Aujourd'hui, afin de faire taire cette esti d'langue sale de Nicolas, qui, en commentaire d'un précédent billet, insinuait que l'Irremplaçable et moi étions murgés tous les soirs, j'étais fermement décidé à écrire un texte compréhensible par tous, à commencer par moi-même demain matin. Sauf que n'ayant rien bu, je n'avais non plus rien à raconter. Je me voyais donc déjà réduit à la sinistre extrémité de devoir vous exposer mes divers brossages de dents (avé la langue ? Sans la langue ? Etc.), tel un quelconque Dorham. Et c'est l'oeil torve et le pas traînant que je m'acheminai vers ce clavier, la dernière cuillerée de soupe à peine avalée. C'est alors que l'illumination jaillit, du fond de mon assiette vide, si je puis me permettre. Et que je décidai de vous entretenir de frère Victor-Antoine d'Avila-Latourrette.
Frère Victor-Antoine d'Avila-Latourrette est un moine québécois ayant une importance capitale dans notre existence. Non à cause de son magistère moral ou religieux, mais en raison de son livre, Les Bonnes Soupes du monastère, dans lequel l'Irremplaçable puise une grande part de notre alimentation vespéro-hivernale.
Donc, cet après-midi, elle décide de tester une nouvelle recette – moment toujours intensément bouleversant dans notre existence morne. Elle en choisit une à base de pommes de terre, de chou et d'oignon. Rien d'autre ? Rien d'autre. En tout cas, rien d'autre sur le papier.
Car l'Irremplaçable, que le respect des frères conventuels n'étouffe pas, décide sur-le-champ, par soupçon de fadeur, d'enrichir un peu la recette initiale du kriss de moinillon. Première décision : « Je vais ajouter un peu de gras de jambon espagnol (jamòn, pour les intimes)... » Muy bien, je contresigne l'initiative.
Là-dessus, la cuisinière prise d'une rage créatrice, se souvient qu'elle a entreposé dans le frigo un reste de queue de boeuf : hop ! la queue s'en va illico tremper dans la soupe du moine. Qu'est-ce qui a pu la pousser, ensuite, à ouvrir le compartiment de congélation dudit frigo ? On ne sait. Toujours est-il qu'elle y découvre alors une merguez cuite et congelée. Laquelle maghrébine saucisse va immédiatement rejoindre la queue et le gras de jamòn dans la soupe. Si je précise que, dans mon assiette fumante, j'ai moi-même ajouté un peu de purée de piment chinois, vous comprendrez que la pâlotte soupe de terroir venait de muter en une monstrueuse world food tout à fait consommable par ailleurs.
Mais je me demande ce qu'en aurait pensé ce cher Victor-Antoine.
Il a aussi écrit un livre sur les bonnes salades... Je me demande si je ne vais pas l'acheter pour cet été !
RépondreSupprimerchuis content, tout compris du premier au dernier mot
RépondreSupprimerOh ça doit être un beau livre !
RépondreSupprimerSavez-vous que nous, dorénavant, nous mangeons de la soupe de grand malade au moins une fois par semaine ?
Ça m'arrangerait bien s'il y avait d'autres recettes sur le site de cuisine des deux sœurs....
Ah tiens, c'est la requête que j'allais soumettre à Dame Catherine et sa frangine.
RépondreSupprimerPour le reste, je me prononce guère, des fois qu'il y ait rien à comprendre et que je dise que si.
Vive la diversité donc ! Et puis la merguez était bien fichue de saisir la Halde...
RépondreSupprimerEt ben voila! J'ai tout compris! Je vais pouvoir me coucher sans interrogations existentielles. C'est une bonne nouvelle -pour l'Homme du moins...-
RépondreSupprimerCa vous intéresse la recette de la soupe dite "du missionnaire"?
RépondreSupprimerJe la connais!
RépondreSupprimerC'est une soupe de pommes de terre bien chaude et épaisse. Après l'avoir étalée au fond de l'assiette, on pose délicatement dessus une saucisse de Strasbourg. Et hop!
Tonnegrande,
RépondreSupprimerOn sait que VOUS avez mangé des missionnaires.
l'abbé Chamel, c'était Tonnegrande?
RépondreSupprimerC'est plutôt l'Abbé Rézina, ce type.
RépondreSupprimerJe suis heureux de voir que vos références s'orientent vers plus de spiritualité...je crois qu'après les dernières confessions, vous prenez un meilleur chemin.
RépondreSupprimerZoridae, Mélina, je vous fais ça, aujourd'hui si possible.
RépondreSupprimerMerci, c'est bien urbain.
RépondreSupprimerDu gras de jambon, de la queue de boeuf et de la merguez congelée dans de la SOUPE ?
