J'aime beaucoup la Nouvelle-Zélande. Déjà, un pays situé aux antipodes de cette grosse bouse que s'acharne à devenir l'Europe ne peut pas être foncièrement mauvais. De plus, j'ai pu me rendre compte hier soir qu'on y trouvait encore de somptueux paysages à peu près vides de déjections humaines, de larges collines onduleuses et herbues, livrées au silence et aux moutons. Enfin, consultant l'atlas, je me suis avisé que cette île bienheureuse était beaucoup trop loin de tout pour que les esclavagistes post-modernes puissent songer à y dégueuler leurs cargaisons de malheureux clandestins en quête d'une existence non pas meilleure mais simplement possible. Bref, j'envisage très sérieusement de constituer mon dossier d'émigration (ou d'immigration, si on se place d'un point de vue néo-zélandais). Il y a bien sûr que je ne pratique pas la langue en vigueur, mais je m'en fous : je ne compte parler à personne.
Ajoutez à ces notables atouts que les cinéastes néo-zélandais sont passés maîtres dans cet art si délicat : le “gore décalé”, ainsi que j'ai pu le vérifier une fois de plus hier, tard dans la soirée. Depuis plusieurs années, je conservais un souvenir ému et admiratif du film Brain Dead, vu au cinéma à l'époque où j'allais encore au cinéma. Aussi, voyant que l'une des chaînes dont je dispose programmait Black Sheep (cliquez pour la bande-annonce...), ne me tenais-je plus de jubilation impatiente. Je n'ai pas été déçu. Rien que le pitch, comme on dit en français d'aujourd'hui, vaut son pesant de tripes – au point qu'il se suffit presque à lui-même : un jeune homme ayant une peur panique des moutons doit affronter un troupeau d'ovins mutants, devenus carnivores à la suite de manipulations génétiques. Ça donne envie, non ? Rien vu de plus alléchant depuis L'Attaque des tomates tueuses et le déjà cité Brain Dead, c'est dire.
Le film est à la hauteur de ses prétentions, et va même au-delà. Il s'agit d'une véritable thébaïde, dans la mesure où deux frères s'y affrontent jusqu'à la mort : l'aîné, méchant, cupide, monstre froid, responsable des manipulations génétiques sus-évoquées ; et son cadet, le gentil héros ovinophobe. S'y ajoute un couple de militants écolos dont la fille ne jure que par ses chakras et son feng-shui, et, pour se calmer, doit s'imaginer qu'elle est un arbre poussant ses racines dans la terre. Je recommande tout particulièrement la scène où le méchant, mordu par le militant écolo déjà infecté, donc en voie de bélierisation, se plante devant son miroir et s'adresse avec hargne à son reflet comme s'il s'agissait de son frère détesté. Sa diatribe se termine par un “poor little bêêêstard !” du plus bel effet. Ou cette autre scène où, à court d'armes conventionnelles, le gentil héros balance à la tronche du mouton carnivore une bouteille de sauce à la menthe, laquelle a sur le mérinos le même effet qu'un rayon de soleil sur l'épiderme d'un vampire. Ou encore celle où le gentil héros surprend son méchant frère, sans pantalon, sourire embarrassé, en compagnie d'une adorable brebis d'un blanc virginal...
Et les bestioles, alors ? Eh bien, pour revenir à nos moutons, ils tiennent le milieu d'un triangle dont les pointes seraient le vampire, le zombi et le loup-garou. Ce sont des moutons-garous (j'ai hésité entre ce terme et celui de lycovins, mais je trouve le premier plus gentil). Toute personne mordue par un MGM (mouton génétiquement modifié) se transforme rapidement en mouton à son tour – généralement, ça commence par les mains ou les pieds : c'est très joli –, à moins qu'elle ne se fasse proprement dépecer et dévorer. Car, comme dans tous les films de ce genre, on ne lésine pas sur la tripaille ni les éviscérations.
Bien entendu, parce qu'il doit absolument combattre cet ennemi féroce et en protéger la jeune militante écolo, le gentil héros va parvenir à surmonter son ovinophobie. Mais en déduire que pour vaincre une phobie il suffit d'attaquer son objet à coups de tronçonneuse serait très incorrect politiquement – on s'en gardera donc.
