M'en allant, service commandé, faire quelques achats au Super U de Saint-Aquilin (cinq packs de Quézac, un filet de pommes de terre “à purée”, trois poivrons rouges et des croquettes pour les chats), j'avise au moment d'arriver trois panonceaux sur le bord herbu de la route, de ceux que l'on y plante pour annoncer à la plèbe quelque réjouissance de ventre. De fait, il s'agissait aujourd'hui d'allécher le passant avec une… mais avais-je rêvé ou était-ce bien cela ? Non, non, la festivité promise était bel et bien une
CHOUCROUTE DANSANTE
Durant les deux ou trois cents mètres qu'il me restait à parcourir, j'ai tenté de visualiser la chose : une choucroute dansante. Peine perdue : autant essayer de s'imaginer un cassoulet twistant, une potée sur pointes ou un couscous en tutu – voire une ballerine garnie.
Le problème était que, saisi par ces visions, je n'avais pas eu le temps de lire, sur les deux affichettes suivantes, où et quand devait avoir lieu ce spectacle rare ; et je me désespérais déjà de ne pouvoir vous fournir qu'une information tronquée, donc inutilisable, lorsque mon ange gardien, toujours su' l'piton, m'a tiré de l'ornière, en s'arrangeant pour que je me retrouve à la caisse du Super U sans chéquier, sans carte de crédit et sans numéraire, tout enguirlandé des sourires goguenards de trois vieilles dames portées sur la moquerie et la grande distribution. Il m'a donc fallu abandonner là mon chariot et remonter au Plessis chercher de quoi m'acquitter de ma dette. Ce qui m'a permis, second passage, de bien m'enfoncer dans le crâne les informations manquantes.
J''ai donc le plaisir et la fierté de vous annoncer que les vrais amateurs de chorégraphie culinaire pourront admirer une choucroute dansante à Saint-Aquilin-de-Pacy, le 5 novembre prochain à partir de 20 h 30. En revanche, je n'ai pas réussi à retenir le numéro de téléphone pour les réservations obligatoires.
Mais je peux y retourner, si vous voulez.
(Certains vont grogner que ce billet est indigne de son auteur et encore davantage de ses lecteurs. À ceux-là, je ferai observer que le titre choisi leur permet de savourer un véritable décasyllabe, impeccablement coupé à 4/6 dans la plus noble tradition françoise – ce qui n'est tout de même pas rien.)
Pour la ballerine garnie, ça manque de précisions...
RépondreSupprimerChacun la garnira à sa convenance. comme la choucroute.
RépondreSupprimerIl m'a fait bien rire ce billet. Je me demande néanmoins s'il n'est pas là plus pour nous faire partager votre magnifique décasyllabe que cette information capitale d'une choucroute qui se mettrait à la danse. :)
RépondreSupprimerCeci dit, il y avait, pas loin de chez vous, samedi passé, à Chaufour, le panneau d'un marchand de bord de route qui annonçait: " A la belle moule !". Nous nous sommes arrêtés, avons vu et...acheté, convaincus par l'argument de la vendeuse
"elle est pas belle ma moule ? "
bon week end
Pour accompagner vos moules, vous eussiez dû vous arrêter chez la boulangère de Pacy, qui a de superbes miches.
RépondreSupprimerJe veux bien venir, mais peut-on apporter sa saucisse ?
RépondreSupprimerChoucroute dansante et Valse des étiquettes…
RépondreSupprimerUn titre encore plus parazo-célinien pour décrire cette sympathique manifestation : "Valsez saucisses, rigodonnez mon chou !"
RépondreSupprimerIl est vrai qu'une choucroute évoque difficilement la grâce terpsichorienne... C'est d'ailleurs ce qui la différencie du thé qui comme chacun sait n'a pas les pieds plats.
Didier: allez-y donc, ça vous changera du gras-double dansant (commentaire de 15h19)
RépondreSupprimerPersonne ne s'étonnait de voir danser la superbe choucroute qui ornait le chef de Brigitte Bardot ... il est savoureux de voir que cela perdure !
RépondreSupprimervous n'avez jamais pratiqué de choucroute dansante ? Elle est en général suivie d'une chenille et d'une danse des canards.
