Depuis ce matin, dans l'immeuble qui abrite mes coupables activités professionnelles, traînant un peu partout : table du hall, ascenseurs, bureaux, etc., on peut trouver de petits carrés de papier rouges d'environ cinq centimètres de côté, sur lesquels est écrit ceci :
NON À LA RÉFORME DES RETRAITES
SOLIDAIRE AVEC
LES GRÉVISTES
SOLIDAIRE AVEC
LES GRÉVISTES
Dans ma jeunesse, et jusqu'à une date somme toute récente, les jours de grève offraient deux possibilités aux pue-la-sueur : la faire ou ne la faire pas. Dans le premier cas on était un travailleur exemplaire, conscient et combatif ; dans le second cas un jaune.
Les modernœuds de notre si merveilleuse époque ont donc inventé une troisième catégorie : le jaune solidaire. Je viens gagner ma croûte comme tous les jours, mais je suis de tout cœur avec vous, les gars. On imagine le type arrivant face au piquet de grève, le matin :
Le gros bras bedonnant de la CGT : – Tu fais pas la grève, camarade ?
Le jaune : – Euh, non... j'ai trop de boulot et j'ai besoin de thunes. Mais attention, chuis solidaire ! J'ai mon petit autocollant et même un mot de mes parents...
Le gros bras : – C'est bon, les gars, laissez-le passer, il est des nôtres.
Et le plus comique, dans cette histoire, c'est que j'ai en effet croisé quatre ou cinq bipèdes des deux sexes qui s'étaient placardé le petit badge sur le sein gauche. À la place du cœur, là où se niche la solidarité.
Les modernœuds de notre si merveilleuse époque ont donc inventé une troisième catégorie : le jaune solidaire. Je viens gagner ma croûte comme tous les jours, mais je suis de tout cœur avec vous, les gars. On imagine le type arrivant face au piquet de grève, le matin :
Le gros bras bedonnant de la CGT : – Tu fais pas la grève, camarade ?
Le jaune : – Euh, non... j'ai trop de boulot et j'ai besoin de thunes. Mais attention, chuis solidaire ! J'ai mon petit autocollant et même un mot de mes parents...
Le gros bras : – C'est bon, les gars, laissez-le passer, il est des nôtres.
Et le plus comique, dans cette histoire, c'est que j'ai en effet croisé quatre ou cinq bipèdes des deux sexes qui s'étaient placardé le petit badge sur le sein gauche. À la place du cœur, là où se niche la solidarité.
Il existe aussi une autre catégorie : celles et ceux qui se mettent en "congé solidaire" mais qui viennent au boulot quand même sans se mettre en grève.
RépondreSupprimer"quatre ou cinq bipèdes des deux sexes qui s'étaient placardé le petit badge sur le sein gauche. À la place du cœur, là où se niche la solidarité." --> j'adore la conclusion...
RépondreSupprimerDe toute façon, Didier, il y a longtemps en France qu'on se fait payer les jours grevés.
RépondreSupprimerIl y a aussi les smicards en CDD qui n'ont que çà pour vivre et à qui le patron a simplement dit "tu veux faire la grève ? bon, tu arrêtes tel jour !" ... Tout le monde n'en a pas les moyens financiers !
RépondreSupprimerHé ho ! On m'a traité d'enculé parce que je ne faisais pas grève. Alors je préfère est solidaire qu'enculé. Il parait que ça fait moins mal.
RépondreSupprimerPutain mais ne vous plaignez pas ! Je bosse entre bastille et gare de Lyon.
RépondreSupprimer- "ça ne me dérange pas de crever seul et pauvre du moment que mes gosses ne raquent pas".
- tiens un sarkozyste !
Voilà à quoi j'ai eu droit de ces tronches d'ivrognes.
Yann : je suis personnellement en congé solidaire la semaine prochaine. Et j'en suis solidairement ravi.
RépondreSupprimerFaucon : on ne dira jamais assez le mal que le cœur fait au cerveau, chez l'homme.
Georges : ah oui, j'avais oublié que ces lâcheurs de ballons multicolores, en plus, étaient payés par leurs ignobles patrons...
La Pecnaude : moi, je vous parle de salariés ne risquant rien (enfin, pas plus que les autres...), tous normalement payés (je connais la boîte où j'usine), et qui s'offre un petit frisson révolutionnaire avec ce badge. Je dois aussi reconnaître qu'à part deux ou trois connasses et connards, tout le monde a négligé cette petite chose, qui aurait ravi Philippe Muray.
Nicolas : sauf si vous êtes solidaire du god de Fernande-la-Goulue.
PRR : je ne me plains pas ! Sauf d'une chose : vous vivez dans le quartier où se sont passés mes trente ans...
Dites moi mon Cher, la Fernande, y pensez-vous souvent..? Tiens aujourd'hui, j'étais réquisitionné d'office, même pas demandé mon avis !
RépondreSupprimerBen, il ne manquerait plus qu'ça, qu'on vous dfemande votre avis, salaud de riche ! Bourgeois de merde !
RépondreSupprimerJe vous rappelle que vous êtes quand même marié à une femme (parfaitement réactionnaire et nauséabonde) qui arrive à piéger mon beau-fils dans la navette Aix-Marseille !
J'aime votre conclusion, si vraie!
RépondreSupprimerWOUARFFF !!!
RépondreSupprimerRéactionnaire et nauséabonde, Didier, vous avez oublié "vermine nazie"...
RépondreSupprimerVive la navette, qui permet de rencontrer des rayons de soleil !
"Pierre Robes-Roule a dit…
RépondreSupprimerPutain mais ne vous plaignez pas ! Je bosse entre bastille et gare de Lyon.
- "ça ne me dérange pas de crever seul et pauvre du moment que mes gosses ne raquent pas".
- tiens un sarkozyste !
Voilà à quoi j'ai eu droit de ces tronches d'ivrognes."
Tiens ! J'avais oublié à quel point il pouvait être aussi con qu'un réactionnaire, celui-la.
Ca fait plaisir.
Cher PRR,
Je suppose que les tronches d'ivrognes vous le rendent bien. Continuez à vous promener dans Paris.
À la place du cœur, là où se niche la solidarité...
RépondreSupprimerAhhh... ce Didier Goux, il trouve des zones érogènes partout!
MDR le titre!
RépondreSupprimerJe ne sais pas si vous maîtrisez mal le contrepoint, mais vous "assurez grave" pour le contrepet.
Merci pour le texte, complètement d'accord!
Je suis solidaire de rien... mais le me soigne...
RépondreSupprimerQQn a pris une photo de ce badge ?
Les jours de grève payés ? Georges ? vous avez rêvé ça dans quelle amusante réalité alternative ?
RépondreSupprimerM. Lol,
RépondreSupprimerLaissez tomber. Les andouilles de droite décérébrées n'ont jamais rien compris au système de la grève, même s'il arrivait, au siècle dernier, que le paiement des jours de grève entrent dans les négociations pour la reprise du boulot.
On peut toujours parler de la grève quand on se vante de ne pas la faire!
RépondreSupprimerMoi je n'en parle pas et je la fais...et ma journée de grève n'est pas payée. Je ne suis pas payée pour faire grève non plus, je précise.
"On peut toujours parler de la grève quand on se vante de ne pas la faire!" et qu'on se dit de gauche, bien sûr.
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