De gauche, de droite… D'ici, d'ailleurs… En avant, en arrière… Ça ne finira jamais ? S'il m'arrive encore, certains soirs particuliers, de vibrer en écoutant Ferré gueuler ses Anarchistes, je dois m'en excuser ? Et auprès de qui, je vous prie ? Il est installé où, votre bureau d'enregistrement des excuses officielles et des demandes de pardon ? Il y faudra mon livret militaire ? Une justification de domicile récente ? L'empreinte de mes doigts ? « Juste un moment, Monsieur Goux, une simple remarque, je crois que… » Non ! soyez compréhensif, pour une fois, et taisez-vous ! Je cause à ma jeunesse et à mes morts ; je monologue avec des temps où vous n'étiez pas. En deux ou trois mesures, je rends sa jeunesse à ma mère, la vie à mon père ; je vais oublier mes douleurs articulaires, ce ne sera pas long, gravir une pente que vous croyez déserte et, une fois là-haut, saucissonner avec des ombres que le vin n'enivre plus depuis longtemps. Je tiendrai alors des propos tout à fait inintelligibles, mais comme d'en bas vous n'entendrez rien – les voix montent, elles ne descendent pas –, vous penserez que tout est resté pareil, que je suis bien toujours le même, et cela vous tranquillisera. Je finirai par redescendre, revenir vers vous ; comme Moïse, mais sans tables ni Loi ni regard de feu : mains dans les poches pour cacher les poings serrés, par courtoisie peut-être, lassitude sans doute. Et nous reprendrons la conversation où nous l'avions laissée.
Quoi ? Vous prétendez (vous aussi) faire de la contre-blogure ??? C'est INTERDIT !
RépondreSupprimerTâchez de revenir pour l'apéro, quand même.
RépondreSupprimerCertains soirs, cher Didier, vous savez si bien nous crever le coeur !
RépondreSupprimerEn plein coeur!
RépondreSupprimerJe pense à ces vers de Quasimodo:
"Ognuno sta solo sul cuor della terra
trafitto da un raggio di sole:
ed è subito sera."
Chez vous non plus, Monsieur Goux, le soleil ne caresse pas, il transperce plutôt; mais quand le soir vient, trop vite, on se sent moins seul sur le coeur de la terre.
Merci infiniment pour vos billets que je lis quotidiennement avec intérêt, émotion ou amusement depuis plusieurs années, et pour celui-ci en particulier, qui m'a bouleversée.
Caroline
Merci à vous, ainsi qu'à Mildred.
SupprimerLa colline inspirée : 3
RépondreSupprimerDidier Goux écrivain : 14
Les séries télé : 41
La question est de savoir combien mon livre aura finalement d'acheteurs : 3, 14 ou 41 ? Le monde de l'édition retient son souffle.
SupprimerLa réponse est très simple. Votre livre aura (3 x 14 x 41) acheteurs, soit 1722. À condition que les fonctionnaires n'emmerdent pas trop Robert Marchenoir en 2014. Sinon, il faudra appliquer un correctif que je suis en train de calculer.
Supprimer