À la fin, tout rentre dans l'ordre, on ne sait pas trop pourquoi ni comment, mais on s'en fout, on a bien ri – et même pas peur.
Ajoutez à ces notables atouts que les cinéastes néo-zélandais sont passés maîtres dans cet art si délicat : le “gore décalé”, ainsi que j'ai pu le vérifier une fois de plus hier, tard dans la soirée. Depuis plusieurs années, je conservais un souvenir ému et admiratif du film Brain Dead, vu au cinéma à l'époque où j'allais encore au cinéma. Aussi, voyant que l'une des chaînes dont je dispose programmait Black Sheep (cliquez pour la bande-annonce...), ne me tenais-je plus de jubilation impatiente. Je n'ai pas été déçu. Rien que le pitch, comme on dit en français d'aujourd'hui, vaut son pesant de tripes – au point qu'il se suffit presque à lui-même : un jeune homme ayant une peur panique des moutons doit affronter un troupeau d'ovins mutants, devenus carnivores à la suite de manipulations génétiques. Ça donne envie, non ? Rien vu de plus alléchant depuis L'Attaque des tomates tueuses et le déjà cité Brain Dead, c'est dire.
Le film est à la hauteur de ses prétentions, et va même au-delà. Il s'agit d'une véritable thébaïde, dans la mesure où deux frères s'y affrontent jusqu'à la mort : l'aîné, méchant, cupide, monstre froid, responsable des manipulations génétiques sus-évoquées ; et son cadet, le gentil héros ovinophobe. S'y ajoute un couple de militants écolos dont la fille ne jure que par ses chakras et son feng-shui, et, pour se calmer, doit s'imaginer qu'elle est un arbre poussant ses racines dans la terre. Je recommande tout particulièrement la scène où le méchant, mordu par le militant écolo déjà infecté, donc en voie de bélierisation, se plante devant son miroir et s'adresse avec hargne à son reflet comme s'il s'agissait de son frère détesté. Sa diatribe se termine par un “poor little bêêêstard !” du plus bel effet. Ou cette autre scène où, à court d'armes conventionnelles, le gentil héros balance à la tronche du mouton carnivore une bouteille de sauce à la menthe, laquelle a sur le mérinos le même effet qu'un rayon de soleil sur l'épiderme d'un vampire. Ou encore celle où le gentil héros surprend son méchant frère, sans pantalon, sourire embarrassé, en compagnie d'une adorable brebis d'un blanc virginal...
Et les bestioles, alors ? Eh bien, pour revenir à nos moutons, ils tiennent le milieu d'un triangle dont les pointes seraient le vampire, le zombi et le loup-garou. Ce sont des moutons-garous (j'ai hésité entre ce terme et celui de lycovins, mais je trouve le premier plus gentil). Toute personne mordue par un MGM (mouton génétiquement modifié) se transforme rapidement en mouton à son tour – généralement, ça commence par les mains ou les pieds : c'est très joli –, à moins qu'elle ne se fasse proprement dépecer et dévorer. Car, comme dans tous les films de ce genre, on ne lésine pas sur la tripaille ni les éviscérations.
Bien entendu, parce qu'il doit absolument combattre cet ennemi féroce et en protéger la jeune militante écolo, le gentil héros va parvenir à surmonter son ovinophobie. Mais en déduire que pour vaincre une phobie il suffit d'attaquer son objet à coups de tronçonneuse serait très incorrect politiquement – on s'en gardera donc.
À la fin, tout rentre dans l'ordre, on ne sait pas trop pourquoi ni comment, mais on s'en fout, on a bien ri – et même pas peur.
Étant marié à une Irremplaçable de nationalité canadienne, il te sera assez facile d'immigrer dans un pays du Commonwealth. Moi je vais d'abord vérifier s'il n'y a pas d'araignées géantes et mutantes avant de partir avec toi. Chacun ses phobies... quoique je commence à les accumuler...
RépondreSupprimerj'ai regardé la bande annonce et les 3 extraits ! on y retrouve les un peu des Oiseaux (oui ceux de Hitchcok) et Signes non ? mais ce qui est curieux c'est que ça m'a fait rire.
