Comme il n'y a vraiment rien à regarder, j'ai suggéré à Catherine ce film : Arsène Lupin contre Arsène Lupin. Édouard Molinaro, 1962, Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre Cassel. J'ai vu ce film ; il y a au moins quarante ans ; évidemment à la télévision. J'en conserve le souvenir d'une légèreté, d'une grâce ; celles de ses deux acteurs principaux. Du coup, je vois bien l'avantage de l'un sur l'autre : Brialy, homosexuel de stricte obédience, s'est effacé sans laisser de trace derrière lui ; Cassel, hétérosexuel malencontreux, nous a laissé Vincent, mauvais acteur à tronche de racaille, aussi lourd que son père était léger, aussi scarabée qu'il était libellule. Est-ce la faute de Jean-Pierre, cet elfe ? De Vincent, ce caterpillar boueux ? Non, évidemment : on ne peut reprocher au fils sa vulgarité contemporaine, ni le fait qu'il soit arrivé dans le métier au moment où le cinéma français était d'autant plus mort qu'il était grassement subventionné.
Il n'empêche que Brialy triomphe.
Jérôme (Jean-Claude Brialy) à Aurora :
RépondreSupprimer« – Je ne regarde plus les dames parce que je vais me marier. »
Éric Rohmer – Le genou de Claire (1970).
Plaisanterie mise à part, l'Anjou garde en mémoire l'élégant et subtil Jean-Claude Brialy, cheville ouvrière durant quelques années du Festival d'Anjou et propriétaire d'une coquette demeure dans le petit village de Chambellay arrosé par la Mayenne.
Et pas seulement l'Anjou.
SupprimerAlors là, je ne peux que plussoyer tant sur le titre du billet que sur Brialy
RépondreSupprimerM'étonne pas…
SupprimerC'est quoi ce billet à la gloire d'un pédé ? Je vais vous dénoncer à la ligue des blogueurs réacs dirigée par Renaud Camus.
RépondreSupprimerOh, non, Tonton Nicolas, pas la dénonciation à Camus !
SupprimerJ'aimais mieux la photo de votre précédent billet ( pas les chiens, l'autre)
RépondreSupprimerChacun ses goûts, hein ?
SupprimerVous avez que j'ai bien connu Brialy, dans ma jeunesse…
RépondreSupprimerAh,non, je crois bien que je l'ignorais ! Ça mériterait peut-être un petit billet ?
SupprimerConnu comment ?
SupprimerTiens, vous êtes devenu cosaque zaporogue ? Pour répondre à quel sultan ?
RépondreSupprimerVous êtes bien la seule à l'avoir remarqué ! C'est suite à une retrouvaille avec Apollinaire, un soir…
SupprimerGracieux, Jean-Pierre Cassel ? Vous m'étonnez beaucoup. Je l'ai toujours trouvé (et continue à le trouver) laborieux et grimaçant sous le masque craquelé de la légèreté, dans tous les films qu'il a tournés et que j'ai vus (ce qui commence à faire un bon paquet) et spécialement pour le faux-léger vrai haineux Philippe de Broca.
RépondreSupprimerLe léger Brialy, en regard, assurait sévèrement. À peu près partout.
(On s'en fout – comment, "aussi" ? – mais j'ignorais qu'il fût "homosexuel de stricte obédience".)
Vous ignoriez, vraiment ? Il n'en faisait pourtant aucun mystère.
Supprimer"le faux-léger vrai haineux Philippe de Broca" : cela mériterait quelques explications ; personnellement, je ne connais guère de films plus gracieux, rythmés, brillants et légers que "Le Roi de cœur", "Le Diable par la queue", "L'Homme de Rio", ou même ses premiers films, avec justement l'excellent Jean-Pierre Cassel : "Les Jeux de l'amour", "Le Farceur", "Un monsieur de compagnie", où souffle l'esprit de Marivaux et, pour rester dans des références plus cinématographiques, de Guitry, René Clair, et des grands maîtres de la comédie américaine : Capra, Lubitsch, Leo McCarey, dont il se montre le digne héritier.
Supprimer"Homosexuel de stricte obédience" Mais non. Il a même été l'amant d'Ava Gardner non sans un certain plaisir: ""Quand Ava Gardner m’a invité dans sa chambre, en montant l’escalier de l’Excelsior, je jubilais : “La tête de Belmondo et de Delon !”"
SupprimerVincent Cassel est davantage le fils de son époque que de son père. Hélas pour lui et pour nous.
RépondreSupprimerOh, vous savez, il suffit d'éviter les films dans lesquels il sévit : j'y arrive très bien, personnellement.
SupprimerLa conclusion de tout ça, c'est que, ayant pris un copieux apéritif (pour faire passer le chien…), Catherine et moi nous sommes tous deux endormis bien avant la fin du film.
RépondreSupprimer"...nous nous sommes tous deux endormis..." Plutôt comme des scarabées ou comme des libellules ?
SupprimerLa formulation est malheureuse. Elle donne l'impression que vous l'avez mangé.
SupprimerJe confirme que la dame à gauche est bien Anne Vernon, toujours vivante (90 ans), qui, malgré une impressionnante filmographie de seconds ou troisièmes rôles, aura été l'actrice d'un seul film, " Edouard et Caroline" ( Edouard, c'était Daniel Gelin), de Jacques Becker, 1951 - que j'avais vu à sa sortie, ah là là, tout ça ne nous rajeunit pas, mon bon monsieur..
RépondreSupprimer"l'actrice d'un seul film"
SupprimerVous oubliez "Rue de l'Estrapade", deux ans plus tard, également de Jacques Becker, toujours avec Daniel Gélin !
Je l'ai vu il y a quelques temps à la télévision dans Carambolages, un film avec De Funès. Il y jouait, encore avec légèreté et grâce, le rôle d'un jeune ambitieux, prêt à tous pour gravir les étages de la hierarchie.
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