RépondreSupprimerJe prédis un régime de printemps maâche-Badoit aux prochaines analyses de taux de cholestérol....
Suzanne
Rusé Didier, dire qu'en fait, vous avez quelque chose à dire in extremis, tout en continuant, l'air de rien, à ne rien dire...
RépondreSupprimerPas mal...
La prochaine fois, je dis que j'ai rien à dire, que finalement je renonce à faire croire que je n'ai rien à dire, je trouve un prétexte puis décide qu'il ne s'agit pas d'un argument valable. et hop, je n'aurais rien dit en trois mouvements...
La merguez était toute seule ?
Bonjour l'intégration, c'est violent...
Suzanne,
RépondreSupprimerLes dégraissages sont interdits en temps de crise...
Suzanne, c'est une soupe-repas. Nous ne mangeons rien d'autre et il y avait plus de chou que de viande.
RépondreSupprimerCatherine: alors, ça va. Je loue ce sens de l'économie (ah, la ménagère française !) qui vous a porté à congeler UNE merguez, je repense à un billet de votre minaret céleste "ah, non madame, pas de merguez, ce n'est pas la saison".
RépondreSupprimerChez moi, on appelle cette sorte de soupe "la soupe skontrouve" (dans l'frigo)
Suzanne
Merci Suzanne ! Adaptez les recettes avec ce qu'il reste dans le frigo est une de mes spécialités ! J'aime bien la soupe skontrouve, belle expression. Mais attention, Monsieur Poireau va y trouver une faute...
RépondreSupprimerAdapteR
RépondreSupprimer(ouf, elle n'a pas réagi sur "minaret céleste" !)
RépondreSupprimerSuzanne
(et si on passe son temps à se crisper sur l'orthographe des uns des autres dans les commentaires de blog, on n'a pas fini !)
Prenez une merguez cuite à point, entourez là délicatement d'une crêpe de blé noir en donnant à l'appareil une forme de triangle. Découpez une fente dans la crêpe à 1 cm du haut. Accompagnez d'une salade. Vous avez la merguez taliban.
RépondreSupprimerSuzanne
Suzanne, j'ai oublié de vous dire que j'ai trouvé "minaret" très drôle. Quand mon Luminaire m'énerve, je l'appelle "lampadaire céleste"...
RépondreSupprimerÀ tous : c'est con, vous auriez dû venir, elle était excellente, cette soupe !
RépondreSupprimerDorham : avec nos conneries, on va finir par se prendre les pieds dans le tapis ET PAR DIRE QUELQUE CHOSE !
Suzanne et Catherine : vous savez ce qu'il vous dit, le minaret-lampadaire ?
Didier et Dorham: continuez à ne rien dire, surtout, vous le dites si bien!
RépondreSupprimerCatherine: tant que ça reste céleste, on est loin de la rupture(va donc, eh, réverbère de Gonthier-sous-Almanville!)
Suzanne
Je connaissais plutôt, "chiottes, merde, con", Georges Gilles de la Tourette, neurologiste et médecin, "putain, bordel, saloperie... Mais pas le curé Québécois "austi de caline de Kris"
RépondreSupprimerBon ben si Suzanne nous encourage, (merci) elle a pourtant la dent dure me dit-on dans l'oreillette...
RépondreSupprimerDorham : il va sans dire que je plaisantais. Arrêtez de jouer au roi du silence, j'aime beaucoup vos très longs commentaires et j'apprécie le soin que vous mettez à répondre à chacun. Sans déconner.
RépondreSupprimerSuzanne
Et laissez tomber l'oreillette, fiez vous à ce que vous lisez (hum, lol).
RépondreSupprimerSuzanne
Sur le site marmiton, on tape contenu du frigo et on a soupes etc...
RépondreSupprimerOrage
Suzanne, un petit clin d'oeil pour vous dans la dernière recette de "goux et saveurs".
RépondreSupprimerC'est une potée d'émigré auvergnat, voilà tout! Et Brillat Savarin recommandait déjà ce genre de plat pour stimuler l'intellect…
RépondreSupprimerSoupe du missionnaire :
RépondreSupprimerRecette allégée (si je puis dire)
- Prendre 2 gros, blancs, élevés en Bretagne ou engraissés à Levallois
- Les conduire au bistro,dans le Val de Marne
- Les farcir de bière(Kro ou 16
selon les goux),
- Les laisser s'imbiber en surveillant la température,
- Et voilà, c'est fait: ils sont à point.
Didier : enfin, la soupe démontre tout l'intérêt de la diversité… mais sans vomissement !
RépondreSupprimer:-))
[OK, je vais chercher mes bottes !].