RépondreSupprimerMerci, je note pour le film à voir.
RépondreSupprimerSi Monsieur Poireau passe par là, il va se moquer de votre dépecée et dévorée, en bon psychorigide de l'orthographe qu'il est.
"de larges collines onduleuses et herbues, livrées au silence et aux moutons.".
RépondreSupprimerBen mon colon ! Ces belles collines sont arrosées par avion des meilleurs engrais chimiques.
Les moutons n'y bêlent (brêlent ?) plus attention.
Catherine : l'idée est suffisamment stupide pour me tenter...
RépondreSupprimerOlympe : mais c'est fait pour faire rire !
Suzanne : mais où est la faute ?
PRR : Pourquoi arroseraient-ils d'engrais des collines où rien n'est cultivé ?
Quant aux bêlements des moutons, ils ne brisent pas le silence, ils l'habitent (un peu comme les cloches des vaches auvergnates).
"Toute personne mordue par un MGM (mouton génétiquement modifié) se transforme rapidement en mouton à son tour – généralement, ça commence par les mains ou les pieds : c'est très joli –, à moins qu'elle ne se fasse proprement dépecée et dévorée."
RépondreSupprimerj'aurais mis dépecer et dévorer.
Par la Sainte Ampoule, vous avez raison ! Je file corriger, avant d'aller me couvrir la tête de cendre...
RépondreSupprimerVous voyez qu'on vous lit, hein !
RépondreSupprimerDéjà que j'ai dû subir une semaine de repos forcé après le visionnage du "lapin-garou" des amis Wallace et Groomit... Alors, le mouton-garou, pfouh...
RépondreSupprimer@Didier
RépondreSupprimerRien n'y est cultivé ? Ben si, des moutons ! Ils bouffent, ils bouffent ces satanés moutons et ont tendance à bouffer jusqu'à la racine, la moindre petite herbe. Pour éviter une destruction des sols et nourrir les bêteeuh, il faut "engraier".
Laissez tomber la tondeuse, mon prince, prenez un mouton.
Suzanne : je suis sûr que vous ne lisez que les fautes !
RépondreSupprimer(Hein ? Parano, moi ? Non, pourquoi ?)
Yibus : on pourrait ouvrir une ferme de garous et la faire visiter aux "scolaires" le mercredi après-midi ?
PRR : on avait pensé aux moutons, quand on avait une maison dans l'Orne avec près d'un hectare autour, circa 1998 - 1999. Mais il paraît que ces gigots sur pattes bouffent aussi tous les troncs des jeunes arbres, donc on a renoncé. Et tant mieux puisqu'on a revendu dès 2000 : on aurait eu l'air con avec nos deux moutons...
Je pense que le film fonctionnerait également très bien avec des lapins.
RépondreSupprimerAh mais il y a un lapin ! Sauf qu'il se fait bouffer tout vivant par le militant écolo en voie de moutonisation accélérée.
RépondreSupprimerFaut introduire le lapin blanc de "Sacré Grahal" ;-))
RépondreSupprimerSans vouloir faire de la surenchère (si vous êtes impatients, allez à 33:00)
RépondreSupprimerSans vouloir... 35:46.
RépondreSupprimerAh ! la moussaka géante ! En lisant le billet, Catherine s'est étonnée auprès de moi que je ne l'aie pas mentionnée...
RépondreSupprimer" on pourrait ouvrir une ferme de garous et la faire visiter aux "scolaires" le mercredi après-midi ?" et ouvrir subrepticement les barrières?
RépondreSupprimerIl faut importer l'idée.
Bon plan pour faire chuter les fameux "effectifs"! Je suis pour.
Cela étant, Didier : La Nature n'agresse jamais. Quand on l'attaque, elle disparait, c'est tout. Elle s'en va ; elle ne réagit plus (elle n'est plus réactionnaire hein ! Vous voyez ce que je veux dire ?) Elle se barre un point c'est tout et c'est le pire qui arrive à sa place, je vous le dis.
RépondreSupprimerMais bon, vous Didier, vous restez nature et donc, il y a de l'espoir. (Bises à Madame)