenir d'avoir été prévenu (mais avec les blogs et les left_blogs, je reçois des centaines de mails par jour, j'ai pu m'asseoir sur un truc, ... surtout si je l'ai reçu en sortant de La Comète).
Un point de vue sur Le site Bellaciao
RépondreSupprimerOn offre 50 € par article sélectionné pour le journal (quand on pense à prévenir le blogueur)
ça paie quand même une petite ardoise pour Nicolas, et un truc pour la voiture de Catherine. (une housse pour la banquette arrière ?)
RépondreSupprimerJe suis un peu dans leurs secrets, ils vont vous envoyer 12 bouteilles de Chablis, Grand Cru, mais chut...
RépondreSupprimerÇa, ce serait une excellent idée !
RépondreSupprimerJ'avais lu le point de vue de Bellaciao. Je ne le partage qu'à moitié, mais ce serait un débat trop complexe. Le droit moral implique, notamment, l'obligation d'obtenir l'autorisation de l'auteur avant de publier un texte. Ceci dit, la lecture du dernier billet de Didier Goux sur l'affaire montre que la forme avait été respectée…
RépondreSupprimer