RépondreSupprimerMarchenoir : en la planquant dans la doublure de la veste ça devrait passer.
RépondreSupprimerTG : Plus la polka du roi !
Jacques Etienne : oui mais alors, vous abandonner le décasyllabe si français au profit de l'hendécasyllabe de Dante…
Suzanne : mais enfin, comment faites-vous pour :
1) vous souvenir de cela ?
2) Le retrouver dans votre blog ?
Franchement vous m'épatez !
Solveig : aucun homme n'a jamais regardé la choucroute de Bardot au moment où elle se met à onduler, voyons !
Romain : oh, détrompez-vous, j'ai eu mon lot de réjouissances populaires !
Je pratiquais simplement l'élision devant la pause qu'implique la virgule...
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RépondreSupprimerUne danse des canards ? C'est un confit de canard dansant, alors.
RépondreSupprimerHeu... je crois que je ne me sens pas très bien, où sont les toilettes ?
Le lard interdit la danse du ventre de toute façon.
RépondreSupprimerJe me prends de goût pour votre prose, ô la belle Alsacienne !
RépondreSupprimerC'est un tribut hunnique, ou butin, une fois bien réparti.
Vous êtes de bon appétit dites-moi...
Comment définir ce billet ? Chronique drolatique d'une époque ? Journal presque intime ? Récit d'une vie, prétexte à... ? Il procède de tous les genres sans doute.
RépondreSupprimerIl y a du Albert Paraz chez Didier Goux. Après Valsez Saucisses, attendons avec gourmandise la suite autour du Gala des Vaches et du Menuet du Haricot.
Il vous aurait donc échappé qu'Yvette Horner a composé une valse nommée "Choucroute alsacienne", nichée au creux de l'inoubliable album "Farandole Musette"...
RépondreSupprimerDuga
Tant de commentaires érudits et personne n'a relevé LA bizarrerie de ce billet ! Eh bien j'ignorais que le département de l'Eure était en Alsace ou du moins jouxtait approximativement les contrées choucroutophages et néanmoins germanophones.
RépondreSupprimerhttp://partageux.blogspot.com/
Oh, vous savez, on y trouve aussi des boîtes-à-couscous ou à pizzas, et nous sommes pourtant assez éloignés des Aurès ou des Apennins…
RépondreSupprimerAprès l'Eure, c'est le néant.
RépondreSupprimerDidier: à chaque fois que je passe devant une affiche de "couscous dansant" ou de "paëlla dansante", figurez-vous que je pense à votre "gras-double" dansant; ça m'a marquée. Voilà pourquoi et comment. Je n'ai jamais vu encore de "gras-double dansant", et si je mourais avant ? Jamais non plus de pot-au-feu, de tartiflette, de raclette, de blanquette, de bourguignon, de navarin dansants. Un jour, qui sait ?
RépondreSupprimerSuzanne, le gras double dansant a lieu (ou avait ?) une fois par an, en hiver si je me souviens bien, à Beaulieu-sur-Loire (Loiret) dans le gymnase communal. Je vous encourage vivement à téléphoner à la mairie pour savoir quand aura lieu le prochain et, éventuellement, nous y retenir des places à tous :
RépondreSupprimerLe premier "gras double des blogs", ç'aurait tout de même une certaine allure.
L'idée d'un "Gras double (dansant) des blogs" me paraît excellente. J'imagine des milliers (au moins) de bloggers et commentateurs convergeant de toute la France, voire du monde entier, vers Beaulieu-sur-Loire afin d'y échanger , de s'y goinfrer de gras double et d'y danser à perdre haleine...
RépondreSupprimerJamais les femmes n'iront à une manifestation où il y a le mot "gras" dans le titre.
RépondreSupprimerMoi s'il n'y a pas du halal, je ne viens pas !
RépondreSupprimerJuste en passant,
RépondreSupprimerUne fois , j' ai essayé une choucroute de la mer, j'ai beaucoup apprécié le vin blanc sec qui était servit avec , un Entre Deux Mers.
Je suis rentré à la maison légèrement fatigué.