Vers trois heures et demie, j'ai décidé de laisser la garde de la maison à l'Irremplaçable et d'aller acheter du pain frais à Lectoure : il eût été sacrilège de déguster le fromage de tête et la mousse de foie apportés par Emma et Pluton avec une vieille croûte racornie, vous êtes d'accord ? Sauf que je me suis aussitôt retrouvé lesté – devinez par qui... – d'une liste de courses à faire “pendant-que-tu-y-es”, longue comme le nez de Tonnégrande. Le tout par 38° à l'ombre, et il y a très peu d'ombre sur les trottoirs de Lectoure, la ville est connue pour son avarice ombreuse.
Bref, entre variées autres choses, sur ma liste se trouvait écrit “pesto”. C'était pour la sauce des pâtes que l'Irremplaçable Lucullus avait prévu de nous faire manger après l'apéro. Arrivé à l'épicerie : pas de pesto. Je téléphone à Catherine qui me dit de prendre du basilic frais à la place. Je me rends donc chez le marchand de fruit et légumes, situé à un litre et demi de sueur de l'épicerie fine : plus de basilic frais. Derechef, j'empoigne mon téléphone, enfonce la petite touche idoine : “plus de crédit”, m'annonce cet appareil borné, sectaire et journalophobe. Un court instant de flottement peut-être, un voile de désarroi ; mais il en faut plus pour désarçonner le commissionnaire en bâtiment.
« Qu'à cela ne tienne, me dis-je in petto, je vais pousser jusqu'au distributeur de la Caisse d'Épargne, où, après avoir bouffé ma carte magique, ce connard d'écureuil va tout me remettre en ordre de marche. » En gros, hein. Un boisseau de transpiration plus au sud, devant l'écran du machin, je réalise que, une fois de plus, j'ai oublié mon propre numéro de portable. Et que je ne peux pas le demander à l'Irremplaçable, puisqu'aussi bien je n'ai toujours pas un radis de crédit.
Je me suis déversé sur le siège de mon auto et suis rentré à la maison – Catherine a décidé qu'on laisserait les pâtes au placard et qu'on se contenterait du fromage de tête et de la mousse de foie : ça me va.
Bref, entre variées autres choses, sur ma liste se trouvait écrit “pesto”. C'était pour la sauce des pâtes que l'Irremplaçable Lucullus avait prévu de nous faire manger après l'apéro. Arrivé à l'épicerie : pas de pesto. Je téléphone à Catherine qui me dit de prendre du basilic frais à la place. Je me rends donc chez le marchand de fruit et légumes, situé à un litre et demi de sueur de l'épicerie fine : plus de basilic frais. Derechef, j'empoigne mon téléphone, enfonce la petite touche idoine : “plus de crédit”, m'annonce cet appareil borné, sectaire et journalophobe. Un court instant de flottement peut-être, un voile de désarroi ; mais il en faut plus pour désarçonner le commissionnaire en bâtiment.
« Qu'à cela ne tienne, me dis-je in petto, je vais pousser jusqu'au distributeur de la Caisse d'Épargne, où, après avoir bouffé ma carte magique, ce connard d'écureuil va tout me remettre en ordre de marche. » En gros, hein. Un boisseau de transpiration plus au sud, devant l'écran du machin, je réalise que, une fois de plus, j'ai oublié mon propre numéro de portable. Et que je ne peux pas le demander à l'Irremplaçable, puisqu'aussi bien je n'ai toujours pas un radis de crédit.
Je me suis déversé sur le siège de mon auto et suis rentré à la maison – Catherine a décidé qu'on laisserait les pâtes au placard et qu'on se contenterait du fromage de tête et de la mousse de foie : ça me va.
L'inquiétude de vous voir dépérir me gagne... Tiens, on a oublié la glacière...
RépondreSupprimerAmitiés.
Vous pestâtes contre le pesto, entre autres. Votre irremplaçable est pleine de mansuétude, elle tient à vous éviter l'excès de coup de chaleur, elle a bien raison (je confirme, ce jour fut extravagant)
RépondreSupprimerEt le pain ?
RépondreSupprimer"il eût été sacrilège de déguster le fromage de tête et la mousse de foie apportés par Emma et Pluton avec une vieille croûte racornie, vous êtes d'accord ?"
RépondreSupprimerEt vous vouliez que Catherine mange avec qui ?
