Comme je m'y attendais plus ou moins en utilisant l'expression “pédé comme un phoque”, dans le billet précédant de peu celui-ci, un distingué commentateur me fait observer que la véritable comparaison serait “pédé comme un foc”, à cause d'une histoire de voile qui ne prendrait le vent que par derrière.
C'est non seulement controuvé mais tout à fait absurde. Les comparaisons de caractère ou de nature, chez l'homme, n'utilisent le plus souvent comme comparatifs que des animaux, ce qui doit nous venir, j'imagine, des bestiaires médiévaux, du Roman de Renart, etc. C'est ainsi que l'on est jaloux comme un tigre, fort comme un bœuf, méchant comme une teigne, rusé comme le renard, justement, ou malin comme le singe, féroce comme un loup ou bourru comme un ours. On peut aussi avoir un regard d'aigle et une patience de fourmi, ce n'est pas incompatible.
Certes, il y a quelques exceptions : tel homme sera dit solide comme un chêne ou tremblant comme roseau ; et il arrive que, nous rencontrant, Nicolas et moi finissions la soirée ronds comme des queues de pelle. Mais ces exceptions me semblent trop peu nombreuses pour infirmer la règle, et comparer un homme à une voile de navire est à ce titre hautement improbable. D'autant que, si c'était le cas, il faudrait bien que l'expression “pédé comme un foc” ait pris naissance dans l'univers des marins avant de se propager dans le monde terrien et d'y être déformé par ignorance. Or, d'après les fort modestes recherches auxquelles je viens de me livrer, on n'en trouve nulle trace dans la langue vernaculaire des gens de mer. En outre, comme disait Éole, il semble bien que le foc soit fort loin de prendre le vent exclusivement par derrière. Par conséquent, nous maintiendrons l'expression classique contre vents et marées.
Au moment de conclure, je me demande soudain si les phoques, du fait de leurs dépravations stigmatisées par le langage populaire, n'auraient pas droit, eux aussi, au mariage pour tous. Et si les otaries sont gouines ou pas. Notre monde n'est qu'un vaste océans de questions sans réponses, dont les points d'interrogation sont les algues dansantes.
"Mariage pour phoques"
RépondreSupprimerçà le fait ?…
Tout marin, ou féru de glossaire marin, sait que le foc est amuré au bout-dehors. D'où l'expression qui fait florès actuellement dans certains milieux : " haut les focs ! " à ne pas confondre avec " oh les phoques ! ".
RépondreSupprimerComparaisons animales : tout à fait, c'est pour ça qu'on dit "pédé comme un sac à dos". D'ailleurs, dans les zoos, on voit souvent des pancartes : "Prière de ne pas nourrir les sacs à dos". Faute de quoi, ils explosent, comme on l'a vu à Boston récemment.
RépondreSupprimerpédé coome un spi
RépondreSupprimerLe langage populaire constate, il ne stigmatise point.
RépondreSupprimerC'est vous qui vous permettez de stigmatiser un comportement qui, dans notre pays, tire les larmes de tout animateur ou journaliste à qui on donne l'occasion de s'exprimer sur ce sujet progressiste qui devrait, inéluctablement, tous nous conduire à adhérer au parti.
Et voilà le genre de blagues auxquelles feront face les enfants. Après tout c'est bien naturel.
RépondreSupprimer"Mathieu, son père c'est un foc".
Merci le progrès!
J'ai fait des recherches également (suite au commentaire à un de vos récents billets). Vous répondûtes à ce commentaire que la "rumeur" courrait sur Internet : je m'inscris en faux. Je la connais depuis une éternité, avant l'existence d'Internet.
RépondreSupprimerMais je n'ai pas dit qu'elle était née sur Internet ! Juste qu'elle y courait…
SupprimerL'expression de marins qui me vient à l'esprit (donc, il en existe bien) est "à voile et à vapeur", bien après la prééminence du foc, donc. Si cela peut faire avancer le débat...
RépondreSupprimerPriviligier une anerie qui ne repose sur rien (les phoques qui s'entendraient fautes de femelles, personnellement pour le coup jamais vu ni entendu ?!?) plutôt qu'une explication qui a du sens, car elle cours sur internet.
RépondreSupprimerRien a voir non plus avec "à voile et a vapeur".
Intéressant.
"Les comparaisons de caractère ou de nature, chez l'homme, n'utilisent le plus souvent comme comparatifs que des animaux"
Il faudra donc préciser si l'on parle d'un "boulet" sauvage ou d'élevage ou d'une "cruche" des villes ou des campagnes.
A.g.
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
RépondreSupprimerOn dit aussi beurré comme un Petit Lu!
RépondreSupprimerVoici ce que dit expressio.fr
http://www.expressio.fr/expressions/pede-comme-un-phoque.php
Bon allez .. votre petit fils ou votre petite fille qui s'éprendrait d'une personne de même sexe que lui[elle], vous le jeteriez à la mer ou vous le prendriez comme il est et vous arrêteriez de vous prendre la tête sur le point de savoir comment il couche ...
RépondreSupprimer- au fait, est-ce que ça vous regarderait, comment il couche ?
- est-ce que ce qui compterait ce ne serait pas qu'il soit votre petit-enfant, la chair de votre chair ... et que vous l'aimez, quoi qu'il fasse ?
Je saisis mal le rapport entre ces questions et mon billet, dont le sujet n'est pas du tout l'homosexualité (dont je me fous) mais plutôt le phoque…
SupprimerC'est peut-être le moment de citer la belle phrase de Barrès (horresco referens !) : « Au soleil incliné d'automne qui nous fait sentir l'isolement aux bras même de notre maîtresse, courons contempler les beaux yeux des phoques et nous désoler de la mystérieuse angoisse que témoignent dans leur vasque ces bêtes au cœur si doux, les frères des chiens et les nôtres. »
SupprimerC'est vrai qu'on s'en fout de l'homosexualité à un point tel qu'on se demande pourquoi on nous rabâche les oreilles avec ça matin midi et soir depuis six mois…
SupprimerEt pédé comme un fuck ? Déformation de pédé come and fuck… ok je sors, d’ailleurs faut que j’aille chercher le pain.
RépondreSupprimerCette expression nous viendrait dont de la perfide Ablion... raison pour laquelle une ministre française aurait dit de ses sujets qu'ils sont tous des homosessouels ?
Supprimer¿ Ma qué ?
Phoque se traduit par seal en anglais, signifiant aussi obstruer.
RépondreSupprimerOn ne dit plus pédé comme un phoque, mais gay comme un pinson
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