Ce matin, la factoresse a déposé dans la boîte deux livres, dont Le Jardin des Finzi-Contini, commandés il y a trois ou quatre jours. Je vais me faire huer mais tant pis : je n'ai jamais lu le roman de Giorgio Bassani – ni davantage vu le film qu'en a tiré Vittorio De Sica en 1971. En revanche, j'en ai beaucoup entendu parler, dans la mesure où il s'agit de l'une des pièces essentielles de ces Églogues de Renaud Camus, dont je vous rebats les oreilles et l'entendement depuis un petit moment (je vais finir par perdre mes aficionados les plus endurcis, à force d'à force...). Ces mots, Giocate, Giocate pure ! sont du reste les premiers qui s'offrent au lecteur se présentant au seuil des églogues, puisqu'ils forment l'exergue du premier livre, Passage.
(Je m'avise à l'instant, à cause de la photo choisie, que l'actrice à la raquette est Dominique Sanda, dont le nom nous mène par capillarité églogale à celui de Sand, multi-agissant dans l'œuvre, tout au moins dans L'Amour l'Automne.)
À présent, que faire ? Je suis occupé à terminer la lecture de Roman Roi, autre livre de Camus, ne faisant pas partie des églogues mais pouvant tout de même s'y rattacher par le jeu des noms, certaines correspondances-résonances, les plaisirs de la géographie et de la carte, etc., première partie d'un diptyque dont la suite s'intitule Roman furieux. La tentation est vive d'abandonner le roi de Caronie au milieu du gué pour aller parcourir les allées des Italiens, lecture que je devine indispensable avant d'aborder les autres parties du cycle églogal. D'un autre côté, n'est-il pas un peu lèse-majestueux de planter là, sans plus de façon, Roman II qui, pour le coup, aura toutes les raisons d'être furieux ?
Pourquoi faut-il que le dernier livre entré dans la maison paraisse toujours le plus désirable ? Celui dont on se demande comment on a pu vivre jusqu'à présent sans l'avoir ouvert, et qui semble brûler de l'être enfin, sans retard ni prétexte. On se prend à rêver de volumes marchant bien en colonnes, telles les cartes à jouer d'Alice, et, la bibliothèque devenue brusquement Sécurité Sociale, prenant sagement leur ticket d'ordre numéroté au distributeur automatique de l'accueil. Plutôt que de jouer des coudes et se pousser du col.
(Je m'avise à l'instant, à cause de la photo choisie, que l'actrice à la raquette est Dominique Sanda, dont le nom nous mène par capillarité églogale à celui de Sand, multi-agissant dans l'œuvre, tout au moins dans L'Amour l'Automne.)
À présent, que faire ? Je suis occupé à terminer la lecture de Roman Roi, autre livre de Camus, ne faisant pas partie des églogues mais pouvant tout de même s'y rattacher par le jeu des noms, certaines correspondances-résonances, les plaisirs de la géographie et de la carte, etc., première partie d'un diptyque dont la suite s'intitule Roman furieux. La tentation est vive d'abandonner le roi de Caronie au milieu du gué pour aller parcourir les allées des Italiens, lecture que je devine indispensable avant d'aborder les autres parties du cycle églogal. D'un autre côté, n'est-il pas un peu lèse-majestueux de planter là, sans plus de façon, Roman II qui, pour le coup, aura toutes les raisons d'être furieux ?
Pourquoi faut-il que le dernier livre entré dans la maison paraisse toujours le plus désirable ? Celui dont on se demande comment on a pu vivre jusqu'à présent sans l'avoir ouvert, et qui semble brûler de l'être enfin, sans retard ni prétexte. On se prend à rêver de volumes marchant bien en colonnes, telles les cartes à jouer d'Alice, et, la bibliothèque devenue brusquement Sécurité Sociale, prenant sagement leur ticket d'ordre numéroté au distributeur automatique de l'accueil. Plutôt que de jouer des coudes et se pousser du col.
je lis Roman furieux, je pense à Orlando furioso. Y a t-il un rapport, est ce un jeu de mots ?
RépondreSupprimerAh oui, certainement ! D'autant que Orlando renvoie également à Virginia Woolf, très présente dans les églogues, en raison des variations sur son nom, mais aussi pour La Promenade au phare ainsi que Les Vagues.
RépondreSupprimeravouez, c'est la camusole de force en ce moment
RépondreSupprimerNon, c'est la drogue : il est bien connu que la came isole.
RépondreSupprimer(Esprit "Hérisson", pour les plus de 50 ans...)
c'est vous les camus et vous êtes tout nu
RépondreSupprimerLe lien sur la conférence gesticulée de Franck Lepage lien que vous avez indiqué dans les com' de votre précédent billet mérite vraiment le détour. Attention, réservez-vous une soirée, c'est un spectacle pas un clip... Je comprends mieux votre réticence à entendre défendre un quelconque ministère de la Culture. J'attends que vous défendiez l'éducation populaire avec la même ardeur !
RépondreSupprimerDominique Sanda me plaisait tellement quand j'avais Le Jardin des Finzi ou 1900. J'avais vraiment aimé le film mais j'étais tenté de le lire, vous nous direz s'il vous a plu.
Vous le connaissiez, vous, ce Lepage-là ? Jamais entendu parler, en ce qui me concerne. En tout cas, il a l'air de parfaitement connaître ce dont il parle, ça sent le vécu à plein nez ! Je trouve qu'il pose bien les problèmes, montre les dérives, etc. Sans (trop) tomber dans la caricature et, apparemment, en demeurant de gauche, ce qui est méritoire s'il a vraiment vécu tout ça.
RépondreSupprimerPour les Finzi-Contini, je ferai sans doute un petit billet (si je crois avoir des choses pas trop sottes à en dire, ce qui est loin d'être toujours le cas).
Et il va de soi que je suis inconditionnellement pour l'éducation populaire. Une vraie éducation populaire. qui ressemblerait un peu à ce qu'a pu être, jadis, l'Instruction publique...
RépondreSupprimerJe ne le connaissais pas. Nous attendons avec impatience vos conseils de jardinage.
RépondreSupprimerParadoxal que la vidéo de franck Lepage commence à avoir du succès à partir d'un site très droitier.
RépondreSupprimerC'est que les gens de droite sont beaucoup moins sectaires que leurs petits camarades de gauche.
RépondreSupprimerDominique Sanda semble avoir beaucoup transpiré pendant sa partie de pennis, si l'on en juge par l'adhérence de son maillot. Ceci dit sans esprit de vaine grivoiserie.
RépondreSupprimerJe crois que, sans montrer aucune violence, "le jardin des Finzi Contini" est le film le plus dur que j'ai pu voir sur le sujet.
RépondreSupprimerExtraordinaire art de montrer un malaise, de le faire ressentir.
Une chanson de générique final en yddish (il me semble ??), qui fait s'éffondrer en pleurs ceux qui comprennent les paroles, et qui énumère les camps d'extermination.
Bref, oui, dites nous donc ce que vous avez pensé du livre (que je n'ai pas lu).
À Audine : je ne sais pas si je le ferais. Je me sens toujours un peu – un peu comment dire ?... Un peu, quoi... – lorsqu'il s'agit des livres que je lis. La peur de dire des conneries, ou des évidences. Donc, on verra...
RépondreSupprimerÀ Audine (encore) : raconter des conneries ne me gêne nullement (vous avez remarqué ?) sur tout autre sujet, mais sur les livres, tout de même...
RépondreSupprimerAlors, juste nous dire s'il vous avez préféré le livre ou le film ? Et en quoi ils se différencient ?
RépondreSupprimerBon, tant pis, sinon ! :)