J'ai lu la suite du billet après avoir posté mon premier commentaire exemplaire mais je ne peux qu'en faire un deuxième en tant que spécialiste des cartes bancaires et initiateur du système de rechargement des mobiles par Distributeur de billets (oui, je sais, j'ai un blog gauchiste de merde, mais j'ai aussi un CV, bordel), vous auriez pu m'appeler, après avoir rechargé votre téléphone, j'aurais pu vous indiquer la procédure à suivre quand on n'arrive pas à recharger à téléphone.
RépondreSupprimerPluton : on la gardera en pension !
RépondreSupprimerZoé : ouais, on a souffert...
Christine : lui, je l'ai eu... mais pas le pain de mie que je devais rapporter en plus.
Nicolas : le plus drôle est que, écrivant "vieille croûte racornie", j'ai cherché un truc à propos de vous, mais n'ai rien trouvé.
Pour le reste, je crois que les techniciens n'ont pas encore trouvé un moyen pour que les cons qui oublient leur numéro de portable puissent le recharger quand même.
Ben pourquoi tu mets pas ton numéro de téléphone dans le répertoire de ton téléphone. A "Didier Goux" pour t'en souvenir ?
RépondreSupprimerNef,
RépondreSupprimerIl est incapable de regarder un numéro dans le répertoire. Pour téléphoner, il appelle le numéro de Catherine qu'il connait par coeur. Ensuite, elle se débrouille...
De la mousse de foie ?
RépondreSupprimerQuelle faute de goût, Didier. Je vous ai connu plus inspiré, surtout quand on est au pays du canard gras (et du melon, puisque vous êtes à Lectoure).
Franchement, la mousse machin, là... C'est quand même pas terrible, si ? Alors qu'un bon foie gras, c'est quand même autre chose, non ?
Ant.,
RépondreSupprimerPas d'accord ! Enfin presque mais pas trop. J'aime bien le foie gras (et j'ai eu l'occasion d'en goûter préparé par Catherine, un nectar).
Mais il existe de très bonnes mousses de foie. L'ancien patron de la Comète en avait une divine avec laquelle on pouvait s'enfiler des bons casse-croute. Va te faire un casse-croute au foie gras, toi !
Le foie gras est divin mais a un défaut : il n'est bon qu'en petite quantité.
(je m'égare mais j'ai la nostalgie des amuse-gueules que nous préparait l'ancien patron).
Nicolas,
RépondreSupprimerNous avons ici une divergence idéologique de fond. Le foie gras en casse-croûte, c'est parfait. Faut juste pas commencer par ça, sinon ça tue tous les autres goûts (tu fais d'abord un casse-croûte au jambon sec, pour réveiller les papilles) et il faut aussi le couper en tranchettes très très fines. Mais dans (ou sur) un bon pain un peu croustillant, avec un petit verre de vin, c'est pas mal.
J'ai un souvenir comme ça, un petit mâchon en haute montagne avec du foie gras et un ballon de rouge, c'était fin valable. Si ce jour-là j'avais ramené de la mousse, on m'aurait rit au nez.
Mais chacun ses goûts, je te le concède volontiers.
Nefisa, je lui ai mis son numéro dans le répertoire ! Mais il ne sait pas aller le chercher...
RépondreSupprimerAnt, la mousse de foie était un délice. Je suis d'accord avec Nicolas.
Catherine,
RépondreSupprimerJe n'en doute pas. En fait, c'était surtout pour titiller un peu monsieur Goux, j'aime bien venir le prendre à rebrousse-poil de temps à autre. Et Nicolas aussi.
Ant. j'aime bien le prendre à rebrousse poils aussi...
RépondreSupprimerIl faut organiser des primaires ouvertes pour étudier les alliances en fonction du foie gras.
RépondreSupprimerJe ne ferais jamais alliance avec un déviationniste contre-révolutionnaire bourgeois qui mange de la mousse.
RépondreSupprimerEt en plus j'en mange en en buvant ! Je refuse de faire une alliance avec des mous du gras qui refusent de manger du foie gras en en buvant.
RépondreSupprimerJe vais donc faire le Bayrou de la charcutaille : qui veut faire alliance avec moi, pour que je le plume au second tour ?
RépondreSupprimerJe bois toujours en mangeant. Et je mange toujours quand je vois.
RépondreSupprimerNon mais.
... quand je Bois (meeeerde)
RépondreSupprimerOn verra ça à la deuxième tournée.
RépondreSupprimerAu lieu d'en parler moi, je le mange le foie gras.
RépondreSupprimerJe ne prend pas parti, je savoure et vous laisse bavasser.
(tonton, t'es vraiment un anti-geek quand, un répertoire de téléphone c'est super basique... )